Place du tin whistle dans la musique
Le tin whistle est utilisé dans une variété de styles musicaux, particulièrement irlandais et au kwela. Il est aussi largement joué dans les bandes sonores de film et dans la musique religieuse ainsi que dans divers autres genres, incluant la world music, le folk metal et le folk rock.
Musiques irlandaise et écossaise
Cette flûte est un élément incontournable de la musique celtique. Par ailleurs, la plupart des partitions a été spécifiquement conçue pour les chansons traditionnelles écossaises et irlandaises. En général, les musiciens font partie de groupes musicaux ou d’ensembles. Parmi ceux qui ont contribué à populariser le tin whistle, peuvent être cités :
- Paddy Moloney, du groupe irlandais The Chieftains, et Seán Potts, qui ont sorti l’album « Tin Whistles » en 1973 ;
- Mary Bergin, musicienne irlandaise, avec la sortie de « Feadóga Stáin » en 1979 et « Feadóga Stáin 2 » en 1993 ;
- James Galway, flûtiste de haut niveau originaire de Belfast.
Il convient également de mentionner les musiciennes renommées que sont l’irlandaise Carmel Gunning et l’écossaise Julie Fowlis.
Kwela
Le kwela est un genre musical sud-africain apparu dans les années cinquante, qui se distingue par l’usage d’un tin whistle, donnant des mélodies jazzy à la musique. Ce style dépend complètement de l’instrument. Par ailleurs, la sonorité de ce dernier l’a entièrement façonné.
Pendant le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, cette flûte était fortement prisée dans les banlieues, en grande partie grâce à son prix modique. Le modèle Hohner était particulièrement populaire. En outre, la notoriété du kwela a entraîné la vente de plus d’un million d’exemplaires connus sous le nom de jive flutes dans le pays.
Vers la fin des années cinquante, le mbaqanga a progressivement remplacé ce style musical, le saxophone devenant l’instrument principal de la musique des townships. Le tin whistle a ainsi été relégué au second plan.
Malgré cela, le pionnier du kwela, Aaron « Big Voice Jack » Lerole, a continué à se produire jusqu’aux années quatre-vingt-dix. Son single « Tom Hark » s’est vendu à des millions d’exemplaires à l’international. La chanson a même été choisie comme thème musical de la série « The Killing Stones » de la radio-télévision britannique BBC. En 1986, le musicien américain Paul Simon a sorti l’album « Graceland », en hommage à la musique sud-africaine et incluant des solos de flûte.
Depuis, la relève est assurée par le groupe londonien The Positively Testcard.
Musique populaire
La sonorité du tin whistle est présente dans plusieurs chansons de punk rock. Des artistes comme The Tossers, Bridget Regan du groupe Flogging Molly, The Cranberries, Dropkick Murphys et Spider Stacy du groupe The Pogues en jouent. Il en est de même pour Andrea Corr (The Corrs) et Leroi Moore (The Dave Matthews Band). Bob Hallett (Great Big Sea) ainsi que Barry Privett (Carbon Leafest) sont aussi des joueurs renommés.
Jazz
Cette flûte irlandaise a trouvé une place particulière dans le jazz. Des musiciens tels que Steve Buckley et Les Lieber en ont fait usage. Un enregistrement mémorable de Les Lieber, en collaboration avec Django Reinhardt, a été réalisé après la Seconde Guerre mondiale. Par la suite, ils lancèrent une session hebdomadaire appelée « Jazz at Noon » à New York, dans un restaurant, réunissant de nombreux passionnés de ce style musical.
Fonctionnement du tin whistle
Le tin whistle est une flûte diatonique, capable de produire des sons dans deux tonalités majeures, ainsi que dans leurs tonalités mineures relatives. Il est disponible dans de nombreuses clés. Généralement, son timbre est déterminé par sa note fondamentale, qui correspond à la première note de la gamme majeure la plus grave.
Tonalité
Les variantes les plus populaires sont accordées en ré et en sol majeur. Lorsque la note la plus basse est un ré, elles sont désignées sous le nom de « tin whistle en ré ». Ces instruments sont appréciés dans les répertoires musicaux irlandais et écossais. Il existe aussi des versions utilisant des gammes en do et en fa majeurs, employées dans la musique traditionnelle nord-américaine.
Malgré ce caractère diatonique, il est possible d’obtenir des notes qui ne fassent pas partie des deux tonalités majeures. Cette option peut s’obtenir de deux manières : avec le half-holing ou « demi-trou », en bouchant partiellement un trou, ou en combinant et en croisant les doigtés. La première technique manque toutefois de précision. Comme il existe des modèles de différentes tonalités, il est préférable de choisir une flûte accordée à celle de la pièce à jouer. D’autres présentent une embouchure mobile, permettant de l’adapter à plusieurs accordages.
