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DÉCOUVREZ L’ACCORD DANS LA NOTATION MUSICALE EN MUSICOLOGIE !

Accord en Musique

Les accords, en notation musicale, sont des ensembles de trois notes ou plus jouées simultanément pour créer une harmonie. Chaque accord est construit autour d’une note fondamentale, avec d’autres notes ajoutées pour former des structures harmoniques telles que les triades (trois notes) ou les accords de septième (quatre notes). En notation, les accords sont souvent représentés par des empilements verticaux de notes sur la portée, indiquant quelles notes doivent être jouées ensemble. Les accords peuvent également être représentés par des symboles et des lettres au-dessus des mélodies, particulièrement en musique populaire, jazz et rock, pour indiquer aux musiciens les harmonies à accompagner. Les noms des accords reflètent leur structure, par exemple, un “Cmaj7” signifie un accord de do majeur avec une septième majeure ajoutée. Les accords jouent un rôle crucial dans la définition de la tonalité, de la couleur et du style d’une pièce musicale, ajoutant profondeur et émotion à la mélodie.

Accord : Histoire, Construction, Accord à l’état fondamental, classés, au repos, enchaîné et depuis le 20ème siècle

Qu’est-ce qu’un Accord en Musique ?

Un accord en musique est un ensemble de notes jouées simultanément qui créent une harmonie. Il est composé d’au moins trois notes, généralement empilées en tierces, bien que des structures plus complexes puissent être utilisées. La nature d’un accord dépend des intervalles entre ses notes, définissant sa consonance ou sa dissonance, et par extension, son effet émotionnel ou son rôle fonctionnel dans une progression harmonique.

Les accords sont un élément fondamental de la musique occidentale, servant de base à l’harmonie et jouant un rôle crucial dans la structure de presque toutes les compositions musicales. Ils peuvent varier de simples triades (composées de trois notes) à des accords plus complexes avec des notes ajoutées ou altérées. Le choix et la succession des accords déterminent la tonalité d’une pièce, influençant l’ambiance, le style, et la direction musicale.

Dans la notation musicale, les accords sont souvent représentés par des symboles au-dessus des portées ou par l’empilement de notes sur la portée elle-même. Ces représentations facilitent la compréhension et l’exécution des accords, permettant aux musiciens de saisir rapidement la structure harmonique d’une pièce. La capacité à lire et à interpréter les accords est essentielle pour les musiciens, car elle affecte l’interprétation et l’arrangement de la musique dans de nombreux genres.

Histoire de l’Accord

Jusqu’à la Renaissance, la musique était principalement basée sur des règles de superposition de notes et de lignes mélodiques, une pratique connue sous le nom de contrepoint. À cette époque, l’idée d’accords, tels que nous les comprenons aujourd’hui, n’était pas encore établie. Cependant, dès la fin du 14e siècle, une attention accrue a été portée aux combinaisons de trois notes consonantes, désormais identifiées par les intervalles de tierce et quinte, tierce et sixte, et quarte et sixte. Bien que d’autres combinaisons comme tierce et octave ou quinte et octave étaient également consonantes, elles ne produisaient que deux notes distinctes en raison de la similitude conceptuelle des notes à l’octave.

Au 16e siècle, cette appréciation pour les harmonies pleines formées par trois notes consonantes a sans doute contribué à la naissance de la notion d’accord. Ces harmonies étaient particulièrement prisées, notamment la combinaison de tierce et quinte. Certaines œuvres de cette période, y compris celles de compositeurs comme Lassus, étaient presque entièrement constituées de ces sonorités.

Les renversements de l’accord de do majeur illustrent bien cette idée. Un accord de do majeur (do-mi-sol) peut se présenter en état fondamental, en premier renversement (mi-sol-do, formant un accord de tierce et sixte), ou en deuxième renversement (sol-do-mi, formant un accord de quarte et sixte). Le développement de la basse continue à la fin du 16e siècle, qui reposait sur l’empilement de consonances (et parfois de dissonances) au-dessus d’une ligne de basse, a renforcé la perception de ces combinaisons consonantes comme des blocs constructifs dans la composition musicale.

Johannes Lippius, dans ses traités du début du 17e siècle, a expliqué que les accords de tierce et sixte, ainsi que ceux de quarte et sixte, pouvaient être considérés comme des renversements de l’accord de tierce et quinte. Cette idée découlait des descriptions de contrepoints renversables, où les lignes mélodiques pouvaient être interchangeables. Ainsi, une note grave pouvait devenir plus aiguë par rapport à une autre par un simple déplacement à l’octave.

