Fonctionnement du pyrophone
Le pyrophone est alimenté par la combustion de l’hydrogène. Son auteur a choisi ce dernier en raison de son caractère abordable et facile à préparer.
Les basiques du pyrophone
Bien que cet instrument partage certaines similitudes avec le calliope à vapeur, la principale différence réside dans la nature de la combustion. Alors que le calliope présente une combustion externe à la cavité résonante, lui conférant un staccato distinct, l’orgue de feu fonctionne grâce à une combustion interne. Cette nuance, en apparence mineure, revêt une importance significative. En effet, cette dernière offre un contrôle plus étendu sur la production sonore en manipulant la combustion propre à chaque chambre résonante. Contrairement au calliope, le pyrophone régule l’explosion elle-même pour produire la tonalité désirée.
Ce matériel musical est habituellement alimenté au propane. Toutefois, des unités mobiles fonctionnant à l’essence ont été construites pour se connecter aux collecteurs d’admission de carburant des automobiles. Cette technique utilise les bougies d’allumage, le câblage et d’autres éléments pour déclencher l’explosion dans une ou plusieurs chambres.
À l’époque de Kastner, l’obtention de différentes couleurs n’était pas envisageable. De nos jours, elles peuvent être produites grâce à l’ajout de sels aux flammes.
La production sonore du pyrophone
Selon le théorème de son créateur, le fonctionnement du pyrophone repose sur la disposition de deux flammes à la même hauteur à l’intérieur d’un tube. Lorsqu’elles sont écartées, les flammes vibrent, et le son se manifeste. Inversement, lorsque celles-ci sont rapprochées, le son cesse. Les caractéristiques de la tonalité, telles que le timbre, la hauteur et l’intensité, dépendent des dimensions du tube.
Chaque touche du clavier du pyrophone est connectée à un tube de cristal dont les dimensions sont calculées pour produire une sonorité correspondant à la position de la touche. Des curseurs mobiles sont placés sur la surface extérieure du cylindre de cristal. Ceux-ci permettent de régler le son de chaque tube, similaire à l’accordage d’un piano. Contrairement à ce dernier, l’orgue de feu ne possède pas de fils métalliques, mais des curseurs en carton qui sont baissés ou haussés.
Lorsque l’instrument est réglé, les petites flammes d’hydrogène brûlent dans les tubes de cristal. Ainsi, le musicien peut produire des sons successifs en frappant les touches du clavier. Une de ses caractéristiques les plus intéressantes est le timbre exceptionnel de ses sons, qui, entre des mains habiles, offre une musique suave rappelant les voix humaines.
Le pyrophone dans la culture
Initialement privilégié au sein des concerts, le pyrophone a surtout été exploité pour accompagner des pièces de plain-chant, créant ainsi une atmosphère sonore unique.
Le pianiste français Théodore Lack demeure le seul compositeur à avoir consacré des compositions spécifiques à cet instrument. Il a produit plusieurs pièces, parmi lesquelles figure un arrangement de l’hymne God Save the Queen. Cette version a été présentée à la Royal Society of Arts le 17 février 1875. L’orgue de feu a également inspiré le compositeur allemand Wendelin Weißheimer. Ce dernier a composé Five Sacred Sonnets for Voice, Flute, Oboe, Clarinet, Pyrophone and Piano en 1880.
Par ailleurs, Kastner a rédigé un ouvrage dédié à son instrument, qui a attiré l’attention du quotidien britannique The Times. Cependant, il n’a connu qu’un succès restreint. Depuis la mort de son créateur, le pyrophone a été exposé et joué occasionnellement. Le modèle original a été fait don au South Kensington Museum par Henry Dunant.