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Vivo

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Caractéristiques du vivo

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine :
  • Matériaux : bambou, bois ou os
  • Tessiture : selon le nombre de trous
  • Genre de musique : traditionnelle
  • Musiciens célèbres : Libor Teaonui Prokop (né en 1955)
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur le vivo : description, histoire, place dans la culture, fonctionnement, apprentissage, entretien et achat

Le vivo est une flûte nasale typique de la Polynésie française. Dans cette région, il est aussi connu sous le nom de pu ihu. Il existe d’autres variantes de cet instrument comme le kuihu, chez les Hawaiiens, et le koauau, chez les Maoris (peuple polynésien de Nouvelle-Zélande). Il se reconnaît à son son doux et unique.

Description du vivo

Le vivo est fabriqué en bambou. Il est appelé ofe ou ohe en langue maorie. La variété choisie, Schizostachyum sp., est de couleur jaune-marron. La longueur de la section choisie est comprise entre 20 et 40 cm. L’une des extrémités est ouverte et coupée droit tandis que l’autre est fermée. À 1 cm de celle-ci se trouve le trou d’insufflation, pour l’évacuation de l’air. Son diamètre est de 0,8 cm. Au niveau du côté opposé sont disposés trois trous pour le jeu. Ils peuvent être plus nombreux en fonction de la facture de l’instrument. Pour refléter la culture polynésienne, cette flûte traditionnelle est agrémentée de pyrogravures ethniques. Ces dessins marquent la beauté et la précision de l’art de ces îles du Pacifique.

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Histoire du vivo

L’origine du vivo reste floue. Toutefois, il figure parmi les objets rapportés par les navigateurs, Louis-Antoine de Bougainville et par James Cook, lors de leur voyage d’exploration au XVIIIe siècle.

Avant la période coloniale, les Polynésiens fabriquaient cet aérophone avec des os de leurs ennemis vaincus lors des affrontements entre tribus. Plus tard, les morceaux de bambou furent privilégiés. Sélectionnés dans du bois ventilé et sec, ils apportent de la résistance à l’instrument. Les outils employés pour les couper étaient conçus à partir de coquillages pointus. Les trous étaient percés grâce à des branches d’aito chauffées. Cette plante est connue sous l’appellation d’« arbre de fer ».

L’utilisation de cette flûte nasale a failli être délaissée. Heureusement, la création de l’association culturelle « Motu Haka » en 1977 a permis de revaloriser les traditions et la langue marquisiennes (relatives à la Polynésie). La reprise des chants et des danses folkloriques, à la fin des années quatre-vingt, a aidé à rehausser la popularité du pu ihu

Vivo et culture

Le vivo servait, autrefois, à jouer de la sérénade dans le cadre d’un rituel de séduction. L’air interprété à cette issue diffusait une déclaration d’amour. Cette flûte polynésienne présentait aussi un envers mystique. Selon les croyances populaires, elle détiendrait des pouvoirs magiques hérités de la respiration nasale. De ce fait, l’utilisation de l’instrument était justifiée durant les cérémonies sacrées. Elle aurait la capacité d’invoquer les esprits et les dieux. Actuellement, cet aérophone n’est employé que pour accompagner l’art oratoire, connu sous le nom de « ‘ōrero », et les danseurs pendant les représentations annuelles.

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Facture du vivo

Le vivo est fabriqué à la main. Il est extrait d’une branche de bambou sèche d’environ 1 m de long. La zone de coupe est à marquer à partir d’un adhésif (masking tape) pour limiter les cassures durant l’opération. Par la suite, les extrémités du tube sont à lisser et à aplanir pour garantir un confort de jeu optimal.

Une fois le corps du dispositif bien préparé, les trous peuvent être mis en place. Durant le perçage, coller un adhésif le long du bois est encore requis pour le consolider. L’espacement entre les différentes ouvertures dépend de la tonalité recherchée. Elle est généralement en la. L’accordage se réalise à partir d’un autre instrument ou à l’aide d’un diapason.

L’intérieur du morceau de bambou doit aussi être percé pour que le son circule dans l’intégralité du tuyau. En effet, il peut être retenu par les nœuds. Bien que ces derniers puissent paraître disgracieux, ils apportent un avantage dans la sonorité du vivo. Comme ils séparent deux sections de la branche de bambou, la plus grande se transforme en chambre d’amplification.

