Un répertoire varié
Parallèlement, la musette s’inscrit dans l’histoire de l’art, notamment en participant à la naissance de genres artistiques. Les nombreuses optimisations ont rendu possible de nouvelles interprétations et l’intégration dans des répertoires diversifiés. Cet objet acoustique apparaît dans les iconographies, dans la musique pastorale, dans le théâtre lyrique ainsi que dans les recherches en musicologie. Il figure aussi bien dans des opéras et dans des pièces exigeantes que dans des airs populaires.
Un succès national
Généralement, la musette ne permet pas d’interpréter des solos, elle est toujours accompagnée. Elle apparaît ainsi dans les répertoires de sonates, entre autres. En revanche, elle n’a inspiré que les compositeurs nationaux. Sa renommée n’a pas dépassé les frontières de la France. Pourtant, sa cousine, la cornemuse, a existé sous différentes formes dans les pays étrangers, comme l’Inde ou la Suède.
Les compositeurs reconnus de l’époque sont des Français, à l’instar de Buterne, Corrette, Delavigne ou encore Bâton. Bien entendu, les deux familles Hotteterre et Chédeville font partie des musiciens ayant participé à sa grande réputation.
La conservation de la musique
La musique de la musette est conservée à travers des ouvrages de compositions originales et d’importants volumes de répertoire. La Méthode de Hotteterre est l’un des livres les plus connus sur cet instrument. Il contient des exemples d’opéras populaires, en plus de couvrir toute la gamme possible. Le Traité de Borjon de Scellery comporte également un certain nombre d’éléments précieux, notamment des chansons populaires et des airs de danse.
Ces ouvrages de référence fournissent également la tablature spécifique à ce type de hautbois, ainsi qu’une notation standard. D’autre part, il existe un volume de 200 livrets de partitions pour interpréter des sonates, des petits airs et des concertos datant de 1720 à 1760. Le dictionnaire de musique établi par Léon et Marie Escudier en 1872 mentionne également la musette comme étant un air dont la mesure est à 6/8, avec un mouvement lent et une basse en soutien.
La fabrication
La musette se distingue de la cornemuse par sa finesse, expliquant sans doute sa place de prédilection dans la cour parisienne. Son organologie s’avère plus sophistiquée, et sa facture, plus raffinée.
Elle est constituée de quatre composants essentiels.
- Le soufflet, comme son nom l’indique, a pour fonction de remplacer le souffle du musicien. Il est placé sur la hanche droite de l’exécutant, attaché par des cordons. Son ouverture et sa fermeture avec le bras droit permettent de contrôler le volume d’air et d’obtenir la puissance souhaitée.
- Le réservoir correspond à une poche d’air dotée d’une soupape qui fait entrer et sortir l’air, et qui le distribue également dans l’instrument. La sortie s’effectue uniquement à travers le bourdon. Ce lieu de stockage du vent dispose d’un porte-vent, et est en communication avec le soufflet.
- Le chalumeau confère à la musette son statut d’instrument de musique, son rôle étant de produire les mélodies. Il comporte au total 8 trous, dont 7 sur le devant. Le 8e trou est situé sur le côté opposé.
- Le bourdon correspond à un tuyau de forme cylindrique, percé d’ouvertures parallèles. Il accueille les layettes, des taquets coulissants, et contribue à l’accordage et à l’obtention du type de musique joué.
Chacun de ces éléments joue un rôle déterminant dans la manipulation de l’instrument ainsi que dans le timbre produit. Par exemple, la perce cylindrique permet d’obtenir une douce sonorité. La facture a connu une multitude d’évolutions, comme l’ajout du troisième chalumeau dans les années 1730.
L’apprentissage de la musette
Actuellement, la musette conquiert à nouveau les musiciens, et les conservatoires l’inscrivent dans leurs enseignements. À titre d’exemple, les départements de musique ancienne des écoles de musique de Toulouse, de Versailles ou de Louvain (Belgique) dispensent des cours dédiés à ce vieil instrument.
Actuellement, des vidéos sur Internet permettent d’apprendre à en jouer seul. Une multitude d’ouvrages de référence constitue d’excellentes ressources pour s’y initier. Des musiciens professionnels donnent également des cours particuliers, parfaits pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé.