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Musette

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Caractéristiques de la musette

  • Classification : instrument à vent
  • Pays d’origine : France
  • Matériaux : peau de mouton pour le réservoir, bois pour les layettes, ivoire pour le chalumeau et le bourdon
  • Tessiture : faible (une douzaine de notes) à entièrement chromatique, deux octaves
  • Genre de musique : musique pastorale, air populaire, musique de chambre
  • Musiciens célèbres : famille Hotteterre (XVIIe et XVIIIe siècles), Michel Corrette (1707-1795).
  • Chanson emblématique : Musette concerto, 1754, Joseph-Barnabé Saint-Sevin L’Abbé

Tout savoir sur la musette : sa description, son histoire, sa place dans la culture, sa conservation, fabrication, son apprentissage et son achat

La musette est un instrument à vent qui a également donné son nom à une danse populaire. Très prisée sous le règne de Louis XIV et de Louis XV, elle fait partie de la famille des bois, particulièrement de la cornemuse. Elle est munie d’un soufflet qui permet de l’alimenter en air et de produire le son. La technique de jeu peut se faire via un porte-vent ou une poche d’air.

La description de la musette

La musette a connu plusieurs formes et désignations, avec quelques nuances tant dans la technique de jeu que dans sa place dans la société. Au départ, elle s’apparentait à une flûte appelée « hautbois pastoral ». Plus tard, ses caractéristiques ont évolué pour donner quelques déclinaisons. Parmi celles-ci se trouvent la musette béchonnet, la cornemuse du Centre, la cabrette ou encore la musette de cour, la plus répandue.

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Il s’agit du plus petit et du plus aigu des instruments appartenant à la famille des hautbois. Le corps de l’instrument comprend :

  • une poche d’air en forme de vessie, et confectionnée en peau de mouton ou de cabri (d’où le nom de « cabrette » en Auvergne) ;
  • un tuyau mesurant environ 30 cm de long ;
  • des layettes ou chevilles de bois bouchant les trous, et servant à trouver le ton recherché à l’ouverture ;
  • une perce conique dans laquelle vibre la colonne d’air ;
  • une anche double.

Ces caractéristiques la rapprochent de nombreuses variantes ayant les mêmes fonctionnements. Cette similarité explique la confusion courante entre la musette et les instruments du même genre, notamment la cornemuse. Pourtant, cette dernière ne dispose pas d’un soufflet, mais c’est le piper (appellation du musicien) qui insuffle l’air dans l’outre via un tuyau pour produire du son.

Ce modèle d’objet musical connaît plusieurs variantes ayant chacune leur parcours historique.

Le hautbois pastoral

Initialement, elle consistait en un petit instrument de perce conique, avec un chalumeau sans clé, un pavillon en forme de poire et une anche double. Cette description lui a valu l’appellation de « hautbois pastoral », la qualifiant aussi comme le piccolo (une sorte de flûte) des hautbois. Cette appellation date du XVIIe siècle, et elle servait surtout à dissocier ce type de la musette de cour. Elle a fait l’objet de plusieurs modifications notables : quelques clés ont été ajoutées au XIXe siècle, dont les accords en fa ou en mi bémol. Cette variante est aussi dotée d’une tierce mineure ou d’une quarte juste, toutes deux ascendantes.

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La musette de cour

La musette de cour, une dérivée de la musette, date du XVIe siècle. Elle a surtout repris le concept du soufflet qui se présentait comme une véritable innovation. Il sied de noter que ce dispositif existait déjà sur d’autres instruments de l’époque, comme les orgues. Transposé à la famille des hautbois, le soufflet confère un certain confort de jeu, évitant au musicien de se fatiguer en soufflant continuellement dans l’instrument.

La musette de cour se distingue par ses ornements (pierres, ébène, ivoire, textile de luxe, etc.), ses deux chalumeaux et ses cinq bourdons. Son outre, remplie d’air par le soufflet, est confectionnée en cuir. Un brocard recouvre cette partie de l’instrument, tandis que le grand chalumeau montre une perce cylindrique.

