Naturels posés
Il s’agit d’ensembles de pierres gravées, découvertes dans les dolérites du sud de l’Inde en 1892, qui produisent des sons lorsqu’ils sont percutés.
Mobiles angulaires naturels
Ces derniers sont suspendus dans divers endroits, comme en Amhara, en Éthiopie. De même, dans le monastère de Debré Tsion, situé dans le même pays, les prêtres se servent d’un ensemble d’instruments similaires, suspendus à une branche.
Manufacturés et posés
Ces variétés sont des pierres angulaires taillées. Ces lames ont été découvertes au Vietnam, dans le site archéologique de Binh Da. Elles datent de plus de 3 000 ans. L’ethnologue français Georges Condominas a aussi exhumé 11 lames lithophoniques taillées par éclats, remontant à près de 5 000 ans. Ces découvertes, considérées comme parmi les plus anciennes du genre, témoignent de l’usage précoce de la roche à des fins musicales au Vietnam. Plus tard, dans les années quatre-vingt, 200 lames de galets supplémentaires ont été recensées dans différentes provinces vietnamiennes. Le Đàn đá, un lithophone joué par les communautés ethnolinguistiques du pays, enrichit la culture musicale de la région.
Manufacturés et suspendus
Ces instruments présentent des formes et des styles distinctifs. Ils sont souvent polis et soigneusement sculptés. En Chine, de nombreux outils similaires ont été employés depuis au moins 2 000 ans. Le qing figure parmi les plus anciens. Cependant, le bianqing est le plus célèbre. Le premier exemplaire, découvert en 1977, est conservé au musée provincial d’Hubei, en Chine. En 2004, des reproductions ont été jouées lors d’un concert donné au musée. Des dérivés du bianqing chinois existent aussi au Japon et en Corée, dont le pyeongyeong coréen.
D’autres pierres cylindriques sculptées et polies sont également répertoriées en Nouvelle-Angleterre.
Fonctionnement du lithophone
Fonctionnant grâce à des lames de roche métamorphique, le lithophone moderne offre une sonorité unique et fascinante.
Matériaux et construction
Les lames de cet appareil musical sont conçues à partir de différentes matières, dont l’ardoise ou le schiste ardoisier. Ces galets métamorphiques sont vieux d’environ 285 millions d’années. Ces matériaux sont extraits de carrières spécifiques, telles que celle de Dorénaz, en Suisse. La surface est relativement lisse, permettant ainsi une production sonore optimale.
Les lames sont généralement disposées sur un sommier simple constitué de cordelettes de nylon, offrant ainsi une structure robuste pour l’instrument. La fabrication du lithophone ne nécessite pas d’outillage spécial pour les modèles en ardoise. En effet, ce type de roche se débite facilement en lamelles lorsqu’il est frappé sur la tranche.
Sonorité, accordage et tessiture
Le son est produit en frappant les lames avec des baguettes, des maillets ou même des galets. Il est crucial de ne pas frapper trop fort en raison de la fragilité de certaines pierres. Chacune génère un son défini par sa forme. L’emploi de différents types de maillets peut aussi faire ressortir différents partiels et harmoniques.
Le lithophone offre une sonorité riche et particulière, caractérisée par les qualités acoustiques des roches utilisées. L’accordage des lames est réalisé en cassant les bords avec un petit marteau. Ce processus délicat demande une oreille attentive.
La tessiture couvre généralement plusieurs octaves, offrant ainsi une gamme sonore étendue. Toutefois, elle peut varier selon l’envergure de l’instrument.
Fabrication
Il est possible de concevoir un lithophone chez soi avec des matériaux faciles à trouver, dont :
- des galets plats de tailles variables ;
- des élastiques au même nombre que les pierres ;
- une ficelle ;
- des rameaux ;
- un marron ;
- des éléments de décoration.
Pour ce faire, il est essentiel de suivre quelques étapes méthodiques.
Tout d’abord, agencez les pierres en les rangeant de la plus grande à la plus petite. Elles peuvent être peintes et décorées selon les préférences. Ensuite, assemblez quatre rameaux pour créer un cadre en bois. Une structure semblable à un xylophone doit être obtenue.
Ajustez ce cadre à la taille des roches et fixez chaque angle avec de la ficelle pour assurer sa solidité. Ensuite, disposez-les de manière à respecter leur ordre de taille. Pour les maintenir en place, le cadre et les extrémités de chaque galet sont à maintenir avec des élastiques.
Enfin, insérez un rameau fin dans le marron en vue de créer la mailloche. Une fois tous les éléments en place, votre concert préhistorique peut débuter.
Apprentissage du lithophone
L’apprentissage du lithophone implique la compréhension des caractéristiques acoustiques des roches.
En premier, privilégiez les formes plates et allongées. Ces dernières produisent un son optimal, contrairement aux formes courtes et épaisses qui émettent des sonorités qui laissent à désirer. Par exemple, une boule restera silencieuse, tandis qu’une lame fine a plus de chances de résonner harmonieusement.
Ensuite, veillez à placer le tout sur un support relativement mou, où les pierres résonnent mieux. Un tapis de feuilles épaisses et souples fera l’affaire. Idéalement, les galets doivent être tendus sur des cordes ou disposés sur des lignes de mousse, à l’instar des instruments modernes.
En ce qui concerne la percussion, il est recommandé d’utiliser un objet aussi dur que possible, tel que du bois ou du fer. En revanche, il est déconseillé de frapper avec une roche de même composition, car la qualité sonore est peu satisfaisante.