Matériaux : bois (caisse), boyau, nylon, acier (cordes)
Tessiture : variable
Genre de musique : folklorique
Musiciens célèbres : Pette Onnaïnty dit « Lexarduart » (1872-1939), Simon Patalagoity dit « Xotal » (1898-1964) et Allande Laxague dit « Etxahun Liginaga » (1901-1974)
Chanson emblématique : –
Tout savoir sur le tambourin à cordes : caractéristiques, historique, place dans la culture, fonctionnement, apprentissage, achat et entretien
Le tambourin à cordes fait partie des instruments à cordes frappées. Lorsqu’il est joué, il présente une fonction de percussion. Il produit ce son caractéristique, qualifié de « bourdon », apprécié dans les musiques traditionnelles. De ce fait, il est également nommé « tambour-bourdon ». Le rythme qu’il apporte convient aux airs à danser comme les branles et les sauts.
Caractéristiques
Le tambourin à cordes possède une caisse de résonance de forme parallélépipédique. Cette partie est équipée des éléments suivants.
Le chevalet, permanent ou mobile sur la tête, sert à maintenir les cordes en place et à moduler leur tension. Il aide à ajuster ou à modifier la hauteur des notes jouées par chacune d’elles.
Le cordier permet également de fixer les cordes sur la partie inférieure.
Quatre à douze cordes, parfois plus, selon les modèles peuvent être de différentes matières (boyau, nylon, ou acier). La longueur d’échelle (ou longueur de corde vibrante) est comprise entre 70 et 80 cm, régissant les dimensions de l’instrument.
Les cavaliers ou les mouches sont de petites pièces en cuivre ou en fer entourant les cordes individuellement. Lors de la frappe, elles induisent des stridulations caractéristiques du bourdon.
La rosace a une visée esthétique et technique. Le schéma de sculpture adopté offre une décoration au niveau de la table d’harmonie. Les orifices créés permettent aussi de faire rebondir le son à travers la caisse de résonance.
La structure principale du tambourin à cordes mesure environ 80 cm de long, et peut atteindre 1 m (modèle disponible en Aragon). Sa largeur et son épaisseur sont respectivement de 20 cm et de 10 cm.
Cet instrument est joué avec un pimbo : celui-ci est utilisé pour frapper les cordes qui, en vibrant, produisent le fameux bourdon. Ce dernier résonne en faisant « pim-bou, pim-bou », l’onomatopée à l’origine du nom de ce petit bâton.
Histoire du tambourin à cordes
L’historique du tambourin à cordes a été retracé grâce aux documents iconographiques du XIVe siècle. Cet instrument daterait du Moyen Âge. Les premiers modèles comportaient une corde, puis deux. Ils étaient frappés avec un plectre, un genre de médiator de grande taille, et étaient posés horizontalement au niveau de l’épaule.
Vers le XVe siècle, les deux cordes étaient alternées avec deux percuteurs. En évoluant, l’instrument fut agrémenté de quatre cordes. Il était posé horizontalement sur les genoux et joué à l’aide de deux plectres. La mise en place de cavaliers a été inspirée de cithares médiévales. Jusqu’à la Renaissance, les femmes étaient plus nombreuses à jouer du tambourin à cordes durant les représentations. La tendance se renversa au fil des siècles.
Au XVIIIe siècle, le tambourin de Gascogne a commencé à se faire connaître. Il s’agissait d’un modèle de percussion typique de la région sud-ouest de la France. Cette dernière englobe la Haute-Garonne, l’ouest des Hautes-Pyrénées, le sud des Landes, le Pays basque et le Béarn. Cet instrument existait aussi en Espagne et plus précisément en Haut-Aragon.
Dans les années 70, son utilisation et sa fabrication ont bénéficié d’une redynamisation, en parallèle avec le développement des cultures régionales.
Tambourin à cordes et culture
Le tambourin à cordes fait partie intégrante de la culture de différentes localités en Europe : Aragon, Pays basque, Gascogne et Béarn. Dans chacune de ces régions, il adopte une nomenclature propre. De plus, il y est associé à une utilisation particulière.
Nomenclature
Également connu sous les noms de « tun tun » et de « tambour-bourdon », cette percussion bénéficie d’autres dénominations. Quelques-unes sont répertoriées dans le tableau suivant.
