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Pédale de fuzz

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Caractéristiques de la pédale de fuzz

  • Classification : instrument électronique
  • Pays d’origine : États-Unis
  • Matériaux : plastique, métal
  • Tessiture :
  • Genre de musique : rock, heavy metal, blues
  • Musiciens célèbres : Keith Richards (né en 1943), Jeff Beck (1944-2023), Jimi Hendrix (1942-1970), Pete Townshend (né en 1945), David Gilmour (né en 1946)
  • Chanson emblématique : « The Fuzz », 1961, Grady Martin ; « (I can’t get no) Satisfaction », 1965, The Rolling Stones

Tout savoir sur la pédale de fuzz : ses caractéristiques, son historique, sa place dans la culture, son fonctionnement, ses réglages et ses critères de choix

La pédale de fuzz pour guitare électrique est un équipement qui produit un son extrême et granuleux. Elle a gagné en popularité dans les années soixante, notamment grâce à des artistes tels que Jimi Hendrix, qui ont contribué à populariser sa sonorité distinctive. Cet outil est utilisé dans divers genres musicaux, du rock au blues, en passant par le heavy metal, offrant aux musiciens un moyen créatif de sculpter leur son.

Description de la pédale de fuzz

La pédale de fuzz est un appareil musical principalement utilisé en association avec la guitare et la basse électrique. Cette boîte à effet a pour but de créer une saturation du signal afin de lui donner une coloration singulière. Par ailleurs, le terme fuzz est un mot anglais signifiant « duvet », il a été créé par le guitariste américain Grady Martin en 1961. Il décrit le son feutré avec des notes aiguës et un long sustain que l’appareil produit.

Cet appareil crée son effet en soumettant le signal électrique d’entrée de la guitare à un écrêtage intense. La distorsion du son est proportionnelle à l’ampleur de cet écrêtage. Le rock, notamment psychédélique, est le genre qui apprécie le plus l’effet fuzz. Ce dernier fait même partie de ses traits sonores principaux. Sa tonalité est décrite comme intense et chaotique, en référence à cette musique particulièrement agressive.

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Origine et histoire de la pédale de fuzz

Dans la période s’étalant de 1940 à 1950, l’effet de distorsion était considéré comme une irrégularité commune dans les amplificateurs de guitare électrique. Certains musiciens ont commencé à l’exploiter délibérément. Ils l’ont expérimenté en poussant le volume à son maximum, puis en endommageant intentionnellement le haut-parleur ou les lampes.

Naissance du son fuzz

À ses débuts, le son fuzz était une création artisanale. Il s’est fait entendre pour la première fois en 1957, sur le morceau « The Train Kept a Rollin’ » du chanteur et guitariste américain Johnny Burnette suite à un défaut de l’amplificateur. Le groupe ayant apprécié le résultat, il décida de conserver la sonorité.

L’effet a été véritablement popularisé par le musicien de rock Link Wray en 1958. Il étendit son utilisation en inventant simultanément le « gros son », avec les chansons « Rumble » et « Aces of Spades ».

En 1961, Grady Martin lui attribua son nom officiel, suite à la sortie de la chanson « The Fuzz », dont la mélodie était jouée avec une guitare distordue.

Premier modèle de pédale de fuzz

L’impact historique de l’effet réside dans son statut de pionnier, étant le premier à être incorporé dans une pédale.

Le fabricant de guitares acoustiques Gibson créa en 1962 la pédale nommée « Maestro Fuzz Tone ». L’ingénieur Glenn Snoddy, en collaboration avec Grady Martin, s’était engagé à reproduire l’effet présent dans le morceau « The Fuzz ». Avec l’aide d’un autre ingénieur, Revis Hobbs, ils élaborèrent un circuit intégrant des transistors au germanium. Après sa sortie, ce modèle fut commercialisé comme un dispositif conçu pour reproduire fidèlement le son des instruments à cuivres et ceux à vent.

En 1965, la popularité de cet effet connut une rapide ascension lorsqu’il fut utilisé par Keith Richards du groupe The Rolling Stones. Il est à l’origine de la sonorité unique du riff de la chanson « (I Can’t Get No) Satisfaction ».

