X

Verre chantant

instrument-Biniou-kozh

Caractéristiques du Verre chantant

  • Classification : idiophone frotté
  • Pays d’origine : Chine
  • Matériaux : verre, cristal
  • Tessiture : selon le nombre de verres
  • Genre de musique : classique et folklorique
  • Musiciens célèbres : Bruno Hoffmann (1913 – 1991) ; Jean-Claude Welche (né en 1964) ; Anna et Arkadiusz Szafraniec du groupe Glass Duo
  • Chanson emblématique : « Shine On You Crazy Diamond » – Pink Floyd (1975)

Tout savoir sur le verre chantant : ses caractéristiques, son historique, sa place dans la culture musicale, son fonctionnement, son jeu, son achat et son accordage

Le verre chantant est originaire d’Asie. Il appartient à la catégorie des idiophones, car il produit un son par lui-même. Afin de former un véritable instrument de musique, un ensemble de verres est nécessaire. En l’occurrence, il est appelé verrillon, vérillon ou glass harp (« harpe de verre » en français). Cet idiophone constitue une alternative économique et accessible pour jouer de la musique.

Généralités sur le verre chantant

Le verre chantant est généralement un modèle à pied en cristal, comme le verre à vin. Cette matière contient 30 % d’oxyde de plomb qui permet un rendu plus fin et translucide. Ce minéral joue aussi un rôle dans la sonorité de l’instrument de musique. En vue de permettre le jeu, les verres musicaux sont disposés sur une table. Ils sont de tailles et de formes différentes, et remplis d’eau à un certain niveau.

instrument-Verre-chantant-description

Histoire de verre chantant

Le verre chantant n’est pas un instrument récent, bien que ses débuts aient été discrets. Son historique retrace l’évolution de son utilisation dans le domaine musical.

La découverte du verre chantant

Le verre musical a été connu pour la première fois en Chine au XIIe siècle, puis en Perse au XIVe siècle. Il a d’abord été joué comme une percussion, c’est-à-dire frappé à l’aide d’une baguette.

D’après une illustration du théoricien musical italien Franchino Gafori datant de 1492, Pythagore (v. -580 – v. -495) avait mené l’expérience avec cet instrument. Il a utilisé six verres et un carillon de six cloches. Cette image révèle l’origine potentielle du mot « verrillon », suggérant une contraction des mots « verre » et « carillon ». Durant cette étude, la taille des cloches et la quantité d’eau versée sont associées à des nombres entiers simples : 4, 6, 8, 9, 12 et 16. Ces derniers ont un lien avec les accords musicaux harmonieux.

L’évolution du verrillon

L’introduction du verre chantant en Europe a eu lieu au cours du XVIIIe siècle. Cette phase a permis de le populariser et de développer son utilisation. En 1741, l’invention du verrillon est attribuée à l’irlandais Richard Puckeridge. Il comprend 18 verres musicaux. Se distinguant par un son poétique et magique, cet instrument fut baptisé « orgue des anges » ou « séraphin » par son créateur. Son usage était courant dans les églises et durant des événements spéciaux.

En 1746, le compositeur Christophe Willibald Gluck a présenté son concerto pour verrillon (un modèle à 26 verres) et orchestre à Londres. Il avait affirmé que cet idiophone était capable d’exécuter toutes sortes de mélodies normalement jouées à partir d’autres instruments comme le violon ou le clavecin.

Les verres chantants ont permis la conception du glass harmonica par Benjamin Franklin en 1761. Il s’agit d’un modèle mécanisé. Dans ce cadre, les verres sont frottés avec les doigts mouillés. Cette technique fut reprise pour jouer le verrillon. Puckeridge a été reconnu comme étant le premier à l’utiliser en vue d’interpréter des mélodies. Toutefois, dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, l’existence antérieure de ce mode de friction et de celui par percussion chez les Persans a été mise en évidence.

Le renouveau du verrillon

Quelque peu oubliée, la tradition du verre chantant a été redynamisée par le musicien allemand Bruno Hoffmann au XXe siècle. Ce dernier donne à cet idiophone l’appellation de « harpe de verre ». L’instrument évolua ensuite grâce à l’intervention des frères Bernard et François Baschet. Ils sont à l’origine du cristal portant leur nom, utilisé pour la conception d’un vergeophone. Il est, en effet, constitué de verges (ou tubes) métalliques frottées avec des doigts humides.

instrument-Verre-chantant-fonctionnement

Verre chantant dans la culture musicale

Le verre chantant a suscité l’intérêt d’un bon nombre d’artistes. En effet, plusieurs d’entre eux en jouent de manière professionnelle. Ils sont répandus dans différents pays à travers le monde.

  • En France, les plus connus sont Jean-Claude Welche, Thomas Bloch, Jean-Claude Chapuis et Jean Chatillon.
  • En Pologne, le Glass Duo est le seul groupe existant.
  • En Allemagne, les musiciens qui se démarquent sont Clemens Hofinger et Philipp Marguerre ;
  • Au Canada, Réal Berthiaume est cité.
  • Aux États-Unis, les noms à retenir sont ceux de Denis James et de Brien Engel.

