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Zhongruan

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Caractéristiques du zhongruan

  • Classification : instrument à cordes pincées
  • Pays d’origine : Chine
  • Matériaux : bois pour la caisse de résonance et le manche ; métal enveloppé de nylon pour les cordes ; ivoire ou plastique pour la tête ; os de buffle, ivoire, plastique ou bois pour les chevilles ; métal, bois, os de buffle ou plastique pour les frettes
  • Tessiture : 2,5 et 3,5 octaves
  • Genre de musique : musique folklorique chinoise
  • Musiciens célèbres : Zhang Ronghui (1970), Djang San (1980), Miao Xiaoyun
  • Chanson emblématique : The River All Red (Zhongruan Concerto), Water Lily (zhongruan solo), Between the Sky and the Land (zhongruan duet)

Tout savoir sur le zhongruan : historique, caractéristiques, accordage, fonctionnement, techniques de jeu, entretien et apprentissage

Le luth chinois dénommé « ruan » se décline en plusieurs variantes, dont le soprano (gaoyinruan), l’alto (xiaoruan), la basse (daruan) et la contrebasse (diyinruna). Le zhongruan, également appelé « medium ruan », est sa version ténor. Outre la tessiture, ces instruments de musique revêtent les mêmes caractéristiques physiques et découlent d’une même histoire. Les techniques de jeu, les gestes de nettoyage et de conservation ainsi que les méthodes d’apprentissage sont également identiques.

Origines et histoire

Appartenant à la famille du luth, le zhongruan figure sur la liste des plus anciens cordophones de Chine.

Le pipa au temps de Wudi

Des instruments à cordes pincées tels que le zheng, le konghou et le qin étaient déjà utilisés sous le règne de Han Wudi (140-87 av. J.-C.). À l’époque, le pipa (terme générique désignant ce genre de cordophone) possédait généralement un manche droit, un corps rond, 12 frettes et 4 cordes. Certains d’entre eux ont disparu au fur et à mesure.

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La naissance du ruan

L’ancêtre du ruan, le « qin pipa », a été créé sous la dynastie Qin (200 ans av. J.-C.). Au IIIe siècle, il était mis à l’honneur par Ruan Xian. Ce virtuose était connu pour sa maîtrise de l’instrument et pour l’interprétation de la célèbre « Guang Ling San ». Il a créé cette composition en guise d’adieu à ses proches et à ses disciples avant son exécution. Il avait notamment refusé de se soumettre à l’empereur Sima Yan.

Progressivement, le nom de ce musicien a été gardé pour désigner cet instrument de musique. Plus tard, l’abréviation « ruan » a été adoptée à partir de la dynastie Song (entre 960 et 1279). Bien que ce genre de luth ait connu une immense popularité sous plusieurs dynasties, sa production a fortement diminué. Elle n’a repris qu’après la libération de la Chine en 1949.

La version actuelle du ruan

La version actuelle du ruan a été développée par le « modern Chinese orchestra » dans les années soixante-dix. Celui-ci désigne tout type d’orchestre composé d’instruments de musique chinois, partiellement formés selon les principes orchestraux occidentaux développés au XXe siècle. Cette création a eu lieu à la suite d’un manque de sonorité dans les registres graves parmi les instruments à cordes pincées. Afin de combler cette déficience, les cinq variantes du ruan ont été créées. Parmi celles-ci, le zhongruan est actuellement l’instrument le plus utilisé en solo, dans les orchestres et dans les ensembles.

Description du zhongruan

Étant donné que les cinq déclinaisons du ruan sont de différentes tailles, le medium ruan correspond à la version moyenne. Il a généralement 40 cm de largeur et 88 cm de hauteur et pèse environ 3 kg.

Ce cordophone chinois est composé de plusieurs éléments.

La caisse de résonance

Le corps de cet instrument de musique à cordes pincées correspond à une caisse circulaire. Cette dernière présente notamment les traits d’une poire, dotée de deux ouïes en forme de croissant.

Concernant sa matière, cette caisse de résonance est généralement en bois de rose ou en palissandre clair. Certains fabricants utilisent plutôt du bois de santal rouge pour la rareté de ce matériau et la qualité sonore qu’il offre. Ce dernier est aussi apprécié pour son apparence visuelle, car il se distingue par sa couleur violacée unique.

