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Sistre

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Caractéristiques du sistre

  • Classification : instrument de percussion
  • Pays d’origine : Égypte
  • Matériaux : bois, laiton, bronze
  • Tessiture :
  • Genre de musique : traditionnelle, symphonique
  • Musiciens célèbres :
  • Chanson emblématique : « Les tringles des sistres » de l’opéra Carmen de Georges Bizet (1875) ; « Sonate für sechs Spieler » de Hans Werner (1988)

Tout savoir sur le sistre : ses caractéristiques, son historique, sa place dans l’histoire de la musique, son fonctionnement et son achat

Le sistre est un instrument de musique ancien qui remonte à l’époque de l’Égypte antique. Il a été largement utilisé dans les rituels religieux égyptiens, et a trouvé sa place dans d’autres cultures de la région méditerranéenne. Au fil du temps, différentes variations de cet outil musical ont émergé, mais son design de base et son rôle cérémonial sont restés relativement constants au cours des siècles.

Description du sistre

Le sistre fait partie des instruments de percussion, notamment de la sous-famille des idiophones. Il présente une structure caractéristique composée d’un cadre sur lequel sont disposées des coquilles, des coques de fruits ou des rondelles métalliques qui s’entrechoquent pour créer des sons.

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Dans l’Antiquité, l’outil était représenté muni d’une manche et d’un cadre métallique en forme de U. Il était fabriqué en laiton ou en bronze, mesurant entre 30 et 76 cm de largeur. Plusieurs tringles mobiles, souvent au nombre de trois ou quatre, étaient insérés dans l’arc. Lorsque ces branches étaient secouées, elles engendraient des sons variant d’un léger cliquetis à un tintement plus prononcé.

Pour le modèle d’époque hellénistique et romaine, les tringles elles-mêmes entraient en collision avec l’arc, produisant ainsi les sonorités distinctes de cet instrument ancien.

Origine et histoire du sistre

Le sistre est un instrument ancien. Plus de 150 exemplaires antiques datant de la période gréco-romaine ont été déterrés à ce jour. Ils sont en grande partie issus de fouilles ayant eu lieu en Italie et en Grèce. Cependant, des découvertes ont également eu lieu en Croatie, en France, en Allemagne, en Suisse et en Afrique du Nord.

Sistre égyptien

Le modèle égyptien trouve ses origines possibles dans le culte de la déesse égyptienne Bat. Il était principalement employé dans les cérémonies et les danses religieuses. La forme en U de sa poignée et de son bâti évoquent l’image de cette divinité sous forme de vache. Les prêtresses étaient les seules autorisées à en jouer, notamment pour conjurer les crues du Nil et éloigner la menace de Seth. Son secouement rapide et sec incitait aux transes et aux transports extatiques. Il était utilisé dans divers contextes, tels que les rites des églises pentecôtistes et les manifestations tsiganes.

Des représentations d’Isis, de Bastet et d’Hathor avec un sistre soulignent son importance dans le contexte religieux. La littérature de l’époque fait mention de cet instrument, avec différents hiéroglyphes pour le désigner.

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Sistre minoen

Les anciens Minoens, issus de l’île de Crète, ont également intégré cet appareil musical dans leur culture. Des exemplaires confectionnés à partir d’argile locale ont été découverts sur place. Le musée archéologique d’Agios Nikolaos en expose cinq. Un autre modèle est représenté sur le vase Harvester, un artefact provenant du site archéologique de Hagia Triada.

L’utilisation du sistre par les Minoens semblait être associée à divers aspects tels que les rituels de fertilité centrés autour de la déesse Hathor en Égypte. Cet outil musical était aussi exploité dans des éléments de divertissement, à savoir la musique et la danse, ainsi que des moments oniriques. Des similitudes avec l’usage égyptien ancien étaient perceptibles, notamment dans le contexte funéraire.

Les deux sistres minoens en bronze découverts ont révélé une méthode de fabrication distincte, suggérant qu’ils étaient créés en moulant séparément l’arc et la poignée, puis en les reliant ultérieurement avec des rivets. Les chercheurs demeurent incertains quant à savoir si les exemplaires en argile étaient réellement utilisés comme instruments musicaux ou s’ils avaient plutôt une signification symbolique. Cependant, la découverte d’une réplique en céramique a démontré qu’un son de claquement pouvait être produit, indiquant ainsi un usage rituel.

