Techniques de jeu
Similaires à celles du pipa, les techniques de jeu basiques du zhongruan incluent le tan (pincer vers l’extérieur) et le tiao (pincer vers l’intérieur). Afin de créer un trémolo, ces deux mouvements sont alternés. Ainsi, les notes sont jouées rapidement et deviennent impossibles à distinguer les unes des autres, ce qui produit un son uniforme.
La main droite pince les cordes afin de produire le son. Sur les partitions, les doigts utilisés correspondent aux chiffres romains I (index), II (majeur), III (annulaire) et IV (auriculaire). Certains compositeurs préfèrent les références « 一 II 三 X ». La main gauche, quant à elle, presse ou plie les cordes en vue de créer la tonalité recherchée. Les quatre doigts employés correspondent respectivement aux numéros 1, 2, 3 et 4.
Cet instrument de musique peut jouer des notes individuelles qui fournissent des accords corsés ainsi que des mélodies à la tonalité ronde. Ces deux éléments le rendent parfait pour l’accompagnement.
Avec la main gauche
Plusieurs techniques peuvent être jouées avec cette main. Ci-dessous quelques exemples :
- Le slide ou hua yin consiste à gratter la première note et à glisser avec le doigt qui appuie celle-ci. Le contact avec la touche ou les frettes doit être gardé afin que la vibration de la corde continue.
- Le glissando ou da hua yin est le glissement continu d’une note à une autre ou le passage d’une note à l’autre par un groupe de notes intermédiaires.
- La sourdine, également appelée « wu » ou « sha », permet d’obtenir un son sec. Cela requiert l’utilisation de la paume de la main en vue de recouvrir les cordes et d’arrêter leur vibration après le pincement.
- Le pull-off est similaire à la technique précédente, mais le doigt n’est pas déplacé sur différentes frettes. Il consiste à retirer rapidement le doigt de la case du manche où il a été préalablement posé. Cela permet de faire sonner la note suivante étant donné que la corde est légèrement accrochée par ce mouvement.
- Le hammer-on ou da consiste à déposer rapidement le doigt sur une touche en vue de produire la note suivante, sans pincer la corde de la main droite.
Cette dernière technique est ainsi l’inverse du pull-off.
Avec la main droite
Deux mouvements sont possibles : le trait descendant est appelé « tan », tandis que celui ascendant est dénommé « tiao ». Ils sont contrôlés par le poignet et produisent le même volume ainsi qu’un son identique. Dans leurs partitions, les compositeurs n’ont pas besoin de préciser lequel des deux traits le musicien doit utiliser.
Concernant les techniques, il est possible de :
- gratter les cordes en réalisant un aller-retour de main (technique du strumming), et ce, à la même distance du chevalet afin de garantir un son uniforme ;
- jouer simultanément deux cordes adjacentes afin de produire des harmonies ;
- gratter d’un coup trois ou quatre cordes vers le haut ;
- etc.
Les musiciens frappent quelquefois sur la caisse de résonance de manière à obtenir des sons percussifs. Il arrive également qu’ils tapent, sans hauteur spécifique, sur les cordes en vue de créer d’autres sonorités voisines.
Conservation, entretien et nettoyage
À l’instar de tous les instruments à cordes, le zhongruan nécessite des gestes spécifiques afin de le maintenir en bon état.
Le nettoyage et l’entretien
Avant toute utilisation, il est important de se laver les mains. Après chaque séance, nettoyer le corps de l’instrument avec un chiffon en coton suffit pour éliminer la sueur, les peaux mortes, les résidus de poussière… Si les salissures sont importantes, un tissu microfibre légèrement humide fera l’affaire. Les solvants, les solutions décapantes et les produits de nettoyage sont à éviter. Ce genre de luth chinois ne doit jamais être trempé, même s’il est verni. Il est également déconseillé de l’essuyer de manière excessive au risque de créer des fissures pouvant permettre à l’humidité de pénétrer dans le bois. Une fois le zhongruan nettoyé, il est possible de sceller la surface avec une cire spéciale.
Le nettoyage des cordes permet d’éviter le dépôt de colophane et l’accumulation de sécrétions digitales. Pour cela, il convient de passer un chiffon doux sur ces éléments du cordophone. Si une corde vient à s’abîmer, il est recommandé de consulter un luthier ou un professeur de musique.
La conservation
Par nature, le bois se dilate dans un environnement humide et se rétracte en atmosphère sèche. Ces deux phénomènes causent, entre autres, des fentes, des bourdonnements ou encore la dilatation des joints de l’instrument. Afin de réduire ces problèmes, il convient d’humidifier (à 30 ou à 40 %) la pièce où est gardé le zhongruan pendant l’hiver. L’installation d’un vaporisateur s’avère également utile en été. Des humidificateurs d’instrument ou d’étui existent pour optimiser la mise en condition.
Les instruments à cordes ne supportent pas non plus la chaleur, car elle provoque le décollage, voire des fissures, de certaines parties. Ainsi, les entreposer près d’un radiateur, d’une cheminée ou d’une fenêtre est à éviter.
Bien que l’instrument de musique ne soit pas joué régulièrement, les cordes perdent progressivement leur brillance et leur ton. Les renouveler tous les six mois permet de maintenir la qualité du son produit.
Il est important de ranger son instrument à cordes dans son étui ou dans sa boîte.