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Qanun

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Caractéristiques du Qanun

  • Classification : instrument à cordes pincées
  • Pays d’origine : Assyrie ou Grèce
  • Matériaux : bois pour la caisse de résonance, la table d’harmonie et les chevilles ; boyau, nylon ou fluorocarbone pour les cordes ; plastique, os, ivoire, corne ou écaille pour les plectres ; cuivre ou métal maillechort pour les leviers
  • Tessiture : jusqu’à 3,5 octaves
  • Genre de musique : arabe
  • Musiciens célèbres : Tamburi Cemil Bey (1871 – 1916), Anzhela Atabekyan (11 avril 1938), Göksel Baktağir (1966), Ahmet Meter, Aytaç Doğan (6 janvier 1976), Halil Karaduman (1959 – 2012), Julien Jalâl Eddine Weiss (18 octobre 1953 – 2 janvier 2015), Christine Zayed, Abd El Fattah Al Mansi, Panos Dimitrakopoulos, Ahmed Mneimneh…
  • Chanson emblématique : Fis fis tziganes (Ahmet Meter, 1994), Efsane (Ahmet Meter)…

Tout savoir sur le qanun : caractéristiques, historique, place dans la culture, fonctionnement, apprentissage et guide d’achat

Le qanun (qânûn) fait partie de la famille des cithares sur table. Il est également connu sous d’autres appellations : kanoun, kanun, kalong, qanoun, kanonaki, quanoun et kanon. Cet instrument à cordes pincées est le descendant de l’ancienne harpe. Il occupe une place importante dans la musique arabe, mais est aussi désormais apprécié des musiciens occidentaux.

Description du qanun

Le qanun est composé de six éléments :

  • Les cordes se regroupent en trois pour résonner le son dans chaque frette, également appelée « chœur ». En tout, cet instrument dispose de 22 à 27 frettes. Par exemple, s’il a 26 chœurs, il possède 78 cordes.
  • La caisse de résonance reçoit et amplifie la vibration produite par les cordes. D’une épaisseur comprise entre 3 et 10 cm, elle peut être triangulaire, rectangulaire ou trapézoïdale. Les luthiers la fabriquent souvent en bois, généralement en noyer, en acajou, en érable ou en épicéa.
  • La table d’harmonie est une pièce de bois située en dessous des cordes. Certains l’ornent de mosaïques, tandis que d’autres la percent de trois à quatre rosaces.
  • Trois à quatre peaux tendues sous les chevalets amplifient davantage le son des cordes. Elles sont souvent en peau de poisson, mais peuvent aussi être synthétiques.
  • Généralement fabriquées en ébène, les chevilles servent à accorder l’instrument de musique.
  • En cuivre ou bien en métal maillechort, les leviers aident également à l’accordage du kanoun. Des micro-intervalles comme les commas (modèle turc) et les quarts de ton (modèle arabe) s’ajoutent à ces éléments. Ainsi, la première version a entre 5 et 12 leviers, tandis que la deuxième en détient entre 2 et 6. Le kanun grec ou arménien, quant à lui, a entre 1 et 4 leviers, ce qui permet de réaliser des progressions par demi-ton.
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Tous les joueurs de qanoun qui se respectent possèdent trois accessoires. On cite les bagues en métal, les clés pour faire tourner les chevilles et les plectres. Qu’ils soient en plastique, en os, en ivoire, en corne ou en écaille, ces derniers servent à gratter les cordes.

Origine et histoire du qanun

Étymologiquement, le mot « qanun » vient du grec ancien canon qui signifie « règle ». En arabe, il veut dire « loi ».

Cet instrument de musique est vraisemblablement une évolution de l’ancienne harpe, d’où son origine assyrienne ou grecque. Il aurait été inventé par Ibn Hallegan, mais aucun document historique n’atteste cela. Depuis le Xe siècle, il occupe une place importante dans la musique arabe. La plus ancienne mention littéraire de cet instrument à cordes pincées apparaît dans les contes des Mille et Une Nuits.

Pendant l’Empire ottoman (1808-1839), notamment sous le règne du sultan Mahmut II, Omer Efendi introduit le kanoun à Istanbul. Ce musicien originaire de Damas, capitale de la Syrie, a été le premier à fixer des chevilles à son instrument. Depuis, de nombreux interprètes amateurs, y compris des femmes turques, ont émergé.

Si les cordes étaient en boyau de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle, elles sont désormais en nylon ou en fluorocarbone. Cette dernière matière est plus durable et donne un son plus puissant.

Le qanun et la culture

Le qanun est un instrument clé de la musique byzantine, c’est-à-dire la musique religieuse et profane de l’Empire romain d’Orient. Celle-ci consistait à créer des hymnes et des chants accompagnant les textes grecs utilisés pendant les festivals, à l’occasion du cérémonial de cour…

L’Académie du Royaume du Maroc organise le festival international du kanun afin de rendre hommage à des compositeurs, de former une nouvelle génération de musiciens… La sixième édition a eu lieu en novembre 2023.

Par ailleurs, la richesse de la palette sonore du kanoun lui permet de demeurer un instrument traditionnel de la culture arabe. Il trouve aussi sa place dans les musiques occidentales, notamment le jazz, grâce aux tonalités aiguës et graves qu’il offre.

