Le synthétiseur dans l’industrie musicale
Le synthé a chamboulé l’industrie musicale. Sa capacité à imiter des sons, notamment celui d’un orchestre complet, s’avère être problématique pour les musiciens traditionnels. Toutefois, ces instruments ne peuvent pas se substituer à de vrais musiciens.
Alors qu’un traditionaliste peut produire un son unique, les synthétistes ne possèdent que des programmes communs à tous leurs confrères utilisant le même modèle. Cela peut entraîner une uniformité sonore entre différents compositeurs, érodant l’originalité et la singularité de leurs créations.
Néanmoins, tout comme la guitare électrique a réussi à apporter une nouvelle dimension à la musique sans dénaturer la guitare acoustique, le synthétiseur trouve progressivement sa place légitime. Des artistes, tels que Jean-Michel Jarre, ont exploité le potentiel du synthé en vue de créer des univers sonores distincts, loin d’imiter des instruments traditionnels.
En fin de compte, avec ses avantages et ses défis, cet outil participe à l’élargissement des horizons musicaux, offrant un terrain fertile pour l’innovation et l’expression artistique. Son impact sur la scène musicale, bien que controversé, ne peut être ignoré.
Fonctionnement du synthétiseur
Étant un instrument électronique, de nombreux systèmes sont intégrés pour qu’un synthétiseur puisse être fonctionnel.
Fonctions basiques
Il est à noter qu’un instrument électronique à clavier n’est pas synonyme de synthé. Certains, comme les échantillonneurs, reproduisent uniquement des samples préenregistrés, brouillant les frontières entre synthèse et reproduction.
Les fonctions basiques du synthétiseur
La sonorité de cet outil musical émane de deux méthodes : analogique et numérique. Le premier a pour principe de faire passer le son à travers des circuits électroniques en évolution continue. Le second procède avec des circuits dédiés, voire une fusion des deux technologies. Vers 1995, grâce au développement des microprocesseurs des ordinateurs, l’exécution des logiciels de synthèse sonore est devenue plus rapide.
Cette nouvelle ère ouvre la voie à des méthodes novatrices, notamment la numérisation des circuits analogiques. Cette approche se base sur les ressources des technologies numériques en vue de reproduire fidèlement les structures de synthèse d’origine. Ces dernières, diverses et parfois combinées, exploitent pleinement les circuits DSP ou les CPU des ordinateurs afin de générer ou transformer des sons musicaux.
Les éléments de base du synthétiseur
Bien que l’usage classique d’un clavier soit la norme, les synthétiseurs offrent une flexibilité remarquable. En effet, il est possible de l’utiliser avec des contrôleurs alternatifs, à l’instar des rubans tactiles, des séquenceurs ou des capteurs de positionnement. Certains modèles abandonnent même le clavier physique, favorisant l’ajout d’un clavier compatible, notamment à l’aide de l’interface MIDI ou CV/Gate. Au-delà de cette composante, les synthétiseurs mettent à disposition un arsenal de potards et de faders, offrant un contrôle total sur les configurations sonores telles que le filtre, l’enveloppe et le bend.
Prise en main du synthétiseur
Pour se familiariser avec la pratique du synthé, il est essentiel de comprendre certaines notions fondamentales. Voici quelques éléments clés à connaître :
Presets : ils représentent le choix de l’instrument ou du son, incluant des sonorités telles que basse, lead, vocal, cloches, cuivre ou autre. Ces derniers sont regroupés par catégories.
Enveloppe : elle est contrôlée par quatre paramètres principaux :
- Attack : la rapidité avec laquelle le son atteint son volume maximal ;
- Decay : le temps entre le pic du son et son niveau sonore constant ;
- Sustain : le volume sonore maintenu lorsque la note est jouée en continu ;
- Release : le temps nécessaire pour que le son disparaisse après avoir arrêté de jouer.
Pitch et modulation : le premier permet de jouer avec la hauteur du son et de modifier la note. Le deuxième influence divers aspects du son. Ces paramètres sont généralement ajustés à l’aide de petites roues situées à gauche du clavier.
Filtres fréquence et résonance : les filtres ont une incidence sur les fréquences. Augmenter la fréquence rend le son plus aigu. Ces filtres sont souvent appliqués avant des transitions ou des moments forts dans la musique.
Oscillateurs LFO : ils contrôlent la hauteur du son, le volume ou d’autres paramètres. En accélérant, il est possible de créer des effets intéressants, notamment pour les basses.
Delay, reverb et echo : ils influent sur la répétition du son. Le delay crée une prolongation du son, la reverb simule l’acoustique d’un espace comme une cathédrale, et l’echo induit une répétition du son.
En parallèle, il est important de maîtriser les fondamentaux de la composition musicale. Cela inclut la compréhension des notes de musique, des accords et du tempo.