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Tambour du Burundi

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Caractéristiques du tambour du Burundi

  • Classification : instrument de percussion
  • Pays d’origine : Burundi
  • Matériaux : bois, cuir
  • Tessiture :
  • Genre de musique : musique de cour, musique traditionnelle
  • Musiciens célèbres :
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur le tambour du Burundi : ses caractéristiques, son histoire, sa place dans la culture, son fonctionnement, son apprentissage et son achat

Instrument traditionnel, le tambour du Burundi figure depuis 2014 dans le patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Objet sacré dans l’ancien temps, il demeure un élément identitaire et culturel auquel les Burundais sont attachés jusqu’à maintenant. Cette percussion est associée à des cérémonies royales, en plus d’être réservée aux célébrations exceptionnelles.

Les caractéristiques du tambour du Burundi

Autrement appelé ingoma dans certains contextes, le tambour du Burundi ne désigne pas un, mais plusieurs instruments. En effet, l’appellation renvoie à des modèles de tailles et de sonorités différentes. Au niveau de leur forme, elles arborent toutes un aspect cylindrique avec un rétrécissement progressif sur leur longueur. En termes de dimensions, elles mesurent entre 50 et 70 cm de diamètre au sommet, contre 10 à 20 cm à la base. Ces tambours mesurent entre 40 et 130 cm de hauteur, pour une épaisseur comprise entre 20 et 23 mm. Ils pèsent entre 23 et 30 kg.

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Parmi ces percussions, certaines sont employées pour vénérer des divinités, et d’autres destinées à des usages profanes, mais officiels. Pour cette deuxième catégorie, les instruments sont battus pour invoquer les esprits des ancêtres dans l’exécution des danses rituelles. Ces membranophones sont également sollicités dans certaines circonstances pour chasser les esprits malveillants. La gestuelle, la technique de jeu et les intervenants respectent un ordre préétabli et des règles précises.

L’histoire de cet instrument de percussion

L’origine du tambour du Burundi est difficile à situer en raison de l’absence de documents écrits sur le sujet. Néanmoins, les traditions orales rapportent plusieurs hypothèses sur son histoire et les pouvoirs qui lui sont attribués. La seule certitude possible soutient que l’apparition du tambour est intrinsèque à celle de la monarchie burundaise. L’appellation « tambour royal » remonte à cette période de l’histoire de ce pays des Grands Lacs. Par ailleurs, le vocable ingoma signifie à la fois « règne », « tambour » et « royaume ».

Mythes

La légende raconte que cet instrument est apparu entre le XVe et le XVIIe siècle, sous le règne de Ntare Ier, fondateur de la monarchie ganwa. À cette époque, des rixes avec le monarque de Buha ont contraint Ntare à fuir son territoire. Ce dernier possédait une vache qu’il a emmenée lors de sa fuite. Ils ont trouvé refuge dans le massif du Nkoma où des anecdotes ont fait du nouveau venu quelqu’un de spécial. Un serpent appelé inkoma terrorisait les habitants de cette zone, et ces derniers ont demandé à Ntare de le tuer. L’homme s’exécuta en égorgeant sa vache et en étendant la peau de celle-ci sur la termitière dans laquelle le serpent se trouvait. L’animal fit plusieurs tentatives pour sortir et se frappa la tête contre la membrane tendue, provoquant des bruits percutants. Ainsi naquit l’inspiration pour le tambour du Burundi, selon les traditions orales. La dénomination ingoma trouve également ses origines dans cette histoire.

Croyances et symbolisme

La légende sur l’apparition de cet instrument à percussion traditionnel influe probablement sur ce qu’il incarne aux yeux des Burundais. Ce tambour représente la légitimité du pouvoir royal tout en apportant la protection divine au royaume. Il incarne également la prospérité et la fécondité, tout en servant d’intermédiaire entre le monarque et le divin. En ce sens, il constitue à la fois un objet de culte et un matériel musical, dont l’usage était strictement réglementé. Cet instrument percussif séculaire continue actuellement d’être considéré comme sacré. Il en va de même pour les coutumes qui s’y rattachent, à l’instar de la danse rituelle avec ses pirouettes et ses bonds prodigieux.

