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Vielle à roue

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Caractéristiques de la vielle à roue

  • Classification : instrument à cordes frottées
  • Pays d’origine : Allemagne
  • Matériaux : bois (caisse) ; boyau nu ou filé et matière synthétique (cordes)
  • Tessiture : jusqu’à deux octaves
  • Genre de musique : folklorique, musique du monde, variété
  • Musiciens célèbres : Gilbert Malochet (1859-1945), Gaston Guillemain (1870-1965), Georges Simon (1902-1986)
  • Chanson emblématique : « The Hurdy Gurdy Man » – Donovan (1968)

Tout savoir sur la vielle à roue : ses caractéristiques, son historique, sa place dans la culture, son fonctionnement, son jeu, l’achat de l’instrument, son entretien et son apprentissage

La vielle à roue est un instrument à cordes frottées existant depuis plus de mille ans. Au fil des années, sa conception a évolué. Alternant les périodes de popularité et de déclin, elle continue d’être fabriquée dans toute l’Europe à ce jour. Sa sonorité se démarque par un mélange de rythmes, de mélodies et de bourdons (basses constantes). 

Description de la vielle à roue

La vielle à roue prend différentes formes : guitare, ronde, ovale ou même plate. Certains modèles présentent des lignes trapézoïdales. 

En général, les instruments à cordes frottées sont joués à l’aide d’un archet. Dans le cas présent, ce dernier est remplacé par une roue intégrée. Celle-ci est actionnée à partir d’une manivelle. Sur cette structure sont disposées des cordes de différents types.

  • Les deux chanterelles servent à jouer la mélodie.
  • Les cordes sympathiques : elles vibrent aux dépens des autres cordes. Le son qui y est associé est plus doux et plus long.
  • Les bourdons : ils sont de nombre variable et jouent une note continue.
  • La trompette se caractérise par un son nasillard. La note produite dépend de la façon dont la manivelle est tournée.
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Plusieurs matières peuvent être utilisées pour la fabrication de ces cordes. Les premiers modèles étaient en boyau de mouton. Il existe des variantes renforcées avec des spirales métalliques. Un autre type de cordes est en fibres synthétiques comme l’aramide kevlar (conçu à partir de polyamide).

Cet instrument dispose d’un clavier, muni de touches. Les noires correspondent aux notes diatoniques et les blanches représentent les altérations. Il est aussi composé d’un chevalet mobile. Celui-ci subit des stridulations lorsque la manivelle est tournée de manière accélérée.

Histoire de la vielle à roue

Au XIIe siècle, les premiers modèles de vielles à roue ont été découverts en Europe centrale, plus précisément dans une abbaye bénédictine allemande. Ils se sont ensuite répandus en Espagne, puis en Angleterre vers le XIIIe siècle. 

Initialement de forme plus ou moins carrée et appelé « chiffonie », cet instrument a subi une première transformation à la fin du XVIIe siècle. Ses mécanismes étaient montés sur des corps de luth ou de guitare. De ce fait, le son devenait beaucoup plus fort (en termes de volume), mais aussi plus doux. Les modèles fabriqués au XVIIIe siècle étaient plus élégants dans leur esthétique. Ils étaient joués à la cour.

À l’issue de la Révolution française, la vielle à roue gagne en popularité. Au XIXe siècle, elle est pourtant délaissée. La contribution de musiciens du mouvement folk a permis de la remettre au goût du jour en 1960 et en 1970.

L’évolution de l’instrument se poursuit avec l’arrivée des modèles électroacoustiques. En 2018, le vielliste français Sébastien Tron a mis en place une version améliorée à la fois polyphonique, acoustique, électroacoustique et numérique. Elle est dotée d’un programme informatique en temps réel. Son utilisation profite aux artistes et aux créateurs contemporains.

Vielle à roue dans la culture

À partir du XVIe siècle, la vielle à roue a commencé à être représentée en peinture. Par ailleurs, plusieurs œuvres musicales ont été écrites pour cet instrument, notamment par Vivaldi (1671 – 1741), virtuose italien du violon. Les six sonates « Il Pastor Fido » en font partie. Elles ont été composées par Nicolas Chédeville au cours du XVIIIe siècle.

