L’ophicléide possède 9 à 12 clés. Il se décline en différents modèles en fonction de sa tessiture :
- la basse, en si bémol et en do ;
- la contrebasse, en mi bémol ;
- l’alto ou quinticlave, en mi bémol et en fa ;
- le soprano en do.
De toutes ces variantes, la plus courante est la basse.
Histoire de l’ophicléide
L’ophicléide a été inventé en 1817 par le français Jean Hilaire Asté, également appelé Halary. Le brevet de sa facture fut obtenu en 1821, et concernait surtout la basse et la quinticlave. De 1820 à 1880, cet aérophone était associé à un usage religieux. Il était aussi utilisé dans les orchestres symphoniques et d’harmonie, ainsi que dans les fanfares militaires. En 1834, une demande de facture d’un modèle de contrebasse a été faite, pour être joué dans l’oratorio de Mendelssohn (compositeur allemand), « Elijah ».
Malgré une entrée triomphante dans le domaine musical, l’ophicléide fut délaissé à partir de 1880. Son déclin est attribué à sa sonorité peu homogène et à un manque de précision dans la justesse des notes. Hector Berlioz, un compositeur français, a émis dans son traité d’orchestration des propos dévalorisant le timbre de cet aérophone. Ces allégations ont accéléré son extinction. Durant cette période, le tuba était privilégié dans les orchestres.
En 1960, une réplique de l’ophicléide a été fabriquée par Robb Stewart, un luthier californien. Elle est connue comme étant le seul instrument jouable. Plus tard, de nombreux musiciens ont réutilisé ce serpent à clés pour des interprétations historiques. Entre autres, « Les Cuivres Romantiques » est un ensemble formé par Laurent Madeuf et Marc Girardof. L’ « Orchestre Révolutionnaire et Romantique » est un autre groupe fondé par Sir John Eliot Gardiner, un chef d’orchestre britannique.
Ophicléide dans la culture artistique
Dans le monde de l’opéra, l’ophicléide est joué pour la première fois lors de la représentation en trois actes de l’« Olimpia » de Gaspare Spontini. Les autres œuvres qui l’incluent sont : la « Symphonie fantastique » de Berlioz et « Le Prophète » de Giacomo Meyerbeer. Il compte parmi les instruments joués dans des compositions célèbres. Certaines ont été écrites par Wagner, un chef d’orchestre allemand, et par Verdi, un maître de l’opéra italien.
Nombreux sont les musiciens qui se sont investis pour enrichir le répertoire du serpent à clés, presque oublié, avec de nouvelles créations. Ils se sont aussi donné pour mission de favoriser son utilisation dans les orchestres modernes. Les artistes spécialistes de cet instrument, à l’échelle mondiale, sont :
- Patrick Wibart, en France ;
- Oscar Abella, en Espagne ;
- Rollant Szentpali, en Hongrie ;
- Everson Moraes, au Brésil ;
- Nick Byrne, en Australie.
En dehors de l’univers musical, le terme « ophicléide » a été employé dans un tout autre contexte artistique. Il figure parmi les termes lâchés par le capitaine Haddock, un personnage de la bande dessinée « Tintin », quand il se met en colère. Le choix de ce mot est justifié par la sonorité peu flatteuse de l’instrument.
Fonctionnement de l’ophicléide
Le système de doigté de l’ophicléide est similaire à celui des autres aérophones. Lorsqu’il n’est pas joué, toutes ses touches sont fermées, sauf une. Ainsi, le son produit est relatif à la hauteur nominale de l’instrument. Pour composer les notes, il est nécessaire d’appuyer sur les différents leviers de clé.
Sous le pavillon, se trouve le seul trou de tonalité ouvert. Sa fermeture est déclenchée par le même système que celui des touches citées précédemment. Cette action a pour effet d’abaisser la hauteur du son d’un demi-ton.
Jeu de l’ophicléide
Pour bien jouer de l’ophicléide, la posture à adopter, la prise en main de l’instrument et les doigtés sont fondamentales. Leur maîtrise facilite la compréhension des systèmes de notation.