Cette conception des renversements a permis de voir la triade comme une entité abstraite, capable de se manifester sous différentes formes, mais restant fondamentalement le même accord. Lippius a introduit le concept de radix (racine) pour désigner la note la plus grave dans l’accord de tierce et quinte, considérée comme la base de l’accord, indépendamment de sa présentation réelle. Ainsi, dans les accords do-mi-sol, mi-sol-do ou sol-do-mi, la note do est toujours traitée comme la base, et l’accord est considéré comme un “accord de do”.

Cette évolution a progressivement amené à l’intégration des règles du contrepoint avec celles de la succession des accords, ouvrant la voie à la discipline de l’harmonie. Les accords ont commencé à être définis par la note de basse dans leur position fondamentale, établissant une compréhension plus profonde des structures harmoniques et posant les bases de l’harmonie moderne.

Construction des Accords

La construction des accords en musique repose essentiellement sur l’assemblage d’intervalles consonants, une notion qui trouve ses origines dans les théories de Pythagore au 5ème siècle avant notre ère. Pythagore a découvert que les rapports arithmétiques simples entre les longueurs des cordes d’un monocorde produisaient des intervalles harmonieux. Par exemple, un chevalet placé au tiers de la longueur de la corde crée un rapport de 2/1, générant une octave, tandis que le placement du chevalet aux deux cinquièmes et trois septièmes de la longueur donne respectivement des rapports de 3/2 pour la quinte et 4/3 pour la quarte.

Ce n’est qu’à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance que la compréhension des intervalles s’est enrichie avec l’identification de la tierce majeure (rapport 5/4) et de la tierce mineure (rapport 6/5). Ces intervalles, caractérisés par des rapports numériques simples et harmoniques, sont considérés comme les fondements de la consonance. Leurs propriétés “super-particulières”, où le numérateur dépasse d’une unité le dénominateur, ont conduit à certaines suppositions erronées sur la hiérarchie des consonances. Par exemple, il a été initialement postulé que les rapports suivants dans cette série, tels que 7/6 et 8/7, pourraient également être consonants, bien qu’ils aient finalement été jugés non pertinents en musique. La série des consonances est donc généralement limitée à la tierce mineure (6/5), et les rapports supérieurs sont considérés comme dissonants.

L’explication physique des consonances en termes de rapports harmoniques a également conduit à des théories sur la formation des accords basées sur les harmoniques naturelles. Cependant, cette approche est limitée, car elle ne s’applique qu’à certains accords et de manière approximative. Par exemple, bien que l’accord parfait majeur puisse être partiellement expliqué par les harmoniques 1, 3 et 5, cette théorie ne s’applique pas aux accords parfaits mineurs ou à d’autres types d’accords. Les accords en musique sont donc mieux compris comme des superpositions de notes, chacune avec sa propre série d’harmoniques, formant des concordances entre différentes séries harmoniques.

La difficulté initiale dans la construction des accords résidait dans la création d’une combinaison de trois sons entièrement consonants. Il fallait considérer les rapports entre trois paires de notes, ce qui a conduit à l’identification de quatre combinaisons possibles :

  1. Superposition d’une tierce majeure et d’une tierce mineure, formant une quinte – ceci résulte en un accord parfait majeur (par exemple, do-mi-sol).
  2. Inversement de l’ordre des tierces, produisant également une quinte – cela donne un accord parfait mineur (par exemple, do-mi bémol-sol).
  3. Superposition d’une tierce majeure et d’une quarte, formant une sixte majeure – résultant en un accord de sixte majeure (par exemple, do-mi-la).
  4. Superposition d’une tierce mineure et d’une quarte, formant une sixte mineure – aboutissant à un accord de sixte mineure (par exemple, do-mi bémol-la bémol).

Au 16ème siècle, ces combinaisons ont commencé à être reconnues non seulement comme des superpositions d’intervalles, mais aussi comme des entités harmoniques complètes. La notion de renversement, décrite pour la première fois par Johannes Lippius en 1612, a été introduite, établissant que des accords tels que les sixtes majeure et mineure pouvaient être vus comme des renversements des accords parfaits. Selon cette perspective, la “forme fondamentale” d’un accord est celle qui empile des intervalles de tierce. Certains théoriciens, comme Hugo Riemann, ont même considéré certains accords de sixte comme des positions fondamentales en soi.

Cette compréhension des accords et de leur renversement a jeté les bases de l’harmonie tonale moderne, où les accords sont définis non seulement par leur structure intervalle, mais aussi par leur fonction et leur relation au sein d’une progression harmonique.

