Dans la musique occidentale, le xylophone ressemble généralement à un clavier de piano. En Afrique, les lames sont placées de sorte à produire des séquences spécifiques. De même, elles sont frappées par des maillets équipés d’une sphère en bois ou en plastique, ce qui modifie la sonorité. Parfois, l’instrument est équipé de résonateurs. Ils ont pour fonction de sélectionner des partiels et de prolonger la durée du son. Dans certains modèles africains, ils sont associés avec des timbres pour enrichir la vibration non harmonique, à la manière d’une caisse claire.

Origine et histoire du xylophone

Le xylophone a traversé de nombreux continents et a connu une évolution fascinante. Il s’est intégré de manière unique dans les traditions musicales de plusieurs régions.

En Europe

Au cours des siècles, il émerge timidement en Europe. Des traités musicaux du XVI^e siècle en font mention, notamment Spiegel der Orgelmacher und Organisten d’Arnolt Schlick. Toutefois, l’instrument reste rudimentaire, souvent associé à des fêtes populaires et aux danses macabres. Ce n’est qu’au XIX^e siècle, avec des musiciens comme Josef Gusikov et Théodore Bonnay, qu’il commence à gagner en popularité. L’appellation « xylophone » et son intégration dans des concerts ont eu lieu en France en 1866. Son application dans le poème symphonique intitulé « Danse macabre » du compositeur français Saint-Saëns accélère son adoption.

En 1885, les « Concerts tyroliens » popularisent l’instrument. À l’instar du tympanon, il possède une étendue chromatique d’une quarte et deux octaves. Le modèle de concert, quant à lui, affiche une plage allant de deux à cinq octaves, à l’image du clavier chromatique.

En Afrique

Le xylophone trouve ses racines en Afrique dès le IX^e siècle. Au XIV^e siècle, des variantes comme le Sosso bala au Mali et le marimba en Afrique de l’Ouest sont mentionnées. Ces instruments à lames, parfois munis de résonateurs en calebasse, font partie intégrante des traditions musicales, notamment dans l’Empire du Mali.

Au milieu du XIX^e siècle, l’expansion coloniale française en Afrique de l’Ouest introduit le terme « balafon » en France. Décrit comme une « espèce d’harmonica à lames de bois », ce terme a été utilisé pour désigner les xylophones à résonateurs africains.

Les modèles à résonateurs en calebasse ont mené à l’invention de certaines traditions en raison de son lien intense avec la musique africaine. Ils sont intégrés dans des ensembles panafricains avec d’autres instruments étrangers. Vers 1960, le marimba, dans sa version transatlantique, subit une transformation délibérée et collective, éliminant toute connotation ethnique et adoptant une échelle musicale européenne. Cette nouvelle forme de marimba réintègre les timbres dans les résonateurs.

À Madagascar, les femmes pratiquent l’atranatrana, une version sans résonateur. Une variante similaire est présente aux Philippines.

Le xylophone dans la culture

Souvent employé en alternance avec le vibraphone pour créer un contraste sonore, le xylophone a trouvé sa place dans divers genres musicaux. Il est présent dans la musique classique, de salon, traditionnelle, de cirque, et évolue même vers la musique de film et d’animation.

Le xylophone dans la musique classique

L’intégration du xylophone à l’orchestre symphonique classique a débuté en 1874, avec sa première apparition dans la « Danse macabre » de Saint-Saëns. Cette composition l’a utilisé pour créer une atmosphère d’entrechoquement d’os de squelettes dansant dans la nuit. Saint-Saëns l’a ensuite réintégré en 1886 dans « Fossiles », le douzième numéro de l’ensemble instrumental « Carnaval des animaux ». D’autres compositeurs classiques tels que Gustav Mahler, Giacomo Puccini, Richard Strauss, Edward Elgar, Claude Debussy et Igor Stravinsky l’ont incorporé dans leurs œuvres au fil des années.

Les compositeurs classiques explorent le potentiel expressif du xylophone et l’emploient fréquemment pour des effets descriptifs ou dramatiques, à l’instar de Saint-Saëns. Bien qu’il soit considéré comme étrange et bruyant, l’inharmonicité distinctive de l’accordéon le rend unique, surtout apprécié dans le contexte du théâtre musical. Au XX^e siècle, Bartók, Milhaud et d’autres compositeurs ont créé des œuvres originales en s’inspirant des traditions populaires et des formes spécifiques du xylophone.

Initialement associé à des effets spéciaux, l’instrument a évolué pour devenir plus commun et polyvalent. Des spécialistes ont même adapté des œuvres du répertoire baroque ou classique pour pouvoir l’intégrer.

Le xylophone dans la musique populaire

Le xylophone joue un rôle notable dans la musique populaire en tant que marqueur spécifique des sonorités folkloriques. Associé à d’autres éléments tels que le vêtement ou le langage, il devient un signe distinctif pour identifier une musique particulière. Cet instrument musical est ancré dans les cultures d’Amérique centrale, d’Europe centrale, d’Afrique et d’Asie du Sud-est, voire du Pays basque. Ce dernier possède un instrument de musique traditionnel proche : le txalaparta.

