Tablature française
La tablature française de luth est apparue après l’italienne, mais il s’agit de la forme la plus courante. Elle reprend les mêmes caractéristiques, notamment avec la figuration des cordes sur une portée à cinq ou six lignes. Elle diffère au niveau de l’emplacement de la corde la plus aiguë. En effet, contrairement à la version italienne, elle est située en haut de la tablature. L’autre distinction concerne l’utilisation des lettres en substitution des chiffres. Concrètement, la corde à vide est indiquée par la lettre « a », tandis que la première case par la lettre « b », et ainsi de suite.
Tablature allemande
Les Allemands doivent cette tablature de l’aoud qui date du XVe siècle à l’organiste Conrad Paumann. En revanche, elle n’a pas fait l’unanimité, car les musiciens ont préféré se référer à la tablature française. À titre indicatif, ce système de notation musicale ne comporte pas d’indications pour les cordes. Il nécessite également une sorte de décodage, car les positions sont marquées selon des signes particuliers. Pour de multiples raisons, dont le manque de lisibilité et de praticité, la tablature allemande a rapidement été abandonnée. En effet, son utilisation n’a été effective qu’entre 1511 et 1586.
Facture du luth
La facture du luth a changé au fil des siècles, notamment à travers l’évolution du nombre des cordes. Dans sa version arabe, cet instrument présente également quelques éléments distinctifs, dont l’absence de frettes. Les modèles du XVIe siècle possédaient 11 cordes, puis 19 au XVIIe siècle, et enfin jusqu’à 22 à 24 pour le luth baroque. En Iran et en Syrie, où l’aoud est très présent, le délai de fabrication dure une vingtaine de jours. Cette durée inclut le temps de séchage et de durcissement du bois. Pour lui conférer sa résistance, ce matériau subit un traitement à l’eau et à la vapeur. Cette étape prend environ une quinzaine de jours.
Caisse de résonance
La caisse de résonance est fabriquée en bois :
- de noyer ;
- de peuplier ;
- de rose ;
- d’abricotier ;
- d’ébène ;
- d’érable ;
- d’if ;
- d’arbres fruitiers.
Elle est composée de 9 à 37 lamelles de bois appelées côtes. Celles-ci font seulement un millimètre et demi d’épaisseur.
Table d’harmonie
Le luth comporte généralement des éléments décoratifs, comme des motifs en mosaïque, des fleurs ou des dessins géométriques. Ces décorations figurent généralement sur la rosace percée au milieu de la table d’harmonie. Celle-ci, mesurant environ un ou deux millimètres d’épaisseur, constitue un composant essentiel pour donner à l’instrument sa sonorité distinctive. L’épicéa, vieux de trois siècles, reste un matériau de premier choix pour sa confection. Cet âge de l’arbre est déterminant pour la stabilité ainsi que pour la résonance. Des barres latérales en bois d’épicéa soutiennent également cette partie de ce dispositif.
Manche, chevillier et chevalet
Le manche d’un luth est fait avec des essences de bois légères comme le tilleul ou l’épicéa. Cette partie est collée à la caisse de résonance. Quant au chevillier, il sert de support aux chevilles et a pour fonction principale de tendre les cordes. Cet élément est situé dans la partie supérieure du luth. À la table d’harmonie est collé un chevalet, servant d’attache pour les cordes et de transmission des vibrations. Attachées autour du manche et généralement en boyau, les frettes confèrent des demi-tons à l’instrument.
Technique de jeu du luth
Pour un meilleur maniement du luth, il convient de le placer sur la jambe. Les doigts d’une main bloquent les frettes et ceux de l’autre pincent les cordes.
Conseils de réglage et d’entretien du luth
En principe, l’aoud ne nécessite aucun accord particulier, car il n’existe pas un standard à suivre. Cette particularité s’explique par l’évolution constante de l’instrument, tant au niveau de ses tailles que du nombre de ses cordes. Toutefois, quelques références permettent d’accorder le luth, selon le modèle utilisé pendant la Renaissance.
Accord du luth
Généralement, l’accord de ce luth est basé sur celui de la viole de gambe ténor. On retrouve principalement les six chœurs de cordes. Chaque chœur est accordé à une quarte juste au-dessus du précédent. En revanche, le troisième chœur déroge à cette règle, en étant accordé à une tierce majeure au-dessus du quatrième. L’accord devient difficile au-delà de six cordes, surtout pour les luths constitués d’une dizaine de rangs. Depuis le XVIIe siècle, cette version de l’aoud est accordée en ré mineur, mais avec des variations et une grande diversité d’autres accords.
Nettoyage et entretien du luth
Avec un panneau de couleur claire, l’ud est exposé à de nombreuses salissures. Un nettoyage régulier s’impose, car la saleté incrustée sur la table d’harmonie risque de modifier la sonorité. En revanche, un nettoyage avec du chiffon humide et des produits détergents est fortement déconseillé. Il est recommandé d’utiliser un chiffon sec pour essuyer la poussière ou la tache sur la coque et la poitrine. Dans certains cas, un papier de verre léger peut être employé pour nettoyer le coffre, précisément son panneau. Pour le corps, l’utilisation d’un chiffon légèrement humide est préconisée. Pour tout autre entretien, comme celui des tarières, il est judicieux de demander conseil auprès d’un professionnel tel qu’un fabricant ou un luthier. Concernant son rangement, le luth doit être placé à l’abri de l’humidité, dans une armoire éclairée.
Apprentissage du luth
Apprendre à jouer implique nécessairement de connaître la notation musicale, pour la lecture de la tablature, et de maîtriser quelques techniques basiques. Par exemple, il est indispensable de savoir comment pincer les cordes, que ce soit avec un plectre ou avec les doigts. Il existe plusieurs manières de s’initier à l’oud, comme :
- les cours particuliers ;
- les tutoriels en ligne ;
- les livres et les supports numériques.
Chaque méthode a ses avantages et ses limites, à chacun de trouver la meilleure façon d’apprendre. Néanmoins, une pratique régulière, un travail sur les gammes, l’interaction avec d’autres musiciens, les exercices et les échauffements permettent de progresser rapidement.