Le sillet et le chevalet, deux composants fondamentaux de la mandoline, contribuent également à son fonctionnement. Le sillet, situé sur la partie supérieure du manche, aide à maintenir les cordes à une hauteur appropriée, facilitant ainsi le jeu. Quant au chevalet, placé au bas de l’instrument, il permet de transmettre efficacement les vibrations vers la caisse de résonance.
Histoire de la mandoline électroacoustique
L’histoire de la mandoline électroacoustique est étroitement liée à la musique européenne. Bien que sa forme actuelle soit relativement récente, ses origines remontent à plusieurs siècles. Elle est d’ailleurs issue de sa version traditionnelle.
Les premiers prédécesseurs de la mandoline sont la guiterne et le luth, apparus en Europe à la fin du XIIIe siècle. Ces instruments, probablement d’origine arabo-musulmane, étaient joués par des virtuoses comme Pietrobono del Chitarino. Au fil des années, ils ont évolué pour aboutir à des variantes telles que la guitare « Renaissance » et la mandore. Ces derniers ont trouvé leur place dans la musique profane française au XVIe siècle.
Au XVIIIe siècle, la version moderne acoustique de la mandoline, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a émergé en Italie. Connue sous le nom de « mandola » ou de « mandolino », elle était initialement équipée de quatre cordes et utilisée à la fois dans la musique classique et populaire. Des compositeurs renommés comme Antonio Vivaldi, Beethoven et Mozart l’ont inclus dans leurs compositions, contribuant ainsi à sa notoriété croissante.
Au fil du temps, des modifications ont été apportées à l’instrument pour étendre sa gamme sonore et son potentiel expressif. Des cordes supplémentaires ont été ajoutées et le design en forme de poire de la caisse de résonance est devenu caractéristique de la mandoline. Au XXe siècle, elle a trouvé sa place dans une variété de genres musicaux, y compris la musique celtique et le bluegrass américain.
Cependant, ce n’est qu’au XXe siècle que la mandoline électroacoustique a émergé grâce aux avancées technologiques dans le domaine de l’électricité et de l’électronique. Des inventeurs comme Lee de Forest (1873-1961) ont exploité ces nouvelles technologies en vue de créer de nouveaux instruments.
Ainsi, ce cordophone est le fruit d’une évolution musicale continue, combinant tradition et innovation afin d’offrir aux musiciens contemporains un instrument polyvalent et expressif.
Types de mandoline électroacoustique
Tout comme sa version classique, la mandoline électroacoustique se décline en deux principaux types.
La mandoline napolitaine
Cette variante est la plus répandue des mandolines. Originaire de Naples, elle est emblématique dans de nombreuses cultures musicales à travers le Monde. Cette version se caractérise par ses quatre cordes doubles métalliques, soit huit cordes au total, accordées comme un violon (G-D-A-E). Sa structure comprend un dos bombé et une caisse en forme d’amande avec une table d’harmonie bombée vers l’extérieur. Grâce à son timbre clair et brillant, la mandoline napolitaine est polyvalente et peut être utilisée dans divers styles musicaux, du classique aux genres plus spécifiques. Traditionnellement, elle est jouée avec un bec de plume d’oiseau permettant de produire des sons doux et délicats.
La mandoline milanaise
Contrairement au modèle napolitain, cette version possède six cordes doublées, totalisant douze cordes au total. Bien que principalement employée dans le classique, la mandoline milanaise peut également être adaptée à la musique folklorique et traditionnelle. Sa sonorité est plus ronde et plus profonde que celle de la napolitaine, offrant ainsi une palette sonore différente et complémentaire.
Répertoire de la mandoline électroacoustique
La mandoline électroacoustique possède le même répertoire que son modèle traditionnel. Les premiers exemples connus de pièces musicales pour mandoline datent d’environ 1700, écrits pour la version milanaise. Ces pièces, arrangées en tablature, sont attribuées à Francesco Contini et Filippo Sauli. Au XVIIIe siècle, de nombreux compositeurs, principalement italiens, ont également composé des pièces mettant en avant ce cordophone.
Les premières méthodes d’apprentissage de cet instrument de musique ont été publiées à partir de 1765, offrant aux débutants des guides permettant de le maîtriser. Malgré ces développements, le répertoire original pour mandoline, en dehors des transcriptions et arrangements, reste relativement limité en termes de quantité et de qualité.
Cependant, cet instrument trouve sa place dans divers contextes tels que l’opéra, les orchestres symphoniques et la musique de chambre. Des musiciens comme Mozart, Mahler, Schoenberg et Verdi l’ont intégré dans leurs œuvres, contribuant ainsi à son développement artistique.
Enfin, ce cordophone électroacoustique offre la possibilité d’interpréter un large répertoire, contenant entre autres de compositions initialement écrites pour le violon, grâce à son accordage similaire. Cela inclut, par exemple, des arrangements célèbres de Bach et de Paganini.
Fonctionnement de la mandoline électroacoustique
Afin de jouer de la mandoline électroacoustique, un plectre tenu entre le pouce et l’index (ou l’index plus le majeur) est généralement utilisé. Ce petit objet permet de pincer les cordes en vue de produire des notes détachées en staccato ou des passages legato en trémolo, offrant ainsi une variété de sonorités.
Au fil des siècles, le médiator a été fabriqué dans différentes matières, notamment l’os, la plume, l’ivoire et l’écaille. Sa forme a aussi évolué en fonction des matériaux utilisés pour les cordes.
Le choix de ce dispositif dépend souvent du style musical joué ainsi que des préférences personnelles de l’artiste. Certains privilégient des plectres plus souples pour avoir un son plus doux, tandis que d’autres optent pour des modèles plus rigides afin de bénéficier d’une attaque plus précise et un son plus brillant. En fin de compte, le jeu est une question de technique, de sensibilité et de recherche du son idéal.
Techniques de jeu
Les techniques de jeu de la mandoline électroacoustique sont les mêmes que pour sa version classique. Elles sont diversifiées, alliant tradition et innovation de manière à créer une sonorité distinctive et expressive.
Selon le matériau des cordes, le mandoliniste adapte sa technique de jeu. Avec celles en boyau, il privilégie l’utilisation des doigts afin de produire des sons délicats et nuancés. En revanche, avec celles en métal, l’usage d’un médiator devient courant, offrant une attaque plus vive et une plus grande projection sonore.
Parmi les techniques les plus utilisées sur la mandoline électroacoustique, on retrouve le trémolo. Celui-ci consiste en des mouvements rapides et répétés de haut en bas dans le but de créer des notes vibrantes. En outre, les arpèges aident à jouer les notes d’un accord successivement, produisant une texture sonore fluide et harmonieuse.
Le pincement, également appelé picking, est une méthode polyvalente dans laquelle les doigts sont employés pour pincer les cordes une à une. Elle permet une grande agilité et une expressivité accrue. Enfin, le rasgueado, emprunté à la guitare flamenco, apporte une dimension rythmique distinctive en grattant plusieurs cordes simultanément avec la main droite.
Ces techniques de jeu sont adaptées en fonction du répertoire et du style recherché par le musicien. Elles nécessitent une pratique régulière et une exploration créative permettant de maîtriser pleinement la sonorité du cordophone.