Vihuela dans la culture
Afin de conserver les mélodies pour la vihuela, des recueils de musique ont été imprimés. Le premier à avoir été publié est « El Maestro », créé en 1536 par Luis de Milán, un compositeur espagnol. Il est inclus dans le volume « Libro de música de vihuela de mano intitulado El maestro ». Celui-ci est dédié au roi Jean III de Portugal. D’autres livres ont été édités par la suite.
- 1538 : Los seys libros del Delphin de Luis de Narváez ;
- 1546 : Tres Libros de Música d’Alonso Mudarra ;
- 1547 : Silva de Sirenas d’Enríquez de Valderrábano ;
- 1552 : Libro de Música de Vihuela de Diego Pisador ;
- 1554 : Orphénica Lyra de Miguel de Fuenllana ;
- 1576 : El Parnasso par Estevan Daça.
Seules trois vihuelas d’époque (originales) ont pu être préservées. Le modèle « Guadalupe » est disponible au Musée Jacquemart-André à Paris. La vihuela de mano « Chambure » est exposée à la Cité de la musique – Philharmonie de Paris. Enfin, la vihuela de Quito se trouve à l’église de la Compagnie de Jésus à Quito. Il s’agit d’une relique de Santa Mariana de Jesús (1618 – 1645).
Facture de la vihuela
La facture de la vihuela diffère de celle des autres instruments à cordes. Ces derniers sont sculptés dans un bloc de bois massif. En revanche, le cordophone espagnol est un assemblage de morceaux ou de fines dalles plates de bois, qui peuvent être pliés ou courbés. Le même principe est appliqué pour la fabrication du dos et des éclisses. Les essences utilisées sont généralement le cyprès, l’épicéa et le cèdre.
Les vihuelas étaient de tailles diversifiées faute de standardisation. La facture était assurée par des artisans. Au milieu du XVe siècle, les modèles manufacturés présentaient une coupe pointue. Vers 1490, les contours de l’instrument étaient plus courbés. Le manche pouvait être long ou plus court. Des disparités étaient aussi visibles du point de vue de l’emplacement, de la forme, du nombre et de la décoration des rosaces. Les styles des boîtes à chevilles variaient d’un modèle à un autre. En outre, les instruments d’époque étaient équipés de cordes en boyau. Celles-ci produisent un son plus doux par rapport aux modèles en métal. Les versions modernes bénéficient de cordes en nylon.
Techniques de jeu de la vihuela
Avant de chercher à connaître le principe de jeu de la vihuela, il est essentiel d’identifier les notes correspondant à chaque corde. L’accordage se fait comme suit sur un modèle à cinq rangées : la – ré – sol – si – mi. Pour les variantes à six cordes, la succession des notes est : sol – do – fa – la – ré – sol ou do – fa – si♭ – ré – sol – do.
Selon Alonso Mudarra, guitariste et compositeur espagnol, il existe deux façons de jouer de la vihuela :
- Dedillo : cette technique consiste à faire un aller-retour rapide d’un doigt (souvent l’index) sur une corde.
- Dos dedos ou figueta : le pouce et l’index manipulent les cordes de manière alternée. Il existe des variantes où le pouce est caché derrière l’index, et inversement. Ces techniques sont appelées figueta castellana et figueras extranjera.
En ce qui concerne le jeu des notes, il est similaire à celui de la guitare, en maintenant les cordes au niveau des frettes. La notation utilisée est la tablature numérique, également connue sous le nom de « tablature de luth ». Ce système est facile à lire grâce à une représentation intuitive. Les lignes correspondent aux différentes cordes. Les chiffres indiquent ensuite la position des frettes où les doigts doivent être posés.
Différents moyens pour apprendre la vihuela
La vihuela est facile à jouer si vous êtes initié à un cordophone similaire. Dans le cas contraire, vous avez besoin d’apprendre les bases de cet instrument. Les cours en ligne ont pour avantage de vous mettre en relation avec des experts, sans avoir à vous soucier des limites géographiques. Vous avez ainsi la possibilité de vous former auprès de professeurs espagnols. Vous pouvez aussi consulter les tutoriels vidéo diffusés sur Internet.
Votre apprentissage est à renforcer avec une pratique régulière. Pour vous aider, il existe des applications qui répertorient les accords caractéristiques de ce cordophone. Ce type de support vous permet de travailler votre jeu sur des mélodies connues ou traditionnelles. Vous pouvez également exploiter les recueils de musique comme ceux cités précédemment.