Zone géographique
Noms vernaculaires utilisés
Pays basque
ttun-ttun
Gascogne
tembo, tom-tom, tonton, temborin ou tamborin
Aragon
salterio ou chicotén
Béarn
tambourin du Béarn
Au Moyen Âge, l’instrument était appelé le « choron ». Dans le langage gascon et béarnais moderne, il est assimilé à un genre de tympanon.
Utilisations culturelles
Le tambourin à cordes est joué durant différentes festivités traditionnelles :
la fête du 15 août à Laruns ;
les carnavals en Aquitaine pyrénéenne ;
les mascarades souletines ;
les représentations pastorales à Béarn ou en vallée basque de Soule.
Le tun tun peut être joué seul ou couplé à la flûte à trois trous. Ce dernier est un aérophone dont la nature diffère suivant les localités. On cite le galoubet en Provence, la txirula au Pays basque, la flabuta à Gascogne et le flabiol en Catalogne. Ces deux instruments sont utilisés par un seul musicien et tenus, chacun, par une main. Le son qu’ils produisent ensemble est à la fois riche et puissant. En extérieur, il est agréablement perceptible. Ce duo est souvent exploité lors des bals folkloriques. Il est également employé dans les écoles de danse traditionnelle au Pays basque et dans le Béarn.
Un festival appelé « Rencontres internationales de luthiers et maîtres sonneurs » est organisé à Saint-Chartier, commune française dans le département de l’Indre, permet d’exposer les instruments comme le tambourin à cordes. En Espagne, il existe également des foires spéciales pour les luthiers, comme le Pirenostrum – Feria Pirenaica de Luthiers de Boltaña (Alto Aragón).
La facture de cet instrument ancien est associée à un savoir-faire reconnu, inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2012. L’intérêt pour cette percussion se renforce avec les parcours qui s’y rapportent dans les conservatoires, entre autres ceux de Bayonne, de Mont-de-Marsan et de Pau. En effet, sa production connaît un regain soudain dû à la demande de nouveaux praticiens de plus en plus nombreux.
Fonctionnement
Il est important de connaître les procédés de facture d’un tambourin à cordes pour comprendre son fonctionnement. Ces informations permettent ensuite de relever ses particularités, et d’introduire son jeu.
Comment est-ce fabriqué ?
Le tun tun peut être fabriqué à partir de plusieurs essences. Pour la base, le merisier, le noyer, l’érable et le chêne sont couramment utilisés. La table d’harmonie requiert des variétés offrant une bonne résonance. Tel est le cas de l’épicéa. Toutefois, il peut être difficile à adapter aux dimensions de la structure. Le cèdre rouge du Canada constitue une autre alternative.
Il existe deux méthodes de fabrication du tambourin à cordes. La première est le monoxyle. Elle consiste à modeler l’instrument à partir d’un seul bloc de bois. La deuxième technique est relative à la lutherie. Dans cette option, les différentes composantes de la caisse de résonance sont façonnées séparément avant d’être assemblées. L’avantage de cette méthode réside dans l’entretien du tun tun. En cas de casse ou de défaillance, il suffit de remplacer la pièce abîmée.
D’un point de vue fonctionnel, le chevalet (ou les deux chevalets) et le cordier servent à transmettre les vibrations produites lors de la frappe à la table d’harmonie. Dès que celles-ci parviennent à la caisse de résonance, le son est émis. La facture de cette dernière influe beaucoup sur la performance de l’ensemble. Il en est de même pour la qualité des cordes. Néanmoins, la sonorité de la percussion a tendance à s’améliorer au fil du temps.
Comment en jouer ?
Le jeu traditionnel suggère que le tambourin à cordes soit accompagné d’une flûte. Pour ce faire, il est à maintenir contre le buste avec la main gauche en même temps que l’aérophone. Le pimbo est manipulé par la main droite.
Il convient de noter que ces deux instruments sont accordés. En fonction du nombre de cordes sur la percussion, la moitié joue la tonique tandis que l’autre produit la quinte. Il est possible d’avoir une octave. Les cordes sont frappées d’une seule traite au niveau de l’extrémité inférieure de la table d’harmonie. Contrairement à la frappe haute, la première technique offre une dynamique constante et un rythme plus sourd.
