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Serpent

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Caractéristiques du serpent

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : France
  • Matériaux : bois, cuir, laiton, métal, corne, plastique
  • Tessiture : grave (le do en dessous de la clé de fa), aiguë (le sol au-dessus de la clé de fa)
  • Genre de musique : musique d’église et de procession, classique, jazz
  • Musiciens célèbres : Michael Tornatoris, Patrick Wibart, Michel Godard (né le 3 octobre 1960), Volny Hostiou (né le 19 février 1981).
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur le serpent : ses caractéristiques, son historique, son fonctionnement, sa place dans la culture, son apprentissage et son achat

Le serpent est un instrument de musique faisant partie de la famille des cuivres. Il est employé à l’église depuis 1590 pour soutenir les chorales paroissiales grâce à sa sonorité profonde. Au XVIIe siècle, les fanfares militaires l’ont également intégré dans leur formation. Cependant, son utilisation a décliné à la fin du XIXᵉ siècle, laissant place progressivement au cor ou au tuba.

Description du serpent

La première description du serpent remonte à 1637, dans l’Harmonie universelle, un ouvrage du père Marin Mersenne. Cet instrument à vent portable, fabriqué en bois, est souvent revêtu de cuir. Il mesure entre 2 et 2,5 m. Il se démarque par une embouchure conique distinctive ainsi que des trous semblables à ceux d’une flûte à bec. Ses caractéristiques comprennent une riche sonorité et une grande dynamique qui ont amélioré les ensembles musicaux de l’époque. Vers 1800, l’ajout d’autres clés a étendu sa gamme, ce qui permet à l’interprète de jouer des notes plus aiguës.

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Origines et histoire du serpent

Le chanoine français, Edmé Guillaume, créa le serpent à Auxerre vers 1590. Répandu dans toute l’Europe au début du XVIIIe siècle, il accompagna pendant longtemps le chant liturgique lors des offices religieux. Durant plus de deux décennies, son rôle consistait à renforcer les parties graves des chœurs. Il demeura ainsi essentiel à l’église, mais d’autres outils musicaux commencèrent à le remplacer vers 1830.

À partir du XVIIIᵉ siècle, le serpent était employé dans les musiques militaires. Il occupe alors une place importante dans ces formations proches de l’orchestre d’harmonie actuel. Cette évolution induisit des modifications techniques, surtout une adaptation de sa forme qui permet une manipulation plus facile lors des défilés. L’incorporation d’autres clés améliore son intonation et accroît sa virtuosité. Par conséquent, de nombreuses œuvres furent composées pour le serpent, en tant qu’instrument militaire. Cette utilisation persista en France, notamment pendant la Révolution, avec l’ouverture de deux classes au Conservatoire de Paris en 1795. Au XIXᵉ siècle, il fut intégré dans l’orchestre symphonique, grâce à sa forte charge symbolique religieuse. 

Sa présence dans certaines fanfares espagnoles a été maintenue jusqu’en 1884. En Bretagne et en Normandie, son emploi a duré jusqu’à la Première Guerre mondiale. Malgré tout, il est resté en service dans les églises jusqu’aux premières années du XXᵉ siècle.

Place du serpent dans la culture

L’apparence du serpent, comme son nom l’indique, est semblable à celle d’un reptile. Il possède un timbre qui rappelle celui de la voix humaine. Ce dispositif à vent est spécialement créé pour accompagner certaines formations musicales. Pendant la Révolution française, il servait à rythmer les chants des cortèges militants. 

Cet instrument est devenu une ressource intéressante pour les écrivains. Certains auteurs, compositeurs, musiciens et réalisateurs de films ont exploré le rôle du serpent dans leurs œuvres.

David Gasche, musicien

Dans son livre L’utilisation du serpent dans la Harmoniemusik viennoise, ce musicien examine la singularité de la Harmoniemusik viennoise entre 1760 et 1820. À première vue, l’instrument ne semblait pas prédominer au sein des ensembles à vent de cette époque. Cependant, une analyse approfondie a révélé son intérêt dans des circonstances spécifiques. Cet article met en lumière les relations du serpent avec la Harmoniemusik. De plus, il souligne le rôle significatif de celui-ci dans le répertoire viennois, grâce à sa forme distinctive et son timbre grave et puissant.

Hervé Audéon, artiste-musicien

Son ouvrage Le serpent dans les œuvres littéraires en France au XIXᵉ siècle parle de cet instrument et des serpentistes. Il reflète diverses questions sociales et culturelles liées à l’église, à l’armée, aux relations urbaine-rurale, au régionalisme, etc.

Dans Le serpent dans les orchestres des théâtres et des concerts en France (1770-1830), Hervé Audéon explore la présence originale et idiomatique de cet instrument à vent dans les groupes de l’époque. Cette technique visait à renforcer les basses et à consolider la coordination des instruments.

