
Caractéristiques du salamouri
- Classification : instrument à vent
- Pays d’origine : Géorgie
- Matériaux : os, bois, canne
- Tessiture : une ou deux octaves
- Genre de musique : musique folklorique géorgienne
- Musiciens célèbres : –
- Chanson emblématique : –
Le salamouri, ou salamuri en anglais, est un instrument de musique ancien d’origine géorgienne. Fabriqué avec minutie par des artisans qualifiés en Géorgie, cet outil musical incarne la richesse et l’authenticité de la musique folklorique du pays. Il se décline en deux types particuliers : avec ou sans langue.
Le salamouri est une flûte géorgienne qui présente des similitudes avec la flûte à bec. Il est particulièrement répandu dans l’est, dans des régions telles que Karthli, Meskhétie, Kakhétie, Touchétie, Pchavie et Iméréthie, ainsi que dans l’ouest de la Géorgie. Si cet instrument de musique est traditionnellement fabriqué en os, les modèles modernes sont le plus souvent conçus à partir de bois, notamment celui de l’abricot ou du noyer.
Les deux variétés de salamouris affichent des caractéristiques, des tonalités et des matières différentes.
Le salamouri sans langue mesure de 380 à 400 mm de long. Généralement fabriqué en bois d’abricotier, il est doté d’un bec légèrement pointu, lui conférant une sonorité distincte. Sa face supérieure est ornée de sept ou huit trous. Son registre musical se limite à une seule octave, mais sa résonance s’amplifie lorsque le musicien souffle plus fort.
Le salamouri avec langue présente des dimensions comprises entre 230 et 260 mm de long et arbore entre six et huit trous sur sa surface supérieure. Un orifice additionnel est situé sur la face inférieure de l’instrument, entre les deux premiers trous supérieurs. Souvent confectionnée en canne, cette version est plus compacte. Toutefois, elle se distingue par sa palette de possibilités musicales bien plus étendue.
L’instrument à vent le plus largement répandu dans l’ensemble des régions géorgiennes est le salamouri, jugé indispensable chez les bergers.
L’histoire de cet outil musical géorgien remonte à des découvertes archéologiques majeures réalisées à Mtskheta lors des fouilles de Samtavro, datant du XVe au XIIe siècle avant J.-C. Une flûte en os de cygne d’une longueur de 19,9 cm, avec un diamètre de 1,1 cm à la bouche et de 1,8 cm à l’extrémité, a été exhumée dans la sépulture d’un jeune berger de 14 ou 15 ans. Il s’agissait en réalité d’un tube en os dépourvu de langue et percé de trois trous. Remarquable tétracorde, formé de quatre notes graves, cette flûte préhistorique devance de près d’un millénaire les autres instruments grecs bien connus de ce genre. La tombe comprenait divers objets, tels que des armes, de la vaisselle en argile et des vêtements.
Selon la tradition populaire, l’origine du salamouri trouve son fondement dans les peines humaines. Une légende raconte que le premier roseau qui a poussé sur la tombe d’un orphelin a émis un son mélancolique sous l’effet du vent.
Cet outil musical était le compagnon inséparable d’un agriculteur, apportant réconfort dans les moments de chagrin et joie dans les moments heureux.
La croyance populaire prétend que ce tube à anche est indestructible, même par le feu. Selon d’autres superstitions, les visages des parents semblent se manifester à travers ses cendres et même les parties brisées émettent des mélodies douces. D’après certaines légendes, il aurait été offert aux humains par Dieu, le consacrant ainsi comme un instrument de musique divin.
Les Géorgiens, dans leur quête de création musicale, ont cherché à imiter les sons de la nature lors de la fabrication de chaque instrument. Par exemple, les mélodies du salamuri évoquent le chant des oiseaux. D’après les récits, ses airs joyeux égayaient les esprits, apprivoisaient les animaux et faisaient même chanter les oiseaux, tandis que les airs mélancoliques soulageaient les peines humaines. Une légende va jusqu’à prétendre que ces derniers pouvaient faire pleurer l’herbe elle-même.
Le salamouri revêt une importance culturelle et historique dans le patrimoine géorgien. Il occupe une position importante au sein des ensembles folkloriques géorgiens, jouant un rôle essentiel dans la richesse musicale de la culture locale. Grâce aux danses énergiques du pays, cet instrument a parcouru le monde, diffusant ses sonorités douces et distinctives.
La mélodie la plus connue jouée sur un salamouri sans anche s’intitule « drive the sheep out ». Cette harmonie est interprétée lors de la collecte des moutons, les conduisant vers les pâturages. Traditionnellement, le troupeau est guidé par plusieurs bergers. Le berger de tête joue la mélodie avec sa flûte tandis que les autres le suivent, en restant à proximité des moutons. Selon la légende, les mélodies traditionnelles jouées sur cet instrument sont intimement liées au rassemblement du troupeau. Un jour, un berger s’est fait voler son troupeau. Pour faire revenir ses moutons, il s’est contenté de jouer de sa flûte.
En outre, cet instrument à vent figure parmi les reliques préservées au Musée Simon Janashia de Géorgie. Le premier modèle découvert a été examiné par des chercheurs et a bénéficié du titre de trésor archéologique.
Le salamouri se révèle être un instrument polyvalent, permettant aux musiciens de créer une variété de sonorités.
