La zurna est faite en bois, dont les plus prisés sont le mûrier, l’abricotier, le pêcher, le buis ou encore le prunier. L’anche double est en roseau, son support de fixation en métal et la rondelle de fixation en bronze. Certains modèles sont sertis d’ornements ou d’appliques métalliques.
Ce genre de hautbois se décline en trois sortes, généralement utilisées par paire de même taille. Il s’agit de la kaba (grande), l’orta (moyenne) et la cura (petite). Leur sonorité va de la plus grave à la plus aiguë. Leur longueur mesure de 22 à 60 cm. Dans ce cas d’usage, la première flûte a une fonction de bourdon et la seconde donne la mélodie.
Histoire de la zurna
L’histoire de la zurna remonte au VIe siècle, durant lequel elle apparaît en Perse, avant sa diffusion partout dans le monde, en même temps que l’expansion de l’islam. Entre 650 et 1500, son utilisation s’est répandue dans de nombreux territoires sous domination musulmane, intégrant de ce fait la musique islamique. D’origine anatolienne, une région située en Turquie, elle est devenue typique des pays tels que l’Arménie, l’Iran ainsi que les Balkans. Ce hautbois ancien a été introduit dans d’autres zones géographiques, comme l’Inde, l’Asie centrale, le Maghreb (Algérie et Maroc notamment) jusqu’en Extrême-Orient. Les peuples de l’ensemble du Moyen-Orient connaissent cet instrument à vent.
Son homologue chinois s’appelle « souna ». En Iran, il porte le nom de « zorna ». L’appellation « surnay » est plus commune dans la partie nord de l’Inde. En Grèce, ce type de flûte possède d’autres dénominations, en l’occurrence « karamouza » et « pipiza ». Néanmoins, il convient de préciser que ces variantes peuvent présenter des caractéristiques qui les distinguent les unes des autres. Ces différences au niveau de la lutherie se produisent en raison des éloignements géographiques et des traits culturels propres à chaque pays. Parfois, ce large éventail de modèles prête à confusion, notamment dans la famille des hautbois.
Le mot « zurna » dérive des racines persanes zur et ney (nay). Elles signifient respectivement « fête » (ou « corne ») et « roseau ». Le vocable possède de multiples variations selon les langues, dont « zourna », « zurla », « surnay », « zamr », « zokra » ou encore « zamour ».