L’orgue numérique évolue à partir de la technologie de l’échantillonnage, où les sons ne sont plus synthétisés électroniquement, mais stockés dans une mémoire statique. Ces échantillons proviennent d’orgues à tuyaux réels, enregistrés avec minutie pour garantir une reproduction fidèle. La qualité est fortement influencée par la propriété et le nombre de samples utilisés. Elle dépend également de l’enregistrement de chaque note et de l’amplification.
Dans les débuts, les orgues numériques n’avaient qu’un échantillon pour l’ensemble du clavier, avec une qualité sonore décevante. Les progrès technologiques des années quatre-vingt-dix ont apporté une croissance exponentielle à cette évolution. Cependant, tout repose sur la technologie d’échantillonnage choisie par le fabricant.
Les samples courts, souvent utilisés dans les orgues d’entrée de gamme, manquent de dynamisme et sonnent souvent « électronique ». En revanche, les plus longs, divisés en phases ADSR (attaque, déclin, maintien et relâchement), offrent une reproduction plus authentique du son d’un orgue à tuyaux. La dispersion des échantillons est cruciale pour la qualité sonore. Les versions numériques haut de gamme cherchent à reproduire chaque note avec autant d’échantillons.
Les modèles d’entrée de gamme peuvent présenter une polyphonie limitée, restreignant le nombre de notes jouables simultanément. Cela peut être un défi pour ceux qui cherchent à reproduire la polyphonie totale d’une version classique.
Différences entre l’orgue numérique et le synthétiseur
Un bon synthétiseur affiche généralement un prix élevé. L’idée que l’orgue numérique, héritier de la technologie des échantillonneurs, puisse être plus coûteux semble équivoque. Bien que ces deux technologies soient apparentées, elles sont appliquées à des instruments aux pratiques distinctes.
Le synthétiseur se prête généralement à un contexte d’ensemble, où il interagit avec d’autres appareils musicaux ou avec un séquenceur. Sa fonction principale est de produire et de modifier une variété de timbres pendant la performance. La création sonore constitue l’essence de cet outil, d’où la présence d’une multitude de commandes. Sa portabilité et son prix comparativement abordable en font un choix accessible.
L’orgue, en revanche, est un appareil où l’artiste est indépendant, devenant un véritable « homme-orchestre » qui joue des mains et des pieds simultanément. Sa pratique, plus exigeante que celle du numérique, demande une interface soigneusement conçue, avec des claviers bien agencés et des commandes précises. La distinction majeure avec le synthétiseur numérique réside dans sa capacité à empiler les sons (jeux). Cette méthode est spécifique pour varier la palette sonore.
Origine et histoire de l’orgue numérique
L’orgue électronique a été le pionnier de la création sonore par des générateurs électroniques, conçu pour produire des sons exclusivement par l’électricité. Elle a ouvert la voie à diverses techniques. Parmi ses avancées figurent les oscillateurs à lampe, le trigger de Schmitt, les générateurs à plateaux rotatifs et les oscillateurs à transistors.
Évolution de l’orgue
Durant les années trente, l’orgue Hammond a marqué une étape significative en produisant des signaux en sinus pur avec des oscillateurs à lampe. L’adoption ultérieure du générateur électromagnétique avec plateaux rotatifs, à partir de 1955, a ajouté une nouvelle dimension. Bien que les combinaisons aient tenté de reproduire le ripieno italien, le son Hammond, avec ses harmoniques limités, a trouvé sa place dans le jazz, le gospel et les églises aux États-Unis. La manufacture Allen Organ, avec son fondateur Jerome Markowitz, a déposé le premier brevet de l’oscillateur stable en 1938, jetant les bases des orgues analogiques avancés des années trente.
Dans les années soixante, le Dr Böhm a innové avec des oscillateurs générant des signaux Saw, et offrant des sons proches de la version classique. Bien que cette approche présente ses défauts, les instruments Dr Böhm ont surpassé certains concurrents en détail, en dépit du manque d’ampleur des mélanges.
La synthèse soustractive a prédominé dans la majorité des orgues électroniques, filtrant surtout en sortie. Certains, comme les modèles Amel, ont utilisé la synthèse additive, en ne prenant que les fréquences nécessaires sur les barres de bus, offrant ainsi des résultats intéressants. Une innovation audacieuse a ensuite fait son apparition : le générateur électrostatique à plateaux rotatifs utilisant des disques gravés pour générer le son souhaité. Cette technologie, bien que différente du système Hammond, a introduit une méthode unique de création sonore.