Origines et histoire du violon à pavillon

Entre 1900 et 1949, divers modèles de violon à pavillon ont été brevetés et intégrés dans les orchestres de jazz et populaires. À l’époque, tant aux États-Unis qu’en Europe, le violon à entonnoir a trouvé une place de choix dans les studios d’enregistrement.

L’invention est l’œuvre de l’allemand, John Matthias Augustus Stroh. Cet ingénieur en électricité a présenté le violon sans caisse en 1899 à Londres. L’idée est venue de la difficulté à capter le son du violon au milieu des instruments à vent, dans les studios d’enregistrement de l’époque. Le modèle s’est ainsi vu doté d’un diaphragme en aluminium et d’un ou deux pavillons. Cette invention a également marqué l’ère naissante de l’enregistrement.

Toutefois, certains suggèrent qu’il préexistait à l’invention de Stroh. Le compositeur hongrois Béla Bartók avait apporté un gramophone lors de son voyage à Bihor. Les musiciens locaux se seraient inspirés de cet appareil musical pour créer leur propre instrument hybride. Stroh se serait inspiré de ce dernier pour créer le stroviol. L’apparition du microphone en 1925 l’a relégué aux oubliettes, car ce dernier pouvait capter directement le son du violon classique.

Le violon à pavillon dans la culture

Bien qu’il n’ait spécifiquement pas l’attention, le violon à pavillon a sa place dans la culture. Le compositeur argentin Mauricio Kagel l’a utilisé dans son œuvre « 1898 ». Paul Whiteman, le « roi du jazz » des années 1930, l’a découvert en Allemagne. Il l’a jugé particulièrement adapté au jazz en raison de ses qualités sonores uniques.

Erwin Schulhoff est un compositeur avant-gardiste tchécoslovaque, victime des camps de concentration nazis. Il a exprimé sa fascination pour le stroviol en écrivant Susi en 1937. Cette œuvre est destinée au violon à entonnoir et au piano.

La tradition du violon à cornet se perpétue dans la musique folklorique roumaine. Dans la région de Bihor en Transylvanie, il est particulièrement utilisé lors de célébrations telles que les mariages et les baptêmes.

Thomas Alan Waits, compositeur-interprète californien, a également exploité cet instrument dans divers genres musicaux. En 2000, un enregistrement expérimental sur CD intitulé Portrait in Shellac a été édité par ASC Records. Il offrait des improvisations sur un dérivé roumain du violon à pavillon, accompagnées de bruits de surface d’un disque 78 tours usé.

Dans le paysage musical contemporain, les « Ogres de Barback » sont connus pour leur approche éclectique de la musique française tzigane. Ils ont intégré le violophone dans leurs performances, enrichissant leur sonorité de cette texture distincte. Leur découverte de l’instrument lors d’un voyage en Birmanie souligne sa portée internationale et son attrait continu.

La « Fausse compagnie » va plus loin en explorant, en utilisant et en fabriquant ces instruments. Elle a créé « Le Chant des Pavillons », un spectacle qui mêle musique, artisanat et prouesse artistique. Les membres de l’association usent non seulement du violon à cornet, mais aussi du quatuor à cordes.

Son influence s’étend au cinéma, avec une apparition dans « À la rencontre de Forrester » de Gus Van Sant. Ce film de l’année 2000 met en vedette Sean Connery.

Jeu du violon à pavillon

Le jeu du stroviol est exactement le même que celui du violon traditionnel. Il est posé sur l’épaule et frotté avec un archet. La mentonnière permet le confort de la position comme pour celui de sa sœur.

Les cordes à vide sont accordées en sol, re, la, mi.

Les techniques de jeu de son homologue sont également valables pour cet instrument. 

Cette liste n’est pas exhaustive. Tout ce qui peut être produit par le violon classique s’applique également à cet instrument.

Notation musicale du violon à pavillon

Cet instrument utilise la notation musicale standard, qui est la partition. La portée de cinq lignes est régie par la clé de sol.

Le doigt qui doit appuyer une corde peut être indiqué au-dessus de la note par un numéro. Il s’étend de 1 à 4, concordant respectivement à l’index jusqu’à l’auriculaire. Une note marquée d’un « 0 » précise qu’elle est jouée sur une corde à vide.

Pour modifier la hauteur des notes d’un demi-ton, les dièses (#) et les bémols (b) sont employés. Leur durée est indiquée par leur forme et, parfois, par l’ajout de points qui prolongent leur valeur.

En plus de ces éléments, la partition du violon inclut des informations sur la direction et la manière d’utiliser l’archet. Quatre symboles de base spécifient le sens de son déplacement, son accentuation ou sa levée. Au-dessus d’une note :

• Un « V » souligne un mouvement de l’archet de haut en bas.
• Une « apostrophe » mentionne que le musicien doit éloigner l’archet des cordes avant de le replacer à son point de départ.
• Un « rectangle noir entouré de deux petits traits verticaux » indique un déplacement du bas vers le haut.

Sous une note, le signe « > » signifie qu’il faut la jouer plus fort que les autres.

Ces indications sont accompagnées par des initiales, précisant la partie de l’archet à utiliser pour jouer : WB (whole bow) ou archet entier, LH (lower half) ou moitié inférieur de l’archet, UH (upper half) ou moitié supérieure de l’archet et MB (middle of the bow) ou centre de l’archet.

Les effets stylistiques comme le pizzicato ou le vibrato, ainsi que les nuances peuvent être également mentionnés. Le tempo est indiqué en termes italiens : lento ou allegro.

Réglage et entretien du violon à pavillon

Les réglages du violon à pavillon peuvent se faire chez le luthier. Il se compose généralement de l’accordage. Ce processus peut aussi se faire par soi-même. La première phase comporte le choix de l’outil. Un accordeur, une application mobile ou un diapason peuvent être utilisés. L’étape suivante consiste à déplacer les chevilles pour tendre les cordes. Une fois le son ajusté, elles peuvent être bloquées. De la craie peut être employée pour faciliter cet accordage.

Il est essentiel d’épousseter régulièrement le chevalet pour éliminer la poussière de colophane qui pourrait s’accumuler. La saleté peut empêcher la bonne vibration des cordes.

Après avoir joué, il est recommandé de ranger le violon dans son étui. Cette procédure permet de le protéger contre les dommages physiques et les variations d’environnement. Le lieu de conservation ne doit être ni trop sec, ni trop humide.

Le nettoyage des cordes se fait au chiffon doux après chaque utilisation pour enlever le surplus de colophane. Il est important de vérifier l’état d’usure de ces cordes et de les remplacer en cas de besoin.

L’entretien de l’archet comprend de le détendre après usage pour éviter de déformer la baguette et d’étirer les crins.

Le lavage du pavillon se fait avec des produits adaptés. Ils aident à maintenir l’éclat et à prévenir l’oxydation sans endommager les surfaces. Il est également crucial de le protéger des conditions environnementales néfastes. L’exposition directe à la lumière du soleil peut altérer la finition des parties en bois. De même, un milieu trop humide peut favoriser la corrosion des parties métalliques.

Apprentissage du violon à pavillon

Il n’existe pas de cours spécifiques pour le violon à pavillon. Le principe reste le même que pour celui du violon classique.

En école de musique, les cours combinent une pédagogie complète et structurée. Elles conviennent à tous les niveaux et à tous les âges. L’instrument dans sa forme classique est disponible en location.

Avec un professeur particulier, l’apprentissage se fait suivant le rythme et la disponibilité de l’apprenant. Le recours à ce musicien confirmé garantit une attention personnelle et un guide efficace à l’adaptation du passage au stroviol.