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Kayamb

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Caractéristiques du Kayamb

  • Classification : instrument de percussion idiophone
  • Pays d’origine : Afrique de l’Est
  • Matériaux : bois, fleurs de canne à sucre, graines de balisier sauvage
  • Tessiture :
  • Genre de musique : maloya, séga
  • Musiciens célèbres : Danyèl Waro (10 mai 1955), Firmin Viry (11 mars 1935), Ziskakan (1979), Ti Fock (1945), Ousanousava (1984), Patrick Persée (1965), Françoise Guimbert (7 juin 1945 – 25 mars 2022)
  • Chanson emblématique :

Tout savoir sur le kayamb : ses caractéristiques, son histoire, sa place dans le milieu culturel, sa fabrication, sa conservation, son jeu et son achat

Le kayamb, connu sous d’autres noms comme maravanne, caïambe ou encore kaiamba, est un instrument de musique très répandu dans l’océan Indien. Son histoire est intrinsèque à celle de l’esclavage et du peuplement des îles des Mascareignes, notamment La Réunion, Maurice, Madagascar et Comores.

Caractéristiques 

Le m’kayamba, de son appellation aux Comores, est la base des musiques créoles comme le maloya et le séga. Il se présente comme un petit radeau qui produit du son par secouement. Il mesure entre 40 et 50 cm, avec 30 mm d’épaisseur environ. Son corps est constitué d’un cadre de bois, de deux hampes de fleurs de canne et de grains de balisier sauvage. Il s’agit d’un instrument de percussion idiophone.

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Dans les îles de l’océan Indien et en Afrique, le kayamb se décline en toutes sortes de noms et de dimensions. À l’île Maurice, il s’appelle maravan, tandis qu’à Madagascar, certains le connaissent en tant que raloba. Il existe aussi dans de nombreux pays ayant participé de près ou de loin au peuplement des îles, comme le Kenya ou encore le Mozambique. Le kaiamba trouve son origine dans les plantations de canne à sucre, le rendant ainsi typique des Mascareignes, où les champs sont presque omniprésents. Les styles de musique joués avec le caïambe sont d’influence africaine et asiatique. Par ailleurs, il est considéré comme le gardien de l’histoire et de la tradition du maloya et du séga. Le rythme musical est généralement binaire et ternaire. 

Histoire 

Le kayamb est arrivé à La Réunion avec le maloya, c’est-à-dire autour de 1690 et 1724. En ce sens, cet instrument de musique est rattaché à l’esclavage, dont l’introduction a été faite par les premiers esclaves. Le maloya, genre musical associé au chant et à la danse, s’enracine dans la tradition et la culture populaires des Mascareignes, en particulier de La Réunion. Cependant, les chansons traditionnelles revendiquent à plusieurs reprises l’héritage que représente ce type de musique.

Le caïambe est originaire de l’Afrique de l’Est, où il est présent sous plusieurs formes. Des ethnies comme les Makondés et les Makuas, l’utilisent dans leurs pratiques musicales et cérémoniales. Parmi les pays d’origine de cet instrument figurent la Somalie, la Tanzanie ou encore l’Afrique du Sud. Toutes ces régions ont fourni des esclaves aux îles Mascareignes. Les deux formes de pratiques similaires associées au kayamb sont l’unyago (Afrique de l’Est) et le maloya (océan Indien). Le premier évoque des chants festifs dans une cérémonie initiatique. Le second traite des sujets de la réalité, notamment les souffrances et les difficultés quotidiennes. Pendant la période du marronnage, les rites animistes ont fait partie intégrante des pratiques culturelles des esclaves. Ceux-ci étaient principalement des Malgaches, qui ont formé les premières populations des îles de l’océan Indien, dont La Réunion.

