Caractéristiques d’une pédale d’effet 

La pédale d’effet est un petit appareil électronique essentiellement constitué de trois éléments. Tout d’abord, elle comporte une entrée de type jack qui reçoit le signal émis par l’instrument. Ensuite, un circuit électronique intégré traite ce signal afin de produire l’effet désiré. Enfin, une sortie de type jack permet de récupérer le signal traité, pouvant être envoyé vers un amplificateur ou vers d’autres pédales.

Ce dispositif est contenu dans un boîtier, généralement en métal ou en plastique. Il est manipulé par le pied grâce à un interrupteur de type bouton poussoir. Une diode électroluminescente est présente afin d’indiquer si l’effet est enclenché. Pour fonctionner, il nécessite une alimentation électrique, généralement fournie par une pile ou par un boîtier d’alimentation externe. 

Des potentiomètres sont aussi ident‬ifiés sur la pédale. Ils servent à régler manuellement différents paramètres. Certains modèles comportent des mini-interrupteurs permettant de contrôler d’autres fonctionnalités. Des versions plus avancées nécessitent parfois des réglages plus complexes, accessibles uniquement en démontant le boîtier.

D’autres offrent plusieurs fonctionnalités selon le fabricant. Cela peut inclure plusieurs interrupteurs, des systèmes de sauvegarde de presets, une connectivité MIDI et des ports USB.

Pédale d’égalisation

La pédale d’égalisation, aussi connue sous le nom d’« égaliseur », est un outil essentiel pour ajuster différentes fréquences, notamment les basses, les médiums et les aigus. Cet équipement, également désigné par le terme anglais equalizer (EQ), est employé pour filtrer ou amplifier différentes bandes de fréquence constituant un signal audio. Il trouve son utilité dans divers contextes tels que l’enregistrement sonore, le mixage et la sonorisation. L’effet en question peut être de type analogique ou numérique, disponible sous forme d’équipement matériel ou de logiciel. Il est souvent proposé sous forme de plug-ins optionnels.

Pédale de wah-wah

La wah-wah est un dispositif de filtrage passe-bande. Elle intègre une pédale d’expression, permettant un réglage continu de l’effet avec le pied. Employée principalement avec la guitare électrique et la trompette, elle altère la qualité vocale du son. 

Il existe également une variante de cette pédale, appelée l’« auto-wah ». Contrairement à son prédécesseur, cette dernière n’est pas contrôlée par le pied. Elle offre une modulation automatique déclenchée par l’attaque des notes. Elle se sert aussi d’un filtre passe-bande piloté par un circuit détecteur d’enveloppes. Cet élément ajuste l’ouverture du filtre en fonction de la dynamique du signal : plus l’instrument est joué fort, plus les aigus sont laissés passer par la pédale. Cette fonctionnalité en fait un outil prisé en funk, où la dynamique joue un rôle essentiel.

Certains types d’auto-wah reposent sur un oscillateur basse fréquence (LFO), ajoutant une variation supplémentaire à l’effet. Son avantage principal réside dans son déclenchement automatique, pratique pour les musiciens qui privilégient la mobilité ou qui jonglent avec plusieurs effets simultanément.

Origine et histoire de la pédale de filtre 

L’évolution historique de la pédale de filtre a été marquée par plusieurs étapes significatives, passant d’abord par la naissance du dispositif lui-même. 

Naissance de la pédale d’effet 

D’abord, l’invention du transistor en 1947 a permis la création de circuits électroniques compacts. Cela a ouvert la voie à l’usage de la technologie dans le domaine musical dans les années 1960. La première pédale (fuzz) est née en 1962, offrant une nouvelle manière de reproduire les sonorités d’instruments comme le saxophone, la trompette et le violoncelle. 

Dans les années 1980, l’avènement de l’électronique numérique a révolutionné l’industrie. Les versions numériques, échantillonnant le signal audio, permettent désormais des traitements plus complexes. Cette période a également vu l’émergence des appareils multi-effets, combinant plusieurs effets dans un seul boîtier.

Le marché a continué d’évoluer dans les années 2000, avec la montée en puissance des exemplaires produits en série à coût réduit. Les fabricants « boutique » se sont aussi développés, proposant des modèles artisanaux de haute qualité. La tendance au rétro s’est fortement affirmée, avec la reproduction des classiques. Les pédales originales vintages sont devenues des objets de collection prisés, souvent accompagnés d’une aura de prestige. Les nouvelles s’efforcent souvent de capturer le caractère authentique de celles-ci.

