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Sitar

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Caractéristiques du sitar

  • Classification : instrument à cordes
  • Pays d’origine : Iran
  • Matériaux : courge, bois et os pour le corps ; métal pour les frettes et les cordes
  • Tessiture : 3 octaves ou plus
  • Genre de musique : khyal, pop et rock
  • Musiciens célèbres : Ravi Shankar (1920-2012), Vilayat Khan (1928-2004), Imrat Khan (1935-2018)
  • Chanson emblématique : « Norwegian Wood » des Beatles, single de l’album « Rubber Soul », écrit par John Lennon et Paul McCartney, sorti en décembre 1965

Tout savoir sur le sitar : description, historique, place dans la culture, fonctionnement, astuces d’accordage, modalités d’apprentissage et critères d’achat

Le sitar est un instrument indissociable de la musique indienne. Il est reconnaissable grâce à sa forme et à sa sonorité caractéristiques. Au fil des années, et aux mains de sitaristes célèbres, cet instrument a réussi à se faire une place importante dans d’autres pays, car sa réputation au Bharat n’est plus à faire. Il a notamment su conquérir le cœur de plusieurs passionnés de musique en Occident. Parmi eux, il est possible de citer des groupes célèbres comme les Beatles ou les Rolling Stones.

Description du sitar

Le sitar est un instrument à cordes populaire en Inde du Nord. Il est ce qui donne vie au khyal, une musique hindoustanie classique originaire de ce pays. 

Sa facture est peu commune, rendant sa forme caractéristique. Ses principaux composants sont les suivants :

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  • une caisse de résonnance appelée tumba se présentant sous la forme d’une gourde ou d’un bol ;
  • une table d’harmonie ;
  • deux chevalets situés sur la table, dont un élément principal nommé badaa goraa, et un autre plus petit appelé chota goraa ;
  • des perles d’accord ;
  • des cordes au nombre de 6 à 8 pour les non-sympathiques, et de 11 à 13 pour les sympathiques, soit 17 à 21 au total ;
  • un long manche creux ;
  • des chevilles d’accordage ;
  • des frettes amovibles nommés pardā ou thaat ;
  • un sillet ;
  • un guide-corde.

Certains modèles de cet instrument présentent une seconde gourde se trouvant sous l’extrémité haute du manche. Il s’agit du petit résonateur.

La longueur de l’instrument est de 120 cm environ.

Origine et histoire de l’instrument

« Sitar » vient de sehtar, un terme persan signifiant « à trois cordes ».

Les chercheurs ont plusieurs hypothèses quant à l’origine de cet instrument. Selon certains, il serait une forme dérivée des luths à manche long nommés tanbūr. Ces derniers sont arrivés en Inde au moment de la domination moghole. Ils étaient les principaux instruments utilisés dans la plupart des cérémonies de la cour. Au fil des années, leur apparence a changé progressivement jusqu’à prendre la forme du sitar tel qu’il est actuellement.

Une autre hypothèse suggère une évolution à partir des instruments indiens de type veena. Toutefois, il existe peu de preuves permettant d’étayer cette théorie.

Une légende populaire confère à Amir Khusrau, poète et inventeur du soufi, la création et le développement de l’instrument au XIIIe siècle. 

Quelle que soit l’hypothèse retenue, cet incontournable de la musique indienne commence à gagner en popularité aux XVIe et XVIIe siècles. Il prend sa forme moderne à partir de l’an 1707. 

Le sitar dans la culture

En tant qu’instrument emblématique de la musique indienne, le sitar occupe une grande place dans le milieu culturel. Son influence ne se limite pas à l’Inde du Nord. En effet, il a également une forte présence dans plusieurs pays du globe, ainsi que dans d’autres genres musicaux.

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Musique

Au début des années 60, cet instrument de la musique classique indienne commence à se faire une place dans d’autres régions du monde. Il apparaît ainsi petit à petit dans l’univers de la pop grâce au groupe Beatles. En effet, George Harrison, le guitariste de la bande, se lie d’amitié avec Ravi Shankar en 1966. Il devient même son élève et, sous sa tutelle, apprend à maîtriser le jeu du sitar. Plus tard, les Beatles produisent plusieurs chansons, outre « Norwegian Wood », où on entend l’instrument. Les titres les plus connus sont « Love You To », « Within You Without You » et « The Inner Light ». Ils sont sortis, respectivement, en 1966, en 1967 et en 1968.

À part les Beatles, d’autres groupes ont également adopté l’instrument dans la composition de leurs chansons. Il s’agit notamment des Rolling Stones avec leur titre « Paint It Black ». Le morceau « It Can Happen » du groupe britannique Yes a aussi contribué au renforcement de sa notoriété. Il est issu de leur album « 90125 » sorti en 1983. Enfin, nous avons les titres « Heartful of Soul » de The Yardbirds et « Sunny South Kensington » de Donovan.

Festival

Le sitar s’est également fait connaître à travers de nombreux événements publics. Cela a, d’ailleurs, contribué à augmenter sa renommée partout dans le monde. 