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Bernard Herrmann, compositeur américain

À la suite de Berlioz, ce compositeur collabore avec le réalisateur Alfred Hitchcock. Ils intègrent cet instrument dans les bandes sonores de La Sorcière blanche et Voyage au centre de la Terre d’Henry Levin.

Benjamin Attahir, compositeur de musique

En 2019, l’Orchestre national de Lille a enregistré le concerto pour serpent et ensemble symphonique intitulé Adh Dhohr. Benjamin Attahir a créé cette œuvre pour le label Alpha. Cette composition musicale a été nominée aux Victoires de la musique 2019, dans la catégorie « compositeur ».

Au milieu du XIXᵉ siècle, l’usage de l’instrument a été abandonné progressivement. Toutefois, vers les années 1980, son utilisation a repris en Grande-Bretagne à la suite d’une initiative de Christopher Monk. En France, Bernard Fourtet et Michel Godard le réintroduisent dans la chanson traditionnelle, ensuite dans le jazz. 

Fonctionnement du serpent

Dans un espace étendu, tel qu’une église, la tonalité du serpent s’harmonise avec la voix humaine, qu’il amplifie.

Comment c’est fait ?

Cet instrument se compose d’un tuyau allongé et adopte une forme serpentine. Le bocal en laiton, situé à son extrémité, relie le corps au bec.

Comment en jouer ?

Le son est produit par les vibrations des lèvres contre l’embouchure, sous forme de bassin, connue sous le nom de « bouquin ». Les six trous, trois du côté de la main droite et trois du côté gauche, émettent des notes. 

Comment la musique est-elle conservée ?

Adopté par plusieurs instrumentistes du début du XIXe siècle, le serpent a parfois été employé au sein des orchestres symphoniques. Durant la période post-révolutionnaire et la création du Conservatoire de Paris, la publication des techniques d’apprentissage se développe d’une manière systématique. Deux ouvrages, en concurrence, présentaient l’approche officielle :

  • La Méthode de serpent, de Jean-Baptiste Métoyen, musicien ordinaire de la chapelle du Roi (1760-1792) ;
  • La Méthode de serpent pour le service du culte et le service militaire, de l’abbé Nicolas Roze, bibliothécaire du conservatoire, et de François-Joseph Gossec, professeur de composition.

L’école a retenu ce dernier ouvrage.

Réglage et entretien du serpent

Le réglage graduel de l’ouverture des trous du serpent permet de diminuer la longueur du tube et de modifier la hauteur du son.

L’entretien consiste à démonter complètement cet instrument à vent grave pour pouvoir effectuer un bain de détartrage. 

Comment et où apprendre le serpent ?

À l’époque, l’enseignement musical ainsi que toutes les pratiques liées au service ont eu lieu dans les psallettes. Le serpent occupait alors une place significative dans l’éducation des enfants de chœur. Du XVIIe jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les nombreux traités et méthodes de plain-chant constituaient les principaux guides de formation de la chanson liturgique. Certains ont mentionné l’existence et l’utilisation de cet instrument. Cependant, les premiers recueils dédiés à son initiation n’ont émergé qu’à la fin du XVIIIe siècle. Deux d’entre eux se révélaient particulièrement notables :

  • Les gammes du serpent pour apprendre à jouer sans maître ;
  • La tablature ou gamme facile pour apprendre à jouer du serpent.

Ce dernier montrait des représentations simples de doigtés de l’instrument, accompagnées d’exercices et d’exemples musicaux. L’ouvrage La nouvelle méthode de plain-chant expose la technique de manipulation et fournit une approche détaillée pour sa formation.

Choix et achat du serpent

Plusieurs modèles de serpents sont disponibles sur le marché. En voici quelques-uns.

Le serpent en bois recouvert de cuir 

Cette version a conservé sa forme originale décrite par Marin Mersenne en 1636. Cet instrument en S est équipé de six trous, parfois avec l’ajout d’une à trois clés.

Le serpent de la forme d’un basson 

Cette variante du serpent est également appelée « serpent droit » ou « basson russe ». Les musiques militaires ont adopté cette forme, car elle permet une meilleure prise en main lors des défilés.

Le serpent carbone 

Cette version présente une attaque précise. Sa structure évoque la peau de serpent. Elle convient particulièrement aux étudiants ou aux débutants. Ce modèle en carbone se distingue par sa solidité, sa légèreté, son coût abordable et sa praticité pour les déplacements.

D’autres types verticaux ont été inventés pour des usages spécifiques, notamment le serpent Forveille, le serpent de cavalerie et le serpent droit.

Pour trouver le modèle qui correspond à vos besoins, n’hésitez pas à visiter le marketplace du site france-mineraux.fr.

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