Place du yatga au cœur de la culture
Le yatga est un élément essentiel des coutumes et des traditions mongoles. Il transcende les frontières nationales en étant reconnu et apprécié à l’échelle internationale.
Une harpe à usage varié
Cette cithare ancienne s’utilise non seulement dans les orchestres, mais également au sein des représentations théâtrales et des bandes originales de films. Bien qu’elle puisse s’employer comme instrument d’accompagnement, elle est usuellement jouée en solo.
Une popularité grandissante
Grâce au travail de nombreux compositeurs sur le déploiement des techniques de jeu de la harpe ancienne, sa pratique s’est fortement développée. De nos jours, elle a atteint le statut d’art soliste de haut niveau. Outre son usage dans les chants aristocratiques, elle confère un style singulier aux musiques folklorique, classique, et contemporaine mongoles. En outre, sa renommée s’étend désormais au-delà de son pays d’origine.
Un emblème archaïque incarné dans une œuvre
The Art of the Mongolian Yatga est le titre d’un album de Chinbat Baasankhuu, une musicienne considérée comme l’un des grands maîtres de l’instrument. L’enregistrement sonore comporte des morceaux qui visent à rendre hommage au yatga, en le mettant en valeur grâce à une ambiance atmosphérique et reposante. Produit en 2014 par ARC Music, il a été partiellement enregistré à Oulan-Bator, en Mongolie, et à moitié réalisé à Lyon, en France.
Les dix pièces répertoriées dans l’œuvre musicale sont des créations de plusieurs compositeurs mongols divers. Parmi eux figure B. Naranbaatar, un artiste connu pour avoir été l’un des premiers musiciens à transformer la cithare en un véritable instrument de concert.
Fonctionnement
Le yatga produit généralement une échelle pentatonique, couvrant quatre octaves. Lorsque la tonalité est accordée en do majeur, la harpe convient à de nombreux morceaux de musique mongole traditionnelle, même transposés.
Comment c’est fait ?
La particularité de cette cithare mongole est que le style peut être personnalisé en fonction des préférences de l’artisan. En effet, chacun est libre d’utiliser sa propre méthode pour la fabriquer. En version plus petite ou à grandes dimensions, le yatuga peut contenir divers motifs, incluant notamment les signes traditionnels mongols.
Comment est-il joué ?
L’une des extrémités du yatga est placée sur les genoux du musicien, tandis que l’autre repose sur le sol ou au-dessus d’un support (généralement au nombre de deux). L’interprète dispose l’instrument en position inclinée, de façon à ce que les cordes les plus aiguës se trouvent à sa droite. En principe, il les pince avec les doigts de sa main droite (ou à l’aide de plectres), et utilise ceux de la gauche afin d’exercer une pression sur elles. La main gauche peut également être utilisée pour jouer les cordes basses, sans avoir recours à un plectre. En Corée et au Japon, les musiciens s’assoient sur le sol lors du jeu.
Comment s’effectue son accordage ?
L’accordage est réalisé à l’aide de mécanismes à vis, cachés sur le côté droit de l’instrument. Durant le processus, l’interprète veille à ce qu’il y ait un certain espace entre les chevalets propres à chaque corde. Le but n’est pas seulement de produire une variation d’un demi-ton, mais aussi d’éviter qu’un chevalet ne heurte son voisin d’à côté.
Après le réglage de base, le musicien peut faire varier la hauteur d’une note en déplaçant les petits supports triangulaires de haut en bas. Bien que les cordes suivent généralement une échelle pentatonique, il est également possible de les accommoder en diatonique. En effet, la cithare peut s’accorder en sept notes par octave, ou en sept notes et trois demi-tons.
Comment la musique est-elle conservée ?
L’instrument ancien suit une notation basée sur l’utilisation de chiffres, également pratiquée en Chine et dans d’autres pays, pour représenter les notes de musique. Ce système de tablature numérote les cordes de 1 à 21 suivant un ordre croissant. La plus aiguë porte le numéro 1, et ainsi de suite. Dans la musique folklorique mongole, les tonalités de fa majeur, de si majeur et de mi bémol majeur sont couramment utilisées.
Apprentissage du yatga
Il est désormais possible d’acquérir les diverses techniques de jeu du yatga à l’aide des tutoriels en ligne, ou via des vidéos sur Youtube. Par ailleurs, une autre option consiste à se tourner vers des écoles de musique offrant des cours en présentiel.
Si vous vous trouvez en Mongolie, vous pouvez vous diriger vers l’université de la capitale, où la fameuse musicienne Chinbat Baasankhuu enseigne l’instrument. À l’aide de son album intitulé The art of the Mongolian Yatga, il est également possible de s’initier à la musique mongole.