L’instrument est ainsi mis en lumière dans les mains de Ravi Shankar lors des festivals de rock comme « The Concert for Bangladesh ». Il s’agit d’un événement de charité ayant eu lieu à New York, au Madison Square Garden, le 1er août 1971. Organisé par George Harrison, ce concert a pour but de récolter des fonds afin de soutenir les sinistrés au Bangladesh. Le nombre de ces derniers a, en effet, augmenté suite au passage du cyclone Bhola en 1970 et à l’opération Searchlight de 1971. 

Les autres festivals où cet instrument est mis à l’honneur sont le « Festival International du Sitar » et le « Sitar à Saint-Pétersbourg ».

Film

Les œuvres cinématographiques qui affichent cet instrument sont nombreuses. L’une d’elles est le documentaire « Ravi Shankar : entre deux mondes ». Sorti en 2001, il relate la carrière du célèbre instrumentiste, du début jusqu’à la fin, en passant par son émergence en Occident. 

Une autre est le film intitulé « Moulin rouge ». Il est réalisé par Baz Luhrmann pour le studio 20th Century Fox, et est sorti en 2001.

Le film « Sun » a aussi mis le sitar en avant. Il s’agit d’une comédie réalisée par Jonathan Desoindre et Ella Kowalska. Elle est sortie en France en 2019.

La dernière œuvre est « The Party », dont la bande originale contient des morceaux joués avec cet instrument indien. À noter que ces titres ont tous été travaillés par Henry Mancini, chef d’orchestre, compositeur et arrangeur de nationalité américaine.

Dessin animé

Le dessin animé « Mira, détective royale » est une série diffusée sur la chaîne Disney Junior. À chaque épisode, la jeune fille est chargée de résoudre différents mystères et énigmes. Dans le numéro cinq de la première saison, elle a pour mission de retrouver l’instrument de musique disparu, appartenant au prince Neel. Le titre de cet épisode est « L’Affaire du récital gâché ». Il dure 24 min environ.

Fonctionnement du sitar

Le sitar appartient à la famille des cordophones. De ce fait, pour le faire fonctionner, l’instrumentiste exerce un pincement sur les cordes, les faisant ainsi vibrer. Les chevalets disposés sur la table d’harmonie transforment ensuite ces vibrations en un grésillement harmonique, donnant lieu à un son caractéristique.

Comment est-il fabriqué ?

Cet instrument de musique se décline en deux styles. Le premier est le modèle instrumental, aussi nommé style Ravi Shankar. Le second est le style gayaki ou Vilayat Khan.

Le Ravi Shankar est le plus répandu sur le marché. Il est facilement reconnaissable grâce à ses ornements graphiques et colorés. 

Essence des bois

Les pièces en bois sont souvent réalisées à partir des troncs de Toona. Il s’agit d’un genre désignant des arbres de la famille des Meliaceae, et dont l’espèce la plus commune est le cèdre rouge d’Australie. Certains fabricants utilisent également du teck de Birmanie pour ces composants. 

Les caisses de résonance sont conçues à partir des fruits de la calebasse, ou Lagenaria siceraria en latin.

Il est bon de préciser que toutes les pièces en bois doivent être totalement sèches avant l’assemblage de l’instrument.

Cordes

Le nombre de cordes varie en fonction du style de sitar. Le Ravi Shankar en possède 17 à 21 qui se répartissent comme suit :

  • 13 cordes sympathiques, aussi nommées tarafdaar, taarif ou tarb, et dont l’accordage dépend des notes du raga ;
  • 4 cordes de jeu, dont 3 (MA SA PA) accordées de manière à faciliter le jeu sur quatre octaves ;
  • 2 ou 3 cordes de bourdon rythmique qui sont également appelées cikârî.

À noter que ces deux derniers types de fils sont aussi connus sous l’appellation de « cordes non-sympathiques ». 

Le Vilayat Khan comporte 11 à 12 tarafdaar, 2 cordes de jeu (MA SA) et 4 cikârî

Chevalets

Les chevalets, de couleur ivoire ou noire, sont fabriqués à partir d’ébène, de corne de cerf ou d’os de chameau.

Comment en jouer ?

Le sitar se joue en position assise, et plus précisément, en tailleur. L’instrument est à caler en équilibre sur votre pied, et sous votre coude droit. Il doit également être agencé de manière à former un angle oblique de 45° par rapport à vos genoux. 

Le pincement des cordes se fait avec la main droite et à l’aide d’un médiator métallique nommé mizraab ou mezrab. Dans un premier temps, l’instrumentiste pose son pouce sur la partie supérieure du manche, et quelques centimètres en haut du résonateur principal. L’index et le majeur, et occasionnellement l’auriculaire, pincent les cordes principales et rythmiques dans un mouvement de va-et-vient. 

Un peu plus haut sur le manche, la main gauche travaille les cordes en exerçant une légère pression sur (ou entre) les frettes. Le sitariste s’en sert également pour tirer latéralement sur les cordes.

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Comment la musique est-elle conservée ?