Étymologie

Le terme « sistre » trouve son origine dans le verbe grec seio, signifiant « secouer », tandis que le mot seistron fait référence à « un objet destiné à être secoué ». En langue égyptienne ancienne, il était appelé sekhem ou sesheshet, en raison du son émis lors de ses vibrations.

La langue anglaise a adopté le terme sistrum pour désigner les instruments contemporains d’Afrique de l’Ouest, évoquant ainsi l’origine et l’action fondamentale de secouer associées à cet outil musical.

Différents appareils musicaux à hochet contemporains originaires d’Afrique de l’Ouest et du Gabon sont désignés sous le terme sistra. Parmi ceux-ci figurent le sistre calebasse, le sistre d’Afrique de l’Ouest, ou encore le hochet disque (n’goso m’bara), aussi connu sous les noms de « hochet Wasamba » ou « Wassahouba ». Ce dernier est typiquement constitué d’une branche en forme de V munie d’un ou plusieurs disques de calebasse concaves attachés, parfois ornés de décorations.

Place du sistre dans la culture

À l’instar du triangle, le sistre apparaît très tôt dans des contextes religieux. Avec son successeur, le crotalus, il a maintenu son statut d’instrument liturgique au sein de l’église orthodoxe éthiopienne à travers les époques. Ces instruments demeurent des éléments essentiels de la danse exécutée par les Debera (chantres) lors des importantes fêtes religieuses. Toutefois, il s’est intégré de manière subtile dans la musique orchestrale et moderne.

Le sistre dans la culture ancienne égyptienne

Le sistre occupait une place significative dans la culture ancienne égyptienne, tant sur le plan iconographique que littéraire. Souvent représenté sur des reliefs funéraires, que ce soit seul ou tenu par la personne décédée, cet outil musical symbolisait la dévotion particulière du défunt. En tant qu’attribut divin, il était fréquemment associé à la déesse Isis, contribuant à la création de son image canonique adoptée par les prêtres et les fidèles.

Cette représentation s’étendait également à la sphère littéraire et numismatique, où il devenait l’emblème distinctif de la province d’Égypte. Le sistre se retrouvait entre les mains de la personnification d’Alexandrie ou dans des scènes nilotiques. De même, il revêtait une signification dynastique, rappelant la lignée des Ptolémée et de leurs successeurs, comme illustré lors de la bataille d’Actium. En l’an 31 av. J.-C., le poète latin Virgile annonça dans son livre « Énéide » : « La reine, au cœur du combat, appelle ses troupes au son du sistre de ses pères ».

Le sistre dans la culture musicale

Les chrétiens coptes et éthiopiens continuent d’employer cet appareil musical dans leurs offices religieux. En outre, une forme particulière appelée barcoo dog est présente dans la musique traditionnelle des bergers du Bush australien.

Cet instrument a connu un renouveau temporaire dans la musique orchestrale occidentale du XIXe siècle, notamment dans l’acte 1 de l’opéra « Les Troyens » d’Hector Berlioz. Toutefois, depuis, son usage a diminué au profit de son équivalent moderne, le tambourin.

L’effet distinctif produit par cet instrument ancien, caractérisé par des secousses brèves, aiguës et rythmées, vise à susciter le mouvement et l’activité. Ce tremblement rythmique, partagé avec le tambourin, est apprécié lors de concerts de rock et dans les tutti orchestraux à grande échelle.

Le compositeur classique Hans Werner Henze a intégré deux sistres dans sa composition « Sonate für sechs Spieler » en 1988. Cette sonate met en avant la persistance de cet instrument dans le paysage musical contemporain. En outre, il est mentionné dans le poème « Charleroi » de l’écrivain français Verlaine.

Fonctionnement du sistre

Le fonctionnement du sistre est le suivant : il est tenu à la main par un manche. Lorsque l’appareil est secoué, les nombreuses branches mobiles glissent et entrent en contact avec l’arc, générant un son polyphonique clair et aigu, similaire à celui d’un triangle. Malgré cette homogénéité mécanique, les décors et les motifs qui ornent l’outil musical sont variés. Des représentations d’animaux, de divinités, de motifs floraux et bien d’autres figurent sur l’instrument.

Achat d’un sistre

Outre les modèles de collection qui sont exposés dans les musées et ceux qui sont passés de génération en génération dans les communautés, il existe actuellement des versions modernes inspirées de la forme et du fonctionnement du sistre. Ces dernières sont surtout destinées aux enfants afin de les initier à la musique. Il est possible de trouver différents modèles sur le site de France Minéraux.

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