Le kayamb est l’un des instruments de base utilisés dans les sacres de cirque, entre autres. Le maloya se joue également en dehors des lieux spirituels, comme dans les habitations où campent les esclaves de différentes origines. Par ce lien fort qui les unit, le kaiamba et le maloya ont été interdits jusqu’aux années quatre-vingt. Cette censure était également associée à la crainte des autorités vis-à-vis du rituel kabaré. Ce dernier consiste en une pratique ancienne durant laquelle les esclaves établissaient un contact avec les esprits et leurs ancêtres. Avant l’autorisation de 1981, le maloya était joué dans la clandestinité. À partir de 1981, et avec la célébration du 20 décembre, commémoration de l’abolition de l’esclavage, le kayamb regagne sa notoriété.

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Place dans le milieu culturel

Le caïambe occupe une place prépondérante dans la culture et la tradition indianocéanique. Il est joué dans les rites sacrés, dans les pratiques animistes, dans les festivités quotidiennes et dans les commémorations officielles. Longtemps rattachés à l’esclavage, cet instrument et sa musique emblématique sont aujourd’hui présents dans tous les genres musicaux. Les artistes sont de plus en plus nombreux à proposer des variantes modernes, notamment à travers la fusion. Ainsi, de nouveaux styles ont fait leur apparition, dont le raggaloya, le malougé ainsi que le métaloya. Les musiciens s’inspirent de leurs origines et de leurs traditions. Dans cette mouvance de musiques actuelles, le kayamb demeure un objet de prédilection. Au fil du temps, l’instrument a évolué, tant dans ses matériaux que dans sa fabrication. Néanmoins, des artisans et des artistes continuent de préserver et de perpétuer la facture traditionnelle.

Surnommé « hochet en radeau », le maravan incarne aujourd’hui un emblème de l’identité créole de l’océan Indien et de certaines régions d’Afrique. Parmi les musiciens qui ont contribué à sa popularité figurent Firmin Viry, Danyèl Waro ou encore Ziskakan. D’autres artistes sont aussi connus, comme les Caméléons, Françoise Guimbert ainsi que Ti Fock. 

Fabrication

Le kayamb est fabriqué sous forme de radeau, dans un cadre de bois léger. Il est constitué de tiges de roseaux formant deux panneaux parallèles, et de tiges de fleurs de canne à sucre qui sont collées de chaque côté. Des lanières de cuir maintiennent l’ensemble, et des graines de safran marron ou du sable sont glissées à l’intérieur du cadre ou des compartiments. Les versions originales étaient dépourvues de cette ossature, mais seulement de lanières permettant de les maintenir. Plus tard, les cordes tressées ou les lanières ont été remplacées par des clous et les artistes ont ajouté cet élément structurel. Le jeu de maravanne s’effectue par des mouvements chaloupés, émettant un bruit similaire à celui d’une vague. Les instruments modernes ne contiennent pas uniquement des graines de conflore, mais aussi de piécettes, de job, de bouts de verre ou encore de maïs. Il est également possible d’utiliser des panneaux de bambou pour confectionner un caïambe. 

Conservation

Par son inscription au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, le maloya permet la conservation de ses instruments représentatifs, dont le kayamb. Cette musique, qui est également une danse, est caractérisée par une répétition de rythmes ternaires.

Jeu du kayamb

Le caïambe ou chikitse ne réclame aucun réglage spécifique. Cet instrument produit des sons à travers des mouvements de balance des bras. Il s’apparente à un grand hochet que l’on agite. Pour le jeu, il est recommandé de le tenir avec les deux mains dans le sens de la largeur de l’instrument. La position idéale pour le corps du musicien est de se tenir légèrement cambré vers l’avant. Le principe du jeu est de produire des sons en balançant le cadre de façon à ce que les graines séchées se cognent aux tiges de fleur de canne. Les mouvements peuvent être énergiques ou doux, selon la sonorité recherchée. Dans de nombreux morceaux, les musiciens alternent les deux types de jeu. Il existe, sur Internet, une multitude de tutoriels et de vidéos qui expliquent l’utilisation du kaiamba.  

Achat du kayamb

Le catalogue d’instruments de musique de France Minéraux propose des kayamb pour les musiciens en herbe, les curieux et les amoureux des cultures créoles.

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