La pratique de la veuze a progressivement diminué au fil du temps. Au XIX^e siècle, des observations notent son déclin, notamment avec l’avènement du violon dans les orchestres traditionnels bretons. Vers la fin du XIX^e siècle, on rapporte encore la présence de quelques joueurs de ce type de cornemuse lors de certaines occasions.

Entre les deux guerres mondiales, la veuze semblait avoir presque disparue. Toutefois, elle est encore présente dans certaines régions, notamment dans le pays guérandais, dans la Brière, dans le marais breton-vendéen et dans une partie de la zone nantaise. Cependant, des efforts de préservation ont été entrepris pour sauvegarder cet instrument traditionnel.

Description de la veuze

Aussi appelée « vèze » en breton, la veuze est constituée de plusieurs éléments, à savoir un sac en cuir, un porte-vent ainsi qu’un chalumeau, un bourdon, des anches.

Le sac en cuir

La poche, fabriquée en cuir, sert de réservoir d’air, et contient tous les éléments de l’instrument. Trois orifices sont aménagés sur le sac et reliés à des pièces distinctes. À l’extrémité étroite, un col effilé permet le passage du chalumeau. Sur le dessus, deux autres orifices sont présents : l’un à l’arrière pour le bourdon et l’autre à l’avant destiné au porte-vent. Ces orifices sont solidement renforcés par des ligatures, assurant ainsi la cohésion de l’ensemble de la structure de l’instrument.

Le porte-vent

Situé à une extrémité du sac en cuir, le porte-vent est équipé d’une valve permettant au joueur de contrôler le flux d’air entrant dans le sac. Il comporte également un clapet qui prévient le reflux d’air. Autrefois en cuir, ce dispositif est désormais remplacé par une soupape en plastique.

Le chalumeau

Le chalumeau constitue le principal tuyau mélodique de la veuze. Fabriqué en bois, il est équipé d’une anche double, et se compose de deux trous d’accord et de sept trous de jeu. Leur longueur varie de 30 à 32 cm, avec des échelles similaires. L’air passe à travers cet élément en vue de générer les mélodies.

Le bourdon

Le bourdon, fabriqué dans divers styles, est généralement constitué de trois sections de perce cylindrique. Ils s’emboîtent et peuvent être ajustés individuellement pour s’accorder avec la tonique du chalumeau. La section supérieure se termine par une poire chambrée, faisant office de caisse de résonance.

Les anches

Les anches représentent des composants vibrants qui produisent le son du chalumeau et du bourdon. Celle de ce dernier est simple, constituée d’un tube avec une lamelle fixée qui vibre lorsque l’air passe à travers. Le chalumeau utilise une anche double, semblable à celle du hautbois. L’accord se réalise en insérant cet élément dans son logement et en ajustant l’écartement des lamelles.

Fonction de la veuze

La veuze produit un son grâce à la vibration de l’air à travers ses différentes composantes. Lorsque le musicien, nommé « veuzou », insuffle de l’air à travers le porte-vent équipé d’un clapet. L’air est ensuite dirigé vers les deux seules sorties possibles : le bourdon et le chalumeau.

Comment c’est fait ?

La fabrication de ce type de cornemuse est réalisée par un artisan. Ce processus implique plusieurs étapes :

• la sélection des matériaux ;
• la sculpture des pièces en bois ;
• le perçage des trous ;
• la création du sac en cuir ;
• l’ajout des valves ou des clapets ;
• la fixation des bourdons, des chalumeaux et du porte-vent au sac en cuir ;
• etc.

Une fois l’instrument assemblé, le fabricant procède à l’accordage. Cette étape consiste à ajuster les anches et les longueurs de chalumeaux dans le but de garantir que chaque note soit correctement harmonisée. Enfin, la veuze peut être ornée de décorations supplémentaires telles que des gravures, des incrustations ou des motifs peints.

Actuellement, la conception de cet instrument à vent demeure inchangée. Celui-ci conserve ses principes de base tout en bénéficiant de certaines améliorations afin de le rendre plus pratique et polyvalent.

Variété de tonalités

Les bourdons sont disponibles dans diverses tonalités telles que la, sol, do ou sib, que ce soit pour les basses ou les ténors. De même, plusieurs nuances de modulations du son sont proposées pour les chalumeaux, comme la/ré dans la région du Marais breton ou sol/do dans la tradition bretonne.

Étanchéité du sac

La plupart des veuzes sont équipées d’un sac étanche qui ne nécessite pas de graissage régulier dans l’objectif d’assurer son étanchéité.

Système de clef

Certains modèles sont équipés d’un système de clef qui permet de couper l’arrivée d’air dans le bourdon ou le chalumeau. Cette option offre plus de contrôle sur le son et la modulation.

Comment en jouer ?

Afin de jouer de cet instrument, le veuzou souffle de l’air à l’intérieur du porte-vent afin de remplir le sac. Ensuite, il presse ce dernier avec le bras pour l’expulser à travers les bourdons et les chalumeaux. Dans le but de produire différentes notes et mélodies, le musicien ajuste la position de ses doigts sur les trous des chalumeaux.

Réglage et entretien de la veuze

Pour maintenir la qualité sonore et la durabilité de la veuze, un bon entretien est nécessaire. Après chaque utilisation, nettoyez-la avec un chiffon doux et sec. Évitez l’utilisation de produits chimiques agressifs qui pourraient endommager les matériaux. Si votre dispositif musical est équipé d’un sac en cuir, assurez-vous de le graisser régulièrement afin de conserver sa souplesse et son étanchéité. Pour ce faire, vous pouvez vous servir d’un produit spécialement conçu pour les instruments à vent en cuir. Lorsque vous n’utilisez pas votre veuze, rangez-le dans un étui adapté dans le but de le protéger des températures extrêmes, des chocs et de l’humidité.

En vue d’obtenir un meilleur son, il est essentiel de bien accorder votre vèze. Vérifiez que tous les joints sont étanches dans le but d’éviter les fuites d’air. Si nécessaire, consultez un professionnel afin d’effectuer des ajustements précis.

Apprentissage de la veuze

Pour apprendre les rudiments de la veuze, vous pouvez consulter des tutoriels vidéo ou des livres. Ces ressources sont plus accessibles et économiques à la fois. Cependant, si vous avez besoin d’un enseignement bien structuré, il est préférable de vous inscrire dans une école de musique ou dans des institutions spécialisées. Une autre option consiste à engager un professeur particulier afin de vous accompagner tout au long de votre apprentissage.