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Musette de cour

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Caractéristiques de la Musette de cour

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : France
  • Matériaux : ebène, ivoire, cuir
  • Tessiture : une octave et demie
  • Genre de musique : musique baroque, classique
  • Musiciens célèbres : Jacque-Martin Hotteterre (1673-1763)
  • Chanson emblématique : « Concerto pour musette de cour » de Michelle Corrette (-)

Tout savoir sur la musette de cour : description, histoire, répertoire, fonctionnement, conservation de la musique, apprentissage et achat

La musette de cour, aussi appelée « musette baroque », est un instrument de musique à vent qui appartient à la famille des bois. Variante de la cornemuse, elle est alimentée en air grâce à un soufflet, ce qui lui confère une sonorité distinctive. Certains musiciens, tels que les membres de la famille Hotteterre, ont largement contribué à son développement et à sa renommée.

Description de la musette de cour

La musette de cour se démarque par ses chalumeaux et ses bourdons. Des ornements luxueux et raffinés tels que des incrustations de pierres, de l’ébène, de l’ivoire et des textiles de luxe indiquent sa destination à l’aristocratie. Elle est constituée de cinq sections principales.

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Chalumeaux

Cet aérophone est pourvu de deux chalumeaux, fabriqués en ivoire, un grand et un petit, élargissant la tessiture de l’ensemble. Le premier, doté de sept clés, reste constamment ouvert, produisant un son continu. Le second, avec ses six touches, émet un son en fonction des trous ou des touches enfoncées. Le système de doigté « fermé » assure une maîtrise précise des nuances sonores, ajoutant une dimension expressive à l’interprétation.

Bourdon

Le bourdon est réalisé en ébène dense. Il est équipé de quatre glissières en ivoire, pour ajuster la hauteur des notes, et de trois trous ouverts pour les anches. Il offre un contraste visuel saisissant avec le reste de l’instrument. Par ailleurs, cette partie de l’aérophone présente des voies respiratoires doublées, avec des ouvertures déterminées par des layettes mobiles sur coulisses.

Soufflet

Le soufflet, essentiel au fonctionnement de la musette baroque, est conçu en bois teinté d’un brun chaleureux. Ses trois plis de cuir et de papier marbré lui confèrent la robustesse et la souplesse nécessaires. Une sangle en soie, attachée à deux crochets en fer, assure une fixation solide au bras gauche du musicien.

Tuyau de liaison

Fait en ébène, le tuyau de liaison assure une connexion solide entre le soufflet et le sac. Ses extrémités, fixées à des tubes tournés, garantissent une étanchéité parfaite, ce qui facilite le flux d’air essentiel.

Sac

Le sac, réservoir d’air de l’instrument, combine une enveloppe intérieure en cuir brun souple à une housse extérieure en soie. Cette dernière apporte une touche de raffinement. Une tresse ornée souligne avec précision les contours de cette partie de l’aérophone.

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Histoire de la musette de cour

La musette de cour, apparue en France à la fin du XVIe siècle, a connu une évolution significative au cours des siècles suivants. Elle a été façonnée par divers fabricants d’instruments à vent, dont la famille Hotteterre. Jacque-Martin Hotteterre a apporté une contribution majeure en ajoutant une deuxième chanterelle, le petit chalumeau, étendant ainsi la gamme de la musette baroque de six demi-tons.

À l’origine conçu pour accompagner une musique essentiellement modale, le bourdon a subi des simplifications au fur et à mesure que les chalumeaux devenaient plus complexes. La musette finale adopte une forme entièrement chromatique, offrant une gamme d’une octave et demie à partir du fa au-dessus du do médium. Le bourdon, quant à lui, assure les drones pour do, et sol.

L’appellation « de cour » témoigne du lien de cet aérophone avec la cour du roi et l’aristocratie du début du XVIIe siècle. À cette époque, les éléments « exotiques » étaient en vogue. Cette situation a conduit à l’incorporation d’instruments traditionnels comme la cornemuse et la vielle à roue dans des œuvres destinées aux musiciens professionnels et aux amateurs.

À son apogée, la musette baroque n’était pas uniquement réservée pour la musique de chambre. Elle jouait également un rôle majeur dans des compositions plus vastes telles que des opéras. Elle était, alors, associée à des thèmes pastoraux mettant en scène des bergers et des paysans. Cependant, après la Révolution française, cet aérophone a rapidement perdu sa popularité, tandis que des formes plus simples de cornemuse demeurent privilégiées.