Les deux variantes de cet outil musical se distinguent par leur matériau, leur configuration, leur étendue sonore et leur résonance.
Le modèle sans langue est équipé de 8 touches à l’avant, parfois complétées par une clé à l’arrière. La première touche avant est positionnée à 13 cm de la tête, tandis que les 6 touches suivantes sont espacées de 3 cm chacune. Principalement fabriqué à partir de canne, d’abricotier, de roseau ou de sureau, il s’amincit légèrement vers l’extrémité pour faciliter le souffle. Cette variante, utilisée principalement dans certaines régions de l’est de la Géorgie, offre une gamme diatonique d’une octave, qui peut évoluer en soufflant assez fort.
Le salamouri avec langue possède également 8 touches à l’avant et une touche arrière. Répandu dans toute la Géorgie, il est souvent accompagné du tambour doli. L’anche, une petite embouchure de 1,2 à 1,5 cm à l’intérieur du tuyau, est souvent conçue à partir de bois de noyer ou d’abricotier. Bien que plus petit, ce modèle offre des capacités techniques considérablement supérieures, avec un son plus riche et une gamme sonore plus étendue.
Sa fabrication, plus complexe, nécessite l’expertise d’un maître expérimenté. Avec une gamme diatonique d’une octave, le bois doit être soigneusement droit, coupé avec précision et percé de manière uniforme. L’anche est fixée à la tête du tube, puis délicatement coupée pour permettre l’évacuation de l’air. Les 8 touches ovales sont découpées le long du tube, espacées de 2 cm, et une neuvième touche est ajoutée du côté opposé.
Les joueurs professionnels de salamouri affirment qu’il existe une différence entre les techniques de jeu sur les deux versions. Le modèle avec anche est plus difficile à jouer que celui sans anche. Cependant, il est possible de jouer n’importe quelle mélodie sur le premier. Les capacités techniques du deuxième sont, quant à elles, limitées.
Pour produire des notes spécifiques, il suffit de placer et de soulever habilement les doigts tout en soufflant légèrement dans l’instrument. Par exemple, le do de la première octave est obtenu en couvrant le salamouri avec les doigts et en soufflant doucement. Cette sonorité est accompagnée du son distinctif « T ». La manipulation précise des doigts permet d’obtenir successivement les notes ré, do, mi, fa, sol, la et si (si soufflé fort) . En recouvrant complètement les doigts et en soufflant fort, le do de la deuxième octave est produit. Les autres notes de cette octave sont obtenues en levant les doigts de manière appropriée et en soufflant plus vigoureusement.
Voici quelques accords possibles sur différentes versions de cet outil musical :
Lors de la conception de cette flûte géorgienne, les fabricants tiennent compte des autres instruments avec lesquels elle va être jouée pour définir la gamme d’octaves. Ils peuvent concevoir deux types : la partie I et la partie II (accord unisonique).
La méthode d’apprentissage du salamouri est similaire à celle d’autres types de flûtes. Les bases de cet outil musical exigent des connaissances et des techniques de base. Grâce aux nombreuses ressources en ligne, il est possible d’apprendre facilement chez soi. Les écoles de musique dispensent également des cours pour ceux qui recherchent la compétition amicale et la progression rapide grâce à l’interaction avec d’autres élèves. Enfin, l’engagement d’un professeur de musique personnel permet d’acquérir des bases solides ainsi que des conseils personnalisés d’un expert.
Le temps nécessaire pour maîtriser le salamouri dépend du niveau d’effort investi, des motivations individuelles et de l’influence de l’enseignant. Cela peut varier de quelques mois à plusieurs années, en fonction de la fréquence et de la durée des sessions de pratique, ainsi que de la qualité de l’enseignement reçu. Le contrôle de la respiration, la forme de la bouche et le placement des doigts influencent également la durée de l’apprentissage. Toutefois, comme pour l’apprentissage de tout autre instrument de musique, ces aspects peuvent être contrôlés avec la pratique et l’entraînement.
Pour maintenir son salamouri en bon état et minimiser les coûts de réparation à long terme, quelques conseils pratiques sont à suivre.
Tout d’abord, veillez à toujours rincer votre bouche avant de jouer. Nettoyez soigneusement votre instrument après chaque usage avec un chiffon. Utilisez un pinceau à poils doux pour dépoussiérer le mécanisme. Aussi, rangez votre flûte dans un étui approprié, dans un endroit à température ambiante, pour éviter tout choc et toute variation de température. Enfin, il est recommandé de consulter un technicien qualifié pour des ajustements spécifiques.
Le choix entre un modèle de salamouri sans ou avec manche dépend de vos préférences personnelles, de votre style de jeu et de vos habitudes musicales. Le premier est plus compact et plus facile à manipuler, tandis que le deuxième offre une prise en main plus complexe. Le manche peut offrir un meilleur contrôle de l’appareil et permettre une position plus naturelle des mains, ce que recherchent certains musiciens en fonction de leur style de jeu.
Le salamouri est adapté aussi bien aux débutants qu’aux musiciens avancés et aux experts. France Minéraux constitue l’adresse à privilégier pour acquérir un instrument à vent de qualité. La plateforme propose également une gamme variée de flûtes adaptées à tous les budgets, disponibles en différentes tailles et caractéristiques.