Les variations
Au sud de la Chine, la cithare ancienne possède un long manche. Elle est également dotée de bobines métalliques (insérées à l’intérieur de la table d’harmonie), servant à en amplifier le son. En revanche, les yueqin du Nord se composent d’un manche très court, comprenant entre une à quatre cordes. Quant aux versions modernes, elles sont plus grandes comparées aux cithares de fabrication traditionnelle. Elles peuvent atteindre jusqu’à 67 cm de long, et contiennent trois à quatre cordes (faites d’acier enveloppé de nylon), disposées individuellement sur la table d’harmonie.
Origines et histoire du yuequin
Le yuequin appartient à la famille des luths à dos plat et à corps circulaire retrouvés en Asie centrale et orientale. D’antan, le terme yueqin désignait tous les instruments à cordes pincées dotés d’une table d’harmonie en forme de lune.
L’histoire de son invention
La cithare chinoise tient son origine du ruan, un luth ancien apparu sous la dynastie des Han de l’Ouest (202 av. J.-C. à 9 apr. J.-C.). ). Selon la légende, elle aurait été inventée en Chine durant l’Empire Qin (221-206 av. J.-C.). Autrefois baptisée qinpipa, la guitare lunaire se composait de cordes en soie (aujourd’hui en acier, pouvant être gainé ou non de nylon). Depuis le règne des empereurs Taizong, Wu Zetian et Xuanzong (618-907) jusqu’à ce jour, le yuequin a conservé son nom actuel. Sous la dynastie Jin (1115-1234), il atteint son apogée.
L’évolution de sa structure durant les ères chinoises
L’ancienne forme du luth chinois avait été mentionnée dans l’ouvrage « Livre de la musique » de Chen Yang, publié durant la dynastie Song (960-1279). Un passage du bouquin à 141 volumes indique que l’instrument possédait un corps circulaire, un long manche, quatre cordes et treize frettes sur le dessus. À l’époque, il était conçu avec une forme similaire à celle de ruan, mais elle a progressivement changé. En outre, son manche avait été raccourci au cours de la dynastie Qing (1644-1911), lui permettant d’évoluer vers une structure plus moderne.
Son utilisation d’antan
Autrefois, le yueqin était majoritairement joué par des artistes de rue. Durant ces périodes, il avait été appelé « guitare du mendiant ». Toutefois, toutes les communautés, peu importe leur classe sociale, l’utilisent aussi pour interpréter leurs propres chansons et leurs ballades folkloriques. D’après l’auteur-compositeur Chen, outre les immigrants hans, les peuples indigènes vivant dans les plaines en jouaient également pendant des siècles.
Place du yuequin au cœur la culture
Le yuequin figure parmi les instruments importants de l’orchestre de l’opéra de Pékin. De plus, il participe essentiellement au développement de nombreuses formes de théâtre traditionnel.
Les célébrations de l’amour
Dans les bois situés aux alentours des villages de montagne, les garçons jouent du yueqin, tandis que les filles font vibrer leur kouxian (une sorte d’harmonica). Il s’agit d’une façon particulière qui leur permet de communiquer leur sentiment amoureux réciproque. Selon un dicton chinois : « Le yueqin sait chanter tandis que le kouxian sait parler ».
Les festivités
Au sein des peuples issus de l’ancienne ethnie Huaxia, la guitare-lune sert à orner les représentations théâtrales et les contes traditionnels. Elle accompagne les fêtes diverses et les chants des villageois durant les célébrations organisées dans le sud-ouest de la Chine. Par ailleurs, l’instrument est généralement joué par les peuples hans, miaos, hanis, buyis. Parfois appelée lolo par les Yis, la cithare lunaire sert à animer les grandes cérémonies telles que les mariages.