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Yatga

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Caractéristiques du yatga

  • Classification : instrument à cordes
  • Pays d’origine : Mongolie
  • Matériaux : bois, métal, boyau d’oie, soie, crin de cheval, acier
  • Tessiture : quatre octaves
  • Genre de musique : traditionnelle, folklorique, classique, contemporaine
  • Musiciens célèbres : Chinbat Baasankhuu (née en 1975)
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur le yatga : description, origines, place au cœur de la culture, fonctionnement, apprentissage, entretien et conseils d’achat

Le yatga, également appelé yatuga, est un instrument à cordes pincées originaire de la Mongolie, appartenant à la vaste famille des cithares. Il s’apparente au dan tranh (vietnamien), au gayageum (coréen), au yazheng et au guzheng (chinois) ainsi qu’au jetigen kazakh et au kacapi (sundanais). Connue vers le XIVe siècle, la harpe était qualifiée de « sacro-sainte » (notamment la version à douze cordes), et s’utilisait uniquement au sein de la cour royale et des monastères.

Description du yatga

Le yatga, fréquemment appelée « cithare mongole », s’apparente à une cithare sur table : elle se joue à plat. Sa caisse de résonance creuse est légèrement arquée.

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La structure

Le corps se compose d’une caisse à la fois longue et convexe, faite de bois, le plus souvent de palissandre. Il mesure approximativement 160 cm de longueur, et pèse entre 5 à 6 kg. Cette harpe archaïque se caractérise par des extrémités courbes, ainsi que par un chevalet mobile pour chaque corde, servant à régler la hauteur du son.

Les modèles anciens comportaient environ 10 à 12 cordes, tandis que les versions modernes peuvent en compter entre 13 à 21, voire 24. Elles sont généralement fabriquées à partir de boyau d’oie, de soie ou d’acier. En majorité, elles sont d’une teinte blanche, tandis que la corde produisant la note la, est souvent peinte en couleur verte.

Les différents types

De nos jours, il existe près de cinq variantes de cette cithare traditionnelle mongole :

  • le master yatga ;
  • le yatga ikh gariing ou hand yatga ;
  • le yatga national ;
  • le yatga akhun ikh ;
  • le yatga bosoo.

Elles possèdent chacune leur propre caractéristique en termes de taille, d’accordage, de nombre de chevalets et de cordes. Outre ces cinq versions, un autre modèle plus petit nommé altaï yatga, s’utilise également en Mongolie. Similaire à une petite harpe, il se caractérise par des cornes, et tient son nom de la zone montagneuse dans laquelle il a été redécouvert : dans la République de l’Altaï. Cependant, la version la plus répandue du yatuga est bien le master yatga doté de 21 cordes.

L’histoire du petit modèle

L’altaï yatga avait été trouvée en 2008 par un éleveur local à l’intérieur d’une grotte située sur le mont Jargalant Khairkhan, à l’ouest de la Mongolie. L’instrument était resté intact, bien que son existence date probablement de l’année 1400.

Peu après sa découverte, les archéologues mongols l’ont envoyé en Allemagne de manière à le faire restaurer. Les experts du Landesmuseum (musée national suisse créé au début du XIXe siècle), ainsi que les chercheurs Susanna Schulz (de nationalité allemande) et Ganpurev Dagvan (d’origine mongole), ont travaillé séparément à la remise en état de l’artefact.

Origines et histoire

Le yatga, connu sous le nom de hun-he-u durant l’empire de Hunnu, est un instrument à cordes pincées doté d’une longue histoire. Auparavant, il était décoré d’une tête de cygne, et se jouait verticalement. Au fil du temps, il s’est de plus en plus pratiqué horizontalement, et s’est aussi dépouillé de son ornement.

Une cithare qualifiée de « sacro-sainte »

Vers les Xe et le XIIIe siècles, cette harpe ancienne s’utilisait pour divertir l’aristocratie. Autrefois, la version à douze cordes était uniquement jouée à la cour royale et au sein des monastères. Ces modèles étaient supposés correspondre aux niveaux de la hiérarchie du palais. En ce sens, les personnes ni nobles ni moines n’avaient accès qu’aux variantes à onze cordes au maximum.

Jusqu’à la fin de la dynastie Qing, en 1911, la pratique de l’instrument resta exclusivement réservée à la royauté, aux orchestres mongols et aux moines. Les joueurs de cette cithare étaient alors appelés « musiciens du palais du Bogd Khan » ou « musiciens jaune du Bog », surtout au cours du XVIIIe et du XIXe siècles.

De nombreuses variations durant les empires

Selon le Yuan Shi, un ouvrage en 210 volumes décrivant l’histoire de la dynastie Yuan (de 1271 à 1368), un certain nombre de variantes de cette harpe était autrefois utilisé. Il mentionne l’existence de versions verticales et horizontales à une, trois, cinq, sept ou neuf cordes, jouées à la cour de Kublai Khan (souverain de l’Empire Mongol de 1260 à 1294). Par ailleurs, il cite également la trouvaille de modèles immenses (possédant 24, 25, 50, 91 ou 94 cordes). Ces variantes étaient appelées tsal yatgas, et constituaient les seuls types joués à l’aide d’un plectre en bambou.

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Du déclin à la renaissance

Dans les années 1930, son utilisation a été désapprouvée par le nouveau régime révolutionnaire mongol puisqu’il était à la fois un emblème de cour et de monastère. Il n’en resta plus qu’un seul interprète à l’époque. Toutefois, l’histoire racontée dans le Janggar, un chef-d’œuvre de la littérature orale mongole, a fini par convaincre les peuples nomades de réutiliser l’instrument. Le poème épique traditionnel narre l’histoire d’une jeune princesse qui joua un jour sur un yatga à 800 cordes et 82 ponts.