Dans la musique légère, cet outil musical est fréquemment employé, se mêlant parfois aux guitares électriques. Son timbre particulier est reproduit aujourd’hui à l’aide de registres marimba ou xylophone sur des orgues électroniques.

De plus, la musique de cirque a exploité son potentiel en soliste dans des compositions exigeant une virtuosité particulière. Par exemple, il est présent dans Memory of Circus Renz du compositeur de musique populaire Gustav Peter, en 1894.

Les dessins animés de Tex Avery et Walt Disney intègrent souvent l’accordéon, que ce soit comme accompagnement musical ou instrument soliste.

Fonctionnement du xylophone

Le xylophone offre une palette sonore distinctive qui captive les auditeurs, apportant une contribution unique à la musique.

Fabrication du xylophone

Au fil des années, des innovations telles que l’usage de matériaux modernes et de designs variés ont permis à cet instrument de percussion de continuer à évoluer, tout en préservant son charme intemporel.

Méthode de fabrication traditionnelle

Autrefois, les méthodes de fabrication impliquaient d’arranger les lames sur des bottes de paille liées. Certaines pratiques anciennes, toujours en vigueur aujourd’hui, consistaient à disposer les barres adjacentes les unes aux autres selon une configuration en forme d’échelle. Les maillets étaient confectionnés en bois de saule, avec des bols en forme de cuillère, aux extrémités battues.

Fabrication moderne

Les lames de xylophone sont faites en bois, notamment en palissandre, érable, noyer, bois résineux ou padouk d’Afrique. Certaines sont parfois fabriquées en matériaux composites tels que la fibre de carbone ou la fibre de verre. Fixées au châssis par de la ficelle ou suspendues par des cordes, elles ne nécessitent généralement pas de caisse de résonance. Leur mécanique, influencée par l’inharmonicité du bois, peut affecter la précision de l’accord.

Xylophones de concert

Les xylophones de concert intègrent des résonateurs tubulaires situés sous les barres, améliorant ainsi la qualité sonore et le sustain. Les cadres peuvent être en bois ou en tubes d’acier bon marché. Les modèles plus coûteux permettent un réglage en hauteur et offrent une stabilité accrue grâce à un support plus robuste. Dans d’autres contextes musicaux, certaines versions sont munies de calebasses agissant comme des résonateurs de Helmholtz. Certains, appelés « à creux », ne disposent que d’un seul corps creux agissant comme résonateur pour l’ensemble des barres.

Prise en main du xylophone

Jouer du xylophone nécessite l’usage de bâtons, communément appelés maillets. Ces derniers sont employés pour frapper les barres et pour donner vie aux mélodies. Pour débuter, préférez les modèles plus courts.

Les mouvements basiques du xylophone

Voici quelques étapes simples à suivre en début d’apprentissage.

Tenez les maillets entre votre index et votre pouce, en assurant une prise ferme. Cela vous permettra de vous servir de votre poignet pour effectuer des frappes précises sur les barres.

Lors du jeu, assurez-vous de toujours appuyer sur la partie centrale des barres, qu’elles soient diatoniques ou chromatiques. Ne touchez la bordure des touches de ces dernières que si la mélodie requiert des passages très rapides.

Maintenez une position où vos mains et vos coudes forment une figure triangulaire, facilitant ainsi la manipulation du xylophone.

Avant tout apprentissage, il est important de consacrer du temps à l’étude de la musique. La compréhension théorique joue un rôle essentiel pour maîtriser l’instrument. Enfin, écoutez attentivement le son produit. Bien que cela puisse sembler complexe, cette étape est cruciale en vue de traduire les mélodies de votre esprit en compositions harmonieuses.

Notation musicale du xylophone 

Comme le glockenspiel, les parties du xylophone sont écrites une octave en dessous des notes sonores.

En vue de décrypter les notations musicales du xylophone, il est essentiel de maîtriser les repères des notes spécifiques à cet instrument. Ce dernier couvre une gamme s’étendant sur 2,5 octaves : C4, D4, E4, F4, G4, A4, B4, C5, D5, E5, F5, G5, A5, B5, C6, D6, E6, F6, G6. 

La musique est notée de manière standard, incluant les clés de sol et de basse. La lecture des notes implique d’abord d’identifier le nom de celle-ci, suivi de la localisation correspondante sur le xylophone. 

• Identifiez celles juste au-dessus de la ligne supérieure de fa, c’est-à-dire les cinq lignes horizontales dans une partition musicale.
• Sur la ligne inférieure de la clé de sol, trouvez la marque D.
• Le do central possède une ligne qui lui est dédiée, proche de la note D. 

