La place du kaval dans la culture
Le kaval actuel est le fruit d’un mélange de cultures. Sa sonorité rugueuse et authentique est représentative des traditions musicales ancestrales de la Turquie et des pays des Balkans. Il est aujourd’hui exploité par des groupes qui pratiquent des genres modernes. En effet, cette flûte accompagne aussi bien les chansons folkloriques que le jazz et la pop.
À l’international, des musiciens célèbres comme Marin Chisăr, Kudsi Erguner, Isabelle Courroy et Henri Tournier ont contribué à sa notoriété dans le monde entier. En Turquie, de jeunes artistes comme Sinan Cem Eroglu et Mustafa Eke sont des références.
Fonctionnement du kaval
Le mode de jeu et les mélodies varient d’un type de kaval à un autre. Ils dépendent surtout du pays et de la région d’origine.
Comment en jouer ?
Le flûtiste explore différentes techniques, selon le style musical et les sonorités recherchées. En général, les coups de doigts et de langue permettent d’articuler la mélodie.
Il est essentiel de s’entraîner à souffler pour se familiariser avec sa flûte kaval. Les musiciens conseillent d’agir avec douceur afin d’avoir un son doux et une note correcte. Le flux d’air est à la fois régulier, suffisant et léger. S’il est trop fort, le son sera aigu et maladroit. Une technique de respiration qui emploie le diaphragme est conseillée pour avoir un souffle constant.
Au niveau de la bouche, le musicien a le choix entre les méthodes dites labiale et dentale. Pour appliquer la première, il pose l’instrument à vent entre ses lèvres afin de diriger l’air et de transformer le son.
La seconde signifie qu’il l’embouche davantage, de manière à ce qu’il touche ses incisives. Il joue avec les sons en retournant sa langue. Cette technique traditionnelle appelée « Ispahan » a été adoptée par les joueurs de ney iranien.
L’approche dite « kaba » est réservée aux flûtistes confirmés. Elle repose sur une modification contrôlée de l’émission d’air. Ainsi, elle permet de combiner les harmoniques de la première et de la deuxième octave, en exploitant au mieux la vibration ressentie par les doigts. La transition d’un ton à un autre s’accomplit en accentuant la pression du souffle.
Comment est-il fabriqué ?
Les kavals sont généralement fabriqués avec du bois de prunier, d’abricot, de canneberge, de poirier ou d’olivier. Les concepteurs utilisent également du châtaignier, du buis, du frêne ou du genévrier. Dès l’origine, les arbres fruitiers étaient considérés comme les meilleurs choix pour la réalisation d’un kaval.
En général, cet instrument à vent est réalisé en un seul bloc de bois, à l’exception de la variante bulgare. En effet, cette dernière est formée par trois blocs.
Auparavant, la fabrication était réalisée entièrement à la main. Actuellement, certaines étapes comme le perçage et le tournage extérieur s’effectuent au tour. Le travail se termine par l’harmonisation et l’accordage de la flûte. Une rectification des trous est parfois nécessaire pour ajuster les notes.
Enfin, plusieurs heures de jeu sont nécessaires pour le rodage de l’instrument. En effet, elles permettent de stabiliser le bois et de l’habituer à la chaleur du souffle.
Comment la musique est-elle conservée ?
La conservation de la musique est possible grâce à des répertoires sous forme de tablature. Ce système de notation représente visuellement le placement des doigts sur les trous du kaval. Concrètement, cette succession d’images permet de reproduire une mélodie. Afin de connaître la durée de chaque note, ce support est accompagné d’un solfège.
Entretien du kaval
Pour assurer la longévité des kavals, il est conseillé de réaliser un nettoyage régulier et rigoureux.
Nettoyer le kaval régulièrement
Les flûtistes sont encouragés à nettoyer consciencieusement l’intérieur comme l’extérieur de l’instrument après chaque application. Si le kaval est composé de plusieurs pièces, il est nécessaire de les séparer pour faciliter le nettoyage. Ensuite, la personne est encouragée à essuyer les surfaces avec un morceau de tissu doux et/ou un goupillon. Par ailleurs, les experts recommandent d’appliquer de l’huile à l’intérieur afin de préserver sa sonorité soyeuse. Les huiles de lin et d’amande douce sont conseillées pour leur efficacité.
Le protéger avec un étui
Il est essentiel de ranger l’instrument à vent dans un étui adapté pour le protéger des chocs, des poussières et de l’humidité. Le kaval craint les températures extrêmes et les rayons du soleil. Il est ainsi indispensable de le disposer dans un endroit sec, aéré et à l’abri de la chaleur.
Déboucher le canal
Il arrive que le canal de cette flûte se bouche à la suite d’ une condensation de matière. Ce phénomène apparaît après la fabrication ou pendant l’usage de l’instrument. Afin de l’éliminer, il est recommandé d’employer une solution à base d’eau, d’alcool et de liquide vaisselle. Après l’application, il est nécessaire de la laisser agir pendant une vingtaine de minutes. La dernière étape consiste à souffler dans le bec de la flûte en bouchant le bas de la perce.
Apprentissage du kaval
Apprendre à jouer du kaval nécessite de la détermination. Il est essentiel de commencer par des tentatives espacées et d’éviter de se décourager. La patience et la curiosité sont indispensables.
Afin de maîtriser les techniques de jeu, il est conseillé d’exploiter les contenus disponibles sur Internet. Les blogs et les forums sont de précieuses sources d’informations. Des tutoriels et des leçons sont également trouvés sur YouTube et sur les sites spécialisés.
Ils s’adressent aux débutants comme aux flûtistes qui souhaitent se perfectionner. Ces contenus permettent de travailler à son rythme, selon ses disponibilités.
Afin de progresser avec plus de précision et d’efficacité, la meilleure option est de s’inscrire à des cours. Les professionnels proposent un accompagnement complet et personnalisé, en ligne ou en présentiel. Ils sont généralement trouvés dans les écoles de musique et dans les conservatoires.