Au Burundi, l’expression « monter sur l’ingoma » signifie qu’un roi accède au trône. À cette grande occasion, ce dernier démontre sa force et sa capacité à diriger la nation en soulevant le tambour dynastique. En outre, le jeu de ces instruments royaux était l’apanage des ritualistes, qui se transmettait de génération en génération. Chaque troupe intègre un enfant afin de garantir la transmission du savoir séculaire, renforçant davantage l’attachement à cet héritage.

Ces instruments ne sortaient qu’occasionnellement, comme lors de l’intronisation ou des funérailles des monarques. Une lignée de tambourinaires, appelée les Batimbos, perpétue sa pratique jusqu’à maintenant.

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La place du tambour royal dans la culture burundaise

Traditionnellement réservé aux événements de la cour, le tambour du Burundi occupe une place prépondérante dans les cérémonies du pays. Il est aussi joué lors des mariages, des naissances, des rites d’initiation et des séances de magie.

Depuis son inscription au patrimoine immatériel de l’humanité en accompagnant la « danse rituelle au tambour royal », cette percussion est davantage réglementée par le pouvoir burundais. La pratique est contrôlée par les autorités locales depuis 2017, outre la nécessité d’une autorisation taxée pour en pratiquer dans un cercle privé. Son exploitation commerciale est strictement défendue.

De plus, des règles anciennes sont maintenues, comme l’interdiction aux femmes de jouer du tambour du Burundi. Ces dernières sont seulement autorisées à accompagner les groupes lors des festivals et des manifestations.

Ces mesures gouvernementales visent la préservation et la protection de ce patrimoine sacré, selon les représentants de l’État. Les sanctions s’avèrent lourdes en cas d’infraction. Une troupe a été notamment suspendue pendant six mois pour avoir porté des tenues noires, au lieu de vêtements aux couleurs du drapeau burundais.

Le fonctionnement des tambours royaux du Burundi

De sa conception à sa pratique, le tambour du Burundi respecte des règles bien précises. En tant qu’objet de culte et instrument sacré, cette percussion suit un long et rigoureux processus de fabrication.

Sa fabrication

Auparavant, l’ingoma n’était confectionné qu’avec du bois de Cordia africana, localement connu sous le nom de umuvugaangoma. Littéralement, cette appellation se traduit par « l’arbre qui fait parler le tambour ».

Sa confection est d’abord confiée à des artisans spécialisés, qui étaient autrefois des descendants d’une tribu donnée. Ces spécialistes choisissent, coupent et débitent un tronc d’arbre suffisamment gigantesque pour tailler jusqu’à cinq tambours. Le tronc évidé constitue la caisse de résonance de la percussion.

Le savoir-faire d’un tanneur est sollicité pour préparer la peau de taureau à étirer sur les ouvertures de l’objet. En premier lieu, elle est trempée dans de l’eau, grattée, tendue puis séchée au soleil. Ensuite, le fabricant confectionne la membrane en reliant deux faces différentes de peau à l’aide de lanières de cuir. Enfin, la double membrane est distendue sur les ouvertures avec l’utilisation d’environ 50 m de lanières de cuir. Cette dernière étape fait appel à la force de plusieurs personnes.

Symbole de la fierté nationale, cet objet porte habituellement les couleurs du pays : blanc, rouge et vert. Certains ajoutent les trois étoiles du drapeau, généralement sur le tambour principal, pour renforcer cette appartenance.

Sa technique de jeu

Le tambour du Burundi se joue debout, à l’aide de deux baguettes en bois appelées localement les imirishyo. Dans certains cas, les tambourinaires jouent de cet instrument en le disposant sur la tête.

Le réglage de la percussion

Pour régler la sonorité de cet appareil percussif, les instrumentistes ont pour habitude de réchauffer la peau. Ils recourent à deux solutions : soit au soleil, soit près d’un petit feu.

L’apprentissage de ce tambour traditionnel

L’initiation à la pratique du tambour du Burundi se transmet de père en fils dans beaucoup de familles. Néanmoins, il existe des clubs culturels où il est possible d’apprendre à en jouer. Des vidéos sont aussi disponibles sur Internet pour observer comment les tambourinaires exécutent leurs mouvements.

L’achat d’un tambour du Burundi

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