Le dayan
Aussi appelé « tambour mâle », le dayan se trouve sur le côté droit du joueur. Il a un corps conique généralement fabriqué en bois, souvent en teck ou en palissandre. Cet instrument possède un fond lourd en vue d’assurer la résonance vibratoire et une bonne stabilité. Le dessus de cet élément est recouvert d’une membrane en cuir tendu, traditionnellement en peau de chèvre. Le dayan produit des sons clairs et résonnants. Les différentes parties de la peau peuvent être jouées pour produire une gamme de tonalités, allant des aigus aux médiums.
Le bayan
Le bayan a traditionnellement un corps fabriqué en argile. Les modèles modernes sont conçus à partir de métaux comme l’aluminium, le cuivre ou le laiton. Tout comme le tambour mâle, la version femelle, se trouvant sur le côté gauche du joueur, a une membrane en cuir tendue sur le dessus. Cette peau est fixée avec des lacets ajustables. Le bayan est plus grand que le dayan, avec un corps plus large et plus profond, produisant des sons plus graves.
La combinaison de ces deux tambours permet au percussionniste de créer des rythmes complexes et expressifs. Par ailleurs, une pâte, appelée suru, constituée de fer et de farine, est déposée au centre de la membrane pour créer une pastille noire, connue sous le nom de shyahi. Cette dernière sert à faire sonner l’harmonique fondamentale et de produire le son caractéristique de ce type de tambour indien.
Histoire du tabla
L’histoire du tabla remonte au milieu du XVIIIe siècle. Pendant cette période, cet instrument de percussion a supplanté rapidement d’autres tambours qui étaient alors en usage. Cette ascension fulgurante a conduit à sa renommée internationale, dépassant largement les frontières de l’Inde.
Au cours des années 1950 et 1960, des musiciens indiens comme Ali Akbar Khan et Ravi Shankar ont contribué à sa diffusion grâce à des tournées mondiales. Ils ont ainsi introduit la musique hindoustanie au public occidental. L’utilisation du tabla dans les albums des Beatles, notamment « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band » et « Revolver » à la fin des années soixante, a également contribué à populariser l’instrument.
Selon des sources orales, un tambour horizontal appelé pakhavaj, scindé en deux moitiés et disposées ensuite verticalement, aurait donné naissance à ce dispositif musical.
À ses débuts, cette percussion était utilisée par les troupes de baladins pour accompagner les chants et les danses de courtisanes. Les Britanniques désignaient ces dernières sous le terme de nauch dérivé du hindi nach signifiant « danse ». Toutefois, grâce à sa polyvalence et à la richesse de ses possibilités musicales, cet instrument a trouvé sa place dans d’autres genres musicaux.
Place du tabla dans la culture
Le tabla est un élément essentiel de la musique indienne hindoustani, en particulier dans les traditions hindoustanie et carnatique. En plus d’accompagner des formes musicales telles que le bhajan, il ajoute aussi une dimension rythmique aux performances de danse classique comme le kathak.
Utilisation dans les œuvres cinématographiques
Cette percussion est incontournable dans la musique de films indiens, en particulier dans les productions bollywoodiennes. Il est fréquemment utilisé pour accompagner les scènes de danse, les moments émotionnels ou les séquences dramatiques. Son son distinctif et expressif crée une ambiance typique des films indiens, mettant en valeur le contexte culturel et musical.
Éducation musicale
Le tabla est enseigné dans le cadre de l’éducation musicale en Inde et dans d’autres pays. Plusieurs écoles dans les régions indiennes apprennent l’art de jouer de cet instrument, entre autres celles de Delhi, de Punjab, de Lucknow, de Farrukhabad, d’Ajrada et de Vârânasî.
Influence sur la méditation et le yoga
En raison de sa nature rythmique apaisante, le son du tabla est parfois utilisé dans des pratiques de méditation et de yoga. Il favorise la concentration et la relaxation.