Le steel drum est disponible en une large variété de tailles et de modèles. Ils sont souvent regroupés en sections, allant des aiguës aux graves, en passant par des médianes. La première catégorie est appelée frontline et les deux autres sont dénommées background. Différent des tambours traditionnels, qui sont des membranophones, le bac en acier appartient plutôt à la famille des instruments idiophones.

Origine de l’instrument

Le steel drum, originaire de Trinité-et-Tobago, dans les Caraïbes, a vu le jour dans les années 1940. Toutefois, ses racines remontent beaucoup plus loin, aux tambours parlants des cultures ouest-africaines. En ces temps, les dispositifs en forme de sablier étaient utilisés afin de communiquer des messages à distance. Les rythmes et la tonalité indiquaient notamment le lieu, l’heure et le type de danse lors de cérémonies à venir. Le steel drum est issu des groupes de percussions du carnaval trinidadien du début du XX^e siècle, connus sous le nom de « tamboo bambou ». Ses rythmes proviennent des mêmes traditions que le calypso, un style apparu à la fin du XIX^e siècle.

L’émergence du steelpan en tant qu’instrument de musique date de la Seconde Guerre mondiale. Progressivement, les tambours à peau et les bambous pilonnés ont été remplacés par des outils métalliques de récupération tels que des boîtes de peinture, des poubelles et des réceptacles de biscuits. L’accordage a d’abord été réalisé sur ces objets avant que le choix des bidons de pétrole ne s’impose. 

Histoire du steel drum

L’histoire du steel drum remonte à la fin du XVIII^e siècle. Dans les années 1780, les colons français ont débarqué à Trinité-et-Tobago, apportant avec eux des traditions de festivals de rue. En 1785, les propriétaires de plantations ont organisé le premier carnaval à Trinidad, durant lequel nombre d’entre eux propriétaires blancs ont défilé en utilisant des tambours parlants. Ils se moquaient des vêtements, des coutumes du chant et de la danse des esclaves africains. 

Ces derniers, exclus des festivités, ont décidé d’organiser leurs propres célébrations qui se sont déroulées dans des cabanes et des arrière-cours. Des masques, des plumes et des tambours y ont été ajoutés, préservant ainsi leurs traditions culturelles. En 1789, le gouverneur espagnol de Trinidad a tenté d’imposer la religion catholique romaine et de supprimer les pratiques ouest-africaines. Toutefois, les esclaves ont réussi à préserver leurs coutumes lors des fêtes chrétiennes. 

Après leur émancipation en 1834, les Africains ont honoré chaque année Canboulay, une fête des récoltes impliquant des tambours calypso. Toutefois, des émeutes (une série de révoltes pendant la fête) survenaient souvent lors des célébrations. Elles ont conduit à l’interdiction des instruments de percussion africains à partir des années 1880. Néanmoins, ils sont réapparus en 1937 à Laventille, mais transformés en orchestre de percussion composé de poêles à frire, de couvercles de poubelles et de fûts d’huile. Ces idiophones deviennent désormais une partie essentielle de la scène culturelle trinidadienne. Ils constituent aussi une section populaire des concours de musique de Canboulay.

L’essor du steel drum a davantage été favorisé par la présence de la marine américaine en 1941. Les pannistes ont contribué à populariser l’instrument aux côtés des soldats. À l’époque, l’outil musical était associé à une foule violente et abandonnée. En l’occurrence, il était inacceptable que des femmes participent à de telles activités. Malgré une stigmatisation initiale liée à la brutalité et au genre, les dames et les demoiselles ont finalement été acceptées dans la communauté des joueurs de steelpan. Ce fait a, d’ailleurs, atténué les préjugés culturels qui leur étaient associés. 

Évolution du steelpan

La commercialisation du steel drum a commencé dès 1961 aux États-Unis. Vers les années 1970, l’Institut de recherche des Caraïbes CARIRI a exploré les possibilités de production en masse de formes brutes à l’aide de machines à presser. Ce projet s’est déroulé en collaboration avec la société « Saab » en Suède. Les premiers résultats ont été prometteurs. Toutefois, il a été abandonné en raison du manque de financement et de soutien des accordeurs de pans locaux à Trinidad. Une autre méthode de façonnage du steel drum a été mise au point, à savoir le filage, où il était tourné sur un appareil similaire à un tour. Cependant, ce procédé a souvent entraîné des rayures et des rainures dans l’acier. 

Des steelpans électroniques ont également été développés, comme l’E-Pan inventé par Salmon Cupid, qui en détient le brevet utilitaire, ainsi que l’instrument harmonique à percussion ou Percussive Harmonic Instrument (PHI).

