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Tambûr

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Caractéristiques du Tambûr

  • Classification : instrument à cordes
  • Pays d’origine : région anatolienne
  • Matériaux : bois, nylon, os, ivoire, acier, laiton, peau de chèvre
  • Tessiture : au moins une octave
  • Genre de musique : musiques ouïghoure, ouzbèke, ottomane, musulmane, savante soufie, électronique (Electronic Substitute of Tempura) et populaire
  • Musiciens célèbres : Tambouri Djémil Bey (1871-1916), Ostad Elahi (1895-1974), Turgun Alimatov (1922-2008), Ali Akbar Moradi (1958 -)
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur le tambûr : ses caractéristiques, son histoire, sa place dans la culture, son fonctionnement, son apprentissage et son achat

Bien que le terme « tambûr » laisse penser à une percussion, il désigne un luth. De plus, ce nom générique englobe plusieurs types d’instruments à cordes pincées qui existent dans de nombreux pays. Cette grande diversité de modèles explique les caractéristiques variées et les modes de jeu différents. Néanmoins, ils partagent quelques éléments communs, à l’instar de la description générale, entre autres.

Caractéristiques du tambûr

Le tambûr connaît une multitude de variantes orthographiques comme tanbur, tamboura, tonbul, damburatampuri ou encore tanburag. D’autres appellations existent encore selon les localités, si bien qu’il est difficile d’en établir une liste complète. 

Cette famille de cordophones possède généralement un long manche et un nombre variable de cordes. Elle est répandue sous diverses formes dans des pays tels que la Turquie, l’Afghanistan, la Chine, l’Iran et le Kurdistan. Le tamboura se retrouve aussi dans les Balkans, en Arménie, en Ouzbékistan, en Irak, au Kazakhstan ainsi qu’en Azerbaïdjan. Au XVIIe siècle, ce luth a rencontré du succès dans l’Empire ottoman, et est devenu un instrument phare de la musique turque.

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Description générale

La caisse de résonance du tambûr dévoile une forme variable selon les régions. Par exemple, les modèles retrouvés en Espagne, en Égypte et en Afrique du Nord sont ovales. Les instruments couramment utilisés en Asie centrale sont piriformes. Ceux-ci, notamment répandus en Perse, sont introduits en Grèce, puis à Rome. Au fil de son expansion, le tanbur connaît des modifications esthétiques, aboutissant parfois à une caisse triangulaire aux angles arrondis.

Ce luth est constitué de lamelles de bois assemblées en demi-sphère de 35 cm de diamètre. Il est équipé de 45 à 55 frettes en nylon, tandis que ses cordes varient entre sept et huit.

Étymologiquement, le terme a des racines multiples, dont tunbur (arabe) et pantur (sumérien). 

Types de tambûr

Face à la multitude de tambûrs existants, le musicologue François-René Tranchefort propose une classification en fonction du nombre de cordes.

Deux cordes

Cette catégorie regroupe notamment :

  • Le dôtar, qui se retrouve principalement en Ouzbékistan. Son l’étymologie est composée des termes persans do (deux) et târ (cordes).
  • Le bouzoq, qui se révèle plus populaire au Proche-Orient. Il prend le nom de tanbûr lorsqu’il est accordé à l’octave.
  • La dambura, appréciée dans des ensembles pour souligner l’accompagnement du chant. Elle est prisée au Pakistan, en Afghanistan et au Kazakhstan. 
  • Le cifteli, un luth nécessitant une grande vélocité, est largement répandu en Albanie.

En Afghanistan, l’instrument appelé dôtar est muni de trois cordes, contrairement à celui retrouvé en Ouzbékistan.

Trois cordes

Ce groupe rassemble, entre autres, le setâr qui est défini selon les types de luths suivants :

  • Le saz se caractérise par trois doubles cordes, pouvant atteindre douze fils au total. Il est souvent pratiqué dans les pays comme la Turquie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
  • La tanboura constitue un instrument soliste. Elle présente les mêmes caractéristiques que la saz, et se retrouve notamment au Kurdistan et en Grèce.

Originellement, le mot setâr signifie « trois cordes », mais il ne renvoie pas à un modèle à trois cordes en Iran. En effet, les exemplaires propres à ce pays en possèdent quatre. Par ailleurs, ce cordophone apparaît comme le plus raffiné de la musique savante de cette région du monde.