À partir des années 1970, l’approche « interprétation historiquement informée » a émergé. Cette méthodologie consiste à interpréter et à exécuter des œuvres musicales, de manière à refléter les pratiques et les styles de l’époque à laquelle la musique a été composée. Elle a ouvert la voie à la redécouverte de compositions majeures. Parmi celles-ci figurent « Pastor Fido » de Chédeville, une adaptation des « Quatre Saisons » de Vivaldi. Il en est de même pour la musique de chambre de Boismortier, et même l’opéra-ballet « Les Fêtes d’Hébé » de Rameau. Cette approche a permis d’apprécier ces œuvres dans leur forme originale.

Répertoire de la musette de cour

La musette de cour a occupé une place particulière dans le paysage musical du XVIIe siècle. Elle était à la fois prisée des professionnels, des ensembles musicaux de la cour, des familles nobles, ainsi que des amateurs passionnés. Cette diversité d’audience a façonné un répertoire éclectique, allant de transcriptions d’airs populaires à des créations plus exigeantes des compositeurs renommés de l’époque.

La musique dédiée à l’instrument s’étend des danses folkloriques simples aux chansons d’opéras contemporains. Le traité de Borjon de Scellery et la Méthode de Hotteterre, deux ouvrages historiques importants sur la musette baroque démontrent cette diversité. Elle n’est pas conçue pour un jeu en solo, mais trouve sa place dans les duos et dans les sonates en trio. Les éditions modernes, souvent adaptées pour la flûte à bec, offrent une opportunité contemporaine de découvrir ce riche répertoire. Ils soulignent le fait que l’expérience complète doit inclure l’écoute des drones comme prévu par les artistes.

Des compositeurs, dont Bâton, Boismortier, Buterne, Chédeville (l’Aîné et le Cadet), Corrette, Delavigne, et Rameau, ont contribué à varier le répertoire de la musette. L’intérêt pour cet instrument semble s’être concentré principalement chez les compositeurs français. Cependant, des références se retrouvent également dans des œuvres telles que les suites orchestrales de Telemann.

Les traités de Borjon de Scellery et la Méthode de Hotteterre, tout en divergeant dans leurs approches, ont laissé un héritage pédagogique essentiel. Le premier, axé sur le grand chalumeau, propose des exemples allant des danses populaires aux chansons. Le second couvre l’étendue complète de l’instrument, avec des compositions originales visant à développer les compétences des musiciens. Ces ouvrages laissent entendre que leurs lecteurs résidaient probablement dans des régions où les fabricants et les mentors étaient facilement accessibles (Paris ou d’autres grandes villes provinciales).

Fonctionnement de la musette de cour

La musette de cour offre des possibilités sonores riches, tout en posant des défis significatifs à ses interprètes. Sa particularité réside dans sa sensibilité aux variations de pression de l’air, qui agissent différemment sur les anches des chalumeaux et des bourdons. La maîtrise de cet aspect devient impérative pour éviter toute altération des notes.

Dotée d’un doigté fermé, conforme aux pratiques de la cornemuse, cet aérophone permet des articulations musicales variées, notamment le lié, le détaché et le staccato. Il est également possible d’effectuer des ornementations sophistiquées comme les « battements », les « tremblements » et les « flattements ». Ces nuances subtiles, minutieusement exécutées par les doigts du joueur, ont un rôle crucial dans l’expressivité de l’instrument.

La musette de cour produit un volume relativement bas. Toutefois, sa sonorité lui permet de se faire entendre distinctement, que ce soit au sein d’un orchestre baroque complet, ou en accompagnement d’un chant. En raison de sa complexité, elle a du mal à être un instrument comme le violon ou la flûte, ce qui la rend unique.

Dans le contexte des opéras baroques, elle est utilisée de manière sélective, apparaissant sporadiquement dans certains mouvements. Cette approche souligne sa singularité au cœur de de la composition musicale.

Conservation de la musique de la musette de cour

La richesse musicale de la musette de cour est préservée à travers des œuvres originales et des recueils significatifs qui témoignent de son importance historique. Parmi les ouvrages notables, la « Méthode de Hotteterre » se distingue comme l’un des livres les plus influents consacrés à cet instrument. Ce recueil renferme des exemples tirés d’opéras populaires, offrant ainsi un éventail des possibilités musicales de cet aérophone. De plus, il couvre l’ensemble de la gamme, offrant aux musiciens une ressource complète pour leur apprentissage.

