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Zurna

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Caractéristiques de la zurna

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : Turquie
  • Matériaux : bois pour le corps, roseau pour l’anche
  • Tessiture : entre une et deux octaves
  • Genre de musique : musique folklorique, musique islamique
  • Musiciens célèbres :
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur la zurna : ses caractéristiques, son histoire, sa place dans la culture, son jeu et son apprentissage

La zurna, qui se prononce « zourna », est une flûte appartenant à la famille des hautbois. Typique de la musique folklorique turque et arabe, entre autres, elle se distingue par un son aigu, strident et puissant. Cette caractéristique en fait un instrument adapté pour les événements en plein air. 

Caractéristiques

De forme allongée, la zurna mesure entre 30 et 36 cm de long. Sa perce cylindrique se prolonge en un pavillon conique, évasé à son extrémité. Elle possède une anche double amovible, fixée sur une embouchure grâce à un support et à une rondelle protectrice. Cette flûte comporte huit trous et contient un tuyau fendu dans son conduit principal. Cet élément a pour fonction de fermer certaines de ces ouvertures. Il sert également à guider l’air soufflé dans le tube.

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La zurna est faite en bois, dont les plus prisés sont le mûrier, l’abricotier, le pêcher, le buis ou encore le prunier. L’anche double est en roseau, son support de fixation en métal et la rondelle de fixation en bronze. Certains modèles sont sertis d’ornements ou d’appliques métalliques. 

Ce genre de hautbois se décline en trois sortes, généralement utilisées par paire de même taille. Il s’agit de la kaba (grande), l’orta (moyenne) et la cura (petite). Leur sonorité va de la plus grave à la plus aiguë. Leur longueur mesure de 22 à 60 cm. Dans ce cas d’usage, la première flûte a une fonction de bourdon et la seconde donne la mélodie.

Histoire de la zurna

L’histoire de la zurna remonte au VIe siècle, durant lequel elle apparaît en Perse, avant sa diffusion partout dans le monde, en même temps que l’expansion de l’islam. Entre 650 et 1500, son utilisation s’est répandue dans de nombreux territoires sous domination musulmane, intégrant de ce fait la musique islamique. D’origine anatolienne, une région située en Turquie, elle est devenue typique des pays tels que l’Arménie, l’Iran ainsi que les Balkans. Ce hautbois ancien a été introduit dans d’autres zones géographiques, comme l’Inde, l’Asie centrale, le Maghreb (Algérie et Maroc notamment) jusqu’en Extrême-Orient. Les peuples de l’ensemble du Moyen-Orient connaissent cet instrument à vent. 

Son homologue chinois s’appelle « souna ». En Iran, il porte le nom de « zorna ». L’appellation « surnay » est plus commune dans la partie nord de l’Inde. En Grèce, ce type de flûte possède d’autres dénominations, en l’occurrence « karamouza » et « pipiza ». Néanmoins, il convient de préciser que ces variantes peuvent présenter des caractéristiques qui les distinguent les unes des autres. Ces différences au niveau de la lutherie se produisent en raison des éloignements géographiques et des traits culturels propres à chaque pays. Parfois, ce large éventail de modèles prête à confusion, notamment dans la famille des hautbois.

Le mot « zurna » dérive des racines persanes zur et ney (nay). Elles signifient respectivement « fête » (ou « corne ») et « roseau ». Le vocable possède de multiples variations selon les langues, dont « zourna », « zurla », « surnay », « zamr », « zokra » ou encore « zamour ». 

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Zurna dans la culture 

À l’origine, la zourna constituait un instrument de musique militaire. Sous l’Empire ottoman, le joueur de zurna représentait l’un des chefs d’orchestre, comme en témoigne une illustration d’un mehter datant de 1839. Actuellement, le son de ce genre de flûte tonne durant les fêtes de village et autres cérémonies en Turquie et ailleurs.

Ensemble davul-zurna

Le duo davul-zurna est répandu dans les pays dans lesquels ce hautbois est fortement présent. Le davul est un tambour caractéristique des musiques traditionnelles du Moyen-Orient et d’Europe orientale. Cette combinaison représente l’instrument de fêtes par excellence. Les airs de danse sont ponctués d’improvisation dans les mariages et les samedis de noce, notamment. Ce genre musical sert également de musique d’ambiance pendant l’arrivée des invités. L’ensemble davul-zurna retentit aussi à d’autres occasions, comme lors d’une circoncision ou des luttes. Il accompagne les célébrations en plein air dans plusieurs régions, telles qu’en Afrique du Nord ou au Proche-Orient.

Expansion, cohabitation et supplantation

La zurna est largement présente dans les musiques des pays musulmans. Elle a ensuite été employée avec d’autres instruments, notamment grâce à sa puissance sonore. Par exemple, il n’était pas rare d’entendre la zourna jouée avec la gaïta, une cornemuse à un seul bourdon particulièrement appréciée dans les Balkans. Plus tard, l’avènement d’un instrument à vent bois, vers la fin des années 1800, a progressivement mis en second plan ce hautbois à anche double. En effet, la clarinette a détrôné la zourna.

En Bulgarie, son lien avec les traditions islamiques et turques en a fait un objet étranger à la culture locale. Par conséquent, la pratique de la zurna a été interdite au cours du « Processus de régénération », sous Todor Jivkov. Cet homme politique communiste, ayant dirigé pendant 33 ans, a instauré des lois répressives qui ont ciblé les musulmans dans la République populaire de Bulgarie.

Jeu de la zurna

D’emblée, la zourna est un aérophone diatonique. Debout, le musicien tient l’instrument de face, couvre les trous du haut avec sa main gauche et bouche ceux du bas avec la main droite. Il ajuste les sonorités en ouvrant et en fermant ces ouvertures tout en soufflant dans l’embouchure. Grâce à la pratique des ornements, il peut se démarquer dans son jeu.À cet effet, il fait varier la pression de ses lèvres sur l’anche. Cette technique a pour effet de produire du son et surtout d’en adapter la hauteur. Par ailleurs, la justesse importe beaucoup dans la musique orientale. Toutefois, les quarts de ton, typiques à ce style, rendent la respiration circulaire incontournable. Il s’agit de produire un son continu en effectuant de longues phrases mélodiques.

La notation musicale de la zurna utilise la partition, mais avec des nuances spécifiques en raison du tempérament inégal. Ces subtilités se traduisent notamment par les quarts de ton, délicats à transcrire sur le système de notation occidental. Vers la fin du XIXe siècle, les instrumentistes ottomans ont conçu une division de ton sur une portée à cinq lignes. Concrètement, des altérations de note ont été effectuées pour marquer les commas, réparties en neuf parties égales. En revanche, les altérations dièse et bémol établies par ces musiciens ottomans n’utilisent pas les hauteurs de la musique occidentale. Cette particularité donne lieu à des subtilités d’intervalles. Par exemple, un dièse sur une partition ottomane correspond à un demi-comma en dessous de celle de la musique occidentale.

Options pour apprendre à en jouer

Pour commencer, il est recommandé d’acheter une zurna de qualité, sur France Minéraux par exemple. Ensuite, il convient d’identifier les options possibles pour apprendre à en jouer, comme les cours particuliers et les tutoriels en ligne. Les vidéos sont nombreuses sur Internet, offrant de multiples occasions d’essayer plusieurs techniques. Il est tout aussi judicieux de se renseigner sur la respiration circulaire et les particularités propres à la musique orientale. Ces connaissances améliorent considérablement le jeu.

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