Fonctionnement du steel drum

La technique de jeu du steel drum repose sur le principe de l’idiophone. En l’occurrence, le son est produit par le matériau dans lequel l’outil musical est fabriqué, et non par l’utilisation de cordes ou d’une peau tendue. 

Technique de jeu de l’instrument

Le panniste frappe les facettes du tambour métallique avec des petites mailloches, aussi appelées « sticks ». Une paire de baguettes droites, dotées d’une tête en caoutchouc à taille variable selon la classe de l’instrument, est utilisée dans le jeu. Certains optent pour quatre maillets, en en tenant deux dans chaque main. 

Variation des notes du steelpan

La taille de la note du steelpan correspond à la hauteur. La pièce cylindrique du bidon voit ses dimensions varier en fonction de la tessiture. Les tons graves nécessitent une grande « jupe », qui désigne la pièce cylindrique du bidon, afin de faire résonner les fréquences. Par exemple, le tenor pan, parfois appelé « soprano », qui est très aigu avec de petites notes, est constitué d’un seul fût avec une jupe d’environ 20 à 30 cm. En revanche, le joueur de basse est entouré de quatre à douze bidons entiers, chacun produisant trois notes différentes. 

Dans les orchestres conventionnels, les steel drums aigus, désignés sous le nom de frontline, présentent généralement une trentaine de notes réparties sur un ou deux bidons. Quant aux médiums, ils en offrent entre vingt et trente réparties sur deux à quatre fûts. Les basses en comportent généralement une vingtaine sur quatre à douze barils. Anthony Williams a introduit l’arrangement de tons « quarts et quintes », également connu sous le nom de « cercle des quintes », qui est devenu la forme standard de placement des registres pour les pans en plomb. D’autres développements significatifs comprennent l’accordage des harmoniques dans des notes individuelles, une avancée réalisée simultanément et indépendamment par Bertie Marshall et Alan Gervais.

Fabrication du steel drum

La confection de l’instrument a évolué au fil du temps. 

Esthétique du steelpan

Les steelpans sont généralement chromés, peints ou passés au bichromate de potassium pour une finition esthétique. Toutefois, d’autres procédés tels que le nickelage, le revêtement en poudre (thermolaquage) ou le durcissement structural sont aussi souvent utilisés. Ces solutions offrent une protection optimale de la surface, tant sur le plan mécanique qu’esthétique.

Place du steel drum dans la culture

Le steel drum est désormais utilisé lors des carnavals et des festivités dans différentes régions du monde.

Place de l’instrument dans le steelband

Il est principalement intégré à des orchestres appelés steelbands, lesquels se répartissent en deux familles, notamment :

• les « conventionnels », où tous les instruments sont chromatiques et composés d’un à douze bidons pour un musicien ;
• les « traditionnels », également appelés single pan ou pan around the neck, où un seul bidon est utilisé par le panman . 

Les steelbands sont typiquement composés de steel drums différents, allant du grave à l’aigu, et offrant une polyrythmie dynamique. Dans ces ensembles, la position la plus élevée du joueur de steelpan est celle du capitaine, tandis que des chefs de section, qui sont des pannistes accomplis, supervisent les différentes voix du groupe. 

Le répertoire du steelband est diversifié. Cet orchestre offre une gamme de possibilités sonores allant des mélodies symphoniques aux performances solistes, en passant par les groupes de jazz. Les panmen interprètent une grande variété de genres, notamment des numéros latins, de la musique de film et d’autres airs populaires. Ils exploitent aussi le genre classique, remontant à 1946. En outre, les steelbands de Trinidad ont pour tradition de réinterpréter les calypsos de l’année en cours lors des spectacles de carnaval.

Autres importances culturelles de l’instrument 

L’importance du steel drum se manifeste à travers divers évènements et initiatives. Dans la comédie musicale House of Flowers de Broadway en 1954, trois pans en acier ont été utilisés sur scène. Cette prestation a illustré l’incorporation du tambour métallique dans la culture artistique. Depuis 1964, le World Steelband Music Festival se déroule périodiquement à Trinidad, offrant une plateforme mondiale pour célébrer la mélodie de l’orchestre. Panorama, le plus grand concours de cet ensemble au monde, est un événement phare des célébrations du carnaval dans le pays, mettant en lumière le talent et la compétence des pannistes.

En 2020, Nevin Roach a lancé la première épreuve de steelpan en ligne au monde, connue sous le nom de « PanoGrama », témoignant de l’évolution et de la portée mondiale de cet instrument emblématique. Les panmen jouent avec leur groupe respectif lors de grandes compétitions. Ils sont généralement capables de mémoriser tout ce qu’ils interprètent, soulignant ainsi leur expertise dans cet art musical. 