La notation musicale du sitar se fait via une tablature un peu particulière. 

Tout d’abord, les cordes sont indiquées par des lettres : 

  • P : Pa qui est la corde la plus épaisse ;
  • S : Sa, représentant la deuxième corde la plus épaisse ;
  • R :  ;
  • G : Ga ;
  • M : Ma ;
  • D : Dha ;
  • N : Ni qui est la corde la plus fine.

Ensuite, les chiffres font état de la position des frettes sur chaque corde et le long du manche. Ainsi, « S0 » veut dire que la corde Sa est ouverte. « S5 » indique un jeu de la corde Sa au niveau de la cinquième frette. 

La tablature d’un sitar comporte aussi différents symboles qui font référence aux techniques de jeu et aux ornements. Les signes couramment employés sont les suivants : 

  • ^ : Meend, glisser d’une note à une autre ;
  • / : Gamak, marteler ou pull-off (action de tirer légèrement la corde avec le doigt qui retire son application du manche pour la faire vibrer) ;
  • \ : Krintan, pincer la corde tout en la pliant ;
  • ~ : Vibrato, maintenir une note et créer d’une légère fluctuation de hauteur ;
  • . : Staccato, jouer une note brièvement et brusquement, ou de façon hachée.

D’autres symboles indiquent la durée et le rythme des notes. 

Enfin, l’écriture se fait généralement de manière linéaire.

Réglage et entretien du sitar

Pour obtenir une qualité de son et d’harmonie optimale, il est primordial de procéder au réglage du sitar. Toutefois, il convient de préciser que le paramétrage varie en fonction du style de jeu du musicien. Certains privilégient notamment un accordage de type indien, tandis que d’autres préfèrent un ajustement plus occidental. 

Pour les deux approches, il est important de connaître le nom de chacune des cordes à ajuster. Ainsi, la première est appelée kharaj tar ou baaj tar. La deuxième se nomme kharaj pancham ou jod tar. La troisième est connue sous les appellations jod pancham et ravi tar

Accordage style indien

Il existe plusieurs manières d’accorder cet instrument selon les traditions indiennes. La plus courante d’entre elles, appelée « Kharaj Pancham », se réfère aux notes du cadre mélodique joué.

Ainsi, selon cette approche, la kharaj tar est réglée sur la tonique Sa. La Jod tar est accordée sur la cinquième note. La Ravi tar est également à ajuster sur la tonique Sa, mais à une octave plus haute que la baaj tar.

Le paramétrage des autres cordes mélodiques se fait sur des notes spécifiques, et en fonction du raga joué.

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Accordage style occidental

Le style occidental se base sur un accordage en C ou en do. Cette note sert, d’ailleurs, de note tonique pour la première corde. 

Jod tar est ensuite réglée sur G ou sol, et ravi tar sur C, mais toujours à une octave plus haute que baaj tar.

Pour finir, les cordes restantes sont à ajuster sur des notes pouvant compléter le raga. 

Entretien de l’instrument

La meilleure façon d’entretenir cet instrument est de l’emmener chez un maître luthier au moins une fois dans l’année. Cette visite est également recommandée au moindre souci rencontré sur l’un des composants, ou si vous ne maîtrisez pas encore les techniques d’accordage.

Modalités d’apprentissage

Pour apprendre le sitar, deux options de formation s’offrent à vous.

La première est les cours en présentiel dispensés dans les écoles de musique. À titre informatif, en Inde, vous avez la possibilité de choisir entre deux établissements de renom : Vilayat Khan et Ravi Shankar. Les deux ont, évidemment, leurs propres spécificités, que ce soit au niveau du style de jeu, du système d’accordage ou encore du type d’instrument. 

L’autre option est les cours en ligne. En effet, plusieurs sitaristes ont créé des dispositifs de formation disponibles sur Internet. Ces cours sont, pour la majorité, payants, et sont accompagnés d’un suivi personnalisé.

Si vous souhaitez profiter d’une formation gratuite, vous pouvez vous tourner vers les tutoriels vidéo sur YouTube. 

Enfin, quelle que soit l’option choisie, il est possible d’enrichir vos connaissances sur cet instrument en lisant des livres traitant spécifiquement le sujet.

Critères à considérer lors de l’achat d’un sitar

L’achat d’un sitar est un procédé à ne pas prendre à la légère. Pour avoir le bon instrument, vous devez ainsi tenir compte d’un certain nombre de critères, à savoir : 

  • votre niveau de jeu : débutant, intermédiaire, avancé ou expert ;
  • l’objectif d’utilisation de l’instrument ;
  • la qualité de la facture, que ce soit au niveau des matériaux employés ou des modalités d’assemblage ;
  • le design de l’instrument ;
  • la qualité du son et de l’harmonie ;
  • le type d’instrument : acoustique ou électrique ;
  • votre budget pour l’acquisition.

Une fois le modèle répondant à vos attentes en tête, vous pouvez réaliser votre achat sur  France Minéraux. Le magasin en ligne propose plusieurs choix de sitars convenant à de nombreux profils d’instrumentistes.

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