Le tuyau est la partie principale du tuben. Légèrement conique et étroit, il se termine par une cloche évasée, dont l’ouverture est moyenne. Il est constitué de plusieurs sections :

• L’embouchure est la zone par laquelle le musicien insuffle de l’air pour produire du son. Le plus souvent, elle présente une configuration en forme de V ou U. Elle est de petite taille et se présente sous forme d’entonnoir. 
• Le pavillon est l’extrémité évasée qui fait office de caisse de résonance. Son nom lui est attribué en raison de sa similitude avec le pavillon de l’oreille humaine.
• Les palettes, aussi appelées « pistons », servent à réguler la longueur des éléments du tuyau, ce qui permet de changer la hauteur des notes. 

Les crochets pour les doigts permettent au joueur de tenir correctement le tuba wagnérien et de le manipuler d’une manière confortable.

L’histoire et l’origine du tuba Wagner

Le tuba Wagner est né de la collaboration entre le facteur belge Adolphe Sax et Richard Wagner, le célèbre compositeur allemand. Ce dernier a pensé à un instrument hybride, qui combine le son doux et puissant du tuba à celui mystérieux et poétique du cor. Wagner voulait mettre au point un instrument, au répertoire riche, qui permettrait de jouer tous les styles de musique.

L’idée lui est venue après la visite du magasin d’Adolphe Sax à Paris en 1853. Il est tombé amoureux du saxotromba, créé en 1844, et destiné à un usage militaire. Sa fabrication, au moyen de nombreuses modifications, peut-être appliquée aux tubas, aux trompettes et aux trombones. Wagner a voulu reproduire le son du Walhalla comme pouvaient le faire ces derniers. Cette sonorité a été obtenue en utilisant une perce conique et en employant un bec de cor.

Aujourd’hui, le tuben est largement exploité en tant qu’instrument de doublage alternatif au cor. Il est utilisé dans le cadre d’un quatuor, incluant une paire de tubas ténors (joués par les 5^ème et 6^ème cors) et une paire de tubas basses (joués par les 7^ème et 8^ème cors).

La place du tuba wagner dans la culture

Richard Wagner voulait donner une sonorité majestueuse et dramatique à ses œuvres. Il réussit le pari avec le tuba wagnérien qui se fait une place d’honneur dans la Tétralogie « L’anneau du Nibelung ».

D’autres compositeurs l’ont introduit dans leurs œuvres orchestrales. Parmi eux figure Anton Bruckner qui l’a incorporé dans le deuxième mouvement de sa Symphonie n° 7. La composition met l’accent sur un chœur de tubas Wagner, dédié aux passages mélodiques, rendant hommage à Wagner.

L’instrument est entendu dans la pièce de Don Quichotte entre les mains expertes de Richard Strauss. Ce dernier l’a également employé dans trois autres de ses œuvres : « Elektra », « La Femme sans ombre » et la « Symphonie alpestre ». Contrairement à Bruckner, Strauss a exploité la puissance sonore du tuben dans les passages violents.

Sa présence dans « Le Sacre du Printemps » et dans « Firebird » par Igor Stravinsky a permis au grand public de le découvrir sous son plus beau jour. Alec Wilder, Elisabeth Lutyens, Esa-Pekka Salonen et Edgard Varèse sont également sur la liste des compositeurs qui ont inclus cet instrument dans leurs œuvres.

Son utilisation dans l’arrangement orchestral de Maurice Ravel contribue définitivement à renforcer sa popularité. Depuis, de nombreuses pièces modernes peuvent être interprétées avec un euphonium qui reprend la partie réservée au tuben.

Le fonctionnement du tuba Wagner

Le tuba Wagner se distingue par sa palette sonore riche et variée, influencée par la technique du musicien. Cette diversité est mise en place par la quantité et la puissance de l’air expulsé, générant ainsi des tonalités distinctes. Cette démarche, combinée avec différentes méthodes de doigté, est essentielle pour produire les effets voulus.

La manière d’en jouer

Le musicien repose le tuba Wagner sur ses genoux. Puis, il place ses lèvres sur l’embouchure et souffle à l’intérieur du tube pour produire les notes de la gamme. Il utilise ensuite ses doigts de la main gauche pour actionner les palettes afin de moduler la hauteur des tonalités émises. Quant à la main droite, elle se place dans le pavillon pour maintenir la stabilité de l’instrument. Son rôle est également d’arrondir le son et de corriger les sons bouchés.

