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Pyrophone

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Caractéristiques du pyrophone

  • Classification : instrument à feu
  • Pays d’origine :
  • Matériaux : bois et cristal
  • Tessiture : trois octaves
  • Genre de musique : musique classique
  • Musiciens célèbres : Georges Frédéric Eugène Kastner (1852 – 1882)
  • Chanson emblématique : « God save the Queen » de Théodore Lack

Tout savoir sur le pyrophone : ses caractéristiques, son historique, son fonctionnement, sa place dans l’histoire de la musique et ses critères d’achat

Le pyrophone, également connu sous le nom d’« orgue à feu » ou « orgue à flammes », est un instrument musical rare et unique. Il a été conçu pour produire de la musique à l’aide de flammes et de chaleur. Bien qu’il ne soit pas populaire, il a trouvé sa place dans des événements spectaculaires et des performances artistiques.

Description du pyrophone 

La forme du pyrophone rappelle celle d’un orgue. Cependant, il se distingue par l’utilisation novatrice de flammes d’hydrogène, ou flammes chantantes, pour mettre en vibration des tuyaux en verre. 

Cet instrument est composé d’un clavier, d’un pédalier et de nombreux tuyaux en cristal présentant des longueurs variées. Chaque tube, semblable à celui d’un orgue traditionnel, est équipé d’un labium qui, lorsqu’il entre en contact avec la flamme, provoque des vibrations. Le son et la musique sont contrôlés par des brûleurs libérant plusieurs petites flammes, généralement entre 6 et 16, ajustés avec précision pour chaque tube. Ainsi, l’action sur une touche du clavier provoque la division de la flamme épaisse dans les tuyaux, créant ainsi la note musicale souhaitée.

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Ce joyau musical couvre chromatiquement trois octaves, grâce à des tuyaux de 4, 8 et 16 pieds, soit 121, 243 et 487 cm environ. Son timbre est semblable à celui de la voix humaine. La manipulation des curseurs et la variabilité des dimensions des tubes permettent de moduler le son à volonté, créant une expérience musicale et artistique hors du commun.

En assemblant avec précision plusieurs tuyaux en verre, chacun correspondant à une note spécifique. En les connectant à un ou plusieurs claviers, l’orgue de feu se transforme en un véritable instrument de musique. Il marie l’aspect visuel spectaculaire des flammes dansantes avec une palette sonore riche et expressive.

Origine et histoire du pyrophone

L’invention du pyrophone remonte à l’année 1875, attribuée à Georges Frédéric Eugène Kastner, musicien et physicien alsacien. 

Débuts du pyrophone 

Les prémices de ce matériel musical remontent vers la fin du XVIIIe siècle. En 1777, Byron Higgins a été le premier à expérimenter son système particulier. Il avait utilisé de l’hydrogène brûlant au fond d’un tube de verre ouvert, et avait souligné une possible production de son avec une flamme placée dans un tube. 

En 1818, le scientifique anglais Michael Faraday a attribué ses tonalités à des explosions très rapides. Plus tard, le physicien John Tyndall a démontré que les flammes dans un tube pouvaient résonner. Cependant, elles doivent être positionnées à environ un tiers de la longueur du tube. Ainsi, des explosions sont générées à une vitesse correspondant à la fondamentale ou à l’une des harmoniques du tube.

Naissance du pyrophone

Frédéric Kastner a conçu le pyrophone pour apporter de nouveaux effets musicaux au sein d’orchestres et de concerts. Ses expériences sur les flammes chantantes l’ont amené à découvrir un théorème d’acoustique novateur, présenté dans un mémoire à l’Académie des sciences de Paris. Présenté à l’Exposition universelle de Vienne en 1873, l’orgue à flammes a attiré l’attention en tant qu’instrument hybride, relevant à la fois de la physique et de la musique.

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Évolution historique du pyrophone

Kastner a déposé un brevet pour le pyrophone à la veille de Noël 1874. Le compositeur français Charles Gounod a tenté de l’intégrer dans son opéra « Jeanne d’Arc » en 1873, mais il a reçu des retours négatifs du public. Cinq années plus tard, il a été présenté à l’Exposition de Paris.

Malheureusement, Kastner est mort en 1882, à l’âge de 30 ans. L’instrument a été présenté au public par sa mère lors de l’International Exhibition of Inventions en 1885 à Londres. À cette époque, des personnalités notables telles que Henry Dunant, fondateur de la Croix-Rouge, ont tenté de trouver des débouchés commerciaux pour cette idée novatrice. Cependant, l’orgue à flammes a rencontré des difficultés, notamment lorsqu’un des premiers exemplaires a explosé pendant un concert, blessant l’organiste et entravant son succès initial.