Manipulation et techniques de jeu
Pour jouer, il faut fermer les trous avec les doigts. Lorsqu’ils sont tous fermés, le tin whistle produit la note la plus basse de la gamme. En les ouvrant un par un, en partant du bas, les autres notes sont obtenues : la deuxième avec un doigt levé, la troisième avec deux, et ainsi de suite. La septième est obtenue lorsque tous les trous sont ouverts.
Ces mêmes doigtés sont appliqués dans l’octave supérieure. Toutefois, le musicien doit augmenter la vitesse du souffle dans le sifflet. Concernant les aiguës, il peut être nécessaire d’utiliser des combinaisons de doigts pour corriger l’effet de baisse de tonalité dû à l’air qui passe plus vite.
D’autres notes sont possibles en combinant différents doigtés. Le joueur est appelé tin whistler ou whistler.
Notation musicale
Les morceaux pour tin whistle sont habituellement notés de trois manières différentes.
En notation musicale traditionnelle, les musiques traditionnelles irlandaise et écossaise composent la majorité des partitions pour cette flûte. La plupart de ces morceaux étant écrits en ré et en sol majeurs ou en leurs tonalités mineures associées, ces dernières sont considérées comme les standards. Si un musicien souhaite jouer des mélodies dans d’autres clés, il doit transposer la musique et réécrire les morceaux dans la tonalité désirée.
Les tablatures fournissent une représentation visuelle des trous que le musicien doit boucher. Le format le plus courant comporte une série verticale de six cercles, avec les trous à fermer colorés en noir. Les notes à jouer à l’octave supérieure sont indiquées par le signe plus (+). Les débutants peuvent généralement trouver ces tablatures dans des guides d’apprentissage.
La notation ABC est un format destiné aux échanges électroniques. Il a été conçu pour une lecture aisée, permettant à de nombreux musiciens de le déchiffrer directement au lieu de recourir à un programme informatique pour le convertir en notation musicale standard.
Fabrication
Parmi les versions modernes de tin whistle en laiton figurent les flûtes Generation, Acorn, Feadóg, Oak et Soodlum’s, qui sont désormais dénommées Walton’s. Certains modèles métalliques adoptent une structure conique avec une tête en bois positionnée à l’extrémité la plus large. La marque Clarke est emblématique de cette variante. Aussi, des variétés moins courantes, qu’elles soient entièrement en PVC, en bois, en métal ou à section carrée, élargissent la diversité des options disponibles.
Depuis les années deux mille, des modèles plus sophistiqués ont fait leur apparition. Ces derniers sont généralement fabriqués par des artisans indépendants spécialisés ou de petits collectifs. Les instruments produits sont tous des modèles uniques, et proposés à la vente à un prix en général un peu plus élevé que les standards.
Apprentissage du tin whistle
Le tin whistle est dit faire partie des flûtes faciles à apprendre.
Choisir un modèle en ré est conseillé pour débuter. La formation est basée sur le développement des techniques de jeu aussi bien individuelles que collectives. L’apprentissage théorique est aussi privilégié afin d’acquérir une solide compréhension de la musique traditionnelle irlandaise et celtique.
Les répertoires abordés sont généralement celtiques, mais incluent aussi ceux provenant d’Europe et d’autres pays. Comme pour tout instrument, la maîtrise demande patience et persévérance. La compréhension et la pratique régulière sont essentielles pour progresser avec succès.
L’apprentissage est possible via différentes méthodes : les cours dispensés dans les écoles de musique, les formations en ligne ainsi que d’autres ressources disponibles.
Réglages et entretien
Afin de bien entretenir le tin whistle, demander au fabricant ou au vendeur comment procéder. Il est aussi possible de trouver de bons conseils sur les sites des facteurs. Voici quelques conseils pratiques.
Il est recommandé de ne jamais tenir la flûte par le pied pour éviter de casser le tenon. De même, elle ne doit pas être posée sur des surfaces froides ou chaudes afin de prévenir les fentes. Pendant la période de rodage, augmenter le temps de jeu quotidien au fur et à mesure. Après chaque séance, essuyer soigneusement toutes les parties de l’instrument en vue d’éviter l’accumulation d’humidité.
Pour l’huilage, attendre que le corps soit bien sec et appliquer une huile fluide en essuyant délicatement. Il est conseillé de renouveler cette pratique tous les mois pendant les six premiers mois, puis chaque semestre par la suite.
En suivant ces instructions, vous pourrez profiter longtemps de votre outil musical.