Évolution de la pédale de fuzz

En 1965, le guitariste britannique Vic Flick voulut modifier sa Maestro Fuzz Tone. L’électronicien Gary Hurst modifia le circuit en augmentant la tension à 9 V et en intégrant des composants supplémentaires. Cette adaptation conduisit à la création d’une nouvelle pédale, connue sous le nom de « Tone Bender ».

La commercialisation de cette dernière a été réalisée par la marque Sola Sound, et a engendré plusieurs versions, la plus aboutie étant la Tone Bender Professional MK2. Plus tard, cette dernière a été distribuée par le fabricant d’instruments Vox. Elle a été adoptée par les Beatles ainsi que par Jeff Beck du groupe Yardbirds.

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1966

En 1966, les techniciens de la société Mosrite créaient la Fuzzrite, une pédale de fuzz destinée au musicien américain Leo LeBlanc. Elle marchait avec des transistors au germanium au début, mais en raison de la sensibilité de ces derniers à la chaleur, l’entreprise prit la décision de les remplacer par des modèles en silicium. Cette version devint populaire grâce à la chanson « In-A-Gadda-Da-Vida » du groupe Iron Butterfly. Ce dernier est reconnu comme l’un des précurseurs du style musical heavy metal.

La Fuzz Face est probablement le modèle le plus connu. Son invention en 1966 est attribuée au concepteur et fabricant d’instruments anglais Ivor Arbiter au Royaume-Uni. Ce dernier s’était inspiré des versions précédentes, telles que la Mestro Fuzz Tone et la Sola Sound Tonebender.

1970

En 1970, les pédales de fuzz perdaient progressivement en popularité à mesure que les autres boîtes à effet (overdrive et distorsion) gagnaient du terrain grâce à un son plus clair. En même temps, les amplificateurs étaient dotés d’une commande principale, offrant la possibilité d’atteindre une saturation élevée sans forcément accroître le niveau sonore global. Les genres musicaux émergents, tels que le hard-rock, privilégiaient, quant à eux, la saturation des amplificateurs.

1990

En 1990, l’effet fuzz fit un retour en force dans le genre stoner rock. Ses sonorités puissantes, riches et lourdes sont particulièrement appréciées dans ce style musical. Elle connut également un regain d’intérêt en 2000 grâce à des groupes qui recréaient le son caractéristique des années soixante. Il s’agissait, entre autres, de formations telles que The Black Keys, Tame Impala et The White Stripes.

Cette période marque une véritable renaissance de cet appareil musical. De nombreux fabricants, en particulier les artisans spécialisés dans les pédales « boutique », ne cessent d’améliorer les anciens modèles, tout en en créant de nouveaux dotés de fonctionnalités variées.

Place de la pédale de fuzz dans la culture

Cet équipement musical a rapidement acquis une notoriété significative, révolutionnant l’utilisation des guitares électriques. L’effet fuzz tient une place de choix dans l’histoire de la musique, notamment du rock. Au fil des décennies, de nombreux musiciens ont adopté cet outil.

Jimi Hendrix a largement contribué à le populariser. D’autres artistes l’ont aussi adopté, parmi lesquels figurent David Gilmour, Eric Johnson, George Harrison, Joe Bonamassa, ainsi que plusieurs formations de blues rock, de rock psychédélique et garage.

Le groupe britannique de rock The Who figure aussi parmi les grands utilisateurs de cet appareil. Le leader et compositeur principal, Pete Townshend, avait opté pour le modèle Super Fuzz.

Fonctionnement de la pédale de fuzz

La pédale de fuzz est désormais considérée comme un élément essentiel à la guitare électrique. Bien que certaines personnes la remplacent par une distorsion ou un overdrive, elle joue un rôle distinct. Elle est utile pour enrichir le spectre sonore pendant un jeu en solitaire. En ajustant certains paramètres de l’appareil, il est possible d’obtenir un son saturé de qualité.

Comment utiliser la pédale de fuzz ?

La maîtrise de la pédale de fuzz ne requiert pas de compétences spécifiques. Une oreille attentive suffit.

Gestion du volume

Le volume de la guitare a un impact significatif sur la manière dont l’outil altère le signal. Certains modèles peuvent agir comme de simples boosters ou comme des overdrives en fonction du volume. Les guitaristes expérimentés exploitent particulièrement ce paramètre.

