Origines et histoire du târ
Le terme le plus ancien et complet pour désigner le târ est čārtār ou čahārtār, qui se traduit par « quatre cordes » en persan. Des représentations visuelles de ce luth sont parfois visibles sur des peintures médiévales. On retrouve cet instrument au Tadjikistan, au Kurdistan, en Azerbaïdjan, en Turquie, en Arménie, en Géorgie, en Perse (Iran) et en Ouzbékistan. Il est également présent dans d’autres régions voisines du Caucase et de l’Asie centrale.
Place du târ dans la culture
Les musiciens jouant du târ sont communément désignés sous le nom de « tarzen ». Ce luth occupe une place significative au sein de la musique traditionnelle azerbaïdjanaise et persane. En 2012, l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) a inscrit sa facture et sa pratique sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Le târ dans la culture traditionnelle de l’Azerbaïdjan
Dans la culture azerbaïdjanaise, il est impensable qu’un concert, une célébration ou une cérémonie se déroule sans la présence du târ. Cet instrument est employé aussi bien à l’opéra qu’au sein d’orchestres, et occupe une place prépondérante dans l’interprétation du mugham, un genre musical traditionnel et savant de la musique azérie. Il trouve également sa place dans la musique contemporaine, notamment dans le jazz. Il peut être joué en solo ou au sein d’un ensemble d’instruments populaires.
Le tout premier orchestre national mettant en avant le târ comme instrument principal a été créé en 1931, sous l’initiative des célèbres compositeurs Muslim Magomayev et Uzeyir Hadjibeyli. L’année 1935 a marqué le début de l’enseignement professionnel dédié à ce luth au Collège Musical de Bakou, baptisé du nom d’Assaf Zeynalli. Pendant cette même année, le compositeur azerbaïdjanais Said Rustamov a élaboré le tout premier manuel sur le sujet, suivi de l’apparition d’autres ouvrages quelques années plus tard.
De nombreux concours et concerts ont émergé par la suite, pour ne citer que le concours « Okhou tar », organisé de 1967 à 1980, se distinguant par la remise de diplômes de haut niveau.
Le târ dans la culture populaire et la musique contemporaine
Le târ apparaît dans la version musicale de « La Guerre des mondes » de Jeff Wayne, artiste, compositeur et parolier américano-britannique. Il est joué dans le morceau intitulé Horsell Common and the Heat. Dans l’album de bande dessinée « Poulet aux prunes » de Marjane Satrapi, écrivaine iranienne, il représente la passion ultime de Nasser Ali Khan, le protagoniste qui est l’un des virtuoses émérites de son époque. L’histoire se termine lorsque ce personnage principal prend la décision de mettre fin à sa vie, après que son luth s’est brisé, et est devenu inutilisable.