Quatre cordes

Dans ce classement de luths à quatre cordes figurent :

  • le bouzouki (Grèce) ;
  • la baglama (Turquie) ;
  • la tamburica (dans les Balkans) ;
  • la sarkiya (ancienne Yougoslavie) ;
  • la dotara (Bengale).

Le cordophone appelé tanbûr kabîr turkî représente un matériel musical pratiqué par des membres d’un ordre religieux musulman. Il est utilisé par les Mevlevis et les Ahl al-Haqq, entre autres confréries.

Six cordes et plus

Les tambûrs qui possèdent au moins six cordes sont plus courants en Turquie et dans l’ancienne Yougoslavie. Le bozuk comporte traditionnellement six câbles, tandis que le meydan saz en comprend entre huit et douze.

Remarque

Dans son classement, le musicologue français précédemment cité introduit également d’autres luths. Par exemple, il fait un rapprochement entre le tanbûr et des modèles comme le gunbri du Maroc. Ce spécialiste fait également mention du kountigui et du gurumi de l’Afrique noire.

Histoire du tambûr

Les premières formes du tambûr sont apparues en Anatolie et en Asie. Le kopuz est considéré comme l’ancêtre de cet instrument à cordes pincées. Toutefois, d’autres sources soutiennent que le tanbûr trouve ses origines dans le pantur, un cordophone sumérien. Ce dernier terme est actuellement employé pour désigner un genre de cithare ou de luth typique en Ukraine.

Concernant les périodes, l’apparition du tamboor est située vers l’an 880 avant notre ère. En effet, un ouvrage de sculpture assyrien datant de cette époque montre un musicien avec un objet apparenté au tambûr. L’instrument présente un manche fin et long, probablement muni de deux cordes. Un autre bas-relief, qui remonte à l’an 150 avant notre ère, exposé au British Museum, le dévoile entièrement. Il apparaît sur ces marbres avec un manche plus large, une caisse oviforme et quatre cordes. Cette évolution du dambura est à l’initiative des Romains. Le matériel fait son chemin, traverse la Route de la soie, en passant également par l’Inde au XIe siècle. L’expansion de l’islam a grandement participé à la propagation du tonbul.

À propos du mot proprement dit, l’orthographe tunbûr figure pour la première fois dans un manuscrit arabe autour du VIIIe siècle. L’écriture a évolué en « tambûr » à mesure que l’instrument se répand dans le Moyen-Orient. Au Xe siècle, le philosophe persan Al-Farabi en a développé deux types dans ses traités de musique. Ses descriptions portent notamment sur la taille et l’emplacement des frettes.

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Place de cet instrument dans la culture

Par sa présence un peu partout, le tambûr occupe une place importante dans la culture et la musique de ces pays. 

Ce cordophone est associé à la culture kurde, à travers son rôle dans les rites religieux. Par exemple, il est sollicité dans les pratiques de transe, tout en constituant un accompagnement des prières. Par ailleurs, les notes émises par ce luth symbolisent la réalité divine. En ce sens, cet objet de culte revêt un caractère sacré.

Le tanburag sous toutes ses formes est prisé dans la musique ouzbèke, ouïghoure, ottomane, musulmane, indienne modale, et bien d’autres. À chaque territoire correspondent un usage spécifique et une signification particulière dans la culture.

Fonctionnement du tambûr

Le tambûr fonctionne de la même manière que la famille d’instruments à cordes à laquelle il appartient. Autrement dit, il reprend le fonctionnement du saz et du baglama, entre autres. Concernant sa lutherie, elle est différente selon les régions.

Comment est-il fabriqué ? 

Le procédé de fabrication du tanbur, quel que soit le pays, est sensiblement le même. Toutefois, les différents éléments qui le composent font que chaque modèle se révèle spécifique. En effet, la longueur du manche ou la forme et la structure de la caisse de résonance sont décisives. Il en va de même pour le nombre de cordes et de frettes. Le mode de jeu et les sonorités obtenues varient en fonction de ces paramètres.