Tout comme la cornemuse, la vielle à roue est devenue l’emblème de la société des Gâs du Berry et Autres Lieux du Centre. Il s’agit de la plus ancienne société de musique traditionnelle. Cette dernière a été fondée en 1888 par Jean Baffier. 

Plusieurs écrits et représentations iconographiques, comme les cartes postales, ont été créés pour témoigner de l’existence de cet instrument. D’autres enregistrements relatent son utilisation dans le Bourbonnais. Ces différents objets sont exposés au centre historique de lutherie de la vielle à roue à Jenzat. Cette commune est située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce cordophone est couramment employé à l’église pour accompagner les duos de chant. Il est souvent représenté en gravure sur les tympans des établissements spirituels se trouvant sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, une ville d’Espagne. L’usage de cet instrument à cordes frappées s’étend dans l’industrie cinématographique. Il a été notamment joué dans la bande originale du film « The Rover » réalisé par David Michôd.

Fonctionnement de la vielle à roue

En France, environ 30 facteurs de vielles à roue ont été recensés. Les plus célèbres se trouvent dans le Berry, dans le Périgord et en Bretagne. D’autres luthiers sont disponibles en Europe de l’Est. En ce qui concerne la conception de ces instruments, trois principaux modèles sont à distinguer. Ils diffèrent suivant leur mode de fonctionnement.

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Vielle à roue classique

Ce type de vielle est muni d’un clavier sur lequel passent les chanterelles. La longueur d’échelle de ces cordes change sous l’action des sautereaux. Par groupe de deux, ces derniers sont fixés à une tige coulissante et à une touche renvoyant à chaque note. Les touches noires correspondent aux notes diatoniques et les blanches, aux altérations.

Contrairement aux chanterelles, les bourdons passent hors du clavier. Ils sont chacun associés à un seul son. Ensemble, ils parviennent à former un accord continu. L’une des cordes se démarque en étant disposée sur une pièce de bois, appelée le « chien » ou la « cigale », et non sur un chevalet. Cette dernière est maintenue à la table d’harmonie grâce à la pression exercée par la corde. La vibration partagée par ces deux éléments produit comme un grésillement caractéristique de la vielle à roue. Elle est obtenue à partir d’une frappe de la manivelle. Ce mouvement porte le nom de « coup de poignet » ou « détaché ».

Vielle à roue électrique

Les premiers modèles électriques sont équipés de plusieurs microphones qui peuvent être reliés, un à un, à des entrées d’une table de mixage. De ce fait, il est possible d’en ajouter des effets. Dans la musique pop, les vielles à roue utilisées disposent de microphones électromagnétiques. Ils ont la capacité de convertir les vibrations des cordes en signaux électriques. Ceux-ci sont ensuite envoyés à un amplificateur. Ils peuvent aussi être reproduits, puis modifiés par un synthétiseur.

Vielle à roue électronique

Les modèles électroniques ne disposent d’aucune corde. Les signaux audios numériques sont générés grâce aux touches et aux mouvements de la roue. Ils sont ensuite émis par un processeur et par une carte son contenus dans la caisse de résonance. Cette dernière peut être reliée à un synthétiseur connecté, à un échantillonneur ou à un ordinateur. La gestion des informations partagées entre les deux appareils se fait par l’intermédiaire d’une interface MIDI (système de données musicales numérisées).

Parmi les versions électroniques de cet instrument, la MidiGurdy est totalement numérique. Elle a été mise au point par Marcus Weseloh en 2014. Ce prototype a été produit jusqu’en 2021. On en recense une centaine d’exemplaires.

Jeu de la vielle à roue

Le jeu de la vielle à roue repose sur les éléments suivants :

  • la pièce de bois, c’est-à-dire le chien ou la cigale ;
  • la rotation de la roue ;
  • la manipulation des touches.

La manivelle est actionnée par la main droite. Il se produit un mouvement rythmique. Celui-ci est régi par la variation de la vitesse de rotation de la roue et par les à-coups générés à partir de la poignée. La main gauche réalise des déplacements linéaires sur le clavier. Lorsque les touches sont enfoncées, la longueur vibrante de chaque corde est limitée par une rétraction des sautereaux. Le son est, de ce fait, plus aigu. Une fois qu’elles sont relâchées, la longueur d’échelle retrouve ses caractéristiques initiales.