Ajustement du gain

La deuxième étape consiste à ajuster la quantité de gain de la pédale de fuzz : elle varie en fonction du modèle. Elle peut être équilibrée ou abondante et difficile à maîtriser. Chercher à connaître cette valeur permet de découvrir les configurations, tout en apprenant les limites de l’outil. Toutefois, dans certains cas, ce dernier produit simplement trop de gain, ce qui est une caractéristique immuable.

Contrôle de la température

Si le circuit de la pédale de fuzz comporte essentiellement des éléments en germanium, la température est à surveiller. En effet, la chaleur altère le son, entraînant une perte de qualité. La version à base de silicone est moins sujette à ce problème.

En outre, ces paramètres peuvent être réajustés en cours de jeu selon les préférences sonores.

Comment est fabriquée la pédale de fuzz ?

Cet appareil existe en divers modèles  produits par différents fabricants, avec des caractéristiques distinctes.

Fuzz Face

De 1969 à 1975, le modèle Fuzz Face a été commercialisé par la marque Dallas Arbiter. Elle se décline en deux versions selon le matériau dont sont faits les transistors : en germanium ou en silicium. L’entreprise américaine Jim Dunlop a relancé sa commercialisation en 1993. Elle se distinguait de ses concurrentes grâce à deux atouts majeurs : son prix abordable et son esthétique.

Univox Super Fuzz

En 1967, la Psychedelic Machine, un appareil intégrant à la fois un phaser et une fuzz, a été créé par l’ingénieur japonais Fumio Mieda. Plus tard, ces deux effets ont été commercialisés indépendamment sous différents noms. Ce modèle, rebaptisé « Superfuzz », a ensuite été vendu par l’entreprise Univox en 1968. Il intégrait une octave supérieure et une inférieure, représentant ainsi le résultat des années d’expérimentation sur cet appareil.

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Big Muff

La pédale de fuzz Big Muff a été créée en 1969, suite à une collaboration entre le fondateur d’Electro-Harmonix, Mike Matthews, et Bob Myer. Cet appareil au design novateur se distinguait par une distorsion conséquente et un sustain prolongé. Le fonctionnement de son circuit reposait sur des filtres de tonalité et quatre transistors au silicium. À la différence de ses prédécesseurs, il génère un son imposant tout en préservant la précision et la clarté des notes.

Ce modèle était particulièrement prisé par des guitaristes renommés tels que David Gilmour. Grâce à ce dernier, l’effet est devenu un standard incontournable des guitares et des basses électriques.

Réglages et entretien de la pédale de fuzz

La pédale de fuzz doit être positionnée en amont de la chaîne d’effets, idéalement au tout début. Elle doit être connectée avant les effets de spatialisation tels que la reverb ou le delay. Seules les boîtes de fréquence et de wah-wah, ainsi que le compresseur et l’accordeur peuvent être placées avant elle. Si elle est branchée plus loin dans la chaîne, les résultats peuvent différer. Même s’ils ne sont pas nécessairement négatifs, ils sont souvent imprévisibles.

Le choix de placer l’overdrive après ou avant dépend entièrement des préférences individuelles en matière de son.

Il est conseillé d’essayer différentes options d’emplacement pour découvrir la meilleure combinaison.

Critères de choix pour l’achat de la pédale de fuzz

Avant l’achat d’une pédale de fuzz pour votre guitare, il est essentiel de tenir compte de l’utilisation prévue. Identifiez le genre musical dans lequel vous jouez fréquemment.

Pour les amateurs de rock classique, un modèle offrant un son chaleureux et vintage est la plus adaptée. Pour les passionnés de genres lourds, un modèle doté d’une distorsion et de réglages puissants est préférable. La fabrication et la réputation de la marque sont également des facteurs importants à considérer. Optez pour des marques bien établies, ayant une expertise solide dans la construction de pédales.

Germanium ou silicium

Lors de l’achat d’une pédale de fuzz, l’un des critères fondamentaux du choix réside dans les transistors, qu’ils soient en germanium ou en silicium.

Les premiers produisent des sonorités classiques et douces. Les modèles Fuzz Face utilisent spécifiquement ce type de transistor, créant un son chaud, vintage, accentué dans les médiums et moins prononcé dans les basses.