Pannistes influents

Parmi les pannistes les plus célèbres figurent :

• Ellie Mannette, un maître du steelpan qui est souvent désigné comme le « père du tambour d’acier moderne » ;
•  Winston « Spree » Simon, inventeur et joueur expérimenté du pan « Ping Pong » ;
• Ray Holman de son vrai nom Raymond Anthony Holman ;
• Liam Teague, un arrangeur, interprète et compositeur d’origine trinidadienne ;
• Len « Boogsie » Sharpe, de son vrai nom Lennox Sharpe.

Des panmen tels que Jimmy Buffett et Lord Kitchener sont également connus pour avoir composé de la musique adaptée au steelpan. Les accordeurs et les fabricants de pans notables comprennent Darren Dyke, Mappo, Bertrand Kelman et Herman Guppy.

Apprentissage du steel drum

Le jeu du steel drum implique la compréhension au préalable de la disposition unique de ses notes, qui offre une approche intuitive de l’instrument. Malgré son apparence complexe, il est en réalité facile à jouer, avec une technique accessible à tous. Plusieurs méthodes d’apprentissage sont disponibles : 

• intégrer une école de musique ou un conservatoire (conservatoire du Mans ou conservatoire de Mèze) ;
• utiliser des partitions ou des tutoriels ;
• apprendre seul pour ceux ayant une bonne oreille musicale. 

Quelle que soit la solution choisie, chaque option offre aux panmen la possibilité de jouer rapidement et de progresser à leur rythme.

Réglage du steel drum

Le steel drum est susceptible d’être déréglé suite à une manipulation incorrecte, à une utilisation excessive de force lors du jeu, etc. Il est donc courant que les steelbands organisent des sessions d’accordage une ou deux fois par an. Un tuner compétent est en mesure d’harmoniser toutes les notes d’un même instrument de manière homogène, utilisant des marteaux de différentes tailles à cet effet. Les techniques d’ajustement du steelpan ont évolué, avec l’apparition des accordeurs stroboscopiques. Ils sont conçus pour permettre à l’accordeur de visualiser facilement les premières harmoniques. 

Choix et achat du steel drum

Une fois que vous avez assimilé les bases de l’outil musical, vous serez en mesure de choisir le steel drum qui vous convient le mieux. Les plateformes en ligne, à l’instar de France Minéraux, sont parfaites pour permettre aux amateurs de musique d’enrichir leur collection d’instruments. Découvrez sur ce site une variété complète de steel drums de haute facture, allant des modèles traditionnels aux versions présentant des designs modernes et innovants. 

Critères de choix du steel drum

La sélection du steelpan est à réaliser en prenant compte plusieurs paramètres.

Contexte d’utilisation

Trois contextes d’utilisation sont possibles, à savoir :

• pratique au sein d’un steelband ;
• accompagnement d’autres instruments ;
• jeu en solo.

La détermination au préalable du cadre d’emploi est une étape cruciale dans la sélection du bon steelpan.

Choix entre les modèles chromatique et diatonique

Il convient de connaître les principales différences entre un steeldrum chromatique et une version diatonique pour faire le bon choix. Le premier modèle offre toutes les notes de la gamme pour jouer différentes mélodies et plusieurs accords. En revanche, le second possède uniquement les registres d’une échelle sélectionnée. Il est parfait pour jouer des genres de musiques folkloriques.

Tessiture

Le steelpan se répartit en plusieurs modèles selon leur tessiture. Il est ainsi nécessaire de prendre connaissance de leurs spécificités respectives.

Steelpan six bass

Produisant des sons graves équivalents à ceux de la contrebasse, il comprend dix-huit notes réparties sur six fûts. Il est apprécié par les formations de steelband en raison de sa logistique lourde.

Steelpan tenor bass

Le steel drum tenor bass produit des notes plus aiguës comparé au modèle précédent. Il est disponible en versions chromatique et diatonique (single bass).

Steelpan cello

Équivalent au violoncelle dans un orchestre symphonique, le steelpan cello est construit à partir de trois à quatre cylindres. Plus complexe du point de vue technique, ce modèle offre un timbre puissant, mais se démarque par sa taille imposante.

Steelpan guitar

Le steel drum guitar produit un registre plus court et est utilisé pour des rôles rythmiques. Il est disponible en deux types, notamment le double guitar, désignant le modèle chromatique et le simple guitar, se référant à la version diatonique.

Steelpan second

Ce type d’instrument est idéal pour la mélodie et l’accompagnement. Il est composé de deux ou d’un seul fût, selon les modèles (double second ou single second).