Jeu du vivo
Bien qu’il soit plus commode de jouer d’un aérophone avec la bouche, l’utilisation du nez est considérée, par certains peuples, comme étant plus saine. En effet, la salive ne risque pas de souiller l’instrument à vent. Néanmoins, le jeu de cette flûte nasale requiert une grande technicité pour garantir la gestion du souffle et la qualité du son.
La position du vivo par rapport à la narine est essentielle pour obtenir une bonne sonorité. Un angle de 30° entre les deux est recommandé. Leur distance est également à travailler. L’embout est légèrement plaqué sur la lèvre supérieure. D’une manière générale, la posture à avoir est similaire à celle adoptée avec la flûte traversière.
La prise en main du vivo s’effectue de différentes manières. La technique de la cigarette consiste à placer le tube entre l’index et le majeur de la main gauche. De cette manière, le pouce peut être utilisé pour boucher la narine gauche. Les doigts de la main droite vont ensuite servir à composer les notes en gérant l’ouverture des trous. Une autre variante est la technique du cigare. Le pouce et le majeur de la main gauche maintiennent l’instrument en position, pendant que l’index bouche l’orifice nasal. La dernière méthode requiert l’emploi d’un bouchon (de type Quies) pour obturer une des narines. Par conséquent, les deux mains sont libres et peuvent jouer plus de notes.
Le son du pu ihu est généré par expiration. Il est modulé par le positionnement des doigts sur les trous. Ses caractéristiques vont aussi dépendre de la longueur du tube et du style de respiration. Une flûte plus courte procure un son plus aigu. En revanche, un modèle de plus grande dimension joue dans les graves.
Apprentissage du vivo
S’inscrire à un atelier de musique polynésienne est le meilleur moyen d’apprendre à jouer du vivo. En effet, la pratique de ce dernier n’est pas beaucoup développée dans d’autres régions du monde.
Les vidéos en ligne constituent des ressources non négligeables qui vous permettent de mieux comprendre le fonctionnement de la flûte nasale. Les contenus partagés sont plutôt axés sur la version hawaiienne, le ohe hano ihu (traduit littéralement par « bambou pour souffle nasal »). Toutefois, le principe de jeu de ces différents modèles d’instruments reste le même.
Entretien du vivo
Pour garantir sa durabilité, le vivo doit être entretenu. Cette précaution permet également de préserver sa sonorité. Pour ce faire, les premières mesures à prendre concernent sa propreté. Lorsque vous soufflez dans le tube, de la vapeur d’eau se condense au niveau des parois et dans le fond. En s’accumulant, elle fragilise le bambou. Les moisissures peuvent facilement se développer dans ces conditions. Le séchage du tube à l’air libre est ainsi recommandé. L’utilisation d’un écouvillon est aussi possible. De surcroît, l’application de propolis prévient l’apparition des champignons.
Le bambou est sensible aux variations brusques de température. Il est important de le protéger contre les chaleurs extrêmes et le froid, au risque qu’il se fende. L’exposition au soleil et le rangement près d’un radiateur sont alors à éviter.