Les autres notes sont arrangées dans l’ordre alphabétique de l’alphabet musical. Si vous apercevez le symbole # à côté d’une note, cela signifie qu’elle doit être jouée légèrement plus haute, soit un demi-ton au-dessus de la note normale.

Réglages basiques du xylophone

La nature du bois rend le xylophone sensible aux variations d’humidité et de température, ce qui peut entraîner des ajustements légers de son accord.

Globalement, les tons ont tendance à monter dans un environnement sec et à baisser en cas de moiteur élevée. Pour effectuer des ajustements sonores, voici quelques conseils à suivre.

Pour diminuer le ton : poncez délicatement la partie inférieure au milieu de la barre, là où elle est la plus fine. Veillez à procéder avec précaution et par étapes pour éviter des ajustements excessifs.

Pour monter le ton : raccourcissez légèrement la barre tonale des deux extrémités à l’aide de papier de verre. Effectuez cette opération avec soin et progressivement en vue d’éviter des modifications excessives. En outre, il existe des applications numériques donnant la possibilité d’obtenir l’accord précis de chaque tonalité.

En vue de résoudre le problème de bourdonnement de votre instrument : déplacez la barre concernée vers un autre endroit de la boîte de résonateur. Si le son persiste, envisagez de remplacer la barre. Si le déplacement résout le problème, il se peut que les coutures de la boîte de résonateur soient desséchées. Afin d’y remédier, il suffit d’appliquer de la colle à bois le long des joints de la boîte. Laissez sécher, puis replacez la barre.

Pour les xylophones avec des tuyaux de résonateur : ajustez le ton en modifiant la distance entre les tuyaux et les plaques de tonalité. Rapprochez les tuyaux pour augmenter le ton et éloignez-les pour le diminuer. En fonction de la température ambiante, ajustez la position de ceux-ci : en position haute par temps chaud et en position basse par temps froid.

Entretien régulier du xylophone

En vue de préserver la qualité de votre xylophone, rangez-le dans un endroit frais et sec, protégé des extrêmes de chaleur et de froid.

Les barres ne doivent pas être nettoyées avec des produits chimiques agressifs, mais avec un chiffon doux imbibé de savon et d’eau tiède. Assurez-vous de bien les sécher avant de remonter l’instrument. Si le cadre présente des zones collantes ou des résidus d’adhésif, vous pouvez les enlever avec de l’eau chaude savonneuse. En cas de problèmes persistants, appliquez un produit nettoyant dédié, disponible dans les magasins spécialisés.

Si le son émis par votre xylophone paraît anormal, inspectez l’intérieur du résonateur. Pour préserver la qualité sonore de l’instrument, retournez périodiquement le résonateur et nettoyez pour dégager les objets piégés (petite balle, gomme…).

Apprentissage du xylophone

Le xylophone joue un rôle crucial dans l’apprentissage musical des enfants, notamment grâce à la méthode Orff-Schulwerk. Il est présent dans les écoles Montessori et en musicothérapie. L’approche pédagogique de Carl Off combine l’usage de cet outil musical avec d’autres éléments tels que le mouvement, le chant et la parole. L’objectif de cette méthode est de renforcer les compétences musicales des jeunes apprenants. Aux États-Unis, les salles de classe de musique générale privilégient souvent des versions plus compactes, d’environ 1,5 à 2 octaves.

Généralement, les modèles utilisés sont dotés d’une seule lame, pratiques pour les premières expériences rythmiques. Au fur et mesure, d’autres, avec différents intervalles, sont ajoutées afin de guider l’enfant vers le perfectionnement de l’harmonie et du rythme. L’exploration des timbres s’effectue en écoutant divers instruments, certains avec des lames en métal et d’autres en bois. Cette méthode d’initiation se prolonge souvent dans des pédagogies musicales pour enfants plus âgés, afin de stimuler leur développement musical.

Choix et achat du xylophone

Lors de l’achat d’un xylophone, il est crucial de prendre en compte différents critères afin de garantir une expérience musicale optimale.

Barres amovibles ou fixes

Les barres amovibles offrent une flexibilité accrue, permettant de remplacer aisément les notes pour changer la tonalité. Elles sont idéales pour ceux qui souhaitent apprendre à accorder l’instrument. Les barres fixes offrent une stabilité, évitant tout risque de perte accidentelle de pièces.

Barres métalliques ou en bois

Le matériau influence directement le son du xylophone. Les barres métalliques produisent un son aigu et net, idéal pour les solos avec d’autres instruments. Celles en bois génèrent un son plus chaud et rond. Ces dernières conviennent également aux performances en solo et s’harmonisent bien avec d’autres modèles en bois.

Maillets de qualité

Les maillets, éléments clés pour frapper les barres, doivent être de haute qualité pour assurer un son optimal. Ceux à pointe souple sont recommandés pour les barres en bois, les types alto et basse, ainsi que les parties d’harmonie.