L’utilisation d’une sourdine est de mise pour obtenir un timbre plus sourd, réduire le volume et arrêter le tuba wagnérien. Pour atteindre une qualité sonore optimale, il convient de pratiquer régulièrement. Avec le temps, le musicien peut expérimenter de nombreuses techniques de jeu comme le vibrato, le sforzato, le pianoforte, la triple langue, la langue flottante, le glissando, les trilles de valve, etc.

Sa notation musicale

Au départ, le tuba wagnérien existait en deux modèles distincts : ténor en sib et basse en fa, avec une tessiture se rapprochant de celle du cor. Pour le premier qui se focalise dans l’aigu, l’une de ses palettes abaisse le ton d’une quarte. Quant au second, spécialisé dans le grave, cette même configuration diminue la hauteur d’une quinte. Les deux types sont ensuite associés pour former des notes en fa/sib ou ut grave/fa.

Normalement, la notation musicale utilisée est en sib pour les aigus et en fa pour les graves. Elle est transposante pour les deux figures, et est généralement notée en clé de fa et sol. Toutefois, celle-ci varie selon le style musical et le musicien qui en joue. Ce système de notation est souvent sujet à de nombreuses controverses.

La disposition des tubas wagnériens dans un orchestre peut varier. Lorsqu’ils sont interprétés par des cornistes, leurs parties se placent au-dessus de celles des trompettes et en dessous de celles des cors. Dans le cas où les musiciens ne pratiquent pas le cor dans la composition, les tubens sont positionnés au-dessus du tuba et en dessous des trombones. Il est alors désigné comme « tuba contrebasse ».

Le réglage et l’entretien du tuba Wagner

À l’instar des autres instruments de musique, le tuba Wagner a besoin d’un réglage au début de l’utilisation. Il requiert également un entretien régulier pour assurer sa durabilité.

Réglage

Le réglage à l’usine est réalisé par le facteur. Il vérifie tous les composants comme les pistons, l’embouchure et les joints. Il veille également à ce que la tonalité soit correctement ajustée pour éviter les fausses notes pendant le jeu.

Entretien

Un nettoyage quotidien est conseillé pour éliminer l’humidité accumulée à l’intérieur du tube. Retirez également les pistons pour les essuyer avec un chiffon doux et non-pelucheux. Pour conserver leur fluidité, il convient d’utiliser un lubrifiant spécial. Appliquez le produit en petite quantité et répartissez-le uniformément sur toute la surface des palettes.

L’étape suivante consiste à détacher les pièces amovibles et de les laisser tremper dans une eau savonneuse durant quelques minutes. Elles sont ensuite rincées à grande eau, puis séchées complètement. Les éléments sont ensuite remis à leur place respective. Par la même occasion, vérifiez leur état. En cas de détérioration, remplacez immédiatement les pièces endommagées, pour prévenir les distorsions sonores.

Une révision du tuba wagnérien auprès d’un professionnel est à prévoir tous les deux ou trois ans. Cela consiste en un nettoyage approfondi et un remplacement des pièces usées ou défectueuses. Ce type d’entretien est utile pour garder l’instrument en bon état sur le long terme.

L’apprentissage du tuba Wagner

Pour apprendre à jouer du tuba Wagner, il est important de connaître ses aspects techniques et physiques. L’apprenti doit maîtriser la tenue du tuben, la pression et la vitesse de l’air à insuffler et la posture. Il en va de même pour le positionnement des lèvres et la hauteur des notes. Il est possible de suivre des cours avec un professeur particulier pour un apprentissage individuel et personnalisé. Ce dernier peut commencer dès l’enfance, comme à l’âge adulte.

S’inscrire dans une école de musique permet de bénéficier d’un enseignement complet. Les apprenants ont droit à un cursus centré sur ce type de tuba. Les formations en présentiel permettent un partage de connaissance et de compétence avec d’autres élèves. Cette méthode offre une meilleure compréhension des cours.

Une autre option consiste à se diriger vers les formations en ligne. Elles sont présentées sous format vidéo avec des explications détaillées et précises adaptées à chaque niveau. Sur le Web, il existe des ressources gratuites qui sont de bonnes pistes pour débuter. Toutefois, apprendre seul reste assez difficile, si l’apprenti manque de motivation et de persévérance.