Fonctionnement du pyrophone

Le pyrophone est alimenté par la combustion de l’hydrogène. Son auteur a choisi ce dernier en raison de son caractère abordable et facile à préparer. 

Les basiques du pyrophone

Bien que cet instrument partage certaines similitudes avec le calliope à vapeur, la principale différence réside dans la nature de la combustion. Alors que le calliope présente une combustion externe à la cavité résonante, lui conférant un staccato distinct, l’orgue de feu fonctionne grâce à une combustion interne. Cette nuance, en apparence mineure, revêt une importance significative. En effet, cette dernière offre un contrôle plus étendu sur la production sonore en manipulant la combustion propre à chaque chambre résonante. Contrairement au calliope, le pyrophone régule l’explosion elle-même pour produire la tonalité désirée.

Ce matériel musical est habituellement alimenté au propane. Toutefois, des unités mobiles fonctionnant à l’essence ont été construites pour se connecter aux collecteurs d’admission de carburant des automobiles. Cette technique utilise les bougies d’allumage, le câblage et d’autres éléments pour déclencher l’explosion dans une ou plusieurs chambres. 

À l’époque de Kastner, l’obtention de différentes couleurs n’était pas envisageable. De nos jours, elles peuvent être produites grâce à l’ajout de sels aux flammes.

La production sonore du pyrophone

Selon le théorème de son créateur, le fonctionnement du pyrophone repose sur la disposition de deux flammes à la même hauteur à l’intérieur d’un tube. Lorsqu’elles sont écartées, les flammes vibrent, et le son se manifeste. Inversement, lorsque celles-ci sont rapprochées, le son cesse. Les caractéristiques de la tonalité, telles que le timbre, la hauteur et l’intensité, dépendent des dimensions du tube.

Chaque touche du clavier du pyrophone est connectée à un tube de cristal dont les dimensions sont calculées pour produire une sonorité correspondant à la position de la touche. Des curseurs mobiles sont placés sur la surface extérieure du cylindre de cristal. Ceux-ci permettent de régler le son de chaque tube, similaire à l’accordage d’un piano. Contrairement à ce dernier, l’orgue de feu ne possède pas de fils métalliques, mais des curseurs en carton qui sont baissés ou haussés.

Lorsque l’instrument est réglé, les petites flammes d’hydrogène brûlent dans les tubes de cristal. Ainsi, le musicien peut produire des sons successifs en frappant les touches du clavier. Une de ses caractéristiques les plus intéressantes est le timbre exceptionnel de ses sons, qui, entre des mains habiles, offre une musique suave rappelant les voix humaines.

Le pyrophone dans la culture 

Initialement privilégié au sein des concerts, le pyrophone a surtout été exploité pour accompagner des pièces de plain-chant, créant ainsi une atmosphère sonore unique. 

Le pianiste français Théodore Lack demeure le seul compositeur à avoir consacré des compositions spécifiques à cet instrument. Il a produit plusieurs pièces, parmi lesquelles figure un arrangement de l’hymne God Save the Queen. Cette version a été présentée à la Royal Society of Arts le 17 février 1875. L’orgue de feu a également inspiré le compositeur allemand Wendelin Weißheimer. Ce dernier a composé Five Sacred Sonnets for Voice, Flute, Oboe, Clarinet, Pyrophone and Piano en 1880. 

Par ailleurs, Kastner a rédigé un ouvrage dédié à son instrument, qui a attiré l’attention du quotidien britannique The Times. Cependant, il n’a connu qu’un succès restreint. Depuis la mort de son créateur, le pyrophone a été exposé et joué occasionnellement. Le modèle original a été fait don au South Kensington Museum par Henry Dunant.

Malgré sa rareté, il est possible d’apprécier l’œuvre de Kastner en pleine action. Peckham’s Experiment 1 a par ailleurs produit des créations artistiques captivantes, accompagnées de fichiers audio et vidéo de qualité.

À ce jour, des artistes continuent de repousser les limites de cet instrument en construisant des modèles qui intègrent des systèmes MIDI. 

Achat du pyrophone

Le pyrophone a trouvé sa résidence dans des musées en raison de son statut d’instrument exceptionnel. Il est souvent exposé dans des institutions muséales, où son histoire, son fonctionnement unique et son lien avec la musique expérimentale peuvent être explorés par le public. 

Si la musique vous intéresse, rendez-vous sur France Minéraux. Vous y découvrirez une large variété d’instruments de qualité.

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