Allergies et contre-indications du millet
Des éléments antinutritionnels sont présents dans les céréales. Ces substances font que l’organisme n’absorbe pas et n’utilise pas les nutriments importants, tels que les minéraux et les protéines.
Les phytates
Toutes les céréales contiennent naturellement des phytates. Ils ont la particularité de se lier au zinc, au fer ainsi qu’au calcium, ce qui diminue leur biodisponibilité. Le taux de phytates présent dans le millet et est à peu près le même par rapport à celui des autres céréales. Dans les grains moulus ou décortiqués, la quantité des phytates et des minéraux diminue de manière substantielle. Ainsi, le produit raffiné n’est pas défavorable à l’assimilation du zinc et du fer.
Les goitrogènes
En interagissant avec la formation des hormones thyroïdiennes, ces substances favorisent l’apparition du goitre. Dans les pays industrialisés, leur effet nutritionnel est bas, ce qui n’est pas le cas dans les régions où l’alimentation est diversifiée.
Le composé goitrogène du mil d’Inde entier est appelé thioamide. Présent dans le son et l’endosperme, sa quantité diminue grâce au décorticage et au traitement des grains à la chaleur.
Des catalyseurs de trypsine
L’absorption des protéines par le corps peut être entravée par ces catalyseurs, d’où leur isolation dans le millet perlé. En effet, la chaleur met fin à leur activité, et pour l’alimentation humaine, il convient de toujours cuire le produit.
Histoire et origines du millet
Le terme « mil » est toujours utilisé en Afrique, et le millet en est le diminutif. Ce terme provient du latin milium, signifiant « mille », en référence à la quantité de grains que la plante porte. Au Québec, ce mot caractérise une graminée appelée « phléole des prés ». Il s’agit d’un autre genre botanique dont la culture est effectuée pour le foin.
En Afrique, en Asie, en Amérique du Nord et en Europe, les plantes sauvages et cultivées, produisant des grains destinés à l’alimentation humaine et animale, sont nommées millet. Dans de nombreuses régions, cette appellation concerne le sorgho, le sarrasin ou encore le maïs.
D’une manière générale, ce nom désigne le Pennisetum glaucum et le Panicum miliaceum L. subsp. Miliaceum.
Pennisetum glaucum ou millet perlé
Les Africains utilisent cet aliment et du sorgho pour concevoir des bières, appréciées pour leurs qualités nutritives. En effet, leur temps de conservation est relativement court. Elles contiennent peu d’alcool, et sont plutôt riches en minéraux, en vitamines et en protéines.
La domestication du millet perlé au cœur du Sahara date d’environ 4 000 ans. Comme il s’adapte aux rudes conditions du désert, il a permis de remplacer l’orge et le blé. Ces derniers étaient uniquement cultivés dans les régions côtières africaines, en raison d’une eau plus abondante. Au niveau mondial, cette plante annuelle herbacée est la sixième céréale en termes d’importance. Pour les Africains et les Asiatiques, il représente un aliment de base, tandis que les Américains et les Européens s’en servent principalement pour nourrir les animaux d’élevage.
Panicum miliaceum L. subsp. Miliaceum ou millet commun
La culture de cette variété de millet, en Chine et en Grèce, date de 8 000 ou 9 000 ans. Les Chinois l’ont classé parmi les cinq plantes sacrées du pays. Durant une longue période, il a devancé le riz.
En Europe, il tient une place importante dans l’alimentation, notamment dans l’est et le centre, jusqu’à la fin du Moyen Âge. Ensuite, la pomme de terre l’a remplacé progressivement. Actuellement, ce continent et l’Amérique le cultivent uniquement comme fourrage, alors qu’en Asie, il s’agit d’une céréale de base.