Origines et histoire de la viola da gamba

Contrairement à une croyance populaire, les violes de gambe ne sont pas les ancêtres des violons. Elles ont vu le jour dans la région de Valence en Espagne vers la fin du XVe siècle. 

La plus ancienne représentation connue, datant de 1475, a été découverte à Xàtiva. Avec ses caractéristiques distinctives, cet instrument est en quelque sorte un luth joué avec un archet. Son nom dérive du mot italien gamba, qui signifie « jambe », et il est tenu sur les genoux.

L’instrument s’est développé à partir de la vihuela d’arco et a rapidement gagné en popularité en Italie. En 1492, lorsque Alexandre VI devient pape, sa cour à Rome, composée de nombreux violonistes, influe considérablement sur la diffusion du violon dans la péninsule italienne. Des figures comme Isabelle d’Este ont été séduites par la viole a la spagnola. Elle a notamment commandé des violes à des luthiers réputés tels que Giovanni Kerlino de Brescia.

Au début du XVIe siècle, la viole de gambe a prospéré dans l’Italie de la Renaissance, grâce en partie à la publication de nombreux traités musicaux, malgré le coût élevé de l’impression à cette époque. Ces traités, comme le Regola Rubertina de Ganassi en 1542-1543, ont joué un rôle crucial dans sa diffusion et sa popularisation. L’Italie est devenue un centre important de fabrication de violes, avec des dynasties de luthiers telles qu’Amati, Stradivari, Guarneri et Ruggieri, élevant la renommée de villes comme Crémone et Brescia.

Le pardessus, ajouté en France au XVIIIe siècle, permettait aux nobles de jouer des pièces initialement réservées aux maîtres de danse. Elle était un instrument privilégié dans les cours princières et les concerts intimes.

Au fil du temps, elle s’est répandue à travers l’Europe : en Angleterre, en France et en Allemagne. Cependant, elle a été progressivement supplantée par le violoncelle à partir de 1760. Michel Corrette, un compositeur et organiste français, a vainement tenté de la repopulariser avec la création de la viole d’Orphée vers 1780.

Le XXe siècle a marqué une renaissance de la viole de gambe, grâce à l’intérêt renouvelé pour la musique baroque. Elle a été redécouverte et réinterprétée, donnant une nouvelle vie à un instrument longtemps oublié.

Sa musique a été enrichie par des compositeurs français tels que Jean de Sainte-Colombe, Marin Marais et Antoine Forqueray. Les Anglais tels que William Byrd, Alfonso Ferrabosco, Orlando Gibbons, Giovanni Coperario, William Lawes, et Henry Purcell y ont aussi contribué. Ces œuvres sont souvent considérées comme des chefs-d’œuvre de la musique de chambre.

Cet instrument ne se limite pas à l’ancien répertoire. Des œuvres contemporaines ont été lancées par des organisations telles que Fretwork et le Yukimi Kambe Viol Consort, commandant des œuvres à des compositeurs modernes. La Viola da Gamba Society of America a également encouragé la création de nouvelles compositions.

Le festival d’Asfeld, fondé en 2006, est un événement biennal dédié à la viole de gambe et à sa musique. Il rassemble les passionnés et les curieux du monde entier. 

Des concerts de haut niveau sont proposés, mettant en scène des interprètes renommés de la viole de gambe. Son point fort est le « consort géant », où un grand nombre de violistes se réunissent pour jouer ensemble. Le festival prévoit également une série d’événements et d’ateliers thématiques.

Pour les amateurs d’instruments historiques et les bibliophiles, cet événement organise un salon des luthiers et des éditeurs. Vous pourrez y découvrir les différents éditeurs et leurs œuvres, ainsi que rencontrer des luthiers spécialisés.

Fonctionnement de la viola da gamba

Les instruments de la famille de la viole de gambe se caractérisent par une grande diversité de formes. Elle reflète les préférences esthétiques et acoustiques variées de différentes époques et régions. Il n’existe pas de forme standard unique pour cet instrument, mais plutôt une gamme de modèles uniques.

