Films
Dans l’univers cinématographique, plusieurs œuvres évoquent cet instrument, à citer :
- « Kora », un long-métrage réalisé par Jorge Carvalho, et sorti en 2014 ;
- « La voix de la kora », un film de Claudine Pommier sorti en 2016 ;
- « Un air de kora », un court-métrage réalisé par Angèle Diabang, et sorti en 2018 ;
- « Ballaké Sissoko, une histoire de kora », un documentaire écrit et réalisé par Lucy Durán et Laurent Benhamou, dont l’année de sortie en France est en 2023.
Enfin, il est possible d’entendre les mélodies de cet instrument dans plusieurs chansons du film d’animation intitulé « Kirikou ». À noter que celles-ci ont été composées par le chanteur sénégalais Youssou N’Dour.
Fonctionnement de la kora
À l’instar de la plupart des instruments à cordes, la kora est également qualifiée de cordophone. En d’autres termes, les sons qu’elle produit proviennent de la vibration des cordes pincées.
Comment la kora est-elle fabriquée ?
La composition de cet instrument présente quelques points de ressemblance à la facture de la harpe et du luth. Cette caractéristique explique, d’ailleurs, son appellation courante de « harpe-luth ».
Caisse de résonance
La caisse est réalisée à partir d’une calebasse, et plus précisément d’une moitié du fruit. Une fois celle-ci évidée, trois trous sont creusés dans la cucurbitacée. Le premier est la kora bounda ou ouïe. Les deux autres sont situés sur les parties supérieure et inférieure du demi-cercle afin de pouvoir y installer facilement le manche.
Table d’harmonie
La table d’harmonie est conçue à partir de peau d’animaux. Le fabricant prélève cette membrane sur une vache, une chèvre ou une antilope.
Le cuir mouillé est étendu sur la grande ouverture de la caisse. Il est ensuite maintenu sur le corps de celle-ci avec des punaises ou des clous en cuivre. Ces derniers sont agencés de manière à former des ornements.
Avant qu’elle ne soit complètement séchée, l’entretoise et les bulkalamo sont insérées sous la peau. Par la suite, les extrémités de ces bois sont passées à travers des trous de sortie percés dans le cuir.
Manche
Le manche ainsi que les autres composants en bois sont taillés dans du vène. Il s’agit d’un arbre de la famille des Fabaceae qui est également nommé « palissandre du Sénégal » ou Pterocarpus erinaceus.
Il a une longueur et un diamètre variables qui sont respectivement de l’ordre de 86 à 150 cm et de 35 à 42 mm.
Anneaux
La kora comporte deux types d’anneaux, à savoir les colliers d’accordage et le cordier. Ce dernier est installé à l’extrémité basse du manche. Il est fabriqué à partir d’un fer forgé.
Les anneaux d’accord sont faits en cuir d’animaux. Ces lanières, tressées ou non, sont enroulées autour du manche quand la peau est encore mouillée. Leur fonction est de maintenir la tension des cordes.
Sur certains modèles récents, les colliers d’accord d’origine animale sont remplacés par des matériaux plus modernes. Il s’agit de mécaniques de guitare électrique, de cheville en bois ou encore de clés de violoncelle ou de violon.
Chevalet
Le chevalet est une planchette en bois. Il est disposé sur une petite table d’harmonie qui est fabriquée avec la même essence, elle-même se trouvant sur celle en peau d’animaux. Cette partie de l’instrument est positionnée perpendiculairement à cette membrane.
Le chevalet est muni de 21 sillons réalisés à la scie à métaux. Les cordes passent dans ces incisions avant d’être fixées au cordier d’une part, et aux colliers d’accord d’autre part. Sur la planchette, les 21 encoches sont divisées en deux groupes. 11 sont ainsi disposées à gauche, et les 10 restantes, à droite.
Cordes
Les cordes, anciennement en boyau, sont actuellement faites en nylon ou en fils de harpe. Elles ont un diamètre variable compris entre 0,5 et 2,40 mm.
Comment en jouer ?
La kora se joue en position assise. Le musicien place son instrument en face de lui, et bien calé entre ses jambes. Pour interpréter de la musique, il positionne ses mains sur les bulkalamo. Il pince ensuite les cordes avec les pouces et les index, à la manière d’un harpiste.
Quid de la notation musicale ?
Jusqu’à la fin du XXe siècle, aucune méthode de transcription écrite des mélodies de la kora n’existait. En effet, cet art faisant partie d’une tradition orale, la notation se révéla inutile. Des années plus tard, des musicologues ont quand même développé plusieurs approches visant à conserver les notes.
Système classique occidental
Cette méthode s’appuie sur l’usage de deux portées qui sont les clés de sol et de fa.
Représentation du chevalet
Ce système consiste à utiliser une image représentant le chevalet et les cordes. Avec cette approche, l’instrumentiste peut facilement visualiser l’interaction entre ces dernières, le pouce et l’index des deux mains afin de maîtriser aisément le jeu.
Tablature Jaliya
Jaliya est un logiciel développé par Harald Lorenz. Cet outil dispose de son propre système de notation qui est une tablature audiovisuelle. Sur les transcriptions, les notes sont indiquées par des lettres majuscules et minuscules colorées, et les cordes par des lignes grises.
Dans ce programme, le jeu du pouce est représenté par un arc à la teinte foncée cintré vers le haut. Les interactions de l’index sont indiquées par un arc d’une nuance claire dirigé vers le bas. Pour différencier les actions des deux mains, il convient de prêter attention aux couleurs des courbes. Ainsi, le rouge fait référence à la main gauche et le bleu, à la main droite.
Enfin, les lignes et les numéros sur la matrice de partition désignent les subdivisions rythmiques.