Le chevillier complexe abrite jusqu’à 35 cordes en métal, dont :
- neuf cordes sympathiques accordées diatoniquement ;
- quinze cordes suivant l’échelle chromatique ;
- deux ensembles de cinq cordes rythmiques ;
- une corde accordée à la quinte ;
- trois cordes en boyau offrant une étendue de trois octaves et demie.
Les chevilles requièrent une clé en bois pour l’accord.
Le sarangi est caractérisé par l’ouverture en forme de mosquée entre les chevilliers. Deux variantes sont disponibles, notamment la kâshmirî sarang et la chotî sarangî du Panjâb, aussi appelé le « pays des cinq rivières ». La première est plus petite et dispose de moins de cordes. Elle est jouée afin d’accompagner les danses et les chants traditionnels. La seconde est appréciée pour son ergonomie. Elle est utilisée par les musiciens classiques.
Par ailleurs, l’archet, à la fois large et convexe, est manié par la main droite. Les doigts (l’annulaire et le majeur) sont placés entre la tige et la mèche. Cette dernière est conçue en crin de cheval.
Histoire du sarangi
Selon une légende, le sarangi est apparu au XVIe siècle grâce à un hakim (médecin) fatigué qui s’est reposé sous un arbre. Il a été réveillé par le son du vent soufflant à travers une peau de singe morte suspendue entre les branches. Inspiré par la mélodie qui l’a bercé, il a décidé de fabriquer un dispositif de musique à partir de bois et de peau d’animal. Il a ensuite présenté le premier sarangi devant Mohammad Shah II (1719 – 1748), roi de l’époque, célèbre pour la musique classique Khyal.
Au fil des siècles, ce dispositif a évolué. Il a subi des améliorations et des modifications pour devenir l’instrument complexe et unique qu’on connaît aujourd’hui. Des artisans ont contribué à perfectionner sa sonorité. Ainsi, il a trouvé sa place dans les cours royales et dans les scènes musicales. Malheureusement, le sarangi a connu des périodes de déclin de popularité en raison de la montée en puissance d’autres instruments plus modernes.
Au fil du temps, il a gagné en reconnaissance au-delà des frontières de l’Inde. Des musiciens du monde entier ont exploré ce dispositif musical, contribuant à sa préservation et à son adaptation à différents contextes musicaux.
Place du sarangi dans la culture
Le sarangi est un élément essentiel de la musique classique indienne, en particulier dans la tradition Hindustani. Il accompagne les musiques et les chants populaires dans les villages. En Inde, il est souvent utilisé avec le tablâs et le tampuri. Cet instrument est connu pour sa capacité à transmettre des émotions profondes. Les musiciens peuvent exploiter ses qualités expressives pour créer des ambiances mélancoliques, joyeuses ou méditatives. Ce dispositif musical est utilisé en vue d’accompagner les annonces funèbres diffusées à la télévision indienne. Son rôle est d’apporter une dimension émotionnelle à ces moments délicats, créant une atmosphère respectueuse et empreinte de tristesse.
Fonctionnement du sarangi
Le sarangi est joué avec un archet en crin de cheval, similaire à celui utilisé pour d’autres instruments à cordes frottées comme le violon. Le musicien se sert de cet accessoire pour frotter les cordes et produire des sons. Cet instrument ne possède pas de touches comme le violon. Ainsi, le musicien presse les cordes avec les ongles ou les doigts de la main gauche pour changer la hauteur des notes. Cela demande une grande précision de la part du joueur.