Nomenclature du kalimba
Le kalimba est désigné par de nombreux noms variant selon les régions et les ethnies, notamment en République démocratique du Congo. Il y est connu sous les appellations likembe, mbila, mbira njari, mbira huru, nhare, okeme, ubo, lukeme, matepe, njari, sanza, gyilgo, mbira nyunga, sansu, karimbao, zanzu, marimba, et karimba.
Avec le temps, la plupart des gens ont fini par considérer le terme « kalimba » comme se référant au modèle européen de l’instrument popularisé par Hugh Tracey. Les autres noms, quant à eux, désignent généralement les versions traditionnelles fabriquées en Afrique selon des méthodes anciennes. Les colons européens l’ont également appelé « piano à doigts ». Il présente également des similitudes avec la marimbula des Caraïbes.
Place du kalimba dans la culture musicale
Bien que le kalimba ne soit pas un outil musical commun, il occupe une place singulière dans le monde musical. Certains professionnels de la musique l’ont intégré dans leurs compositions, apportant une sonorité distinctive à leurs œuvres.
Maurice White, le chanteur et leader du groupe funk Earth, Wind and Fire l’a notamment popularisé, avec le titre « Evil » de l’album Head to the Sky, sorti en 1973.
Phil Collins, le célèbre musicien et chanteur britannique, l’a intégré dans sa chanson « Long way to go » de l’album No jacket required, sorti en mai 1985. Cette collaboration musicale inclut la participation de Sting, un autre musicien britannique bien connu.
De même, Steve Hackett, le guitariste de Genesis, a utilisé cet instrument dans l’album Wind and wuthering (1976).
Bobby McFerrin, connu pour son approche vocale novatrice, l’a incorporé dans sa mélodie intitulée « Kalimba suite », présente dans l’album Beyond words sorti en 2002.
Stella Chiweshe, musicienne zimbabwéenne, est reconnue pour sa maîtrise du mbira, parfois accompagné de chant. Des talents émergents tels qu’Herbert Kinobe, originaire de l’Ouganda, ont également contribué à l’influence croissante de cet instrument.
Le duo She Owl, originaire d’Italie, intègre parfois le piano à pouces dans ses chansons, soulignant ainsi la diversité de son usage à travers le monde musical contemporain.
Fonctionnement du kalimba
En raison du volume sonore assez faible du kalimba, il est souvent destiné à des événements restreints, et est utilisé comme élément d’accompagnement au chant. Portable, facile d’utilisation et abordable, cet outil musical a transcendé les frontières de la musique traditionnelle africaine pour être produit à grande échelle, notamment en Chine, afin de répondre à la demande d’un public occidental. Ce dernier, en particulier, perçoit les tonalités douces de l’instrument comme favorables à l’éveil musical et sonore des enfants.
Fabrication du kalimba
La caisse de résonance du kalimba peut être dotée d’une rosace, soit au centre de la table d’harmonie, soit au dos. Cette disposition spécifique lui permet d’être obstruée par les doigts et de produire un effet « wah-wah », c’est-à-dire qui fasse osciller le son. De même, il est possible qu’elle soit amplifiée par une seconde caisse, cette dernière étant souvent fabriquée à partir d’une moitié de noix de coco ou d’une calebasse. Des capsules de bouteilles peuvent aussi être ajoutées pour accentuer le vibrato métallique.
Les modèles industriels, majoritairement accordés en do ou fa majeur, offrent désormais une variété de partitions et de tablatures spécialement dédiées, permettant ainsi d’interpréter des mélodies populaires. En outre, le choix des matériaux utilisés pour la fabrication de la table d’harmonie, ainsi que la présence ou non d’une caisse de résonance, influence considérablement les tonalités de l’outil musical.
Manipulation du kalimba
Pour jouer du kalimba, il faut le tenir entre les mains, appuyer sur les lamelles avec les pouces puis les relâcher. Cette manœuvre provoque une vibration. À la différence des instruments à cordes ou à vent, la note produite par une lamelle est inharmonique, conférant à l’outil musical un timbre distinctif.
La disposition des bandes sur la plupart des kalimbas suit une alternance droite-gauche, descendant du centre vers l’extérieur. Lorsqu’une lamelle est pincée ou frottée, les lames adjacentes vibrent également, créant des harmoniques groupées.
Toutes les lames sont maintenues sous pression entre les deux chevalets. Lorsqu’une touche est appuyée et relâchée brusquement, celle-ci entre en vibration, oscillant du haut vers le bas. La tonalité du son émis dépend principalement de la longueur des lamelles, les plus longues produisant des sons plus graves, et les plus courtes des notes plus aiguës. Les vibrations se propagent également à travers la table d’harmonie de l’appareil.