Dans les îles de l’océan Indien et en Afrique, le kayamb se décline en toutes sortes de noms et de dimensions. À l’île Maurice, il s’appelle maravan, tandis qu’à Madagascar, certains le connaissent en tant que raloba. Il existe aussi dans de nombreux pays ayant participé de près ou de loin au peuplement des îles, comme le Kenya ou encore le Mozambique. Le kaiamba trouve son origine dans les plantations de canne à sucre, le rendant ainsi typique des Mascareignes, où les champs sont presque omniprésents. Les styles de musique joués avec le caïambe sont d’influence africaine et asiatique. Par ailleurs, il est considéré comme le gardien de l’histoire et de la tradition du maloya et du séga. Le rythme musical est généralement binaire et ternaire.
Histoire
Le kayamb est arrivé à La Réunion avec le maloya, c’est-à-dire autour de 1690 et 1724. En ce sens, cet instrument de musique est rattaché à l’esclavage, dont l’introduction a été faite par les premiers esclaves. Le maloya, genre musical associé au chant et à la danse, s’enracine dans la tradition et la culture populaires des Mascareignes, en particulier de La Réunion. Cependant, les chansons traditionnelles revendiquent à plusieurs reprises l’héritage que représente ce type de musique.
Le caïambe est originaire de l’Afrique de l’Est, où il est présent sous plusieurs formes. Des ethnies comme les Makondés et les Makuas, l’utilisent dans leurs pratiques musicales et cérémoniales. Parmi les pays d’origine de cet instrument figurent la Somalie, la Tanzanie ou encore l’Afrique du Sud. Toutes ces régions ont fourni des esclaves aux îles Mascareignes. Les deux formes de pratiques similaires associées au kayamb sont l’unyago (Afrique de l’Est) et le maloya (océan Indien). Le premier évoque des chants festifs dans une cérémonie initiatique. Le second traite des sujets de la réalité, notamment les souffrances et les difficultés quotidiennes. Pendant la période du marronnage, les rites animistes ont fait partie intégrante des pratiques culturelles des esclaves. Ceux-ci étaient principalement des Malgaches, qui ont formé les premières populations des îles de l’océan Indien, dont La Réunion.
Le kayamb est l’un des instruments de base utilisés dans les sacres de cirque, entre autres. Le maloya se joue également en dehors des lieux spirituels, comme dans les habitations où campent les esclaves de différentes origines. Par ce lien fort qui les unit, le kaiamba et le maloya ont été interdits jusqu’aux années quatre-vingt. Cette censure était également associée à la crainte des autorités vis-à-vis du rituel kabaré. Ce dernier consiste en une pratique ancienne durant laquelle les esclaves établissaient un contact avec les esprits et leurs ancêtres. Avant l’autorisation de 1981, le maloya était joué dans la clandestinité. À partir de 1981, et avec la célébration du 20 décembre, commémoration de l’abolition de l’esclavage, le kayamb regagne sa notoriété.