En revanche, les seconds génèrent un son plus net. Les versions équipées de ces composants sont moins sujettes à l’imprévisibilité, offrant une maîtrise accrue. Elles garantissent une cohérence et une fiabilité supérieures par rapport aux premiers, ce qui les rend relativement faciles à utiliser.

Nombre de transistors

Le nombre de transistors dans l’appareil exerce une incidence sur le son global.

Les Fuzz Face, équipés de deux transistors, sont les plus répandus.

Les Tone Bender, dotés de trois transistors, ont été les premiers à être inventés.

Les Big Muff, intégrant quatre transistors, se distinguent par une saturation et une compression prononcées. Elles sont largement employées par les musiciens grunges en raison de leur gain élevé.

Gain de la pédale

Le gain d’une pédale de fuzz correspond à la mesure de la distorsion ou de la saturation ajoutée au signal de la guitare. Ce paramètre se règle en fonction des préférences sonores et du style musical joué. Il est essentiel que votre équipement offre un niveau de contrôle adéquat sur ce critère, permettant ainsi d’ajuster la distorsion selon vos préférences.

Un gain élevé permet d’obtenir des sons saturés et puissants. Cette caractéristique convient aux genres plutôt agressifs comme le hard-rock ou le métal. En revanche, lorsqu’il est modéré, ce paramètre induit une légère saturation du son sans le rendre excessivement agressif. Cette option est conseillée pour les musiques douces telles que le blues ou le rock classique.

Le moyen le plus efficace consiste à expérimenter avec différentes boîtes et à ajuster le gain en fonction du résultat sonore recherché.

Fréquence d’égalisation

La fréquence d’égalisation (EQ) constitue un autre paramètre crucial d’une pédale de fuzz. Elle a un impact significatif sur le son de la plupart des appareils de distorsion et, par conséquent, sur la tonalité de la guitare. Malgré cela, lors des essais, il est impératif de mettre en avant le son brut de la guitare sans pour autant altérer le niveau sonore.

Pour déterminer l’EQ optimale, la meilleure option est d’effectuer plusieurs essais avec des réglages différents à chaque fois. S’il n’est pas possible d’effectuer des essais, par exemple lors d’un achat en ligne, consulter les retours des utilisateurs et/ou écouter des extraits de tests effectués avec le modèle peuvent être utiles.

Alimentation de la pédale

Les pédales fuzz peuvent être alimentées soit par des piles à usage unique, soit via une prise secteur reliée à une source d’alimentation en courant alternatif. Chacune de ces options présente ses propres avantages et inconvénients. Le choix entre les deux dépend de vos préférences personnelles.

D’une part, les piles offrent une grande praticité pour le transport, et évitent les tracas liés aux fils sur scène ou en studio. Cependant, leur autonomie est à surveiller. Pour éviter de fâcheuses interruptions pendant une performance live, ayez-en de rechange à portée de main.

D’autre part, l’alimentation par un adaptateur secteur, en plus des piles, garantit un usage ininterrompu. L’achat de ce dispositif implique un coût supplémentaire, soit un équipement supplémentaire à transporter.

Fonction true bypass

Les pédales de fuzz de qualité sont dotées de la fonction true bypass qui garantit la passivité de l’appareil lorsqu’il est éteint. Ainsi, le signal de la guitare se dirige directement vers l’amplificateur sans subir d’interférences. Cette caractéristique se révèle avantageuse pour les musiciens qui souhaitent retrouver rapidement le son de leur guitare sans avoir à démonter l’ensemble de la configuration.

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Ergonomie et solidité

Il est recommandé de choisir un modèle avec un design fonctionnel, favorisant une manipulation et une utilisation pratiques. Les boutons doivent être faciles à actionner avec le pied. La solidité de l’outil est aussi cruciale, assurant qu’il puisse résister à une pression significative.

En outre, le nombre et le type d’entrées et de sorties de l’appareil doivent être en adéquation avec vos besoins spécifiques et les instruments que vous utilisez.

Une fois votre choix établi, vous pourrez acheter votre pédale de fuzz sur le site de France Minéraux. N’hésitez pas à visiter la marketplace pour trouver l’appareil qui vous convient, en termes de prix et de qualité.

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