Une petite planche est surélevée de manière perpendiculaire au centre de la caisse de résonance de la basse de viole. Elle sert à maintenir les cordes et à transmettre leur vibration à la table d’harmonie. Lors du jeu, le musicien utilise un archet concave fabriqué à partir de bois et de crin de cheval.
Les variantes selon les manuscrits
D’après les anciennes références historiques, les grands instruments à archet ont été classés en fonction de leur accord spécifique et de leur utilisation. Leurs différents types figurent dans l’œuvre de Johann Philipp Eisel, un juriste et compositeur allemand, intitulé Musicus Autodidacticus. Cet ouvrage a été publié en 1738, puis réimprimé en 1762.
Le violone en sol
Cette version sonne en 8 pieds, précisément à la même octave que le violoncelle. Accordée en quinte, elle convient pour interpréter les lignes de basse dans la musique baroque et celle de la Renaissance. Son accordage est le suivant : sol, do, fa, la, ré, sol. Par ailleurs, l’instrument avait été joué en solo au cours du XVIIe siècle, aussi bien en Italie qu’en Allemagne.
Le violone en ré
Comparé à la version précédente, ce type de viole, sonnant une octave en dessous du violone en sol, est rarement utilisé. Ces cordes produisent respectivement les notes suivantes : ré, sol, do, mi, la, ré.
Ces variantes de la grande viole sont aujourd’hui jouées par les musiciens professionnels de la musique ancienne.
Origines et histoire
Durant le XVIe siècle, le terme « violone » servait de manière générique en Italie afin de désigner la famille des violes. En 1609, la dénomination avait été appliquée pour la première fois à la contrebasse.
L’histoire selon l’iconographie musicale
D’innombrables documents datant de 1600 à 1800 font état de l’existence de la grande viole. L’une des premières références se trouve dans le manuscrit de Bartolomeo Bismantova, sorti en 1677. L’auteur-compositeur italien y décrit un instrument à quatre cordes, accordé en quartes et non en quintes.
En 1703, Sébastien de Brossard, un compositeur français et théoricien de la musique, définissait le violone comme une contrebasse. Il lui attribuait cette appellation en raison de sa taille, étant deux fois plus grande que celle du violon ordinaire.
Son évolution en Italie
Au milieu du XVIe siècle, le luth à manche était moins grand et se jouait en solo pour interpréter des répertoires complexes et variés. Durant cette époque, il était nommé « viole de division ». Toutefois, lorsque les autres instruments de la même famille sont tombés en désuétude à la fin des années 1600, la grande viole a progressivement évoluée vers sa taille actuelle. Son jeu s’était adapté aux formes instrumentales du baroque (mouvement artistique italien ayant débuté aux alentours de l’année 1580).