Origines et histoire du shō
Le shō trouve ses origines en Chine, descendant probablement du sheng, un instrument chinois qui remonte à la dynastie Tang. La principale distinction entre les deux réside dans leur taille, le premier étant plus petit. La migration de cet instrument à anche libre vers le Japon s’est opérée entre 710 et 794 apr. J.-C., lors de la période Nara. Il a gagné en popularité dans le pays, et devient un élément essentiel du gagaku. Il s’agit de la musique classique japonaise, traditionnellement associée aux performances musicales et aux danses de la cour impériale.
Shō dans la culture
Le shō représente l’un des trois principaux types d’instruments à vent employés dans le gagaku. Au sein de cet art scénique, sa technique de jeu repose sur l’exploitation d’un accord musical constitué d’au moins trois tons adjacents dans une gamme, désignés sous le nom d’aitake (合竹). Ces tons se déplacent progressivement l’un vers l’autre tout en accompagnant la mélodie.
Au-delà de son association avec la musique classique japonaise, cet aérophone trouve également sa place dans le domaine de la musique contemporaine. Nombreux sont d’ailleurs les compositeurs, qu’ils soient japonais ou d’autre nationalité, qui l’ont intégré dans leurs œuvres.
L’introduction du shō dans la musique contemporaine
En 1983, le shō a connu sa première utilisation en tant qu’instrument solo dans le contexte de la musique contemporaine, grâce à l’interprète japonaise Mayumi Miyata. Elle a opté pour une version spécifique où les deux tuyaux, normalement silencieux, émettent des notes non présentes sur l’instrument traditionnel. Cette modification a permis d’élargir la palette sonore de cet orgue à bouche. En 1988, Mayumi a eu l’honneur de jouer cet aérophone lors de la cérémonie d’ouverture des XVIIIème Jeux olympiques d’hiver qui se sont déroulés à Nagano, au Japon.
Par ailleurs, Mayumi a interprété trois chansons de la musicienne islandaise Björk pour l’album de la bande originale de Drawing Restraint 9, sorti en 2005. Ce long-métrage, écrit par Matthew Barney, explore la culture japonaise et la thématique de la chasse à la baleine. Mayumi fait d’ailleurs une apparition dans le film, où elle joue cet instrument à anche libre au cours d’une scène.