Le tumbi est spécifiquement utilisé par les charmeurs de serpents. Le son produit est empreint d’extase, d’ivresse et de transe, permettant en apparence d’hypnotiser l’animal. Le musicien crée également une ambiance dramatique pour divertir la foule. En réalité, les serpents n’entendent pas, car ils ne sont pas pourvus d’ouïes. Ils réagissent aux vibrations sonores du tumbi et aux gestes du musicien.
Origines et histoire du pungi
Le pungi est un instrument originaire du Moyen-Orient, au vu de ses caractéristiques organologiques. Les populations itinérantes l’ont importé en Inde, et il serait parvenu jusqu’en Chine grâce aux marchands qui ont emprunté la route des épices. Les Manouches Dhoads, venant du Rajasthan, ont contribué à son introduction en Europe.
Les charmeurs de serpent
Être charmeur de serpent correspond à une occupation à part entière en Inde. Les saperas, sous-caste professionnelle, sont aptes à chasser et à charmer les serpents. Les habitants font appel à leur service pour sortir ces reptiles en cas d’intrusion dans leur domicile. De même, en cas de morsure, ils peuvent extraire le venin de la victime.
Tandis que des citoyens et des associations réclament l’arrêt immédiat de la pratique, les charmeurs de serpent manifestent dans le but de réclamer le droit d’exercer leur métier. Entre-temps, les membres de cette caste ne peuvent que continuer leur occupation afin de nourrir leurs familles.
La protection des animaux
En 1972, le parlement indien a ratifié le Wildlife Protection Act, loi protégeant les animaux sauvages, dont le cobra. L’activité des charmeurs de serpents est devenue illégale dans le pays. En effet, elle est considérée comme une maltraitance envers les animaux. Cependant, les sanctions spécifiques à son interdiction n’ont pas été initialement très strictes.
Après une révision ultérieure de la loi, des mesures plus sévères ont été mises en place. Dans les années 2000, les sanctions ont été renforcées, mettant les saperas dans des situations précaires, vu qu’il s’agit de leur métier principal.