Différents moyens pour apprendre
Le tambourin à cordes est un instrument peu commun. Pour apprendre à jouer de cette percussion, il convient de s’adresser à des professionnels ou à des organismes valorisant la musique traditionnelle. Dans les écoles d’art musical et dans les conservatoires, il est possible de trouver des cours spécifiques à cet instrument.
Les cours de musique en ligne constituent une autre alternative d’apprentissage. Dans ce cas, il est conseillé de chercher parmi les plateformes proposant des ateliers sur différents types de percussions. Il est possible qu’elles disposent d’un module pour le tambourin à cordes. Les tutoriels vidéo partagés sur Internet sont également disponibles pour aider à mieux maîtriser l’instrument.
En général, le luthier qui fabrique le tun tun peut faire bénéficier d’une initiation. Œuvrant dans le domaine musical, ce professionnel est en mesure de fournir des références pour compléter la formation, si nécessaire.
Achat d’un tambourin à cordes
Un bon nombre d’artisans luthiers continuent à fabriquer le tambourin à cordes. Ces derniers sont également disponibles en vente auprès des boutiques spécialisées dans les instruments de musique neufs ou d’occasion. Visitez le site de France Minéraux pour découvrir les modèles qui vous conviennent. Pour parfaire le choix d’un tun tun, voici les critères à prendre en compte.
L’essence du bois
L’essence choisie pour la facture d’un tambourin à cordes détermine la qualité du son qu’il produit. Les variétés réputées résonantes sont plus performantes bien que cet avantage puisse se répercuter sur le coût de l’instrument.
La taille de la percussion
Cette caractéristique influe sur la maniabilité et sur la sonorité de la caisse de résonance. Certains luthiers fabriquent des tun tun de plus petite taille pour les enfants afin de faciliter l’apprentissage.
Les cordes
Différentes matières peuvent être utilisées pour la confection des cordes. Lorsqu’elles sont en boyau, elles émettent un son plus sourd, recherché dans la musique traditionnelle. Toutefois, leur stabilité est souvent remise en cause. Leur coût peut aussi être plus élevé. Les variantes en nylon offrent un bon compromis entre la sonorité et le prix. Quant aux cordes en acier, elles se caractérisent par un son plus métallique qui s’adapte à différents styles de musique.
Le nombre de cordes est aussi à considérer lors de l’achat. Ce critère régit la taille et la sonorité de l’instrument ainsi que son jeu.
Entretien du tambourin à cordes
Pour prendre soin d’un tambourin à cordes, il est nécessaire de considérer ses différentes composantes.
Le bois
Pour maintenir la propreté de la caisse de résonance, l’essuyer avec un chiffon suffit. Il est indispensable de tenir le bois loin de l’humidité. Le séchage se fait à l’air libre en cas d’éclaboussures. L’utilisation d’une source de chaleur est déconseillée. Si le liquide versé sur la surface laisse des traces, la solution préconisée est une solution antitache spéciale pour bois.
Les autres mesures à prendre concernent la protection du tambourin à cordes contre l’exposition au soleil, les variations de température et les chocs. Ils risquent de fragiliser le matériau. Lors des déplacements ou à la maison, l’instrument peut être rangé dans une housse adaptée.
Les cordes
Dans la mesure où l’accordage du tambour-bourdon doit être modifié, l’opération doit toujours être anticipée. Les cordes, surtout celles en boyau, ont tendance à reprendre la tension pour laquelle elles ont été initialement réglées. Deux à trois jours sont nécessaires pour qu’elles s’adaptent à un nouvel accord, et pour qu’elles deviennent plus stables. Cette précaution est surtout indiquée lorsque le changement se fait sur plus d’un ton. À un niveau plus élevé, le mieux est d’opter pour des cordes de plus grande section. Ainsi, elles sont moins exposées à l’usure précoce.
Les cavaliers
Ils font partie des pièces à préserver dans le tambourin à cordes. En cas de défaillance, la qualité et surtout l’identité du son seront peu appréciables. Les cavaliers peuvent être enfoncés ou soulevés selon que l’on souhaite accroître les stridulations, ou les atténuer.
Le chevalet mobile
Le chevalet mobile a l’avantage de permettre un changement d’accord sans intervenir sur la tension des cordes. Cependant, sa manipulation doit se faire avec la plus grande attention pour éviter de rayer la table d’harmonie. Après chaque utilisation, il est à enlever. Cette mesure pallie les marquages sur le bois.