Le panneau supérieur de l’instrument est, en outre, équipé de divers mécanismes de contrôle afin d’ajuster les paramètres sonores. Par ailleurs, un pédalier était proposé en option. 

Les modèles récents lancés à partir de 2017 présentent une grande similitude physique avec les prototypes d’origine. Les principales différences résident dans le panneau avant, désormais doté d’un affichage digital, et dans l’extension du nombre de notes du clavier, passant de 49 à 61 ou 73 touches.

Origines et histoire de l’orgue Vox Continental

L’orgue Vox Continental est originaire d’Angleterre. Il a été développé comme une alternative plus légère et moins encombrante à l’orgue Hammond, avec pour principal marché cible les musiciens qui se produisent en concert et font des tournées. Sa première version a été lancée en 1962 par Jennings Musical Instruments de Thomas Walter Jennings. Le Vox Continental II à double clavier a été, quant à lui, introduit sur le marché en 1965.

Jennings Musical était l’entreprise britannique détentrice initiale de la marque Vox. Elle ne se chargeait que de l’assemblage final de l’orgue Vox Continental. La fabrication de la majorité des composants de l’appareil était, en effet, sous-traitée à d’autres compagnies. En 1966, la société Jennings a signé un partenariat avec la Thomas Organ Company, un établissement américain spécialisé dans les claviers électroniques, dans le but d’élargir son offre. Pour des raisons économiques, la production destinée au marché américain a été délocalisée en Italie plus tard cette année-là. Les modèles italiens présentent quelques divergences par rapport aux anciens modèles. Leurs touches sont, entre autres, en plastique moins coûteuse, fixées sur des tiges métalliques, et leur revêtement en vinyle est différent.

Le nombre exact d’orgues Vox Continental fabriqués reste indéterminé. Selon les estimations basées sur les numéros de série, 9 100 unités du modèle le plus populaire, celui à clavier unique, ont été produites. Parmi celles-ci, 1 000 proviennent des États-Unis, 4 000 de l’Italie et à peu près 4 100 du Royaume-Uni.

En 1992, la marque Vox a été acquise par le constructeur d’instruments de musique électronique japonais KORG (Keio Electronic Laboratories). La firme a lancé la création de nouvelles versions de cet appareil électronique en 2017.

L’orgue Vox Continental dans la culture

L’orgue Vox Continental était un instrument très prisé dans les années soixante et soixante-dix. Il jouissait d’une grande popularité dans divers genres musicaux tels que la pop, le rock, le pop-rock, le punk et le sous-genre musical 2-Tone. Le Vox Continental est devenu populaire en partie grâce à son utilisation par les Beatles, un des groupes emblématiques de la British Invasion. Il s’agit d’un phénomène culturel des années soixante qui a vu la montée en notoriété aux États-Unis des groupes de musique rock et pop britannique ainsi que d’autres aspects de la culture de ce pays.

Les joueurs notables de l’orgue Vox Continental

L’orgue Vox Continental a été joué par de nombreux musiciens de renom, parmi lesquels figurent : 

• l’Américain Benmont Tench de la bande de rock Tom Petty and the Heartbreakers ;
• l’Anglais Mike Smith du groupe de rock and roll Dave Clark Five (DC5) ;
• l’Américain Ray Manzarek du groupe de rock The Doors ;
• le Britannique John Lennon de The Beatles ;
• le Britannique Jerry Dammers du groupe de ska The Specials, nommé plus tard The Special A.K.A ;
• l’Anglais Anthony John Selvidge, connu professionnellement sous le nom de Tony Kaye, du groupe de rock progressif Yes ;
• l’Américain Pigpen du groupe de rock Grateful Dead ;
• le Britannique Alan Price de la bande de rock The Animals ;
• l’Américain Paul Revere Dick du groupe de rock Paul Revere & the Raiders, aussi appelé Raiders ;
• l’Anglais Steve Nieve du groupe new wave Elvis Costello & The Attractions ;
• l’Écossais Michael Barson du groupe de ska et de Rocksteady Madness.

De plus, cet instrument électronique a également été employé par le musicien britannique Rhys Webb (connu sous le nom de Spider Webb) du groupe The Horrors au XXI^e siècle.

Les variantes et les instruments associés à l’orgue Vox Continental

Dans les années soixante et soixante-dix, outre l’orgue Vox Continental à un seul clavier et le Vox Continental II, la gamme comprenait d’autres modèles. Parmi eux, le Vox Jaguar était proposé à l’époque comme une option plus abordable, avec un son très différent du modèle à un seul clavier. Il était disponible sous forme de kit de montage, ce qui permettait aux acquéreurs d’économiser en prenant en charge certains aspects de l’assemblage. Une autre variante était le Vox Continental Baroque. Il est aussi équipé d’un amplificateur intégré. Par ailleurs, son clavier combine les caractéristiques de celui du Vox Continental standard et d’une version multitimbrale utilisée sur les autres orgues Thomas.

Actuellement, on trouve plusieurs émulations logicielles de l’orgue Vox Continental. L’une d’entre elles est l’Arturia Vox Continental V. Celle-ci parvient à capturer fidèlement l’essence électronique de l’original grâce à son plugin Virtual Studio Technology (VST), utilisant la modélisation. De nombreux claviers modernes tels que les séries Hammond SK, Nord C et Nord Stage incluent également une émulation du Vox Continental. 