Le groupe de rock Pink Floyd s’est aussi servi de la harpe de verre sur l’un de leurs titres, « Shine On You Crazy Diamond », en 1975. En 2006, il est repris par Igor Sklyarov lors de deux concerts enregistrés à Venise, puis par David Gilmour en Pologne. Ces enregistrements sont disponibles sur le CD live in Gdańsk de Gilmour.

Comptant parmi les œuvres musicales valorisant les verres chantants, l’album « A Toast To Christmas In The 80’s With Singing Glasses » est sorti en 1980. Il s’agit d’une composition de l’artiste Gloria Parker. Elle y interprète 14 chants de Noël populaires. En 2023, le musicien Peter Gabriel a aussi utilisé le verrillon dans « And Still ».

Les verres musicaux sont associés à d’autres productions artistiques. Ils sont notamment apparus dans la série télévisée coréenne « Queen Seon Deok » en 2009. Ils sont également mentionnés dans le roman « La Musique de verre » de Louise Marley, écrivaine et chanteuse d’opéra américaine.

Fonctionnement du verre chantant

Le verre chantant peut être frotté au niveau des bords ou frappé sur le pied. Dans le premier cas, le son est harmonique. La sonorité provient de la vibration induite par la friction des doigts, préalablement humidifiés, sur le rebord de l’idiophone. Sur cette zone, son amplitude est maximale. Elle est d’autant plus élevée lorsque le verre présente un pied, des parois fines et hautes ainsi qu’un grand diamètre, et qu’il est fabriqué en cristal. La pression du doigt et sa vitesse de rotation régissent ensuite le niveau sonore mesuré en décibels (dB). A contrario, la vibration est nulle vers le fond.

Le verre chantant est à remplir d’eau, à une certaine quantité suivant la tonalité recherchée. S’il est vide ou lorsqu’il contient un petit volume de liquide, sa vibration est rapide. Le son qui en résulte est aigu, avec une courte longueur d’onde et une haute fréquence. À mesure que vous y versez de l’eau, sa vibration est atténuée et le son devient plus grave. En jouant sur le niveau de liquide, il est alors possible d’obtenir une gamme de notes à partir de plusieurs verres.

Techniques de jeu

Chaque verre chantant peut être joué individuellement suivant les notes indiquées dans une partition. Vous pouvez aussi composer des accords. Chaque main est alors utilisée pour frotter les verres en simultanée. Par ailleurs, la modulation de la vitesse de passage des doigts influe sur la durée du son.

En vue d’élargir les possibilités de jeu, vous pouvez consulter les différentes démonstrations vidéo partagées sur les réseaux sociaux. Celles du musicien Jean-Claude Welche sont vivement recommandées.

Choix de verre chantant

Il est important de souligner que les verres ordinaires ne peuvent pas être utilisés à des fins mélodiques. Bien qu’ils produisent un léger son, ils ne procurent pas la même performance que les variantes typiquement musicales. Ces derniers sont disponibles auprès des boutiques de verrerie et des sites spécialisés dans les instruments comme France Minéraux. Ils peuvent être vendus individuellement ou en lot.

La qualité et la nature du son d’un verrillon dépendent surtout de la taille, de la forme et de la finesse de chaque verre chantant. Les petits modèles émettent des sons plus aigus. Ces différentes caractéristiques sont à considérer lors de l’achat.

Accordage et entretien du verre chantant

Un verrillon est vendu vide. Avant de pouvoir en jouer, il convient de remplir d’eau les verres qui le composent et de les accorder pour qu’ils puissent exécuter une note précise.

Accordage

Afin de disposer d’une gamme complète, vous alignez huit verres à pied, puis vous les remplissez d’eau de façon décroissante, de la gauche vers la droite. Pour que les notes jouées soient justes, l’utilisation d’un accordeur est nécessaire. Cet outil permet d’avoir une visibilité sur les ajustements à effectuer sur chaque verre chantant. Le but est de régler le niveau de l’eau de manière à obtenir une bonne hauteur de note.

Après un accordage réussi, vous pouvez interpréter les morceaux de votre choix. À titre de référence, le premier verre correspond au do, le second au et ainsi de suite jusqu’au dernier qui représente le do de l’octave au-dessus.

Entretien

Afin que les verres chantent correctement et efficacement, ils doivent être nettoyés au préalable. La propreté des mains est aussi de rigueur. Dans l’objectif d’éviter de faire tomber les verres musicaux, ceux-ci sont à immobiliser sur un support plan. Généralement, le verrillon vendu tel quel est muni d’un système de fixation spécial permettant de maintenir les verres en place et de pallier le contact entre eux.

instrument-Verre-chantant-apprendre
Retour au début

Recherche de produits

Le produit a été ajouté à votre panier