Le « Traité de Borjon de Scellery » constitue aussi une source précieuse. Cet ouvrage propose une compilation d’éléments essentiels comprenant des chansons et des airs de danse. Ces deux références majeures mettent à disposition des musiciens des tablatures spécifiques, ainsi que des notations standard, facilitant la transmission et l’interprétation du répertoire.

Par ailleurs, un ensemble de 120 livrets de partitions datant de 1720 à 1760 offre une variété de sonates et de concertos spécialement adaptés à la musette de cour. Cette collection met en avant l’effervescence créative et l’engouement pour cet instrument au cours de cette période.

Le dictionnaire de musique établi par Léon et Marie Escudier en 1872 contribue également à l’enrichissement de la compréhension de cet aérophone. Il le décrit comme un air en 6/8, caractérisé par un mouvement lent et une basse en soutien.

Ces références fournissent un cadre solide pour l’exploration et la préservation du répertoire de la musette. Elles soulignent son importance dans l’histoire de la musique baroque.

Apprentissage de la musette baroque

La musette de cour, jadis tombée dans l’oubli, connaît aujourd’hui une résurgence, qui s’observe notamment par son inclusion au sein des programmes d’enseignement des conservatoires. Des établissements renommés tels que les départements de musique ancienne des écoles de Toulouse proposent des cours dédiés pour apprendre à jouer de cet instrument.

Par ailleurs, l’avènement d’Internet a considérablement facilité l’apprentissage autonome de la musette baroque. Des vidéos en ligne offrent des leçons détaillées, permettant aux musiciens débutants de progresser à leur propre rythme. Ces ressources visuelles constituent une introduction accessible et pratique à la maîtrise de cet aérophone.

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Parallèlement, une multitude d’ouvrages de référence donne des perspectives approfondies pour ceux qui souhaitent explorer plus en avant ce dispositif musical. Ces livres spécialisés contiennent des conseils, des partitions, et des informations historiques, fournissant ainsi un apprentissage complet pour les passionnés de musique baroque.

En quête d’une expérience plus personnalisée, de nombreux musiciens en herbe optent pour des cours particuliers dispensés par des professionnels de la musette baroque. Ces leçons individuelles permettent un accompagnement sur mesure, adapté au niveau et aux besoins spécifiques de chaque apprenti.

Achat de la musette de cour

Voici quelques étapes à suivre pour faciliter le choix de la musette de cour adaptée à votre profil :

  • Recherche préliminaire : il est recommandé de se familiariser avec les différentes caractéristiques de la musette baroque, son histoire et son répertoire. De cette façon, vous pourrez prendre des décisions éclairées lors de l’acquisition.
  • Définition du budget : il est conseillé d’établir une fourchette de prix réaliste en fonction de votre budget. Les musettes de cour varient considérablement en matière de tarif, en fonction de leur authenticité, de la qualité de fabrication et d’autres facteurs.
  • Authentique et reproduction : vous avez le choix entre investir dans une musette de cour authentique d’époque ou se tourner vers une reproduction moderne. La deuxième solution est souvent une option plus abordable tout en fournissant un son et une esthétique proches de l’original.
  • Consultation d’artisans spécialisés : vous pouvez identifier des artisans spécialisés dans la fabrication d’instruments anciens, en particulier de musettes baroques. Recherchez notamment des luthiers réputés qui seraient en mesure de vous guider dans votre choix.
  • Contact de professionnels : se rapprocher des professionnels de la musique ancienne ou des enseignants est aussi une alternative. De cette manière, vous aurez la possibilité d’obtenir des recommandations ou des conseils sur l’achat d’une musette baroque.
  • Vérification de la réputation du vendeur : lors d’un achat en ligne, assurez-vous de la réputation du vendeur ou de la plateforme. Il vaut mieux consulter les avis d’autres clients, et se renseigner sur la provenance de l’aérophone.
  • Finalisation de l’achat : après avoir trouvé l’instrument qui répond à vos critères, il ne reste plus qu’à finaliser l’achat en suivant les procédures du vendeur. Faites en sorte de disposer des informations nécessaires sur la garantie, les retours et les conditions d’expédition.

France Minéraux propose sur son site une large palette de modèles de musette de cour, accompagnés de descriptions détaillées. Cette présentation facilite grandement le choix de l’instrument qui répond à vos attentes.

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