Mesurant environ 90 cm de long, ce dispositif musical possède une table d’harmonie équipée d’un réservoir en bois recouvert de cuir. Installée parallèlement à la table d’harmonie, la barre transversale qui soutient les cordes est aussi en bois.
À noter que les Gusii, une communauté voisine des Luo, jouent d’une variante appelée obokano, légèrement plus grande et possédant une barre transversale en bambou.
Histoire du nyatiti
Le nyatiti entretient des liens historiques avec l’Égypte antique. Il a été adopté par la civilisation des Pharaons noirs de Nubie pendant la Basse époque avant d’être intégré à la culture musicale des Luo. Parfois nommés Nilotes Karivondo, ces derniers sont un groupe ethnique d’Afrique de l’Est, principalement concentré au Kenya. Ils sont originaires de la région du lac Victoria. Pour ces peuples, cet instrument revêt une importance culturelle et identitaire significative. Il est présent dans divers aspects de leur vie quotidienne, des rituels aux moments de détente en famille. Désormais, ce dispositif musical s’intègre dans la musique contemporaine.
Place du nyatiti dans la culture
Le nyatiti est généralement joué en solo, bien qu’à certaines occasions, les joueurs ont été accompagnés par un ensemble de choristes masculins. Parfois, il est associé à d’autres instruments traditionnels comme le cor courbé, appelé tun ou oporo et l’orutu, un type de violon muni d’une seule corde. À présent, les musiciens l’intègrent dans des ensembles comprenant une guitare, des claviers ainsi qu’une batterie de style occidental.
Traditionnellement, les musiciens arborent souvent une coiffure nommée Kondo, confectionnée à partir de fourrure de chèvre. Les danseurs portent des jupes colorées appelées Owalo, tissées avec des fibres de sisal. Aujourd’hui, la plupart des jeunes instrumentistes préfèrent les vêtements modernes pour leurs représentations.
Par ailleurs, le nyatiti est étroitement lié à la culture des Luo. Ainsi, il occupe une place importante dans le benga, un genre musical créé par ces peuples.
En raison de sa sonorité distinctive, il est prisé par de nombreux artistes contemporains, dont le plus renommé est Ayub Ogada. Cet artiste est connu pour sa contribution à la bande originale du film « The Constant Gardener ». Suzanna Owiyo et le groupe musical Kenge Kenge ont aussi intégré cet instrument dans leurs œuvres.
Une mention particulière est attribuée à la joueuse japonaise Anyango. Elle est la première musicienne non kényane à maîtriser ce dispositif musical, ce qui lui vaut une reconnaissance internationale.