Les chanterelles sont activées ensemble pour parvenir à une note spécifique. Elles sont généralement réglées à la même hauteur. Cependant, elles peuvent être accordées avec une octave d’écart et émettre un son beaucoup plus riche. 

Le jeu de cet instrument implique un bon accordage, en fonction du répertoire de musique. Les chanterelles sont en do, en et le plus souvent en sol. Le bourdon est attribué à la note tonique de la mélodie. Le réglage des autres cordes et des dispositifs supplémentaires, comme le capodastre, permet de modifier la hauteur des notes et de jouer dans des tonalités différentes.

Achat d’une vielle à roue

Suivant votre localisation, il est possible de trouver un artisan luthier, spécialisé dans la facture de vielles à roue. Cette option est idéale si vous avez une idée préconçue du modèle que vous souhaitez acquérir. Vous pouvez ainsi opter pour un modèle personnalisé. Une autre alternative est de se tourner vers les boutiques d’instruments en ligne comme France Minéraux. Les articles qui y sont proposés sont disponibles dans un large choix de modèles neuf ou d’occasion.

Pour choisir une vielle à roue, vous avez besoin d’analyser les critères suivants :

  • Le mode de fonctionnement : elle peut être acoustique (classique), électrique ou électronique. 
  • La tonalité : en sol, en ou en la. Cette indication est d’une importance capitale lorsque vous jouez en duo ou dans un ensemble. Si les notes ne sont pas les mêmes, l’instrument sonne faux. Toutefois, l’utilisation d’un capodastre permet d’accorder la vielle.
  • La taille : ce critère conditionne la prise en main du cordophone. Plus il est petit, plus il est facile à jouer. Il existe même des modèles pour les enfants.

Il est tout aussi important de considérer votre budget pour que l’achat soit réussi. Si ce dernier est inférieur aux prix affichés, sachez qu’il existe des instruments en location, souvent disponibles auprès d’associations ou de groupes folkloriques. Cette option permet d’appréhender le jeu du cordophone avant de vous investir dans un achat futur.

Entretien de la vielle à roue

Avant de jouer à la vielle à roue, celle-ci doit être bien entretenue. L’une des premières opérations à réaliser est de changer le coton sur les cordes lorsque celles-ci commencent à être visibles. Bien qu’il en existe différents types, il doit être le plus filandreux possible. Il suffit de l’enrouler en le faisant tourner autour des cordes. Cette action permet d’amortir les vibrations et d’améliorer la sonorité de l’instrument.

L’entretien de la vielle à roue consiste aussi à l’application de colophane. Cette gomme est obtenue à partir de la résine sécrétée par le pin et d’autres arbres du même genre. Elle est communément utilisée sur les cordophones frottés. Elle est à étaler sur l’archet pour optimiser l’adhérence et la friction sur les cordes. Il en résulte une meilleure résonance. Dans ce cas, où cette baguette en bois est remplacée par une roue, la colophane est enduite sur cette dernière. Elle y est posée légèrement (sans pression) pour qu’elle puisse être appliquée en bonne quantité à chaque rotation. De même, il est recommandé de mettre un peu de ce produit sur les cordes avant d’enrouler le coton.

Apprentissage de la vielle à roue

Le jeu de la vielle à roue est enseigné depuis les années 1970. Un parcours spécial a été mis en place dans différents conservatoires de musique. Il s’agit notamment de Montluçon, Vichy, Nevers et Clermont-Ferrand. La première classe a été fondée par Jacky Aucouturier en 1977 à Châteauroux. Dans le Bourbonnais, Jean-François « Maxou » Heintzen fait partie des maîtres sonneurs de référence.

En 1987, un département consacré à la musique traditionnelle de France a été créé au conservatoire régional de Limoges. L’apprentissage de la vielle à roue a été initié par Philippe Destrem, un musicien français. Ce dernier a également enseigné la cornemuse. 

Outre les écoles de musique, l’utilisation d’Internet est un moyen de se former au jeu de cet instrument à cordes frottées. Plusieurs plateformes vous permettent de bénéficier de cours à distance complets pour tous les niveaux. Par ailleurs, les chaînes vidéo des réseaux sociaux sont une autre ressource à laquelle vous pouvez faire appel pour apprendre des tutoriels de vielle à roue.

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