Jeu du vivo

Bien qu’il soit plus commode de jouer d’un aérophone avec la bouche, l’utilisation du nez est considérée, par certains peuples, comme étant plus saine. En effet, la salive ne risque pas de souiller l’instrument à vent. Néanmoins, le jeu de cette flûte nasale requiert une grande technicité pour garantir la gestion du souffle et la qualité du son.

La position du vivo par rapport à la narine est essentielle pour obtenir une bonne sonorité. Un angle de 30° entre les deux est recommandé. Leur distance est également à travailler. L’embout est légèrement plaqué sur la lèvre supérieure. D’une manière générale, la posture à avoir est similaire à celle adoptée avec la flûte traversière.

La prise en main du vivo s’effectue de différentes manières. La technique de la cigarette consiste à placer le tube entre l’index et le majeur de la main gauche. De cette manière, le pouce peut être utilisé pour boucher la narine gauche. Les doigts de la main droite vont ensuite servir à composer les notes en gérant l’ouverture des trous. Une autre variante est la technique du cigare. Le pouce et le majeur de la main gauche maintiennent l’instrument en position, pendant que l’index bouche l’orifice nasal. La dernière méthode requiert l’emploi d’un bouchon (de type Quies) pour obturer une des narines. Par conséquent, les deux mains sont libres et peuvent jouer plus de notes.

Le son du pu ihu est généré par expiration. Il est modulé par le positionnement des doigts sur les trous. Ses caractéristiques vont aussi dépendre de la longueur du tube et du style de respiration. Une flûte plus courte procure un son plus aigu. En revanche, un modèle de plus grande dimension joue dans les graves. 

Apprentissage du vivo

S’inscrire à un atelier de musique polynésienne est le meilleur moyen d’apprendre à jouer du vivo. En effet, la pratique de ce dernier n’est pas beaucoup développée dans d’autres régions du monde. 

Les vidéos en ligne constituent des ressources non négligeables qui vous permettent de mieux comprendre le fonctionnement de la flûte nasale. Les contenus partagés sont plutôt axés sur la version hawaiienne, le ohe hano ihu (traduit littéralement par « bambou pour souffle nasal »). Toutefois, le principe de jeu de ces différents modèles d’instruments reste le même.

Entretien du vivo

Pour garantir sa durabilité, le vivo doit être entretenu. Cette précaution permet également de préserver sa sonorité. Pour ce faire, les premières mesures à prendre concernent sa propreté. Lorsque vous soufflez dans le tube, de la vapeur d’eau se condense au niveau des parois et dans le fond. En s’accumulant, elle fragilise le bambou. Les moisissures peuvent facilement se développer dans ces conditions. Le séchage du tube à l’air libre est ainsi recommandé. L’utilisation d’un écouvillon est aussi possible. De surcroît, l’application de propolis prévient l’apparition des champignons.

Le bambou est sensible aux variations brusques de température. Il est important de le protéger contre les chaleurs extrêmes et le froid, au risque qu’il se fende. L’exposition au soleil et le rangement près d’un radiateur sont alors à éviter.

Bien que le vivo ne supporte pas l’humidité, il peut également se détériorer sous l’effet d’une sécheresse excessive. L’application d’huile végétale à l’intérieur du tube est préconisée pour en pallier les méfaits. Parmi les options recommandées, l’huile d’amande douce bio est la plus courante. Elle est à utiliser avec parcimonie pour préserver la sonorité de l’aérophone. 

Achat d’un vivo

À Tahiti et dans les îles voisines, il est possible de trouver des vivos fabriqués à la main au niveau des marchés artisanaux. Vous pouvez aussi vous en procurer sur les sites spécialisés dans la vente d’instruments de musique. Dans cette optique, France Minéraux met à votre disposition des modèles de qualité. Pour faire votre choix, vous considérez la dimension de la flûte polynésienne. Les petits gabarits sont plus faciles à souffler. Les autres critères à examiner sont l’accordage et le nombre de trous. Ils régissent l’étendue du jeu du vivo.

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