Accords à l’État Fondamental

Les accords à l’état fondamental sont des accords où la note la plus basse est la fondamentale de l’accord. Cette disposition donne à l’accord sa sonorité la plus directe et la plus stable, et est souvent utilisée pour établir fermement la tonalité d’une pièce. Dans un accord à l’état fondamental, la fondamentale est suivie par la tierce et la quinte, créant une structure harmonique claire et reconnaissable.

Les accords à l’état fondamental sont la forme la plus courante d’accords dans de nombreux genres musicaux, car ils offrent une base solide pour la construction de progressions harmoniques. Ils sont essentiels dans la définition de la tonalité d’une pièce, et leur utilisation influence la direction mélodique et harmonique de la musique.

Dans la notation musicale, les accords à l’état fondamental sont souvent représentés par des symboles d’accords ou par l’empilement de notes sur la portée. Cette représentation claire aide les musiciens à identifier rapidement la structure harmonique de base et à orienter leur interprétation en conséquence. La compréhension et la maîtrise des accords à l’état fondamental sont cruciales pour les musiciens, car elles constituent la base de l’harmonie et de l’arrangement musical.

Accords classés

Un accord en musique est défini par la combinaison d’au moins trois notes distinctes, formant une unité harmonique. Contrairement à une simple simultanéité de sons, un accord complet nécessite des notes différentes. Ainsi, une combinaison comme “do, mi, sol” ou “do, fa, la” constitue un accord, tandis que “do, mi, do à l’octave” ne représente qu’une répétition de la même note et est donc considéré comme un accord incomplet.

accords-classes

Dans la théorie musicale, particulièrement en harmonie tonale, les accords sont souvent structurés en superposition de tierces. Cela signifie que chaque note de l’accord est séparée de la suivante par un intervalle de tierce, qu’elle soit majeure ou mineure. Cette structure forme la base de nombreux accords classiques dans la musique occidentale.

La note sur laquelle est construit l’accord est appelée la “fondamentale”. Les autres notes de l’accord sont définies en fonction de leur intervalle par rapport à cette fondamentale. Ainsi, la tierce, la quinte, ou la septième sont des exemples de telles notes réelles par rapport à la fondamentale.

La “basse” d’un accord est sa note la plus grave, qui peut être soit une des notes réelles de l’accord, soit une note ajoutée (note étrangère) influençant l’état de l’accord. Le choix de la note basse est crucial car il détermine la manière dont l’accord est perçu et son rôle fonctionnel dans une progression harmonique.

Les accords sont classés en différentes familles ou classes, basées soit sur le nombre de notes qu’ils contiennent (comme les triades ou les accords de septième), soit sur l’intervalle le plus large entre la note fondamentale et une autre note de l’accord lorsqu’il est disposé en tierces superposées (comme les accords de quinte ou de septième).

En harmonie tonale, les principales familles d’accords étudiées sont :

  1. Les Triades (Accords de Trois Notes): Ces accords incluent une fondamentale, une tierce et une quinte. Par exemple, “do, mi, sol” forme une triade majeure.
  2. Les Accords de Quatre Notes (Accords de Septième): Ils comprennent les notes d’une triade plus une septième. Par exemple, “do, mi, sol, si♭” est un accord de septième.
  3. Les Accords de Cinq Notes (Accords de Neuvième): Ces accords ajoutent une neuvième à une structure de quatre notes. Par exemple, “do, mi, sol, si♭, ré” constitue un accord de neuvième.

Ces accords se divisent en différentes espèces en fonction de la composition des intervalles superposés. Par exemple, une triade avec une quinte juste est considérée comme un accord “parfait” et consonant, tandis que d’autres combinaisons peuvent créer ce que l’on appelle “l’harmonie dissonante naturelle”.

Lorsqu’un groupe de sons simultanés ne correspond à aucun accord classé (avec ou sans notes étrangères), il est alors désigné sous le terme d’agrégat. Ces agrégats sortent du cadre de l’harmonie tonale classique, qui ne prend généralement pas en compte les accords de plus de cinq notes. Les termes tels que “accords de onzième tonique” et “accords de treizième tonique”, bien que suggérant des accords de six ou sept notes, se réfèrent en réalité à des accords de quatre ou cinq notes placés sur la tonique.

Notes Étrangères

Dans le contexte de la théorie musicale, les notes étrangères jouent un rôle crucial en ajoutant de la couleur, de la tension, et de l’expressivité aux accords et aux progressions harmoniques. Une note étrangère est une note qui n’appartient pas à l’accord en cours ou à la tonalité principale de la pièce, créant ainsi un contraste harmonique ou mélodique. Ces notes peuvent être intégrées de diverses manières, y compris par des appoggiatures, des broderies, des notes de passage, des retards, et des anticipations.