Comment c’est fait ?

Au fil du temps, des variations dans la fabrication des violes ont émergé selon les pays. En Italie, les luthiers employaient une méthode archaïque de construction de la table. Ils utilisaient le style des violons. Des luthiers français comme Michel Collichon adoptaient une technique de création en cinq pièces de bois prépliées. En Angleterre, des innovations comme la viole « anglaise » et l’instrument hybride « the division-viol » ont été développées. Cette dernière combine des caractéristiques de la viole et du violon. La viole anglaise se distingue par ses épaules tombantes, rappelant la forme d’une contrebasse moderne. Cette conception particulière est surtout associée à un son plus profond et plus riche.

Comment la musique est-elle conservée ?

L’instrument utilise la notation contemporaine. La clef varie selon le type de viole. Le sol est appliqué pour le pardessus et le dessus viole. La note se place sur la deuxième ligne de la portée. La clef de fa est employée pour les autres membres de la famille. Cette note se trouve à la quatrième ligne de la portée.

La notation suit les règles du solfège habituel.

Réglage et entretien de la viola da gamba

L’entretien d’un instrument de musique, comme une viole de gambe, est essentiel à sa longévité et à ses performances. 

Il est conseillé de faire vérifier l’instrument par un luthier au moins une fois par an. Ce professionnel fera un nettoyage approfondi, un contrôle technique, et d’autres réglages nécessaires. Il peut également aider à retrouver ou à améliorer le son.

L’utilisation d’un hygromètre pour maintenir l’humidité relative de l’air entre 40 et 60 % est essentielle. Un taux inapproprié peut endommager la viole. Lorsqu’il est trop sec, le bois risque de se fissurer. L’usage d’un humidificateur peut prévenir ce problème. Trop humide, le bois peut gonfler et entraîner l’absorption des chevilles ou la rupture des cordes. 

Il est important de ne pas l’exposer à des conditions extrêmes, comme le soleil direct ou la pluie.

Un nettoyage régulier empêche l’accumulation de résidus et maintient l’esthétique et la fonctionnalité de l’instrument. Pour ce faire, utilisez un chiffon doux pour éliminer les débris de colophane sur la table et les cordes.

Un pont mal aligné peut affecter la qualité du son et la jouabilité de l’instrument. Il est donc nécessaire de vérifier que les pieds du pont sont bien à plat sur la table d’harmonie. 

Lors de l’accordage, de la craie sur les chevilles assure une meilleure stabilité et évite des ajustements fréquents.

Apprentissage de la viola da gamba

Avec l’avancée de la technologie, il est possible d’apprendre la viole de gambe par trois techniques. Pour ceux qui disposent d’un temps limité, des cours en ligne existent. Les professeurs peuvent encadrer individuellement les élèves. 

Cet instrument peut être maîtrisé par des méthodes écrites par des violistes. Cette pratique nécessite beaucoup de recherches et d’autodiscipline.

Le procédé traditionnel d’apprentissage est le cours en présentiel. Il est même possible de se spécialiser dans le domaine. Le programme de formation pour le Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien (DNSPM) est un cursus exigeant et complet. Il est conçu pour éduquer des musiciens hautement qualifiés. L’étude dure trois ans et un examen final permet l’obtention du diplôme. Entre-temps, l’acquisition d’autres certificats est faisable.

Les diplômés peuvent exercer dans une large palette de domaines, de la pratique soliste à l’orchestre. Le programme sensibilise les étudiants au contexte professionnel et les prépare à divers rôles dans le secteur musical.

Choix de la viola da gamba

Pour choisir une viole de gambe, le mieux est de s’adresser à un luthier. Il pourra vous recommander l’instrument le mieux adapté à votre situation.

En général, ces pièces ne sont disponibles que sur commande. France Minéraux propose une large gamme de chaque type. Les prix dépendent de la taille et du modèle. Il est également possible de personnaliser votre instrument avec des têtes sculptées, des ornements et des bois d’exception.