Caractéristiques physiques

Affichant une apparence proche de celle du violon, l’octobasse est un instrument de musique de la famille de ceux à cordes frappées. Elle est la plus grande de sa catégorie avec  ses dimensions allant jusqu’à 4 m de haut et son poids atteignant 130 kg.

Cet outil se compose de trois cordes accordées do, sol et do d’un diamètre situé entre 5,5 mm et 8,2 mm. Il possède aussi une caisse en forme de violon et un système mécanique dans le creux de son manche incluant sept doigts actionnés par sept manettes. Le manche est enclavé et maintenu grâce à deux vis. Les manettes y sont fixées à l’aide de doubles anneaux avec sept abrégés. Ces derniers sont équipés de tringles de fer articulées et traversant la touche. Un pédalier avec sept pédales est également observé sur l’instrument. Celui-ci enclenche les manettes grâce à un autre système de tringles métalliques appelées tirasses.

Caractéristiques musicales

Sur l’aspect musical, l’octobasse est connue pour descendre d’une octave et une tierce plus basse que la contrebasse classique. Le son qu’elle produit est aussi d’une octave plus basse que celui de la contrebasse qui a servi dans la carrière des grands compositeurs de l’époque post-romantique. Par rapport au violoncelle, la mélodie de cet outil est deux octaves en dessous.

À l’évidence, les performances de l’octobasse sont supérieures à celles de la contrebasse. Cela s’explique par sa grande taille et les dimensions considérables de sa caisse de résonance. 

La mélodie issue de cet élément est tellement basse que certaines notes ne sont pas perceptibles par l’Homme. Par exemple, avec un la³ (A4) à 440 Hz, cet instrument émet un do^-2 (C0) à 16,3516 Hz. Seulement trois instruments de musique peuvent procurer un son aussi bas :

• le piano de marque Bösendorfer modèle 290 (pouvant exprimer une mélodie qui rivalise avec la note la plus grave de l’octobasse) ;
• l’orgue (possédant un jeu de 32 pieds) ;
• la flûte hyperbasse (avec un son de quatre octaves plus bas que la flûte traversière).

La rareté de cet outil figure aussi parmi ses caractéristiques. Au total, cinq exemplaires existent à travers le monde.

Origines et histoire de l’octobasse

Le contrebassiste français nommé Dubois a construit la première octobasse en 1834. En 1849, le luthier Jean-Baptiste Vuillaume a confectionné une version améliorée. Deux ans plus tard, il a présenté trois autres modèles à l’Exposition universelle de Londres. Parmi eux, un seul est toujours en état. Il est exposé à la Cité de la musique de Paris. De nombreux visiteurs viennent l’admirer. Un casque audio permet d’écouter le son qu’il émet. La mélodie est un enregistrement de l’octobasse de l’Orchestre Symphonique de Montréal (OSM).

Le luthier français Jean-Jacques Pagès s’est inspiré de l’œuvre de Villaume pour construire sa version de cet instrument. L’idée lui est venue lorsqu’il a observé l’exemplaire présent à la Cité de Paris avec ses étudiants. Ces derniers étaient émerveillés devant la taille imposante de l’instrument. Face à cela, Pagès a évoqué que la conception d’un tel outil n’était pas plus difficile que celle d’un piccolo. D’après lui, la quantité de bois à utiliser est juste revue à la hausse. En effet, il avait tout juste terminé la fabrication d’un piccolo. Un an après cela, il a réussi à réaliser la première octobasse moderne.

Avant 2010, seuls deux modèles de cet instrument avaient été créés, exposés à Paris et à Vienne. L’œuvre de Pagès, acquise par l’OSM, s’est ajoutée à la liste. Plus tard, cet orchestre en a commandé deux autres, lui permettant d’être le premier et le seul au monde à posséder trois modèles.

Fonctionnement de l’octobasse

Les octobasses sont façonnées avec du bois. Leur taille rend le jeu assez difficile. Néanmoins, plusieurs systèmes permettent au musicien d’interpréter des morceaux sans trop de soucis.  

Fabrication : comment c’est fait ?

Les deux parties du fond de l’octobasse sont fabriquées avec de l’érable. Sa table, divisée en quatre, est en bois de sapin.

La corde la plus grave de l’instrument est à base de boyau filé d’argent, élément également à l’origine du son émis relativement bas. Les deux restantes sont en boyau nu. La conception de ces éléments nécessite l’usage d’une fileuse spéciale.

Comment en jouer ?

Les octobasses modernes affichent des dimensions moins importantes par rapport à celles fabriquées par le passé. Elles sont tout de même imposantes, ce qui rend le jeu assez difficile pour l’interprète. Afin de produire de la musique avec cet instrument, des supports spéciaux sont requis. Un appareil portatif spécifique sert également au serrage des cordes de l’octobasse. Les sept leviers intégrés à l’appareil aident aussi à comprimer les cordes au même moment sur chacune des frettes.

Quant à la technique de jeu, elle s’apparente à celle d’autres outils de la famille du violon. La difficulté se trouve notamment sur la position particulière de l’arc et à la taille de l’élément.

Le musicien ne presse pas non plus les cordes avec ses doigts. En effet, l’octobasse fait appel à un système de leviers pour la main gauche de l’utilisateur, situé à la base de la poignée. L’artiste doit aussi actionner des pédales qui se déplacent avec l’arc en position debout sur une plateforme placée à gauche ce dernier.

La mécanique de cet outil lui permet seulement de couvrir une extension totale d’une octave et un cinquième. Elle rend aussi l’interprétation de passages rapides impossible.

Notation musicale : comment la musique est-elle conservée ?

L’octobasse possède une échelle définie sur trois notes de base : « C », « G » et « A ». La fréquence « C » s’identifie par sa super-octave de 16 Hz.

Dans la musique, la gamme utilisée pour cet instrument est relativement limitée. Elle se termine souvent par le « la » du controctave.

Réglage et entretien de l’octobasse

L’idéal est de confier le réglage d’une octobasse à un professionnel. En effet, compte tenu des caractéristiques de cet instrument, seul un expert connaît les éléments à ajuster. 

Le nettoyage, quant à lui, se fait à l’aide d’un chiffon en coton bien sec. Le mieux est de procéder à cette opération après chaque utilisation. Cela permet d’éliminer la graisse, mais également la colophane qui s’accumule sur la surface. 

Pour les salissures importantes, il convient de se servir d’un chiffon humidifié. Néanmoins, l’usage de produits avec des solvants est déconseillé, car ils risquent de nuire aux matériaux de l’instrument. L’eau plate est la meilleure alliée dans ce cadre, mais elle reste à employer avec modération.