Origines et histoire
Le kanjira est un instrument folklorique du XVIe siècle. Il s’inscrit dans l’héritage riche et complexe des tambours classiques indiens. Son nom provient des mots kanja (ou peau), et de jari (désignant un petit bracelet de cheville), signifiant littéralement « peau avec clochettes ».
Ses caractéristiques d’antan
Autrefois, la peau servant à l’élaboration du cadre du khanjira provenait du varan du Bengale (Varanus bengalensis), une race de lézard indien. Du fait que le tambour fût naturellement accordé très haut, le percussionniste l’aspergeait d’eau (pour détendre la peau) de manière à atteindre une sonorité grave. Cette méthode était répétée plusieurs fois lors d’une même représentation afin de maintenir le son du ganjira à basse fréquence.
Il est à noter que le Varanus bengalensis est aujourd’hui une espèce en voie de disparition. Ainsi, son utilisation devient strictement interdite par la loi.
L’évolution de sa conception
En 1880, l’émergence du tambour au cœur de la musique carnatique fut le résultat de l’étude réalisée par Manpoondia Pillai, un porteur de lanterne de temple. Il l’explora, lui conféra une forme moderne, puis développa une technique de jeu sophistiquée qui permit au khanjira d’être inclus dans les concerts classiques en 1930.
De nos jours, sa taille ainsi que les matériaux utilisés lors de sa fabrication peuvent être différents d’un modèle à l’autre. Cependant, la méthode de conception reste standardisée, mais également inchangée depuis le XIXe siècle.
Place du kanjira dans la culture
Le kanjira représente à la fois un symbole de la richesse et de la diversité de la culture musicale du sud de l’Inde.
Les célébrations diverses et les rituels traditionnels
Ce tambour circulaire peut être joué en solo, mais aussi accompagné d’autres instruments mélodiques tels que le violon ou la flûte. Dans le style carnatique classique, il sert à agrémenter les performances de rythmes complexes.
En outre, il jouit d’une grande popularité dans le sud-ouest du pays, notamment au Kerala. En effet, il est souvent employé lors des spectacles de danse tels que le Theyyam, le Bharatanatyam, le Kuchipudi et le Kathakali.
Par ailleurs, le khanjiri s’utilise dans le but d’orner la musique folklorique au cours des fêtes de village et des cérémonies religieuses ou dans divers cantiques. Certains chanteurs s’en servent pour accompagner des chansons traditionnelles comme Gondhal ou Abhang.