Évolution historique de la pédale de filtre

L’histoire des pédales de filtre est marquée par des innovations significatives ayant façonné l’évolution de la musique moderne.

À l’origine, le terme « wah-wah » provient de la sonorité d’une sourdine en métal utilisée par les trompettistes et trombonistes. Ils se servaient de cet outil dans le but de modifier le timbre de leur instrument. En ajustant l’ouverture d’un tube cylindrique, les musiciens obtenaient alors un effet similaire au son.

La pédale dédiée à cet effet a été élaborée par Brad Plunkett en 1966, lorsqu’il a intégré un potentiomètre dans le pédalier d’un orgue Vox Continental. Popularisée par des guitaristes emblématiques comme Frank Zappa et Jimi Hendrix, elle est devenue un élément essentiel dans de nombreux styles musicaux. Son emploi dans des hits tels que « Theme from Shaft  » d’Isaac Hayes a contribué à son succès auprès des musiciens.

En revanche, l’égaliseur a une histoire différente. Les premiers correcteurs de graves et d’aigus étaient le Baxandall et le Pultec EQP-1A. Depuis ces anciennes versions, l’appareil a évolué avec les progrès technologiques de l’audio analogique. L’avènement du numérique et de l’informatique spécialisée a conduit au développement de correcteurs logiciels plus adaptés.

Ces pédales de filtre ont connu des hauts et des bas au fil des décennies. La popularité de la wah-wah a décliné dans les années 1980, avec l’avènement de la new wave. Toutefois, elle a connu un renouveau avec l’émergence de groupes de rock, dont Guns N’ Roses et Metallica. En revanche, l’EQ a suivi une trajectoire plus stable, s’adaptant continuellement aux besoins changeants des musiciens et des producteurs. Il a tiré profit des avancées technologiques pour améliorer ses fonctionnalités et sa qualité sonore.

L’auto-wah est, quant à lui, principalement utilisé dans les genres funk et disco, tant pour la guitare que pour la basse.

D’un autre côté, l’égaliseur représente un outil plus subtil et exigeant, souvent réservé aux guitaristes expérimentés à la recherche d’un contrôle précis sur leur son. 

Fonctionnement de la pédale de filtre 

L’objectif des effets de filtre est d’accentuer, de diminuer ou de supprimer certaines fréquences au profit ou au détriment d’autres. Cette manipulation aboutit à une transformation considérable du signal initial produit par l’instrument, influençant ainsi le son qui sera finalement amplifié.

Ainsi, le fonctionnement d’une pédale de filtre, dont la wah-wah et l’égaliseur, repose sur la manipulation des fréquences audio pour altérer le timbre du son.

Pédale de wah-wah

Dans le cas de la pédale de wah-wah, celle-ci est équipée d’un filtre présentant une fréquence de coupure avec un pic de résonance. En actionnant le pédalier, la valeur de cette fréquence est modifiée. Baissé, il accentue les sonorités aiguës. En revanche, relevé, les graves sont mis en avant. Ce mouvement, synchronisé avec le jeu du musicien, génère le célèbre son « oua-oua » associé à l’effet. 

Pédale d’égalisation

L’EQ permet d’ajuster avec minutie les différentes fréquences, offrant la possibilité de modeler le timbre de l’instrument selon ses préférences. Son usage demande patience et finesse, mais il permet d’obtenir des résultats sonores riches et nuancés. En réglant les hauteurs de son, les guitaristes peuvent façonner leur sonorité de manière personnalisée.

Principes de fonctionnement

L’égalisation est un processus de sélection et de traitement de différentes bandes de fréquences sonores. En isolant ces bandes, il devient possible d’atténuer ou de renforcer les graves, les médiums ou les aigus, modifiant ainsi le timbre global du son. 

Il existe deux types principaux de pédales d’égalisation :

• l’égaliseur à bandes, aussi appelé « égaliseur graphique », qui permet de contrôler le volume de chaque bande de fréquences prédéfinie ( 500 Hz, 1 000 Hz, etc.) ;
• l’égaliseur paramétrique, qui sert à régler une plage de fréquences spécifique, tout en permettant la modification de l’amplitude de celle-ci.

Contrairement aux correcteurs traditionnels, l’EQ offre une intervention plus précise sur des bandes spécifiques. Cela évite la génération de nuisances telles que le souffle et la saturation. Les modèles professionnels peuvent même isoler et traiter des bandes de fréquences étroites. Ainsi, ils disposent d’un contrôle fin sur le son et facilitent les ajustements subtils pour optimiser la qualité sonore.