Grâce à ces écrits, la cithare a réussi à regagner en intérêt depuis l’année 1990 jusqu’à nos jours. D’abord jouée lors des fêtes seigneuriales, puis dans les cérémonies méditatives des temples bouddhistes, elle est désormais de nouveau jouée par le peuple.

Un emblème répandu à travers le monde

Outre en Mongolie, l’instrument à cordes s’utilise désormais en Chine, en Corée et même au Vietnam. Il se pratique également en Asie de l’Est et du Sud-est.

Place du yatga au cœur de la culture

Le yatga est un élément essentiel des coutumes et des traditions mongoles. Il transcende les frontières nationales en étant reconnu et apprécié à l’échelle internationale.

Une harpe à usage varié

Cette cithare ancienne s’utilise non seulement dans les orchestres, mais également au sein des représentations théâtrales et des bandes originales de films. Bien qu’elle puisse s’employer comme instrument d’accompagnement, elle est usuellement jouée en solo.

Une popularité grandissante

Grâce au travail de nombreux compositeurs sur le déploiement des techniques de jeu de la harpe ancienne, sa pratique s’est fortement développée. De nos jours, elle a atteint le statut d’art soliste de haut niveau. Outre son usage dans les chants aristocratiques, elle confère un style singulier aux musiques folklorique, classique, et contemporaine mongoles. En outre, sa renommée s’étend désormais au-delà de son pays d’origine.

Un emblème archaïque incarné dans une œuvre

The Art of the Mongolian Yatga est le titre d’un album de Chinbat Baasankhuu, une musicienne considérée comme l’un des grands maîtres de l’instrument. L’enregistrement sonore comporte des morceaux qui visent à rendre hommage au yatga, en le mettant en valeur grâce à une ambiance atmosphérique et reposante. Produit en 2014 par ARC Music, il a été partiellement enregistré à Oulan-Bator, en Mongolie, et à moitié réalisé à Lyon, en France.

Les dix pièces répertoriées dans l’œuvre musicale sont des créations de plusieurs  compositeurs mongols divers. Parmi eux figure B. Naranbaatar, un artiste connu pour avoir été l’un des premiers musiciens à transformer la cithare en un véritable instrument de concert.

Fonctionnement

Le yatga produit généralement une échelle pentatonique, couvrant quatre octaves. Lorsque la tonalité est accordée en do majeur, la harpe convient à de nombreux morceaux de musique mongole traditionnelle, même transposés.

Comment c’est fait ?

La particularité de cette cithare mongole est que le style peut être personnalisé en fonction des préférences de l’artisan. En effet, chacun est libre d’utiliser sa propre méthode pour la fabriquer. En version plus petite ou à grandes dimensions, le yatuga peut contenir divers motifs, incluant notamment les signes traditionnels mongols.

Comment est-il joué ?

L’une des extrémités du yatga est placée sur les genoux du musicien, tandis que l’autre repose sur le sol ou au-dessus d’un support (généralement au nombre de deux). L’interprète dispose l’instrument en position inclinée, de façon à ce que les cordes les plus aiguës se trouvent à sa droite. En principe, il les pince avec les doigts de sa main droite (ou à l’aide de plectres), et utilise ceux de la gauche afin d’exercer une pression sur elles. La main gauche peut également être utilisée pour jouer les cordes basses, sans avoir recours à un plectre. En Corée et au Japon, les musiciens s’assoient sur le sol lors du jeu.

Comment s’effectue son accordage ?

L’accordage est réalisé à l’aide de mécanismes à vis, cachés sur le côté droit de l’instrument. Durant le processus, l’interprète veille à ce qu’il y ait un certain espace entre les chevalets propres à chaque corde. Le but n’est pas seulement de produire une variation d’un demi-ton, mais aussi d’éviter qu’un chevalet ne heurte son voisin d’à côté.

Après le réglage de base, le musicien peut faire varier la hauteur d’une note en déplaçant les petits supports triangulaires de haut en bas. Bien que les cordes suivent généralement une échelle pentatonique, il est également possible de les accommoder en diatonique. En effet, la cithare peut s’accorder en sept notes par octave, ou en sept notes et trois demi-tons.

Comment la musique est-elle conservée ?

L’instrument ancien suit une notation basée sur l’utilisation de chiffres, également pratiquée en Chine et dans d’autres pays, pour représenter les notes de musique. Ce système de tablature numérote les cordes de 1 à 21 suivant un ordre croissant. La plus aiguë porte le numéro 1, et ainsi de suite. Dans la musique folklorique mongole, les tonalités de fa majeur, de si majeur et de mi bémol majeur sont couramment utilisées.

Apprentissage du yatga

Il est désormais possible d’acquérir les diverses techniques de jeu du yatga à l’aide des tutoriels en ligne, ou via des vidéos sur Youtube. Par ailleurs, une autre option consiste à se tourner vers des écoles de musique offrant des cours en présentiel.

Si vous vous trouvez en Mongolie, vous pouvez vous diriger vers l’université de la capitale, où la fameuse musicienne Chinbat Baasankhuu enseigne l’instrument. À l’aide de son album intitulé The art of the Mongolian Yatga, il est également possible de s’initier à la musique mongole.

Entretien du yatga

Les cordes et le corps du yatga doivent faire l’objet de nettoyages fréquents afin de préserver sa qualité sonore. Un chiffon sec suffit. Autant que possible, le tenir éloigné des sources de chaleur directe et des endroits humides.

Conseils d’achat

La fabrication artisanale du yatga souligne l’importance de choisir un modèle conçu par des fabricants spécialisés. Pour les amateurs de musique à la recherche d’instruments traditionnels de haute qualité, la marketplace de France Minéraux offre une variété de choix adaptés aux besoins de chaque passionné et musicien.

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