Les appoggiatures, par exemple, sont des notes étrangères qui précèdent une note de l’accord et sont résolues en descendant ou montant d’un demi-ton ou d’un ton entier. Les broderies, quant à elles, encadrent une note de l’accord en alternant rapidement entre la note de l’accord et la note étrangère. Les notes de passage créent un lien mélodique entre deux notes d’un accord ou de deux accords différents en introduisant une ou plusieurs notes intermédiaires qui ne font pas partie de l’accord. Les retards prolongent une note d’un accord précédent au-delà de son temps attendu, la résolvant ensuite dans l’accord suivant. Les anticipations, en revanche, introduisent une note du prochain accord avant que l’accord complet ne soit joué.

L’utilisation des notes étrangères est un art délicat qui nécessite un équilibre entre tension et résolution. Ces notes ajoutent une profondeur et une complexité significatives à la musique, permettant aux compositeurs et interprètes d’explorer de vastes territoires émotionnels et expressifs. En harmonie tonale, les notes étrangères sont souvent utilisées pour renforcer le sentiment de mouvement et de développement dans une composition, en créant des moments de tension qui sont ultérieurement résolus de manière satisfaisante.

Accord au Repos

L’accord au repos, dans la théorie musicale, est un concept important pour comprendre la résolution et la stabilité dans les progressions harmoniques. Un accord au repos est un accord qui donne une sensation de complétude et de repos, souvent utilisé pour conclure une phrase musicale ou une section d’une composition. Il est généralement caractérisé par son absence de tension et sa capacité à donner une sensation de résolution finale.

L’accord de tonique, qui est l’accord construit sur le premier degré de la gamme, est le plus courant des accords au repos. Il sert de point de référence principal dans une tonalité et est souvent le point de départ et d’arrivée dans une progression harmonique. En musique tonale, la progression de la dominante (le cinquième degré) à la tonique est une résolution classique, offrant une sensation de retour à la maison et de stabilité.

Les accords au repos peuvent varier selon le contexte et le style musical. Par exemple, en jazz ou dans d’autres genres musicaux modernes, un accord de septième de dominante peut fonctionner comme un accord au repos dans certains contextes, en raison de son utilisation fréquente et de la familiarité de son son. Néanmoins, en harmonie classique, un accord au repos est typiquement un accord qui ne contient pas de tensions internes nécessitant une résolution, ce qui le rend idéal pour conclure une progression harmonique de manière apaisante et satisfaisante.

Accord Enchaîné

L’accord enchaîné, dans la théorie de la musique, est une technique d’enchaînement d’accords où chaque accord se connecte harmonieusement au suivant, créant une progression fluide et logique. Cette méthode est fondamentale dans la construction de progressions harmoniques et est utilisée pour créer du mouvement et du développement dans la musique. Contrairement aux accords au repos, les accords enchaînés contiennent souvent une forme de tension ou d’attente qui appelle à une résolution dans les accords suivants.

Les accords enchaînés peuvent suivre des schémas harmoniques établis, comme les séquences d’accords II-V-I en jazz ou les progressions I-IV-V en musique populaire. Ces progressions fournissent une structure de base sur laquelle les compositeurs et les interprètes peuvent construire, en ajoutant des variations et des ornements pour enrichir la musique. L’enchaînement des accords est également crucial dans la modulation, où la musique se déplace d’une tonalité à une autre. En utilisant des accords enchaînés, les compositeurs peuvent naviguer subtilement entre différentes tonalités, en guidant l’auditeur à travers un paysage harmonique changeant.

La maîtrise des accords enchaînés exige une compréhension approfondie de l’harmonie et de la théorie musicale, ainsi qu’une sensibilité à la façon dont les différents accords interagissent et se résolvent. Cette technique est essentielle pour créer des progressions harmoniques qui sont à la fois logiques et expressives, offrant un équilibre entre prévisibilité et surprise, et entre tension et résolution, essentiel à l’expression musicale efficace.