Utilisations

L’égaliseur est souvent utilisé dans la sonorisation d’un concert en tant que larsen-killer. Il détecte les fréquences critiques et les désamorce à l’aide de filtres notch. Cette fonctionnalité est particulièrement importante pour les chanteurs qui ont besoin de moniteurs de retour pour entendre leur propre voix, sans être perturbés par les effets parasites. L’EQ est alors placé entre la table de mixage et les amplis retour, où les fréquences d’accrochage sont détectées et atténuées progressivement. Il participe à la coloration générale du son, en adaptant le son à l’acoustique de la salle de concert. Il modifie intentionnellement la sonorité en vue de produire des effets spécifiques. 

Ensuite, l’EQ sert aussi pour la coloration instrumentale, notamment en renforçant certains harmoniques d’un appareil de musique pour en améliorer la sonorité. Cela est souvent effectué avec un modèle trois bandes, intégré sur une table de mixage. Dans le cadre d’un enregistrement studio, une égalisation plus fine peut être appliquée.

Enfin, elle est employée dans l’étagement des instruments en vue de les distinguer clairement dans le mixage sonore. Pour ce faire, des harmoniques sont renforcés et les plus superflues sont coupées. Ce processus contribue à éclaircir le son et à éviter la confusion des sonorités qui se chevauchent.

Apprentissage et branchement de la pédale de filtre

Apprendre à manipuler une pédale de filtre nécessite une approche méthodique afin d’assurer un fonctionnement efficace et sécurisé de l’équipement. Pour cela, la première étape consiste à savoir comment bien brancher l’appareil.

Branchement de la pédale filtre

Avant de connecter ou de déconnecter le dispositif, veillez à éteindre tous les équipements. Cette précaution prévient les risques de courts-circuits et de chocs acoustiques au niveau de l’amplificateur. Il est aussi déconseillé d’allumer la pédale avant de la brancher et d’allumer l’amplificateur.

Ensuite, ce processus de branchement implique également une alimentation électrique, soit à partir d’adaptateurs 9 V, soit via des batteries, selon les spécifications du fabricant. Une fois l’instrument relié avec l’appareil, ce dernier peut être connecté à l’amplificateur à l’aide d’un câble audio standard. Lors de cette étape, vérifiez que tous les réglages de volume sont au plus bas avant d’allumer.

Enfin, l’utilisateur peut expérimenter avec les différents réglages et effets de la pédale. Il est conseillé de commencer par des réglages de volume bas et d’explorer progressivement les possibilités tout en jouant. 

Branchement en série 

Dans une série de pédales d’effet, les filtres, dont la wah-wah et l’EQ, se placent au tout début, avec les compresseurs. Cet alignement garantit la clarté du signal. Il est recommandé d’expérimenter avec différents ordres en vue de trouver le son désiré. Cependant, restez attentif aux éventuels problèmes d’oscillation parasite et ajustez les réglages au besoin. En suivant ces étapes, il est possible de créer un setup d’effets efficace et personnalisé pour ses performances musicales.

Entretien de la pédale de filtre

L’entretien de votre pédale de filtre est crucial pour assurer son bon fonctionnement et sa durabilité. 

Le transport est souvent un moment critique, où la plupart des pannes et des dommages surviennent. Les chocs risquent d’endommager les potentiomètres ou le footswitch. Par conséquent, afin de protéger votre appareil, l’investissement le plus important reste l’acquisition d’un pedalboard. De cette manière, les pédales seront solidement fixées. L’organisation des câbles et de l’alimentation sera aussi facilitée. En outre, vous pouvez aussi opter pour une mallette ou un sac de transport rigide. 

Les potentiomètres et le footswitch sont des éléments mécaniques qui nécessitent une attention particulière. Ils sont vulnérables aux chocs, aux liquides et à la poussière. Aussi, pour éviter les craquements, il est important de bien les stocker. L’usage de l’air comprimé pour nettoyer en profondeur est efficace. Pour les prises jack, soufflez un coup de temps en temps en vue de réduire l’accumulation de saleté.

En ce qui concerne l’alimentation, il est important de retirer les piles de la pédale lorsqu’elles ne sont pas utilisées pendant de longues périodes. Aussi, jetez régulièrement un œil à l’état de la batterie, pour les modèles fonctionnant de cette façon. En suivant ces conseils d’entretien, vous pourrez prolonger la durée de vie de votre appareil et maintenir une qualité sonore optimale.