Réglage, fonctionnement et entretien du qanun

Il est important de connaître le fonctionnement d’un qanun et de savoir comment l’accorder et l’entretenir avant d’en acquérir un.

Qanun : lutherie

Pendant l’Empire byzantin, cet instrument de musique ne permettait qu’un jeu monophonique avec la main droite. Le pouce de la main gauche devait appuyer sur les cordes afin de modifier la longueur de la partie pincée et de réaliser les modulations. Toutefois, cette technique de jeu était difficile. Afin d’altérer plus facilement les notes, des leviers étaient installés près des chevilles par des luthiers de l’Empire ottoman. Le chevalet était également placé sur une série de quatre à cinq éléments en peau de poisson, ce qui améliorait le volume et le timbre du son.

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Qanun : accord

Le qanun arabe est accordé selon la gamme d’ut majeur, notamment à partir du sol n° 2. Vu le nombre de cordes, l’accordage peut être fastidieux, surtout par temps humide. Quoi qu’il en soit, l’accordeur doit placer la clef sur la cheville correspondante et la tourner. Pendant cette opération, il a intérêt à appuyer énergiquement afin que la cheville demeure fixée dans le trou. Les cordes qui jouent les aigus se trouvent au sommet de la caisse de résonance, tandis que celles des graves se situent à sa base. Une fois accordées, elles prennent toutes le nom des notes.

Afin d’optimiser le réglage d’un kanoun, il est aussi possible d’utiliser des applications mobiles ou des appareils spécialisés.

Qanun : technique de jeu

Le qanun peut être joué en solo, en accompagnement d’un chanteur, en renfort d’un instrument à percussion ou dans un ensemble. Le musicien (kanounji) s’assoit et place l’instrument sur ses genoux ou sur une table. Il pince les cordes avec ses index ou à l’aide de plectres. Concrètement, son pouce droit doit être placé derrière ou sur la corde précédant celle qu’il souhaite frapper. Son index est levé, puis vient frapper la corde de manière à ce que le plectre la pince perpendiculairement en touchant simultanément les trois cordes.

Ses mains ne sont pas toujours symétriques pour diverses raisons. La droite s’occupe de la mélodie en pinçant la corde située au milieu ou avant le cadre des peaux de résonance. La gauche joue également la mélodie, mais à une octave en dessous. Elle s’attaque aux cordes au même moment ou avec un léger décalage, produisant ainsi une syncope. La main gauche joue aussi les notes en arpège, mais pas simultanément. Elle s’occupe des ornementations : l’harmonique, le pizzicato, le vibrato, le glissando, l’étouffement et le trémolo. Enfin, elle manie les leviers de modulation.

Qanun : entretien

Aucun geste spécifique n’est requis pour entretenir un qanun. En revanche, comme tous les instruments à cordes, il est judicieux de le ranger dans une atmosphère dotée de 30 à 40 % d’humidité. Afin de garder le bon taux pendant l’été, il est possible d’utiliser un humidificateur d’instrument ou un climatiseur.

Il arrive que les chevilles glissent pendant l’hiver, car elles se contractent à cause de l’air sec. Le cas échéant, il suffit d’accorder à nouveau les cordes. Le réajustement des chevilles s’impose si elles continuent à glisser ou à tourner de manière inégale. Si celles-ci sont difficiles à tourner, il est nécessaire de les lubrifier.

Pour maintenir une qualité de son idéale, les musiciens professionnels et expérimentés changent leurs cordes tous les six mois.

Enfin, il est toujours important de bien se laver les mains avant de jouer.

Apprentissage d’un qanun

Une expérience avec d’autres types de cithare (guitare, harpe…) s’avère utile pour l’apprentissage du qanun. Quoi qu’il en soit, il est toujours préférable de faire appel à un professeur qualifié.

Les cours de kanun tournent autour de l’emploi du solfège, de l’acquisition des techniques de jeu et de l’improvisation. Les formations concernent aussi les gestuels requis, y compris la tenue de l’instrument, la coordination des mains et la pose du corps.

Les écoles de kanoun prévoient généralement l’interprétation des répertoires classique et moderne. Les chefs-d’œuvre des grands maîtres tels que Halil Karaduman, Tamburi Cemil Bey et Göksel Baktağir sont étudiés.

Guide d’achat d’un qanun

Acheter un qanun neuf est plus judicieux en vue de garantir la qualité de ses composants. Plusieurs éléments sont à prendre en compte, pour ne citer que la solidité des pièces de réglage, des matériaux et des cordes. Il est crucial d’identifier vos besoins et vos préférences, si vous souhaitez acquérir un qanoun arabe ou turc. Le choix de la peau de résonance est aussi important. La vraie peau garantit un son exceptionnel, tandis que celle en plastique offre une meilleure durabilité. Vérifiez si le chevalet est aligné correctement avec les cordes. Avant tout achat, n’oubliez pas d’essayer l’instrument de musique. 

Si vous recherchez un qanun ou tout autre instrument à cordes de qualité, fiez-vous à des sites comme France Minéraux.

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