Ce modèle possède une anche double et six clés, dont trois sur le côté droit et trois à l’arrière. Le premier chalumeau et le secondaire présentent les mêmes caractéristiques, notamment en termes de nombre de clés. Ils sont fermés à leur extrémité libre. Les clés offrent la possibilité de jouer une gamme chromatique de six notes. En revanche, lorsqu’elles sont fermées, elles n’émettent aucun son. Enfin, la musette de cour comporte quatre ou cinq bourdons, pouvant s’ouvrir et se fermer à l’aide des layettes.

L’histoire et l’origine

Étymologiquement, le terme « musette » connaît deux origines. La première l’associe à un compositeur du XIIIe siècle qui s’appelait Colin Muset. Néanmoins, cette théorie ne fait pas l’unanimité. La deuxième hypothèse remonte plus loin dans l’histoire, vers le VIIIe siècle, avec la racine mūsus (latin médiéval), elle-même ayant permis la formation du mot « museau ». Dans cette même logique, certains s’accordent également à situer l’étymologie à partir de « muse » (ancien français). Ce terme est validé dès 1170, et « musette » est considéré comme un diminutif de « cornemuse » au XIVe siècle.

Son apparition

Ce genre de hautbois apparaît vers la fin du XVIe siècle, et a subi de nombreuses modifications et améliorations au fil des siècles. Les Hotteterre, famille de musiciens des XVIIe et XVIIe siècles, ont apporté des changements considérables afin d’améliorer la musette. Par exemple, Martin Hotteterre y a contribué en prolongeant la gamme de six demi-tons grâce à une deuxième chanterelle disposée sur le petit chalumeau. Après moult modifications, le modèle, avec une gamme d’une octave et demie, est devenu chromatique. Son bourdon permet de jouer les notes do, et sol.

Son succès auprès des rois

Au début du XVIIe siècle, les monarques français ont manifesté un engouement particulier pour la musette. Cette dernière gagnait en notoriété, et s’est vu attribuer la qualification spécifique de « musette de cour ». Elle a commencé à se faire une place dans la musique pastorale, dans les fêtes mondaines et dans la haute société.

En plus d’être utilisée dans la musique de chambre, elle est entrée dans les formations musicales des opéras. Elle a également séduit les bergers et les paysans, avec l’essor d’une pratique en amateur, elle-même en vogue chez les aristocrates. Très souvent, cet instrument à vent accompagnait volontiers la vielle. Les composteurs de petits airs, de concertos et de sonates étaient de plus en plus nombreux à l’inclure dans leur répertoire.

Sa désuétude et son renouveau

La fin du style musical baroque a entraîné celle de la musette. Le hautbois pastoral est ainsi tombé en désuétude à partir de 1760. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, il ne constituait plus un instrument de prédilection, mais était seulement représenté dans les arts figuratifs. Il a fallu attendre plus d’un siècle plus tard, vers les années 1980, pour qu’il retrouve ses lettres de noblesse.

La musette dans la culture

La musette a joui d’une place privilégiée dans la culture française grâce à Louis XIV et Louis XV qui lui ont manifesté un intérêt particulier. Toutefois, elle a connu d’autres moments de gloire bien avant son entrée à Versailles.

Par les inventions des Hotteterre et des Chédeville (famille de hautboïstes), cet instrument champêtre a beaucoup fait parler de lui. Ces facteurs l’ont amélioré et élevé à un rang supérieur dans le classement des hautbois, entre autres. Nombre de fabricants se sont installés dans la capitale pour maintenir la proximité avec la cour royale.

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Un répertoire varié

Parallèlement, la musette s’inscrit dans l’histoire de l’art, notamment en participant à la naissance de genres artistiques. Les nombreuses optimisations ont rendu possible de nouvelles interprétations et l’intégration dans des répertoires diversifiés. Cet objet acoustique apparaît dans les iconographies, dans la musique pastorale, dans le théâtre lyrique ainsi que dans les recherches en musicologie. Il figure aussi bien dans des opéras et dans des pièces exigeantes que dans des airs populaires.