Le manche

Un manche relie la caisse et la tête du zhongruan. Il possède 24 frettes, généralement en métal (cuivre), en bois, en os de buffle ou en plastique.

La tête

Souvent en ivoire ou en plastique, la tête de cet instrument de musique est destinée à la décoration. Les trois motifs les plus utilisés sont le dragon, la pivoine et le ruyi (signifiant « spectre du pouvoir »).

Le cheviller et les chevilles

Sous la tête se trouve un cheviller doté de piquets en os de buffle, en ivoire, en plastique ou en bois. Placées entre celui-ci et le manche, ces chevilles permettent de fixer les quatre cordes de ce luth chinois. Si ces dernières étaient en soie auparavant, désormais elles sont fabriquées en métal enveloppé de nylon. Par ailleurs, elles sont étirées et ancrées au cordier qui se trouve au niveau du ventre de la caisse de résonance. Un chevalet est également placé sur la même partie afin de soutenir les cordes et de transmettre les vibrations.

Accordage

Étant donné que son registre est dans le ténor, le zhongruan est noté en clé d’alto ou de basse. Ses cordes sont numérotées 1, 2, 3 et 4. Elles sont accordées par défaut en G2, D3, G3, D4. Selon les exigences des partitions, il est également possible de les régler en A2, D3, A3, D4 ainsi qu’en G2, D3, A3, E4. Les notes les plus élevées pour ces trois accordages sont respectivement D6, D6 et E6.

Fournissant un son rond, le zhongruan trouve sa place en tant qu’instrument principal dans de petits ensembles. Il accompagne également d’autres instruments de musique dans les orchestres. Dans les deux cas, il possède une tessiture de deux octaves et demie. Ce luth chinois peut aussi être joué en solo pendant lequel il a une tessiture de trois octaves et demie.

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Fonctionnement du zhongruan

En raison de la proximité des cordes, le zhongruan se joue généralement avec un plectre. Tel le médiator de guitare, ce dernier est un morceau en plastique qui facilite l’obtention d’une sonorité plus corsée. Pincer les cordes avec ce dispositif permet également d’obtenir un son clair et distinct. Certains musiciens préfèrent opérer avec les doigts qu’ils munissent d’onglets en acrylique.

Les frettes du medium ruan, et ceux de tous les luths chinois d’ailleurs, sont hautes. De cette manière, les doigts du musicien ne risquent pas de toucher le manche, contrairement au jeu des instruments à frettes occidentaux. Cette caractéristique permet de bénéficier d’une projection sonore plus conséquente et d’un meilleur sustain. Ce dernier fait référence à la capacité du cordophone à maintenir un son dans le temps, après avoir été joué.

Techniques de jeu

Similaires à celles du pipa, les techniques de jeu basiques du zhongruan incluent le tan (pincer vers l’extérieur) et le tiao (pincer vers l’intérieur). Afin de créer un trémolo, ces deux mouvements sont alternés. Ainsi, les notes sont jouées rapidement et deviennent impossibles à distinguer les unes des autres, ce qui produit un son uniforme.

La main droite pince les cordes afin de produire le son. Sur les partitions, les doigts utilisés correspondent aux chiffres romains I (index), II (majeur), III (annulaire) et IV (auriculaire). Certains compositeurs préfèrent les références « 一 II 三 X ». La main gauche, quant à elle, presse ou plie les cordes en vue de créer la tonalité recherchée. Les quatre doigts employés correspondent respectivement aux numéros 1, 2, 3 et 4.

Cet instrument de musique peut jouer des notes individuelles qui fournissent des accords corsés ainsi que des mélodies à la tonalité ronde. Ces deux éléments le rendent parfait pour l’accompagnement.

Avec la main gauche

Plusieurs techniques peuvent être jouées avec cette main. Ci-dessous quelques exemples :

  • Le slide ou hua yin consiste à gratter la première note et à glisser avec le doigt qui appuie celle-ci. Le contact avec la touche ou les frettes doit être gardé afin que la vibration de la corde continue.
  • Le glissando ou da hua yin est le glissement continu d’une note à une autre ou le passage d’une note à l’autre par un groupe de notes intermédiaires.
  • La sourdine, également appelée « wu » ou « sha », permet d’obtenir un son sec. Cela requiert l’utilisation de la paume de la main en vue de recouvrir les cordes et d’arrêter leur vibration après le pincement.
  • Le pull-off est similaire à la technique précédente, mais le doigt n’est pas déplacé sur différentes frettes. Il consiste à retirer rapidement le doigt de la case du manche où il a été préalablement posé. Cela permet de faire sonner la note suivante étant donné que la corde est légèrement accrochée par ce mouvement.
  • Le hammer-on ou da consiste à déposer rapidement le doigt sur une touche en vue de produire la note suivante, sans pincer la corde de la main droite.