L’Accord depuis le 20ème siècle

Le 20ème siècle a été une période de transformations radicales dans la théorie et la pratique des accords en musique. Cette ère a vu l’émergence de nouveaux langages harmoniques, marqués par l’expérimentation et l’innovation. Les compositeurs ont commencé à explorer au-delà des frontières de la tonalité traditionnelle, s’aventurant dans des territoires tels que l’atonalité, la polytonalité, et la musique sérielle. L’atonalité, popularisée par Arnold Schoenberg, a rejeté l’idée traditionnelle de tonique et de dominante, optant pour une approche où aucune note n’était considérée comme centrale. La polytonalité, utilisée par des compositeurs comme Igor Stravinsky, impliquait la superposition de plusieurs tonalités différentes, créant des textures harmoniques complexes et inhabituelles.

L’introduction du dodécaphonisme a également changé la perception des accords. Cette technique, basée sur l’utilisation de séries de douze tons, a donné lieu à des combinaisons d’accords entièrement nouvelles et souvent dissonantes, élargissant considérablement le spectre des possibilités harmoniques. Parallèlement, l’impact de la musique du monde et l’intérêt croissant pour les échelles non occidentales ont conduit à l’adoption de modes et d’accords exotiques, enrichissant davantage le langage harmonique.

Les compositeurs du 20ème siècle ont également exploré de nouvelles textures et couleurs sonores à travers l’utilisation d’accords. L’expérimentation avec différents timbres, l’utilisation d’instruments non conventionnels et l’application de techniques de jeu étendues ont conduit à une réinterprétation de la manière dont les accords pouvaient être exprimés et perçus. Cette période a donc été témoin d’une réelle renaissance dans la compréhension et l’utilisation des accords, élargissant les horizons de la composition musicale et ouvrant la voie à des explorations encore plus audacieuses dans les décennies à venir.

Musique Savante

Dans la musique savante du 20ème siècle, les accords ont subi une transformation significative, reflétant l’évolution des styles et des philosophies musicales. Les compositeurs classiques ont commencé à remettre en question et à déconstruire les règles traditionnelles de l’harmonie, conduisant à l’utilisation d’accords plus dissonants, complexes et souvent non fonctionnels. Cette approche a permis de créer des textures sonores inédites et a ouvert de nouveaux chemins pour l’expression musicale.

Les compositeurs comme Béla Bartók, Olivier Messiaen et Dmitri Chostakovitch ont innové dans leur utilisation des accords, en intégrant des éléments de musique folklorique, d’harmonie modale, et de rythmes irréguliers. Messiaen, en particulier, a développé un système d’accords basé sur des modes à transposition limitée, générant des harmonies uniques et captivantes. D’autre part, la musique sérielle, popularisée par des compositeurs comme Schoenberg, Webern et Berg, a utilisé des accords basés sur des séries de douze tons, rompant avec la tradition tonale et ouvrant de nouvelles voies harmoniques.

Le développement de la musique électronique et l’expérimentation avec des sons synthétisés ont également eu un impact profond sur la manière dont les accords étaient perçus et utilisés dans la musique savante. La possibilité de manipuler les sons électroniquement a permis aux compositeurs de créer des textures et des timbres qui étaient impossibles à réaliser avec des instruments acoustiques traditionnels, conduisant à des explorations passionnantes de l’harmonie et de la sonorité.

Musique Populaire

Dans la musique populaire du 20ème siècle, les accords ont joué un rôle central, servant de fondement à la plupart des genres, du rock au pop, en passant par le jazz et le R&B. Contrairement à la musique savante, la musique populaire a tendance à s’appuyer sur des structures d’accords plus conventionnelles, mais cela n’a pas empêché les artistes d’explorer et d’innover dans leur utilisation.

Le jazz, en particulier, a été un terrain fertile pour l’expérimentation harmonique. Les jazzmen ont développé des techniques telles que l’improvisation basée sur des changements d’accords, l’usage d’accords de septième, neuvième, onzième et treizième pour enrichir les progressions harmoniques, et l’exploration de modulations inattendues. Des artistes comme Duke Ellington, John Coltrane et Miles Davis ont poussé les limites de l’utilisation des accords dans le jazz, influençant profondément les générations suivantes de musiciens.

Dans le rock, le blues et la pop, bien que les progressions d’accords aient tendance à être plus simples, les musiciens ont expérimenté avec des accords de puissance, des modulations et des transitions harmoniques pour créer des sons distinctifs et des styles innovants. Les accords ont également joué un rôle clé dans le développement de genres comme le funk, le soul et le R&B, où l’accent est mis sur le rythme et la groove, en plus de la mélodie et de l’harmonie.

Dans l’ensemble, les accords en musique populaire du 20ème siècle ont été un outil essentiel pour la création de styles musicaux divers et l’expression de sentiments variés, démontrant ainsi leur polyvalence et leur puissance en tant qu’élément fondamental de la musique.

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