Un succès national

Généralement, la musette ne permet pas d’interpréter des solos, elle est toujours accompagnée. Elle apparaît ainsi dans les répertoires de sonates, entre autres. En revanche, elle n’a inspiré que les compositeurs nationaux. Sa renommée n’a pas dépassé les frontières de la France. Pourtant, sa cousine, la cornemuse, a existé sous différentes formes dans les pays étrangers, comme l’Inde ou la Suède.

Les compositeurs reconnus de l’époque sont des Français, à l’instar de Buterne, Corrette, Delavigne ou encore Bâton. Bien entendu, les deux familles Hotteterre et Chédeville font partie des musiciens ayant participé à sa grande réputation.

La conservation de la musique

La musique de la musette est conservée à travers des ouvrages de compositions originales et d’importants volumes de répertoire. La Méthode de Hotteterre est l’un des livres les plus connus sur cet instrument. Il contient des exemples d’opéras populaires, en plus de couvrir toute la gamme possible. Le Traité de Borjon de Scellery comporte également un certain nombre d’éléments précieux, notamment des chansons populaires et des airs de danse.

Ces ouvrages de référence fournissent également la tablature spécifique à ce type de hautbois, ainsi qu’une notation standard. D’autre part, il existe un volume de 200 livrets de partitions pour interpréter des sonates, des petits airs et des concertos datant de 1720 à 1760. Le dictionnaire de musique établi par Léon et Marie Escudier en 1872 mentionne également la musette comme étant un air dont la mesure est à 6/8, avec un mouvement lent et une basse en soutien.

La fabrication

La musette se distingue de la cornemuse par sa finesse, expliquant sans doute sa place de prédilection dans la cour parisienne. Son organologie s’avère plus sophistiquée, et sa facture, plus raffinée.

Elle est constituée de quatre composants essentiels.

  • Le soufflet, comme son nom l’indique, a pour fonction de remplacer le souffle du musicien. Il est placé sur la hanche droite de l’exécutant, attaché par des cordons. Son ouverture et sa fermeture avec le bras droit permettent de contrôler le volume d’air et d’obtenir la puissance souhaitée.
  • Le réservoir correspond à une poche d’air dotée d’une soupape qui fait entrer et sortir l’air, et qui le distribue également dans l’instrument. La sortie s’effectue uniquement à travers le bourdon. Ce lieu de stockage du vent dispose d’un porte-vent, et est en communication avec le soufflet.
  • Le chalumeau confère à la musette son statut d’instrument de musique, son rôle étant de produire les mélodies. Il comporte au total 8 trous, dont 7 sur le devant. Le 8e trou est situé sur le côté opposé.
  • Le bourdon correspond à un tuyau de forme cylindrique, percé d’ouvertures parallèles. Il accueille les layettes, des taquets coulissants, et contribue à l’accordage et à l’obtention du type de musique joué.

Chacun de ces éléments joue un rôle déterminant dans la manipulation de l’instrument ainsi que dans le timbre produit. Par exemple, la perce cylindrique permet d’obtenir une douce sonorité. La facture a connu une multitude d’évolutions, comme l’ajout du troisième chalumeau dans les années 1730.

L’apprentissage de la musette

Actuellement, la musette conquiert à nouveau les musiciens, et les conservatoires l’inscrivent dans leurs enseignements. À titre d’exemple, les départements de musique ancienne des écoles de musique de Toulouse, de Versailles ou de Louvain (Belgique) dispensent des cours dédiés à ce vieil instrument.

Actuellement, des vidéos sur Internet permettent d’apprendre à en jouer seul. Une multitude d’ouvrages de référence constitue d’excellentes ressources pour s’y initier. Des musiciens professionnels donnent également des cours particuliers, parfaits pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé.

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L’achat d’une musette

La musette de cour, en tant qu’instrument historique, n’est pas aussi couramment fabriquée que des instruments plus populaires dans la musique contemporaine. Cependant, il existe des artisans spécialisés dans la fabrication d’instruments anciens. Il reste possible de trouver des reproductions fidèles de musettes de cour fabriquées par ceux-ci.

De nombreux instruments de qualité peuvent se trouver sur la marketplace de France Minéraux. Les modèles sélectionnés convainquent par leur qualité, étant exigeant sur ce critère. 

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