Cette dernière technique est ainsi l’inverse du pull-off.

Avec la main droite

Deux mouvements sont possibles : le trait descendant est appelé « tan », tandis que celui ascendant est dénommé « tiao ». Ils sont contrôlés par le poignet et produisent le même volume ainsi qu’un son identique. Dans leurs partitions, les compositeurs n’ont pas besoin de préciser lequel des deux traits le musicien doit utiliser.

Concernant les techniques, il est possible de :

  • gratter les cordes en réalisant un aller-retour de main (technique du strumming), et ce, à la même distance du chevalet afin de garantir un son uniforme ;
  • jouer simultanément deux cordes adjacentes afin de produire des harmonies ;
  • gratter d’un coup trois ou quatre cordes vers le haut ;
  • etc.

Les musiciens frappent quelquefois sur la caisse de résonance de manière à obtenir des sons percussifs. Il arrive également qu’ils tapent, sans hauteur spécifique, sur les cordes en vue de créer d’autres sonorités voisines.

Conservation, entretien et nettoyage

À l’instar de tous les instruments à cordes, le zhongruan nécessite des gestes spécifiques afin de le maintenir en bon état.

Le nettoyage et l’entretien

Avant toute utilisation, il est important de se laver les mains. Après chaque séance, nettoyer le corps de l’instrument avec un chiffon en coton suffit pour éliminer la sueur, les peaux mortes, les résidus de poussière… Si les salissures sont importantes, un tissu microfibre légèrement humide fera l’affaire. Les solvants, les solutions décapantes et les produits de nettoyage sont à éviter. Ce genre de luth chinois ne doit jamais être trempé, même s’il est verni. Il est également déconseillé de l’essuyer de manière excessive au risque de créer des fissures pouvant permettre à l’humidité de pénétrer dans le bois. Une fois le zhongruan nettoyé, il est possible de sceller la surface avec une cire spéciale.

Le nettoyage des cordes permet d’éviter le dépôt de colophane et l’accumulation de sécrétions digitales. Pour cela, il convient de passer un chiffon doux sur ces éléments du cordophone. Si une corde vient à s’abîmer, il est recommandé de consulter un luthier ou un professeur de musique.

La conservation

Par nature, le bois se dilate dans un environnement humide et se rétracte en atmosphère sèche. Ces deux phénomènes causent, entre autres, des fentes, des bourdonnements ou encore la dilatation des joints de l’instrument. Afin de réduire ces problèmes, il convient d’humidifier (à 30 ou à 40 %) la pièce où est gardé le zhongruan pendant l’hiver. L’installation d’un vaporisateur s’avère également utile en été. Des humidificateurs d’instrument ou d’étui existent pour optimiser la mise en condition.

Les instruments à cordes ne supportent pas non plus la chaleur, car elle provoque le décollage, voire des fissures, de certaines parties. Ainsi, les entreposer près d’un radiateur, d’une cheminée ou d’une fenêtre est à éviter.

Bien que l’instrument de musique ne soit pas joué régulièrement, les cordes perdent progressivement leur brillance et leur ton. Les renouveler tous les six mois permet de maintenir la qualité du son produit.

Il est important de ranger son instrument à cordes dans son étui ou dans sa boîte.

Apprentissage du zhongruan

L’inscription à une école de musique chinoise est une méthode recommandée pour maîtriser le zhongruan. L’élève apprendra non seulement les techniques de jeu de ce cordophone, mais également son histoire et les traditions correspondantes.

Des tutoriels et des cours de musique sont aussi disponibles sur Internet. L’Orchestre chinois de Hong Kong publie, entre autres, des vidéos présentant le ruan et d’autres instruments à cordes pincées qu’il utilise.

La consultation d’ouvrages spécialisés, physiques et numériques, est une option intéressante pour les autodidactes.

Dans tous les cas, acquérir son zhongruan sur des plateformes fiables comme France Minéraux est essentiel pour profiter d’un achat sécurisé.

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