Fonctionnement de l’orgue Vox Continental

L’orgue Vox Continental est un instrument de musique polyphonique, c’est-à-dire qu’il peut émettre plusieurs lignes mélodiques indépendantes simultanément. Il génère du son grâce à des circuits électroniques. Les multiples mécanismes de contrôle sur le panneau supérieur permettent de le régler selon les préférences.

Production du son

Le son est produit à partir d’une série d’oscillateurs, chacun correspondant à une note de la gamme chromatique dans l’octave supérieure de l’orgue Vox Continental. Chaque oscillateur envoie le signal dans un circuit diviseur de fréquence, dont la fonction est d’émettre la même note une octave plus basse en divisant la fréquence par deux. Ce processus est ensuite répété pour chaque octave subséquente sur tout le reste de la tessiture de l’instrument. Toutefois, cela ne s’applique pas à la note la plus basse, le do, qui dispose d’un générateur dédié. Chaque touche est associée à quatre contacts reliés à la masse. Quand l’une d’entre elles est pressée, elle établit une connexion avec un jeu de barres, déclenchant ainsi un signal transmis à des pièces appelées « tirettes » en vue de produire le son correspondant.

Mécanismes de contrôle

L’orgue Vox Continental présente six commandes de volume sous forme de curseurs visibles sur le côté gauche, juste à côté du clavier. Les tirettes se divisent en deux groupes. Quatre d’entre elles sont étiquetées respectivement 16′, 8′, 4′ et IV. Dédiées au contrôle des registres, elles correspondent au rang de tuyaux d’un orgue à tuyaux. Les deux autres ajustent les voix, notamment les tonalités de flûte et de l’anche. Juste en dessous de ces commandes se trouve un vibrato avec une vitesse et une intensité fixes. Son taux ne peut être modifié qu’en retirant le couvercle de l’instrument et en réglant un potentiomètre. Par ailleurs, le pédalier, disponible en option, est destiné à contrôler les basses.

Quant au Vox Continental II, il est équipé d’une fonction de basse à cordes et d’une octave dédiée aux touches de basse. Les versions ultérieures incluent également un effet de percussion, semblable à celui présent sur un orgue Hammond.

Techniques de jeu

L’orgue Vox Continental peut être pratiqué aussi bien en position assise que debout. Dès que l’interprète allume l’instrument, sa première action consiste à régler le son désiré en ajustant les tirettes selon ses préférences. Il joue ensuite les notes en appuyant sur les touches du clavier avec ses doigts, comme sur un piano. Si disponible, il peut aussi se servir du pédalier pour enrichir son jeu en ajoutant une ligne de basse.

Devenir habile dans l’art de jouer de cet instrument de musique implique de se familiariser avec ses multiples commandes. De surcroît, la pratique régulière est cruciale pour progresser. Allouer quelques minutes chaque jour à jouer différentes pièces musicales et à découvrir les diverses possibilités sonores de l’orgue ne peut qu’être bénéfique.

Réglage et entretien de l’orgue Vox Continental

L’orgue Vox Continental est équipé de transistors au germanium. Ces dispositifs à semi-conducteurs sont susceptibles de provoquer des instabilités dans les oscillateurs. Ces dernières peuvent occasionnellement entraîner une dérive de la hauteur tonale et nécessiter des réaccordages.

Quelques précautions sont requises en ce qui concerne l’entretien de cet instrument de musique. Son usage en plein soleil ou dans des environnements très chauds, humides, poussiéreux ou sales est déconseillé, car cela pourrait engendrer un dysfonctionnement. De même, les endroits sujets à de fortes vibrations doivent être évités. Il est également crucial de ne pas placer l’orgue à proximité de champs magnétiques. Par conséquent, les postes de télévision et de radio situées très près de celui-ci peuvent causer des interférences. Il est préférable de maintenir une distance raisonnable entre l’instrument et ces deux appareils. 

Tout récipient renfermant un liquide est à placer à l’écart du Vox Continental. Étant composé de pièces électroniques, il est susceptible d’être endommagé par cette substance. De même, celle-ci peut provoquer un court-circuit.

Il est, en outre, impératif de faire attention à ne pas faire tomber des objets métalliques tels que des trombones ou autres dans son boîtier, car cette situation pourrait causer des dégâts.

N’oubliez pas de le nettoyer de temps à autre avec un chiffon propre et sec afin d’éliminer toute poussière ou saleté. Surtout, n’utilisez pas de produits de lavage liquides.

Guide d’apprentissage

Plusieurs options s’offrent à vous en vue de maîtriser l’orgue Vox Continental, mais la plus recommandée demeure l’inscription à des cours dédiés. Vous pouvez choisir de vous former dans un centre spécialisé, faire appel à un professeur à domicile ou opter pour des séances de formation en ligne. Ces sessions permettent l’apprentissage des techniques de jeu de A à Z ainsi qu’une initiation aux éléments fondamentaux de la musique (mélodies, accords, travail du rythme, etc.).

Une autre ressource utile et complémentaire est la consultation de vidéos sur YouTube, où une pléthore de contenus consacrés à cet instrument est disponible. Vous pourrez y visionner des performances de passionnés ou d’experts interprétant des chansons célèbres, ce qui pourrait vous inspirer pour développer votre propre style.