Caisse de résonance

En général, cette partie du tumbûr est faite de bois de mûrier, de noyer, de hêtre, de toona, de jacquier ou de teck. Dans d’autres pays et pour d’autres variantes, les arbres utilisés sont le pêcher, le poirier, le cerisier ou le sycomore. Elle peut être taillée dans un tronc évidé ou dans un bloc monoxyle, ou encore confectionnée à partir de lamelles collées. Certains tanburs possèdent une caisse hémisphérique et non en demi-sphère comme d’autres. Parfois, un évent résonateur est disposé à l’arrière de ce compartiment de l’instrument. Les fabricants du sous-continent indien choisissent même de fabriquer la caisse de résonance avec de la citrouille ou du tumba.

Manche et frettes

La longueur, l’épaisseur et le matériau du manche sont variables selon le pays et l’époque. Cette partie peut être en abricotier, en mûrier ou en noyer. Elle comporte des frettes dont le nombre est différent suivant les modèles. Par exemple, la tamboura des Balkans en est dotée de 12 à 18, contre 48 à 58 pour la version turque. Ces éléments peuvent également être fixes ou amovibles. La variante pakistanaise n’en comporte aucun, mais dispose de trois grosses chevilles. 

Quelques éléments décoratifs apparaissent sur le manche : appliques en ivoire ou en os, nacres, etc. 

Table d’harmonie

Percée d’ouïes fines, la table d’harmonie du tambûr est généralement faite de bois comme le hêtre. Néanmoins, dans certains pays, elle est fabriquée avec une membrane animale, à l’instar de la peau de chèvre. Ces variantes existent principalement en Inde et au Tibet. 

Cordes 

Les cordes du tamboor sont disposées en chœur, dont certaines sont des sympathiques ou servent de bourdon. Elles sont en acier, en laiton, en nylon ou en métal. Leur disposition par paire permet de jouer à l’unisson deux aiguës, par exemple. Un chevalet est souvent fixé pour les maintenir en place. Parfois, des petites clés sont disposées au bout du manche pour l’accordage. Selon le type de cordes et d’accords, le tambûr est chromatique ou diatonique.

Comment en jouer ?

Le mode de jeu du tanbur dépend du modèle choisi. Toutefois, la maîtrise d’un instrument de la même famille suffit parfois pour s’initier. Par exemple, un joueur de saz est en mesure de jouer du tamboura sans rencontrer de grandes difficultés. 

En règle générale, ce cordophone se tient entre les jambes, et se joue assis avec la main dominante. La caisse de résonance est placée sur la cuisse, et l’instrument est maintenu verticalement. Il convient de caler le manche sur l’épaule droite ou horizontalement sur la cuisse. 

Les cordes se pincent avec les doigts, le dos des ongles ou un plectre (plastique ou écorce de cerisier). Le type de tambûr détermine la technique de jeu. Par exemple, sur certains modèles iraniens, il est impératif de relancer continuellement le son en caressant le moulinet. Pour les variantes chinoises, les cordes sont des bourdons, à l’exception du chœur aigu qui se joue avec la main gauche. Les exemplaires afghans nécessitent l’utilisation d’un onglet de métal pour le jeu.

La conception de ce cordophone influe largement sur les mélodies qu’il génère. Le dispositif musical s’utilise en solo ou en bourdon d’accompagnement. Il intègre également des ensembles. Parfois, le musicien effleure seulement les frettes sans les appuyer, au risque d’obtenir un son nasillant. Cette spécificité de jeu s’applique sur les références développées par les Turcs.

Apprentissage du tamboor

Pour apprendre à jouer du tambûr, il existe plusieurs options, comme les cours de musique orientale ou les ateliers prévus à cet effet. Des contenus en ligne existent aussi pour s’initier au mode de jeu de ce luth turc. L’apprenti a également la possibilité d’approcher un professeur de musique spécialisé dans cet instrument ou un tambûriste. De même, Internet recèle de nombreuses ressources pour l’apprentissage, notamment à travers des vidéos de virtuose pour découvrir la position de jeu, entre autres.

Lieu d’achat d’un tambûr

France Minéraux met à disposition un riche catalogue d’instruments à cordes pincées turcs, arabes et persans. Parmi eux, vous trouverez sûrement le tambûr qui vous intéresse, qu’il s’agisse d’un modèle turc, iranien, pakistanais ou indien.

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